Le soleil couchant frappe le côté de ces bâtiments de Québec, créant deux aires à la luminosité très distinctes. De tels extrêmes posent des difficultés à l’appareil-photo. En utilisant un fichier Raw plutôt que JPEG, la correction des zones les plus ombragées et les plus claires s’en trouve facilitée.
À l’été 2023, une touriste sud-coréenne prend une petite pause dans le Vieux-Québec après une journée de marche bien remplie à l’intérieur des remparts de la vieille ville.
Une vue du Vieux-Québec et du Château Frontenac au loin au moyen du zoom 11-24mm de Canon.
La chance joue un facteur non négligeable dans l’acquisition d’un cliché qui sort un peu de l’ordinaire. Pour mettre le hasard de notre côté, les expéditions photo doivent se multiplier, peu importe la météo.
Lors de ma visite dans le Vieux-Québec, j’avais pensé utiliser un objectif très grand-angle Canon 11-24 mm f/4 L. Il permet de s’approcher très près d’un édifice élevé et d’obtenir des lignes verticales sans que le haut de l’immeuble disparaisse.
En effet, les autres zooms très performants exigent l’emploi d’un logiciel pour conserver un effet de verticalité presque parfaite. Mais on ne peut éviter de couper le dessus du bâtiment.
Je cherchais donc une perspective pour tirer un cliché différent du Château Frontenac. Je le voyais mieux en arrière-plan, comme point d’arrivée pour le regard, plutôt que prenant toute la place. Même de grosseur réduite, on le reconnaît avant toute autre construction.
Pour ce faire, j’ai choisi comme lieu d’entrée dans la photo un édifice à l’architecture intéressante. Il me rappelait vaguement le Flatiron Building de New York. Naturellement, l’immeuble de Québec est moins élevé et offre cet effet arrondi lorsque capturé en format grand angle.
J’ai vu de très nombreuses représentations du Vieux-Québec jusqu’à présent. Cependant, je ne me souviens pas d’avoir aperçu la rue et les vieilles constructions de cette façon. Habituellement, le bâtiment au premier plan ne demeure visible que partiellement, car on ne peut l’observer dans toute sa hauteur.
Perdu dans l’analyse de l’angle idéal, j’ai entendu un drôle de son de moteur. Sur ma gauche, une ancienne automobile avançait lentement. Elle passerait dans quelques secondes devant l’objectif du Canon 5 dsr.
J’ai à peine eu le temps de lever l’appareil-photo et de le placer au bon endroit. La voiture gagnait déjà en vitesse et je devais saisir l’occasion. Cette auto d’époque se fondait parfaitement bien dans la scène. Seule la familiale plus contemporaine nous indique au premier coup d’œil une photo plus récente.
La modernité et le passé se rejoignent encore aujourd’hui en harmonie dans un Vieux-Québec protégé des développeurs. Pour croquer des souvenirs un peu différents, on se doit de sortir fréquemment dans la vieille ville.
Des compagnies organisent des tours guidés thématiques à la tombée du jour dans le Vieux-Québec en été. Les animateurs se costument et empruntent régulièrement les mêmes parcours. Avec un peu de patience, on pourra inclure une personne qui se déplace avec une lanterne, en plus d’intégrer les vieilles maisons de pierres et le Château Frontenac. Cela ajoutera un détail intéressant de plus à la scène.
La photo ci-dessus présentait plusieurs défis dont certains ont été résolus, mais pas tous. Idéalement, la méthode HDR aurait permis un meilleur dosage de la luminosité, mais l’animatrice qui tient la lanterne serait disparue dans le processus effectué par le logiciel Photomatix. Cette personne jouait un rôle important dans la scène et j’ai donc décidé de ne faire qu’un seul cliché, mais sous format RAW pour optimiser la correction de la lumière du ciel lors du post-traitement.
Je désirais utiliser l’ouverture la plus petite possible pour obtenir une mise au point précise du premier plan jusqu’au Château Frontenac. Mais à cause de l’absence de luminosité adéquate et du mouvement des personnes vers l’appareil-photo, je devais conserver une vitesse d’obturation suffisante, même avec un ISO à 6400. L’ouverture en a donc malheureusement un peu souffert.
Il s’agit donc d’une photo pleine de compromis où l’on fait du mieux que l’on peut avec la situation et l’équipement photographique disponible.
Lors d’une session de photographie dans le Vieux-Québec, à la Place d’Youville, j’ai rencontré ce groupe de jeunes habillés selon les personnages d’un jeu vidéo qu’ils affectionnent. Je trouve cela tout-à-fait charmant et divertissant. Il faut savoir sortir des sentiers battus et ne pas avoir peur d’exprimer ce qui nous anime le plus.
Je les ai vus quelques heures plus tard à la hauteur de la Terrasse Dufferin alors que des touristes insistaient pour se faire photographier en leur présence.
Deux femmes devant la Porte St-Jean au printemps à Québec.
Les premières chaleurs du mois d’avril annoncent le retour en masse des foules dans le Vieux-Québec.
Les deux personnages féminins, les cheveux au vent et regardant dans la même direction, ont retenu mon attention comme premier plan d’une photo qui présente le Vieux-Québec d’aujourd’hui. La tourelle et l’arche à l’arrière-plan complètent naturellement la composition photographique.
