Catégories
Biographies et autobiographies

Un monde au-delà des hommes.

Un monde au-del des hommes.
Un monde au-del des hommes.

Le roman « Un monde au-del des hommes » passionnera spcialement les lecteurs dont les connaissances sur les premières expditions en Antarctique s’avèrent limites. Si vous ne savez pas qui du Norvgien Roald Amundsen ou du Britannique Robert Scott a atteint le pôle Sud en Antarctique le premier, vitez de faire la recherche avant d’ouvrir ce livre. Vous y gagnerez en intrêt.

À l’poque des grandes conquêtes des territoires encore vierges de la planète, les explorateurs risquaient leur vie pour la gloire de leur pays. On assiste donc ici une course entre la Norvège et la Grande-Bretagne pour parvenir au pôle Sud en premier.

Ce roman historique ne contient que 134 pages, ce qui permet l’autrice de se concentrer sur l’essentiel. Elle a divis le livre en deux parties. La première porte sur Amundsen, la deuxième sur Scott. Les deux hommes ont utilis des mthodes très diffrentes pour arriver leur fin. Elle inclut en dbut de bouquin une carte montrant les trajets emprunts par les deux explorateurs et les endroits slectionns pour faire des arrêts.

L’autrice Catherine Hermary-Vieille traite de la prparation du voyage, des choix stratgiques quant aux objectifs, des obstacles rencontrs en chemin, sans oublier l’attitude mentale adopte par chaque explorateur et membres de l’expdition.

Endos du roman "Un monde au-del des hommes" par Catherine Hermary-Vieille.
Endos du roman « Un monde au-del des hommes » par Catherine Hermary-Vieille.

Lors de ce voyage, un des deux chefs d’expdition utilisera des chiens de traîneaux comme moyen principal pour se dplacer tandis que l’autre tentera de progresser avec des mulets. Un n’aura qu’un objectif en tête, l’autre aura plusieurs buts atteindre. Un se comportera en dirigeant flexible, l’autre sera plus intransigeant. Les choix et l’attitude de chaque explorateur auront un impact direct sur le succès de l’expdition.

Il faut noter que les deux concurrents ne commencent pas leur voyage vers l’Antarctique en même temps, ce qui occasionne un dsquilibre dès le dpart quant la date d’arrive au pôle Sud. Mais, malgr tout, une fois que l’on connaît ce fait, il reste encore un continent gel traverser, des hommes nourrir, des crevasses viter, des engelures soigner. On doit aussi pouvoir s’en sortir vivant.

Un tel roman se lit en une journe. On pardonne certaines descriptions un peu sommaires et même une petite erreur comme celle de la page 19 où le nom du chien inuit « Funcha » apparaît deux fois dans la liste. Ces distractions ne diminuent pas l’intensit du rcit. Il s’agit après tout d’histoires vcues par des hommes qui sont alls au bout d’eux-mêmes pour la gloire de leur pays.

Aujourd’hui, on assiste une course similaire entre les pays pour envoyer des humains sur la planète mars. Quel pays arrivera en premier ? Et une fois qu’il y est, aura-t-il le droit de revendiquer une planète pour lui-même au dtriment des autres humains de la Terre ?

Cliquez sur le lien pour d’autres livres portant sur des biographies sur mon blogue.

Titre : Un monde au-del des hommes.

Autrice : Catherine Hermary-Vieille

© Editions Albin Michel,

2023

ISBN : 978-2-226-44240-6

Catégories
Pionniers de l'aviation

Livres : Our Transatlantic Flight.

Notre vol transatlantique, par Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown
Notre vol transatlantique, par Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown

Je prends la libert de traduire la version anglaise du texte publi sur mon site web.

Avant 1949, Terre-Neuve s’appelait Dominion of Newfoundland et faisait partie du British Commonwealth. En 1949, Terre-Neuve et Labrador est devenue une province du Canada.

Le premier vol direct sans escale en direction est traverser l’Atlantique.

Le livre « Our transatlantic flight » raconte le vol historique qui a t accompli en 1919, juste après la Première Guerre mondiale, de Terre-Neuve vers l’Irlande. Il y avait un prix de 10,000 £ offert par Lord Northcliffe  en Grande-Bretagne pour quiconque russirait le premier vol sans escale en direction est travers l’Atlantique.

Un triomphe pour l’aviation britannique

Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown  , respectivement pilote et navigateur, ont crit l’histoire de leur vol historique dans ce livre publi en 1969. Les citations suivantes proviennent des pilotes eux-mêmes : «  Pour la première fois dans l’histoire de l’aviation, l’Atlantique a t travers en ligne directe, lors d’un vol sans escale qui a dur 15 heures 57 minutes. » (p.13) « Le vol fut un triomphe pour l’aviation britannique; le pilote et le navigateur taient tous les deux Britanniques, l’avion tait un Vickers-Vimy et les deux moteurs taient fabriqus par Rolls-Royce. » (p.13)

Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown
Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown

Comme pour toutes les grandes ralisations humaines, une très bonne planification de vol et un peu de chance ont t ncessaires pour faire de ce vol un succès. S’il y avait une panne moteur pendant le vol, même si la planification tait excellente, il n’y aurait qu’un seul rsultat: la descente vers la mer.

Pour se rendre Terre-Neuve en prparation pour le vol historique, Alcock et Brown montèrent bord d’un navire en Angleterre, initialement destination d’Halifax. Ils se dirigèrent ensuite vers Port aux Basques et arrivèrent finalement St.John’s. L, ils rejoignent un petit groupe d’aviateurs britanniques arrivs quelques jours auparavant et qui se prparaient galement pour la comptition. « Les soires se droulèrent principalement jouer aux cartes avec les autres concurrents l’hôtel Cochrane, ou visiter les cinmas voisins. St.John’s elle-même nous accueillit très bien. »(P.60)

Le transport maritime fût utilis pour transporter le biplan Vickers-Vimy Terre-Neuve le 4 mai. Il fût ensuite assembl. « Les journalistes reprsentant le Daily Mail, le New York Times et le New York World nous apportèrent souvent leur aide lorsque des effectifs supplmentaires taient ncessaires. »(P.61).

