Le fleuve Saint-Laurent étant un cours d’eau assez difficile à naviguer, la loi canadienne oblige les capitaines de certains gros navires à accepter que des pilotes locaux connaissant parfaitement les particularités de la voie maritime montent à bord pour les trajets les plus risqués.
Une fois que le pilote québécois aide la capitaine Explora 1, parce qu’il s’agit bien d’une capitaine cette fois-ci, le navire poursuit sa route vers Québec en contournant l’île d’Orléans, comme le montre la photo ci-dessous. Après avoir joué son rôle de taxi des mers, la petite embarcation des pilotes du St-Laurent s’éloigne du navire et revient au Bassin Louise du port de Québec.
Serena Melani, « première femme au monde à mener un navire de croisière hors d’un chantier naval », assure une approche en douceur du Explora 1 pour le quai 30 du port de Québec. Ce navire tout neuf a complété ses essais en mer en avril 2023 et Québec fait partie des premières destinations prévues au calendrier de l’année 2023.
Tous les capitaines aimeraient bien accoster au populaire quai 22, car ce dernier offre une vue parfaite sur le Château Frontenac. Mais en cette belle journée d’octobre, le Norwegian Sky occupe déjà l’endroit.
Dimanche 24 septembre 2023, la compagnie Quatre Natures organisait un cours certifié de kayak de mer niveau 1 sur le fleuve Saint-Laurent, à partir de l’île d’Orléans. L’inscription se faisant longtemps d’avance, on devait avoir un peu de chance lors de l’activité, car elle aurait lieu autant par beau temps que par météo pourrie.
Je tente donc ma chance. Heureusement, une journée incroyable attend les six étudiants en cette fin de septembre : plein soleil et une vingtaine de degrés Celsius. Comment doit-on se vêtir pour les circonstances ? On sait que la température du corps humain est de 37 degrés Celsius. Le kayakiste additionne la température de l’eau et celle de l’air et compare le total à la température du corps humain. Le fleuve étant cette journée-là à 18 degrés et l’air autour de 20 degrés, cela donne un total de 38. Ce chiffre étant légèrement supérieur à la température normale du corps, on peut porter des vêtements usuels pour les activités dans l’eau, et non pas une combinaison isothermique.
L’avant-midi sert à couvrir la théorie. Personne ne met un pied dans l’eau. L’instructeur discute de ce que le kayakiste doit obligatoirement avoir à bord, de la qualité relative des différents équipements, de la préparation, des communications et fréquences radio, de la sécurité et de la prévention de l’hypothermie, etc.
Après le dîner, on place d’abord les kayaks sur le gazon puis on apprend le vocabulaire relié à chaque partie du kayak. Par la suite, l’étudiant s’installe dans l’embarcation et se familiarise avec les ajustements des cale-pieds du kayak, la façon de tenir la pagaie, l’installation de la jupette, etc. On apporte ensuite les embarcations sur la rive et la pratique du kayaking débute.
Tout d’abord, on apprend les manœuvres de base. Comment embarquer et débarquer, la trajectoire que la pagaie doit suivre dans l’eau selon que l’on veut avancer, reculer, tourner. On discute de la position correcte du corps, des bras et des poignets sur la pagaie et de l’importance de la rotation du bassin pour forcer adéquatement. On réalise rapidement l’influence des vents de côté sur le kayak, spécialement lorsqu’il n’a pas de dérive ou de gouvernail.
On considère le fleuve comme étant de niveau 2 pour la pratique du kayak. Le courant est important et on compose avec des marées de trois mètres. Le vent autour de l’île est également plus fort qu’à Québec. Le pratiquant de niveau 1 est invité à se trouver des endroits de niveau 1 pour prendre de l’expérience et de ne jamais partir seul à cette étape de son apprentissage.
Pendant les exercices, on aperçoit au large les navires porte-conteneurs et les différents bateaux de plaisance. Les plus gros bâtiments génèrent des vagues qui prennent entre cinq et dix minutes avant d’atteindre la rive. Lorsque celles-ci approchent, l’instructeur avertit les kayakistes novices de se tourner face à l’onde, de façon à limiter les effets sur l’embarcation.
Puis viennent les manœuvres d’urgence : quelle est la procédure pour sortir d’un kayak qui vient de chavirer ? Comment aider quelqu’un qui a chaviré ?
Je n’ai pas eu le temps de me rendre à cette étape du cours. J’ai chaviré avant. Je ne me rappelle pas comment j’ai fait pour m’extirper du kayak et revenir à la surface, mais on ne parle pas ici d’une méthode approuvée. Le cerveau détecte immédiatement le danger et s’organise pour que le corps sorte du kayak et que la tête ne reste pas trop longtemps sous l’eau.