Pour conserver une présence forte des deux femmes, je devais m’assurer que les autres individus inclus dans la scène n’attirent pas trop le regard. Malheureusement, le type à droite portait des pantalons rayés rouge et jaune et dans le cadre de la Porte St-Jean se trouvait un couple avec des chemises de chasse colorées. La meilleure solution consistait à transposer le tout en noir et blanc, redonnant leur importance aux sujets du premier plan.
En cadrant les deux femmes sur la gauche de la photo, l’œil voyage facilement du coin inférieur gauche vers l’arche sans rencontrer d’obstacle significatif, la rue étant dégagée. On arrive à la Porte St-Jean qui nous invite immédiatement à entrer dans la vieille ville.
La chance a voulu que deux curieux se tiennent debout sur les remparts, permettant au spectateur de la scène de se faire une idée de la hauteur relative des remparts.
Les deux photos ci-dessous montrent des publicités pour voitures que l’on retrouvait à l’époque dans les magazines.
Ancienne publicité d’une grande voiture américaine
Ancienne publicité d’une voiture américaine Pontiac Bonneville
Ces anciennes présentations de « nouvelles voitures » favorisaient les couleurs très voyantes pour accrocher le lecteur et augmenter les chances de vente. Sur les deux photos ci-dessus, le rouge et l’orangé se retrouvent sur les voitures, les bâtiments, les robes, les visages, etc.
Cadillac de collection stationnée à Victoria, Colombie-Britannique
Lorsque j’ai aperçu cette ancienne Cadillac en 2018 à Victoria, en Colombie-Britannique, les deux photos précédentes me sont revenues à la mémoire. Là encore, plusieurs éléments des mêmes couleurs rouge et orangé se retrouvent dans la composition photographique: la Cadillac, la moto, les parasols, la boîte postale, les chaises et les tables, et même une partie du menu. On a presque l’impression d’un montage artificiel dans un but d’une publicité à venir !
Il ne reste plus que quelques feuilles dans les arbres de cette clairière à Québec, mais la scène conserve tout son charme. L’arbre brisé coupe le paysage en diagonale et guide le regard vers le centre de la photo, là où se trouve une petite mare dans laquelle se reflète en partie le ciel bleu.
Pour moi, cet endroit paisible représente l’inverse de ce que l’on voit continuellement comme représentation standardisée de l’automne, sans pourtant y perdre en intérêt.
Vous désirez tenter une excursion qui sort de l’ordinaire dans la région de Québec? Essayez ce qui suit : si vous avez une voiture, commencez par vous stationner (gratuitement) dans un des espaces disponibles au domaine Cataraqui. Le nouvel escalier conçu en 2022 dans la forêt derrière le domaine permet de passer des hauteurs de Sillery jusqu’au bas de la falaise donnant accès à la Promenade Samuel-De Champlain (Notez cependant que la promenade n’est pas entretenue l’hiver). Marcher de cet endroit jusqu’au quartier Petit-Champlain dans le Vieux-Québec prend deux heures, sans vous presser. Si vous faites la randonnée à l’automne, il vous sera même possible d’observer les navires de croisière.
Un partie du navire de croisière Caribbean Princess, amarré dans le port de Québec en 2022.
Ci-dessus, une section seulement du navire de croisière Caribbean Princess amarré dans le port de Québec. Quand on parle d’un hôtel flottant, ce bateau en est un bon exemple.
Une section du Château Frontenac, dans le Vieux-Québec.
Édifice Price et maisons du Vieux-Québec 2022
Vous avez maintenant l’option de demeurer dans le Vieux-Québecaussi longtemps que vous le désirez, pour ensuite emprunter la rue St-Jeanet marcher quelques minutes jusqu’à Place d’Youville. Là, vous prenez l’autobus #25 qui vous ramènera confortablement sur le chemin St-Louis, à un arrêt très près de l’endroit où vous avez stationné votre voiture initialement.
Une super belle journée qui vous aura permis de faire de l’exercice, voir le fleuve et les beautés du Vieux-Québec et ne vous aura finalement coûté que le prix d’un billet d’autobus, soit près de $4.00.
Photo HDR du Château Frontenac et environs au crépuscule 2022
Voici une vue au crépuscule du Château Frontenacet des environs du Vieux-Québec. Avant même de prendre un premier cliché, on peut anticiper que la tour illuminée du château faussera la lecture du capteur de l’appareil-photo, car elle est beaucoup plus claire que les environs.
Pour corriger d’avance cette erreur fréquente, le mieux est de rechercher un effet HDR (High Dynamic Range) en prenant cinq photos aux ouvertures complémentaires qui se retrouveront par la suite compilées dans un logiciel approprié.
Le défi le plus important pour cette photographie de nuitconsistait cependant à éviter de prendre en photo trop de touristes qui circulent au premier plan. Lorsqu’ils se retrouvent sur cinq photos rapprochées, les gens forment ce que l’on appelle des « images fantômes« . On les voit en double ou en triple, à moitié décomposés. On ne les conserve que lorsque l’on désire ajouter des effets spéciaux, mais ce n’est pas le cas dans la scène ci-dessus.
Les couleurs d’automne sont particulièrement intenses au Québec vers la fin de la première semaine d’octobre. Plutôt que de s’en tenir à de la photographie de paysage pure en cadrant seulement les arbres et les montagnes, on peut choisir d’inclure au premier plan le résultat du travail d’une ou plusieurs personnes. Loin de distraire, l’addition de personnes ou d’objets reliés aux activités quotidiennes augmente souvent l’intérêt d’une photo.
Dans la photo ci-dessus, un pomiculteur de l’Île d’Orléansétale sa récolte.