Pendant la construction de l’avion, de plus en plus de visiteurs venaient sur le site. Brown crit: « Bien que nous n’prouvions aucun souci tant que la foule se contentait de regarder, nous devions surveiller pour viter les petits dommages. Tester la fermet du tissu avec la pointe d’un parapluie tait un passe-temps favori des spectateurs […]. »(P.61)

Le Vickers-Vimy est rassembl  Quidi Vidi,  Terre-Neuve.
Le Vickers-Vimy est rassembl Quidi Vidi, Terre-Neuve.

Il fut difficile de trouver un terrain qui pourrait être improvis en arodrome: « Terre-Neuve est un endroit hospitalier, mais ses meilleurs amis ne peuvent pas prtendre qu’il est idal pour l’aviation. L’ensemble de l’île n’a aucun terrain qui pourrait être transform en un arodrome de première classe. Le quartier autour de St.John’s est particulièrement difficile. Une partie du pays est boise, mais pour l’ensemble, il prsente une surface onduleuse et sinueuse sur laquelle les avions ne peuvent pas rouler avec un quelconque degr de douceur. Le sol est mou et parsem de rochers, car seule une couche mince de terre recouvre la couche rocheuse. Un autre handicap est la prvalence de brouillards pais qui avancent vers l’ouest depuis la mer. »(P.59)

Ils ont test l’avion en vol le 9 juin Quidi Vidi. Pendant le court vol, l’quipage a pu apercevoir des icebergs près de la côte. Ils ont fait un deuxième essai le 12 juin et ont constat que l’metteur causait constamment des problèmes. Mais, au moins, les moteurs semblaient fiables …

Le dpart

Les deux hommes quittèrent Terre-Neuve le 14 juin 1919. Afin de combattre l’air froid en vol, ils portaient des vêtements chauffs lectriquement. Une batterie situe entre deux sièges fournissait l’nergie ncessaire.

Le Vickers-Vimy dcolle de Terre-Neuve en 1919.
Le Vickers-Vimy dcolle de Terre-Neuve en 1919.

Le dcollage court fut très difficile en raison du vent et de la surface accidente de l’arodrome. Brown crit : « Plusieurs fois, j’ai retenu mon souffle, de peur que le dessous de l’avion ne heurte un toit ou une cime d’arbre. Je suis convaincu que seul le pilotage intelligent d’Alcock nous a sauvs d’une catastrophe si tôt dans le voyage. »(P. 73)

Il leur a fallu 8 minutes pour atteindre 1000 pieds. À peine une heure après le dpart et une fois au-dessus de l’ocan, le gnrateur est tomb en panne et l’quipage a t coup de tout moyen de communication.

Au fur et mesure que l’avion consommait de l’essence, le centre de gravit changeait et comme il n’y avait pas de compensation automatique sur la machine, le pilote devait exercer une pression permanente vers l’arrière sur la commande de contrôle.

Voler dans les nuages, le brouillard et la turbulence.

Pendant ce vol dans les nuages ​​et le brouillard, Brown, n’ayant quasiment pas de moyens pour faciliter la navigation, a eu de rels problèmes pour estimer la position de l’avion et limiter les erreurs de vol. Il a dû attendre une altitude plus leve et que la nuit vienne pour amliorer ses calculs : « J’attendais impatiemment la première vue de la lune, de l’toile Polaire et d’autres vieux amis de chaque navigateur. »(P.84). Le brouillard et les nuages ​​taient si pais qu’ils « coupaient parfois de la vue des parties du Vickers-Vimy. »(P.95)

Sans instruments appropris pour voler dans les nuages, ils comptaient sur un « compte-tours » pour tablir la vitesse de monte ou de descente. C’est assez prouvant. « Une augmentation soudaine des rvolutions indiquait que l’avion plongeait; une perte soudaine de rgime montrait qu’il grimpait dangereusement. »(P.176)

Mais cela ne suffit pas. Ils durent galement faire face des turbulences qui secouaient l’avion alors qu’ils ne pouvaient rien voir l’extrieur. Ils devinrent dsorients : « L’indicateur de vitesse fonctionnait mal et de fortes secousses m’empêchaient de tenir notre cap. La machine tanguait d’un côt l’autre et il tait difficile de savoir dans quelle position nous tions vraiment. Une vrille fut le rsultat invitable. D’une altitude de 4 000 pieds, nous avons rapidement tournoy vers le bas. […]. Mis part les changements de niveaux indiqus par l’anroïde, seul le fait que nos corps taient fermement presss contre les sièges indiquait que nous tombions. Comment et quel angle nous tombions, nous ne le savions pas. Alcock essaya de ramener l’avion en vol rectiligne, mais choua parce que nous avions perdu tout sens de ce qui tait horizontal. J’ai cherch dans tous les sens un signe extrieur, et je n’ai vu qu’une nbulosit opaque. »(P.88)

« Ce fut un moment de tension pour nous, et quand enfin nous sommes sortis du brouillard, nous nous sommes retrouvs au-dessus de l’eau un angle extrêmement dangereux. La huppe blanche des vagues tait trop près pour être l’aise, mais un rapide aperçu de l’horizon m’a permis de reprendre le contrôle de l’engin. »(P.40).

Le dgivrage d’une jauge installe l’extrieur du cockpit.