Dans les minutes qui suivent, l’instructeur nous enseigne comment s’effectue la sortie classique d’un kayak chaviré. Nous travaillons par groupes de deux. Au niveau 1, il n’est pas encore question d’utiliser la pagaie pour forcer la rotation du kayak.
Pour obtenir la certification KDM 1, tous doivent se pencher de côté pour que le kayak se renverse. Une fois submergé, l’étudiant se penche vers l’avant, décroche la jupette attachée au kayak, tape lentement trois fois sur la coque du kayak pour signaler qu’il est en contrôle de ce qu’il fait. On veut éviter les réactions imprévisibles. Il se pousse ensuite hors du kayak en plaçant ses mains à la hauteur des hanches sur lahiloire. Dès sa sortie de l’eau, il doit absolument se tenir le long de son kayak, grâce à la ligne de vie. Le tout ne prend que quelques secondes. Ici et là, on entend un peu tousser à la sortie de l’eau, mais sans plus. Une bonne gorgée de fleuve Saint-Laurent renforce le système immunitaire.
Vient ensuite la récupération de la personne dans l’eau. Comme nous travaillons en équipe, le ou la kayakiste en difficulté s’accroche au-devant de notre kayak et demeure là, le temps que l’on rattrape son kayak, le monte sur notre embarcation, le vide de son eau, le retourne et le positionne correctement.
La personne accrochée au kayak lâche ensuite sa prise, et selon la méthode enseignée, grimpe à nouveau dans son embarcation pendant qu’on la tient solidement. L’important ici est de conserver son centre de gravité le plus bas possible. Si la personne ne se presse pas et procède par étapes, l’opération est un succès à tous les coups.
Quelques autres exercices suivent et le retour s’effectue vers la plage de l’île d’Orléans quelques heures plus tard. Une fois tous les participants séchés et rhabillés chaudement, le cours se termine par quelques notions de météo, dont la nécessité de consulter les prévisions et les radars météorologiques ainsi que de revenir rapidement au bord lorsqu’il y a présence de cellules orageuses.
On survole également le calcul de la marée (règle des 12) et la façon d’attacher un kayak sur un toit d’auto. Combien de points de fixations ? Quels sont les équipements disponibles pour faciliter la tâche ? Où doit-on passer les harnais pour éviter de briser le kayak ? Etc.
La remise du certificat KDM 1 se fait environ huit à neuf heures après le début du cours, selon l’évaluation de l’instructeur. J’ai noté que lors du retour à la maison, dans la chaleur de la voiture, je n’avais vraiment pas envie de me presser sur la route. Mais on revient vite à la réalité quand on voit la vitesse à laquelle les autos arrivent derrière soi.
Bref, une journée bien remplie dont on se souvient!
La météo instable présente deux avantages pour un photographe sur l’Île d’Orléans. Premièrement, la crainte de la pluie fait en sorte que le nombre de visiteurs diminue grandement. En effet, les gens qui se présentent sur l’île sont pour la plupart intéressés aux activités extérieures offertes, comme la cueillette de fruits, le vélo ou encore le kayak de mer. On a donc la route toute à nous pour arrêter quand bon nous semble!
Deuxièmement, qui dit météo instable dit la formation possible d’orages, avec tout ce que cela comporte de formations nuageuses intéressantes. La consultation du radar et des prévisions météorologiques avant le départ pour l’île demeure donc essentielle.
Les deux photos ci-dessus ont été prises avec un appareil-photo plein format Canon 5DSr muni d’un objectif super grand-angle Canon EF 11-24mm f/4L USM.
Il aura fallu le simulateur de vol de Microsoft (MSFS 2020) pour que je découvre cette piste d’atterrissage sur Grosse-Île. Même le Supplément de vol du Canada (CFS–Canada Flight Supplement) de Nav Canada n’en parle pas.
Il y a plusieurs décennies, les autorités canadiennes utilisaient cette île située au milieu du fleuve St-Laurent comme lieu de quarantaine pour les immigrants arrivant au Canada. De nombreux Irlandais, entre autres, ont fait un arrêt obligé sur cette bande de terre avant d’obtenir l’autorisation de poursuivre leur périple au Canada.