La neige et le grsil  continuaient de tomber. Ils ne ralisèrent pas quel point ils avaient eu de la chance de continuer voler dans un tel temps. De nos jours, il existe de nombreuses façons de dloger la glace d’une aile pendant que l’avion est en vol. Voici ce que Brown dit de leur situation : « […] Les côts suprieurs de l’avion taient entièrement recouverts d’une croûte de grsil. La neige fondue s’enfonça dans les charnières des ailerons et les bloqua, de sorte que pendant environ une heure la machine eut peine un contrôle latral. Heureusement, le Vickers-Vimy possède une grande stabilit latrale inhrente; et, comme les commandes de gouvernail de direction n’ont jamais t obstrues par le grsil, nous avons t capables de maintenir la bonne direction. »(P.95)

Après douze heures de vol, la vitre d’une jauge situe l’extrieur du cockpit est devenue obscurcie par l’accumulation de neige collante. Brown dû s’en occuper pendant qu’Alcock volait. « La seule façon d’atteindre la jauge tait de sortir du cockpit et de m’agenouiller sur le dessus du fuselage, tout en agrippant une traverse pour maintenir mon quilibre. […] Le violent afflux d’air, qui avait tendance me pousser en arrière, tait un autre inconfort. […] Jusqu’ la fin de la tempête, une rptition de cette performance, des intervalles assez frquents, a continu d’être ncessaire. »(P.94)

Afin de sauver leur peau, ils ont ventuellement excut une descente de 11 000 1 000 pieds et dans l’air plus chaud les ailerons ont recommenc fonctionner. Alors qu’ils continuaient leur descente en dessous de 1000 pieds au-dessus de l’ocan, ils taient toujours entours de brouillard. Ils ont dû faire du vol basse altitude extrême : « Alcock laissait l’avion descendre très graduellement, ne sachant pas si le nuage s’tendait jusqu’ la surface de l’ocan ni quel moment le train d’atterrissage de l’engin pourrait soudainement toucher les vagues. Il avait desserr sa ceinture de scurit et tait prêt abandonner le navire si nous heurtions l’eau […]. »(P.96)

L’arrive

Le vol transatlantique se termine en Irlande dans un marais.
Le vol transatlantique se termine en Irlande dans un marais.

Au dpart, personne en Irlande ne pensait que l’avion tait arriv d’Amrique du Nord. Mais quand ils ont vu des sacs postaux de Terre-Neuve, il y a eu « des acclamations et des poignes de main douloureuses » (p.102)

Manchette principale du Sunday Evening Telegraph en 1919.
Manchette principale du Sunday Evening Telegraph en 1919.

Ils furent acclams par la foule en Irlande et en Angleterre et reçurent leur prix de Winston Churchill.

John Alcock clbr par la foule
John Alcock clbr par la foule
Winston Churchill prsente le chèque du Daily Mail aux deux pilotes.
Winston Churchill prsente le chèque du Daily Mail aux deux pilotes.

Leur record resta incontest pendant huit ans jusqu’au vol de Lindbergh en 1927.

Le futur des vols transatlantiques.

Vers la fin du livre, les auteurs risquent une prdiction sur l’avenir du vol transatlantique. Mais l’aviation a fait un tel progrès en très peu de temps que, invitablement, leurs rflexions sur le sujet sont devenues obsolètes en quelques annes. Voici quelques exemples :

« Malgr le fait que les deux premiers vols outre-Atlantique ont t effectus respectivement par un hydravion et un avion, il est vident que l’avenir du vol transatlantique appartient au dirigeable. »(P.121)

« […] Le type d’avion lourd ncessaire pour transporter une charge conomique sur de longues distances ne serait pas capable de faire beaucoup plus que 85 90 milles l’heure. La diffrence entre cette vitesse et la vitesse actuelle du dirigeable de 60 milles l’heure serait rduite par le fait qu’un avion doit atterrir des stations intermdiaires pour le ravitaillement en carburant. »(P.123)

« Il n’est pas souhaitable de voler de grandes hauteurs en raison de la basse temprature; mais avec des dispositions appropries pour le chauffage, il n’y a aucune raison pour qu’un vol 10,000 pieds ne devienne pas commun. »(P.136)

L’ère de l’aviation.

Il y a une courte section dans le livre sur « l’ère de l’aviation ». J’ai choisi deux petits extraits concernant l’Allemagne et le Canada :

À propos des excellents Zeppelins allemands : « Le nouveau type de Zeppelin — le Bodensee — est si efficace qu’aucune condition mtorologique, l’exception d’un fort vent de travers par rapport au hangar, ne l’empêche d’effectuer son vol quotidien de 390 miles entre Friedrichshafen et Staalsen, treize miles de Berlin. »(P.140)

Sur l’utilisation des avions par le Canada : « Le Canada a trouv une utilisation très russie des avions dans la prospection du bois du Labrador. Plusieurs avions sont revenus d’une exploration avec de prcieuses photographies et des cartes reprsentant des centaines de milliers de livres [£] de terres forestières. Des patrouilles ariennes de lutte contre les incendies sont galement envoyes au-dessus des forêts. » (p.142) et « Dj, la Gendarmerie cheval du nord-ouest du Canada [aujourd’hui la GRC] a captur des criminels au moyen de patrouilles ariennes. »(P.146)

Conclusion

Le Manchester Guardian dclarait, le 16 juin 1919 : « […] Pour autant qu’on puisse le prvoir, l’avenir du transport arien au-dessus de l’Atlantique n’est pas pour l’avion. Ce dernier peut être utilis de nombreuses reprises pour des exploits personnels. Mais de façon rendre l’avion suffisamment sûr pour un usage professionnel sur de telles routes maritimes, nous devrions avoir tous les cyclones de l’Atlantique marqus sur la carte et leur progression indique d’heure en heure. »(P.169)

Titre : Our transatlantic flight

Auteurs : Sir John Alcock et Sir Arthur Whitten Brown

Editions : William Kimber

© 1969

SBN : 7183-0221-4

Pour d’autres articles de ce genre sur mon site web: les pionniers de l’aviation

Catégories
Renseignement

Les maîtres de l’air.

Il s’agit du livre qui a inspir la nouvelle srie de Tom Hanks et Steven Spielberg. « Les maîtres de l’air » est un livre de près de 700 pages dont le contenu est absolument fascinant. Très bien document, il raconte l’histoire des jeunes bombardiers amricains qui ont fait partie de la 8e Air Force amricaine ayant combattu l’Allemagne nazie. L’impact de l’arrive de tous ces quipages et avions sur le sol britannique est dcrit en dtail…

Le lecteur constate combien d’quipages de bombardiers sont morts inutilement du fait que le commandement arien croyait qu’une flotte de bombardiers B-17 pouvait effectuer des bombardements sans avoir besoin d’escorte pour assurer sa dfense. On comprend mieux l’importance de l’arrive des avions de chasse Mustang sur la scurit des oprations.

Les stratgies d’attaque, de dfense et les ides prconçues quant aux meilleurs types de bombardements y sont discutes en dtail, très souvent en citant les acteurs de l’poque. Les choix des cibles, de même que les manquements importants dans le renseignement sont analyss.

J’ai cit quelques passages, au fur et mesure de la lecture, pour vous donner une ide de l’intensit des propos :

Les maîtres de l'air page couverture
Les maîtres de l’air page couverture

« Les mitrailleurs de tourelle centrale, forcs d’y rester pendant des heures au-dessus du territoire ennemi, urinaient dans leurs vêtements; leur dos, leurs fesses et leurs cuisses gelaient « si violemment que les muscles se dtachaient et mettaient les os nu » » p.131

« Un agent du renseignement britannique a estim que pour chaque aviateur abattu qu’on parvenait vacuer [du territoire ennemi], un membre [des rseaux clandestins], français, belge ou nerlandais, tait tu ou mourait sous la torture » p.141

« Alors que Rooney et quelques autres journalistes attendaient devant une tour de contrôle le retour d’une escadrille de bombardiers, la rumeur se rpandit qu’un mitrailleur de tourelle ventrale tait coinc dans sa bulle de plastique, sous l’appareil. « Le mcanisme, qui faisait tourner la bulle pour mettre le mitrailleur en position de tir ou le ramener la position qui lui permettait de sortir et de remonter dans l’appareil, avait t touch et s’tait bloqu. Le mitrailleur de tourelle ventrale tait enferm dans une cage en plastique. »

Juste avant l’atterrissage, le système hydraulique de la Forteresse [B-17], cribl de balles, a mal fonctionn, empêchant le pilote de sortir le train d’atterrissage. La commande manuelle du train d’atterrissage avait t dtruite. Il allait devoir atterrir sur le ventre. « Il y eut huit minutes de discussions dchirantes entre la tour de contrôle, le pilote et l’homme pig dans la tourelle ventrale. Il savait ce qui touche le sol en premier lorsqu’il n’y a pas de roues. Nous avons tous regard avec horreur ce qui arrivait. Nous avons vu cet homme mourir, cras entre le bton de la piste et le ventre du bombardier. » p.169

Les maîtres de l'air quatrième de couverture
Les maîtres de l’air quatrième de couverture

« Seuls trente-trois des 178 Liberator [B-24] qui avaient t envoys Ploesti revinrent et furent en tat de voler le lendemain. » p.257

« Certains bombardiers atterrissaient avec deux ou trois cents trous dans leur carlingue, et des hommes en plus mauvais tat que leur avion : des bras et genoux arrachs, des yeux sortis de leur orbite, des poitrines ouvertes si larges que les mdecins ariens pouvaient voir les poumons des morts » p.418

« La première semaine de juillet, 434 000 juifs hongrois avaient t envoys Auschwitz et près de 90% d’entre eux avaient t assassins. » p.424

« Le 1er janvier, tandis que les Amricains se battaient toujours dans des conditions arctiques dans les Ardennes, la BBC annonça que l’Arme rouge, installe sur les rives de la Vistule, se prparait avancer. Près de quatre millions d’hommes et dix mille tanks formaient un front qui s’tendait de la mer Baltique jusqu’aux Balkans. » p.532

« L’ordre insens de Hitler de combattre jusqu’au bout allait faire s’abattre sur l’Allemagne un vritable dluge de destruction dans les derniers mois de la guerre. La dcision du gouvernement japonais de continuer se battre après la chute des Philippines dbut 1945 allait rendre la fin de la guerre encore plus terrible pour la population de ses villes de papier et de bois, très vulnrables aux incendies. » p.535

« Même si le [Messerschmitt Me 262] avait malgr tout russi faire durer la guerre jusqu’ la fin de l’t 1945, c’est l’Allemagne, et non le Japon, qui aurait probablement t la cible des premières bombes atomiques, armes dveloppes au dpart par des quipes scientifiques, où les juifs taient majoritaires, pour frapper les nazis. « Si les Allemands n’avaient pas capitul, j’aurais apport la bombe par ici, dclara après la guerre l’ancien pilote de la 8e Air Force Paul Tibbets, le commandant d’Enola Gay. […] Mes instructions taient de crer une force de bombardement d’lite, […] et il tait entendu que, une fois entraîne, elle serait divise en deux groupes : un envoy en Europe, et l’autre dans le Pacifique. Le Japon n’tait pas la cible prioritaire. Tous nos plans initiaux prvoyaient que nous larguerions les bombes presque simultanment sur l’Allemagne et le Japon ». » p.588

« Aucun dbarquement n’aurait t possible en 1944 sans les souffrances et les sacrifices de l’Arme rouge et de la population russe sur le front de l’Est de l’Allemagne, où moururent plus de citoyens et de soldats que sur tous les autres fronts de la guerre runis. » p.606

Cliquez sur le lien pour d’autres articles portant sur le renseignement sur mon blogue.

Bonne lecture.

Titre : Les maîtres de l’air : L’histoire des jeunes bombardiers qui risquèrent leur vie contre l’Allemagne nazie. ©2015 pour la traduction française

Titre original : Masters of the Air : America’s Bomber Boys Who Fought the Air War Against Nazi Germany. ©2006

Auteur : Donald L. Miller

Editions : Michel Lafon

ISBN : 978-2-7499-2602-5

Catégories
Photos de l'Europe

Photo en noir et blanc d’une rue de Cambridge, Angleterre.

Ruelle de Cambridge, Royaume-Uni.
Ruelle de Cambridge, Royaume-Uni.