Il fut un temps où une section de l’île était réservée aux chercheurs canadiens et américains pour leurs recherches très secrètes sur l’Anthrax. Le plus étonnant quand on lit l’article est de réaliser que toute la production de cette arme bactériologique (439 litres) a été mélangée avec du formaldéhyde et mise dans des barils jetés quelque part dans le fleuve St-Laurent quand on décida qu’elle ne serait plus utile, la Seconde Guerre mondiale ayant pris un tournant en faveur des Alliés. Il me semble que le formaldéhyde n’empêche par des barils de rouiller, mais bon… revenons à notre propos.
Où se situe Grosse-Île ? Dans la province de Québec, un peu à l’est de la ville de Québec. C’est l’une des nombreuses îles que l’on survole une fois l’Île d’Orléans derrière soi. Ci-dessous, une capture d’écran de Google Maps.
L’image satellitaire ci-dessous montre bien qu’il ne s’agit pas d’une invention. Microsoft désigne cette piste comme étant CYMN Montmagny : une erreur avec laquelle on peut facilement vivre, puisqu’en donnant un code officiel à cette piste de Grosse-Île, le pilote peut l’utiliser comme un point de navigation dans son GPS.
Utilisons donc un petit Cessna aux couleurs de la Coast Guard américaine pour effectuer un vol virtuel entre l’aéroport de Québec (CYQB) et Grosse-Île (CYMN). Il faisait un peu frisquet en cette journée de février à Québec, j’ai donc décidé de nous transporter en juillet pour ce vol, en y ajoutant au passage quelques nuages cumuliformes.
Ce vol de courte durée nous permettra de survoler l’île d’Orléans, l’île Madame (propriété de Laurent Beaudoin, ancien actionnaire principal de Bombardier), l’île au Ruau (achetée en 2019 par le richissime patron de l’empire Gildan) pour enfin arriver à Grosse-Île.
La photo ci-dessous montre l’appareil établi en base droite pour la piste de Grosse-Île. Je ne connais pas les dimensions officielles de cette piste d’atterrissage en terre, mais elle ne cause aucun problème pour recevoir un avion de type Cessna tel que le nôtre.
Ci-dessous, l’aéronef est établi en finale pour la piste.
Une dernière capture d’écran montre le Cessna roulant sur la piste après l’atterrissage. Comme vous pouvez le constater, la piste peut accueillir des avions plus imposants. Si vous désirez effectuer un vol-voyage réel vers cette île, informez-vous auparavant pour connaître la condition de la piste d’atterrissage et les restrictions entourant son usage par des pilotes de passage.
Cliquez sur le lien pour d’autres expériences de simulation de vol sur mon blogue.
N’étant pas encore prêt à quitter les belles couleurs de l’automne, voici une des dernières photos de cette saison en 2022 : le commerce « Café La Maison Smith » sur l’Île d’Orléans. Quand on veut faire tranquillement le tour de l’île, on s’arrête en premier dans ce commerce pour un bon café et un croissant à emporter.
Dès que le visiteur entre dans le café, la relaxation commence. Puis vient les « 42 milles de choses tranquilles » du chanteur Félix Leclerc. Quelques heures plus tard, on quitte l’île frais et bien détendu!
Les couleurs d’automne sont particulièrement intenses au Québec vers la fin de la première semaine d’octobre. Plutôt que de s’en tenir à de la photographie de paysage pure en cadrant seulement les arbres et les montagnes, on peut choisir d’inclure au premier plan le résultat du travail d’une ou plusieurs personnes. Loin de distraire, l’addition de personnes ou d’objets reliés aux activités quotidiennes augmente souvent l’intérêt d’une photo.
Dans la photo ci-dessus, un pomiculteur de l’Île d’Orléansétale sa récolte.
Tout près de l’église Saint-Jean de l’île d’Orléansse trouve une plage facilement accessible. On y observe surtout des rochers aux couleurs intéressantes et quelques plantes battues par le vent. En y regardant bien, on peut éventuellement dénicher quelques minuscules fleurs roses au bout de la plage. Le hasard a voulu qu’au moment où je tentais de prendre la fleur en photo, une abeille s’approchait pour butiner.
Pour neutraliser l’effet des vents forts de cette journée, j’avais opté pour une vitesse d’obturation élevée de l’appareil-photo, ce qui a du même coup aider à figer l’instant où l’insecte est soudainement apparu dans le viseur. Étant donné la taille très réduite de la fleur, il a fallu effectuer un recadrage important pour rendre les détails de la scène visibles.
Le vol d’aujourd’hui consiste en deux atterrissages courts virtuels en utilisant le simulateur de vol MSFS 2020 (ou comme certains le nomment, FS2020). Nous nous poserons sur l’Île d’Orléans et sur le Parc des Champs-de-Bataille à Québec, en plein centre-ville.
Tout d’abord, j’admets que les vitres du Cessna C-170B sont sales. Pour plus de réalisme, le concepteur Carenado a laissé un peu de saleté ici et là pour montrer l’usure de l’appareil vieux de plusieurs décennies.
La photo ci-dessus montre l’Île d’Orléans vue du Cessna. Comme il n’y a pas de piste d’atterrissage mais un club de golf dans le secteur, nous allons utiliser les allées dégagées pour poser l’appareil. S’il y a un golfeur sur le terrain, j’ouvrirai la fenêtre et crierai, comme c’est l’usage, « Fore »!! (Falling Object Returning to Earth).
Nous sommes confortablement installés en finale pour la petite portion de terrain dégagé droit devant. Avec 40 degrés de volet, la vitesse de décrochage est particulièrement basse et l’atterrissage devrait se faire sans trop de problèmes.
Bien que l’espace dégagé ne soit pas bien large, la longueur disponible s’est avérée suffisante pour l’atterrissage, le roulage au sol et la manœuvre pour virer l’avion de 180 degrés pour son décollage vers Québec.
De retour en vol, direction Québec. Le décollage sur terrain mou nécessite environ 20 degrés de volet.
La ville de Québec est en vue. Dans le Cessna C-170B que j’ai piloté en 1981 à travers le Canada jusqu’à Edmonton, Alberta, il n’y avait pas d’aide à la navigation moderne installée à bord comme c’est le cas dans la photo ci-dessus, où le GPS aide le pilote à trouver son chemin. Le vol avait été effectué au moyen de 14 cartes VFR, sans plus. (Si cela vous intéresse, cliquez pour en savoir plus sur les histoires vécues de pilotage).
Nous sommes au-dessus des Plaines d’Abraham. Sur la photo ci-dessus, à droite, vous apercevez l’Hôtel le Concorde et son restaurant tournant. Nous allons possiblement perturber l’atmosphère tranquille du repas au moment de notre passage…
Ci-dessus, droit devant, les bâtiments gris représentent une portion du Musée National des Beaux-Arts de Québec (MNBAQ). Un peu plus loin se trouve le terrain dégagé du Parc des Champs-de-Bataille. En 1928, un an après sa traversée de l’Atlantique en solitaire, Lindbergh y atterrit. Il transportait un sérum pour tenter de sauver la vie de son ami Floyd Bennett.
Pouvons-nous aujourd’hui nous poser sur le Parc des Champs-de-Bataille, en plein cœur de la ville de Québec? Bien sûr que non. Mais c’est la beauté de la simulation de vol; on fait ce que l’on veut!
Une fois posé, on laisse l’avion décélérer graduellement puis on le retourne de 180 degrés pour le prochain décollage. Quand les vents sont faibles, il n’est pas nécessaire de se préoccuper de la direction du décollage.
Ci-dessus, une vue aérienne du Parc des Champs-de-Bataille, avec le Cessna C-170B virtuel prêt pour redécoller.
Une dernière photo, cette fois-ci avec quelques bâtiments supplémentaires. Le réalisme de la scène virtuelle avec FS2020 est tout de même étonnant!
J’espère que vous avez apprécié ces deux petits vols. N’hésitez pas à tenter les mêmes expériences, si le cœur vous en dit!
Vous pouvez cliquer sur le lien suivant pour d’autres vol virtuels exigeants sur mon blogue.
Suite aux nombreux commentaires des citoyens quant aux coûts exorbitants associés à ce nouveau futur lien, de nouvelles formules plus économiques devront être étudiées. Je passais récemment sur le pont de l’Île d’Orléanset j’ai aperçu un autobus sur une plateforme flottante sur le fleuve St-Laurent. Il s’agit possiblement d’un prototype dont les essais n’ont pu rester secrets très longtemps.
Dans le concept ci-dessus, une quarantaine de passagers à la fois peuvent être transportés d’une rive à l’autre par un chauffeur détendu dont le siège a été entièrement repensé et relocalisé à l’extérieur du véhicule. Il bénéficie ainsi d’une qualité de l’air inégalée et termine sa journée de travail beaucoup plus reposé.
Ces deux porte-conteneurs qui sont récemment passés devant Québec m’ont rappelé une nouvelle récente concernant les installations du Port de Québec pour accueillir des porte-conteneurs toujours plus gros.
Pour prendre cette photo, j’ai attendu que le Quebec Express ait terminé son virage à l’ouest de l’Île d’Orléans. La distance photographique entre les deux navires diminuant constamment, le devant du MSC Paola devient graduellement un cadre artificiel qui incorpore le Quebec Express.