La photo ci-dessus a t prise en 2015 Cambridge, en Angleterre. Le contraste prononc entre le ciel et la rue combin aux motifs architecturaux rptitifs ont permis une transformation intressante de cette photo couleur en une photo noir et blanc.

Cliquez sur le lien pour d’autres photos de l’Angleterre et de l’Ecosse sur mon blogue.

Catégories
Photographie de rue

Photographie de rue à Londres et contrastes en photographie

Discussion entre un policier de Londres, Royaume-Uni, et un piton 2015
Discussion entre un policier de Londres, Royaume-Uni, et un piton 2015

Il est essentiel de toujours avoir avec soi un appareil-photo pour profiter au maximum des rares opportunits et coïncidences qu’offre la vie quotidienne. Cela est de plus en plus possible avec la miniaturisation des appareils et la popularit des tlphones intelligents.

La photographie de rue ci-haut que j’ai prise Londres en 2015 donne un bon exemple d’un sujet phmère qu’un photographe de rue ne doit pas rater.

Un policier post devant une ambassade discute tranquillement avec un citoyen. Une situation normalement anodine mais qui est soudainement rendue plus intressante par les diffrences physiques et la pose dtendue que prennent les deux interlocuteurs. De plus, les deux adoptent sensiblement la même pose et portent galement les mêmes couleurs. Ici, la couleur de peau n’est pas le sujet dominant mais ajoute certainement de l’intrêt.

Pour d’autres photographies de rue affiches sur mon site, cliquez sur le lien suivant:

Photographie de rue

Catégories
Comportement humain

Comportement humain: le livre « The Psychopath Test »

« The Psychopath Test » est un livre très intressant pour ceux qui veulent dmystifier ce qui se cache derrière le terme « psychopathe » ou « sociopathe ». L’auteur s’intresse galement aux approximations et drives lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une maladie mentale chez un individu. Et, malgr le sujet très srieux, le tout est crit avec une pointe d’humour et de drision, l’auteur revenant souvent sur ses inscurits et nvroses.

Le thème de la psychopathie est celui qui porte le livre, mais les sujets traits couvrent un spectre assez large et sont tous intressants, sinon surprenants. De nombreux cas ayant t passablement mdiatiss sont rappels la mmoire, mais avec de nouveaux dtails permettant de mieux saisir le fond de chaque histoire.

Couverture du livre "The Psychopath Test" de Jon Ronson
Couverture du livre « The Psychopath Test » de Jon Ronson

Les erreurs de diagnostic

Le lecteur apprend avec tonnement combien il est facile de faire des erreurs dans le diagnostic d’une maladie mentale. De même, il y a plusieurs maladies mentales qui peuvent être attribues des individus aussitôt que leur comportement n’est pas considr comme tout fait standard. Comme ce qui est standard et acceptable varie au courant des annes et travers les diffrentes socits, il est alors vident que beaucoup de mauvais diagnostics sont poss.

Il est particulièrement dsolant de constater que des maladies mentales sont attribues de jeunes enfants alors que vritablement les symptômes de ces maladies sont connus pour ne devenir apparents qu’ l’adolescence ou l’âge adulte.

Feindre la folie pour viter une peine de prison n’est pas ncessairement avis…

L’auteur montre qu’une interprtation personnelle assez large, par les diffrents « spcialistes », des critères de vrification portant sur beaucoup de maladies mentales est susceptible d’envoyer un individu dans un institut psychiatrique où il sera lourdement mdicament pour une longue priode.

Une histoire particulièrement intressante est celle d’un homme qui a feint la folie après un crime violent pour viter d’être envoy en prison, pensant qu’il serait plac dans une institution psychiatrique où la vie est relativement agrable. On l’a plutôt laiss plus d’une dcennie l’hôpital psychiatrique de Broadmoor en Angleterre, un endroit où sont emprisonns les tueurs en srie et les pdophiles. La liste de Robert Hare, servant dterminer si une personne est psychopathe, lui a jou un bien mauvais tour puisque les « spcialistes » ont considr qu’il rencontrait la plupart des critères. Il a ensuite fallu qu’il se dbatte pendant des annes pour prouver qu’il tait victime d’erreurs d’interprtation…

Des sances de psychothrapies passablement bizarres

L’auteur survole galement quelques-uns des essais les plus bizarres pour tenter de gurir des patients, des expriences qui taient voues l’chec avant même de commencer. Par exemple, le lecteur prend connaissance de sances de psychothrapies où tous les patients taient nus et sous l’influence du LSD. Il y a galement eu des essais pour que ce soient les criminels qui tentent de se soigner entre eux : un voleur d’auto fut ainsi attach un meurtrier en srie qui avait tu trois enfants Toronto…

L’effet ngatif des psychopathes hautement placs dans la socit

L’auteur tente de vrifier, en se servant de la liste de Robert Hare, s’il est vrai que ce sont les psychopathes qui dirigent le monde. Il avoue son insuccès partiel catgoriser tous les dirigeants de la même façon. Cela semble bien raisonnable puisqu’il y aurait environ 1 % des gens qui sont psychopathes dans la socit et que cette proportion augmenterait 3 % chez les dirigeants de compagnie ou les politiciens. De 3 % 100 %, la barre tait place bien haut dès le dbut du livre.

L’auteur cite une de ses sources, Essi Viding, qui tudie les psychopathes : [ma traduction] « Les psychopathes ne changent pas. Ils n’apprennent pas suite une punition. Le mieux que vous pouvez esprer est qu’ils deviennent un jour trop âgs ou trop paresseux pour faire l’effort de commettre un acte criminel. Et ils peuvent être impressionnants, charismatiques. Les gens sont merveills. Donc, oui, les vrais problèmes commencent lorsqu’un de ces psychopathes russit monter dans l’chelle sociale. » (p.60)

Les psychopathes actifs sur les marchs boursiers peuvent être aussi dangereux que les psychopathes tueurs en srie. Comme le dit Robert Hare : « Les tueurs en srie dtruisent les familles. Les psychopathes corporatifs, politiques ou religieux dtruisent les conomies. Ils dtruisent les socits » (p.112)

Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson "The Psychopath Test"
Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson « The Psychopath Test »

Les vingt critères de la liste PCL-R de Robert Hare servant tablir si une personne est psychopathe

Voici donc, très sommairement, une numration des points de la liste de Robert Hare. Si une personne obtient environ 30 points sur 40, elle est considre comme psychopathe :

1. Charme superficiel
2. Sentiment dmesur de sa propre importance
3. Besoin de stimulation/s’ennuie facilement
4. Menteur pathologique
5. Manipulateur
6. Ne se sent pas coupable/n’a pas de remords
7. Incapacit de vivre une gamme d’motions
8. Impitoyable/insensible/manque d’empathie
9. Mode de vie parasitaire
10. Peu de contrôle sur son comportement
11. Comportement sexuel banalis
12. Problèmes de comportement dès le jeune âge
13. Manque de ralisme quant ses projets long terme
14. Impulsivit
15. Irresponsable
16. N’accepte pas de prendre la responsabilit pour ses propres actions
17. Plusieurs relations de couple de courte dure
18. Dlinquance juvnile
19. Rvocation d’une libration conditionnelle
20. Eventail assez large des crimes commis

Les vingt critères de la liste PCL-R appliqus au candidat du Parti rpublicain Donald Trump lors des lections prsidentielles amricaines de 2016

Au moment où je lis le livre « The Psychopath Test », la tlvision amricaine nous rapporte quotidiennement les faits et gestes de certains grands noms de la politique amricaine, tous en comptition pour prendre la tête du Parti rpublicain pour les lections prsidentielles amricaines de 2016. J’entends tous les jours les journalistes se plaindre du comportement (point 10) et des paroles irresponsables (point 15) d’un des candidats en vue, Donald Trump.

Plusieurs dclarations du prtendant s’avèrent mensongères lorsque vrifies (point 4). Je constate rgulièrement son impulsivit devant les imprvus ou les contradictions (point 14). Son populisme, qui propose des rponses simples des questions complexes, aide dans la manipulation du vote des lecteurs amricains. (point 5).

De même, il refuse d’accepter la responsabilit pour ses actions et propos (point 16), ne semble pas avoir de remords, d’où sa très grande difficult s’excuser clairement (point 6). Selon l’avis des analystes politiques les plus connus et respects, il y a un manque de ralisme dans la plupart des projets qu’il mettrait de l’avant s’il tait lu comme Prsident amricain (point 13).

De plus, son manque d’empathie l’endroit de millions de citoyens des Etats-Unis fait rgulièrement les manchettes (point 8). Il parle parfois de lui-même la troisième personne, en mettant continuellement de l’avant sa propre importance (point 2). Je laisse au lecteur le soin de faire une recherche sur les autres points manquants.

CNN a cependant pris le temps en septembre 2016 de mentionner des dtails sur la vie personnelle de M. Trump et si l’on se fie leur reportage,  il conviendrait d’ajouter les points 11 et 17.  Mais n’ayant aucune comptence en psychanalyse, je ne me suis servi de la liste de Robert Hare que comme divertissement et aucune conclusion avise ne saurait être tire ici.

Le psychopathe Emmanuel (Toto) Constant et Haïti

Parlant de politique amricaine, le lecteur prend connaissance des effets qu’a eus Emmanuel (Toto) Constant sur Haïti. Il s’agit d’un meurtrier de masse, psychopathe, qui travaillait pour la CIA Haïti. Il fut immdiatement relâch de prison lorsqu’il menaça de divulguer des secrets sur la politique extrieure amricaine Haïti. Emmanuel Constant « modifia profondment la socit haïtienne pendant trois ans, la faisant basculer dans la mauvaise direction, dtruisant au passage des milliers de vies et affectant des centaines de milliers d’autres ». (p.129)

Tl-ralit et maladies mentales tries sur le volet

L’auteur discute galement des programmes de tl-ralit où les invits s’affrontent de façon agressive, verbalement et même physiquement. Une personne interroge et responsable de monter chaque mission lui confie que les invits sont choisis en fonction des drogues qu’ils consomment pour stabiliser leur maladie mentale. Cela ne se fait pas sans erreurs et il mentionne le cas d’un membre d’une famille qui s’est suicid tellement elle se sentait coupable de la façon dont elle s’tait comporte en prparation pour le programme de tlvision.

Êtes-vous psychopathe?

Êtes-vous psychopathe? « Si vous commencez craindre que vous puissiez être psychopathe, si vous reconnaissez certains des traits en vous et que vous ressentez une certaine anxit ce sujet, cela signifie que vous n’en êtes pas un. » (p.114). Le psychopathe n’a pas d’motions face sa situation : cela ne le rend pas triste, il ne se pose pas de questions quant sa condition pas plus qu’il n’est heureux d’être classifi en tant que psychopathe.

Les intrêts financiers des grandes compagnies pharmaceutiques

Evidemment, de gros intrêts financiers sont en jeu lorsqu’il s’agit de prescrire des mdicaments pour les millions de patients susceptibles de se retrouver un jour avec un diagnostic de maladie mentale : le rôle des compagnies pharmaceutiques et la pression qu’elles exercent sont donc soulevs avec justesse dans le livre. « Il y a videmment beaucoup de personnes vraiment malades dans ce monde. Mais il y aussi des individus dans l’entre-deux qui sont faussement surdiagnostiqus avec des maladies relies la folie par des gens qui bnficient de ce faux diagnostic. » (p.267)

Mes rserves

À quelques reprises, l’auteur m’a surpris avec un raisonnement assez sommaire. Par exemple, il s’tonne du fait que les blogueurs crivent alors qu’ils ne sont pas pays. Il faudrait donc que tout acte de cration dans la socit soit essentiellement rmunr, sinon il ne ferait aucun sens? À un autre endroit où la discussion porte sur les vènements du 11 septembre 2001, l’auteur crit [je garde le texte en anglais pour plus de fidlit] : « 9/11 obviously wasn’t an inside job ». Le terme « obviously » remplace ici un travail de recherche consquent et ne tient pas compte du fait que la moiti du peuple amricain a des questions restes sans rponses sur ce sujet.

Conclusion

En guise de conclusion, voici un passage du livre qui, je crois, rsume le mieux la pense de l’auteur : « Il n’y a pas d’vidence que nous avons t placs sur cette terre dans le but d’être spcialement heureux ou spcialement normaux. Et, en fait, notre mcontentement ou notre tranget, nos anxits et compulsions, tous ces aspects remarquables de notre personnalit, sont souvent ce qui nous amène accomplir des choses particulièrement intressantes » (p.271)

Titre : The Psychopath Test
Auteur : Jon Ronson
Editions : First Riverhead
©2012
ISBN : 978-1-59448-575-6

Catégories
Photos de l'Europe

Europe en photos: le London Eye de l’Angleterre

Photos de l'Angleterre: vue de Londres  partir du London Eye en 2015
Photos de l’Angleterre: vue de Londres partir du London Eye en 2015

Le London Eye de Londres tait initialement une grande roue qui devait être dmonte après cinq ans mais cette attraction touristique est rapidement devenue populaire et a attir des dizaines de millions de touristes depuis son installation sur les bords de la Tamise en l’an 2000. Environ huit cents personnes peuvent prendre place dans cette roue compose de trente-deux nacelles, raison d’environ vingt-cinq personnes par nacelle.

Une rotation complète prend environ une trentaine de minutes et permet d’avoir un très bel aperçu de Londres. Etant donn que la rotation est très lente, il n’y a pas pratiquement aucune sensation de mouvement. Comme instrument pour obtenir une vue idale de Londres, il n’y a pas mieux!

Photos de l'Angleterre: vue de l'intrieur d'une nacelle du London Eye en 2015
Photos de l’Angleterre: vue de l’intrieur d’une nacelle du London Eye en 2015

En ce qui concerne la photographie, il est certain que l’utilisation d’un objectif grand-angle est idale pour saisir Londres une fois dans la nacelle. Les deux photos ci-dessus ont t prises avec un appareil-photo Canon 5D MKII quip d’un objectif fixe Canon 14mm 2.8L.

J’ai galement tent une autre photo de cette fameuse attraction touristique partir du bord de la Tamise, protg par quelques arbres alors qu’il pleuvait abondamment.

Photos de l'Angleterre: vue du London Eye  partir du bord de la Tamise, lors d'une journe pluvieuse de 2015
Photos de l’Angleterre: vue du London Eye partir du bord de la Tamise, lors d’une journe pluvieuse de 2015

La chance tant au rendez-vous, un Boeing B-747 de Cathay Pacific Cargo tait en approche pour l’aroport international d’Heathrow au moment où j’ai point mon appareil vers le London Eye. J’ai donc attendu un peu de façon ce que l’appareil se rapproche un peu de la roue, pour tenter une photo diffrente.

Photos de l'Angleterre: le London Eye et un Boeing B-747 de Cathay Pacific Cargo en 2015
Photos de l’Angleterre: le London Eye et un Boeing B-747 de Cathay Pacific Cargo en 2015

Enfin, en utilisant la perspective compresse, au moyen d’un tlobjectif Canon 70-200 f2.8L IS II USM, de même qu’en retouchant ultrieurement la photo avec un logiciel d’dition de l’image, il a t possible de regrouper les nacelles et de produire une photo permettant de prsenter le London Eye sous un nouvel angle.

Photos de l'Angleterre: le London Eye en 2015
Photos de l’Angleterre: le London Eye en 2015

D’autres photos de l’Angleterre et de l’Europe en gnral seront rgulièrement affiches durant les prochains mois. Bonne visite!

Catégories
Renseignement

Les casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale (Bletchley Park)
Les casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale (Bletchley Park)

Ce livre raconte les oprations quotidiennes et les habitudes de vie des gens ayant travaill au dcodage des messages allemands Bletchley Park, en Angleterre, durant la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur ralise rapidement l’impact incroyable de ces travailleurs de l’ombre sur l’issue des batailles les plus connues, telles les Bataille d’Angleterre et d’El Alamein, de même que sur le dbarquement comme tel. Mais par-dessus tout, il permet au lecteur de pntrer dans les baraquements pour tmoigner de la rigueur et du professionnalisme de ces hommes et femmes qui ont œuvr jour et nuit, malgr la grande tension et l’puisement, pour accomplir leur devoir.

Leurs efforts pour obtenir des rsultats frôlaient l’obsession. Même en dormant, les cerveaux taient au travail. On y apprend qu’une avance majeure a eu lieu après qu’un chercheur se soit rveill au beau milieu de la nuit avec la solution qu’il esprait trouver depuis longtemps. Naturellement, des noms comme ceux d’Alan Turing, John Herivel ou Dillwyn Knox reviennent frquemment. Mais ils sont accompagns d’une multitude d’autres personnes ayant toutes jou un rôle essentiel.

Bletchley Park tait d’une grande efficacit pour plusieurs raisons :

1. Une judicieuse combinaison des employs possdant les capacits et les formations les plus diverses : les comptences croises et la culture gnrale taient recherches. Les femmes et hommes travaillant au dcodage possdaient bien sûr une intelligence très suprieure et une grande capacit de concentration. Des connaissances dans plusieurs disciplines taient requises : il y avait des experts en mathmatique autant qu’en histoire, en lettres classiques ou en linguistique. Dillwyn Knox, une des vedettes de Bletchley, tait lui-même expert en vieux papyrus. L’association des intelligences donna lieu des innovations très importantes.

2. La capacit de maintenir le secret : les employs taient judicieusement slectionns et l’tanchit entre les bâtiments où ces derniers travaillaient tait totale. S’il y avait eu une taupe l’intrieur d’un bâtiment en particulier, il lui aurait t impossible de traverser d’un emplacement physique l’autre pour tenter de recueillir de l’information privilgie. L’existence d’un but commun et du sentiment profond de l’importance de ce qui devait être fait transcendait la fatigue du personnel et contribuait diminuer l’intensit des invitables conflits internes. Cela a même assur des annes de discrtion après que le conflit mondial ait t rgl.

3. Un traitement spcial pour les casseurs de codes : même si Bletchley servait essentiellement des fins militaires, il n’y avait pas de rgime militaire strict : « Au fil des annes et des siècles, nous pouvons constater que le renseignement britannique est en partie une affaire militaire, mais demeure surtout rgi par de talentueux civils ». Les casseurs de codes avaient besoin d’un traitement spcial : « […] On a jug très important que les “experts” aient suffisamment d’espace et de libert pour mener bien leurs raisonnements gniaux. Il ne fallait donc pas les perturber avec les restrictions et la discipline imposes tous les autres ». Cet objectif de prserver certains employs des contraintes inutiles a aujourd’hui t rpt avec succès dans les compagnies internationales voues l’innovation.

4. La collaboration entre les pays : il importe de mentionner la collaboration essentielle entre la Pologne, l’Angleterre et la France dans l’accumulation des rsultats visant craquer le code Enigma. Jusqu’ l’effondrement de la France, toutes les solutions trouves taient partages. D’ailleurs, les cryptanalystes polonais furent les premiers dchiffrer les codes de la première version de la machine Enigma, rsultats qu’ils partagèrent avec les deux autres pays.

5. L’importance du facteur chance dans le succès des oprations : l’lment chance devait jouer un rôle très important dans la capacit de Bletchley Park de demeurer en activit sur une longue priode. Malgr l’intensit des bombardements allemands, très peu de dommages furent infligs aux bâtiments où travaillaient les dcodeurs : « Cela tient du miracle que seules deux bombes aient touch Bletchley Park […]. En outre, une autre est tombe près de l’endroit où Knox et Lever travaillaient, mais n’a pas explos ». Par ailleurs, deux autres bombes sont tombes sur la proprit, galement sans exploser.

Il y avait malgr tout des obstacles l’efficacit, dont l’existence de paliers inutiles qui nuisaient aux oprations. L’information primaire commence être transforme dès qu’elle est relaye un premier niveau pour interprtation. Plus il y a de paliers travers lesquels l’information doit circuler et plus celle-ci est transforme. Il y a des gens qui deviennent maîtres dans l’art de protger leur statut et leur emploi et constituent ventuellement un palier inutile. De par leur niveau hirarchique plus lev, ils sont difficiles dloger. Cette situation n’a pu être vite non plus Bletchley Park. Comme l’crivait Knox l’poque, « […] Nous sommes actuellement encombrs d’officiers du renseignement qui malmènent nos rsultats et ne font aucun effort pour vrifier leurs corrections arbitraires ».

Un passage du livre m’ayant particulièrement touch est l’histoire de ces trois marins britanniques qui nagèrent jusqu’ un U-Boat, le U-559, alors qu’il avait commenc couler, et rcuprèrent une machine Enigma quatre rotors (la nouvelle version complexifie) de même que les cls Stark utilises. Les deux marins qui pntrèrent dans le U-Boat prirent, car ils n’eurent pas le temps d’en sortir temps. Le troisième, demeur l’extrieur, put ramener le matriel (plac judicieusement dans un sac tanche) vers son bateau. Mettre ainsi la main sur une machine Enigma et ses cls devait s’avrer capital pour neutraliser les forces allemandes sur les ocans.

Je termine avec une citation de Mavis Batey, qui rsume bien l’tat d’esprit des gens œuvrant Bletchley Park : « Vous faites ou non des choses, mais si vous n’agissez pas, personne ne le fera votre place ».

©2012 Ixelles Publishing SA
ISBN 978-2-87515-178-0
©Sinclair McKay 2010 (auteur), titre original anglais : The Secret Life of Bletchley Park

Catégories
Tragédie en mer

L’histoire mystérieuse du Bugaled Breizh

Pour les amateurs d’histoires vcues, spcialement pour ceux qui aiment la mer, je vous suggère un livre très intressant: « On l’appelait Bugaled Breizh ». Il relate l’histoire d’un chalutier qui coule corps et biens au large des Cornouailles. Un drame que l’on s’explique mal. Des marins expriments taient bord et la mto ne prsentait aucun problème. Quelques autres chalutiers taient galement actifs sur le territoire et communiquaient entre eux. Soudainement, le capitaine du Bugaled Breizh annonce en quelques mots que son bateau coule. Même pas le temps de terminer sa phrase.

Yann Quefflec - On l'appelait Bugaled Breizh
Yann Quefflec – On l’appelait Bugaled Breizh

Rapidement, on en vient apprendre que dans le secteur, il y avait des exercices impliquant des sous-marins nuclaires. Ces derniers s’exerçaient la guerre en eau peu profonde. Et peut-être y avait-il même, bien tapis dans le silence et la noirceur, un sous-marin d’un pays tranger non invit pour l’exercice.

Il est question dans ce livre d’un sous-marin en pleine action qui se serait maladroitement empêtr dans le filet de pêche du Bugaled Breizh et l’aurait entraîn par le fond, sans que le capitaine du chalutier puisse avoir le temps de faire quoi que ce soit. Il est galement possible que l’accident maritime, s’il tait expliqu au grand jour, causerait des tensions politiques importantes du fait de la prsence d’un pays tiers qui s’tait invit unilatralement sur les lieux. Le livre numère les raisons possibles de la prsence de ce sous-marin dans le secteur.

L’enquête, ou plutôt les enquêtes  pitinent depuis plus de dix ans. À force d’interroger gauche et droite, on en vient malgr tout pouvoir se faire une bonne ide des causes entourant le drame.

Une lecture passionnante tous points de vue, sign par le romancier de renom Yann Quefflec (prix Goncourt 1985 pour les Noces barbares) et appuy par Pascal Bodr, journaliste considr comme un des meilleurs connaisseurs de l’affaire du Bugaled Breizh.

Editions du Rocher / L’Archipel, 2014.

ISBN 978-2-8098-1378-4