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Magellan l’homme et son exploit

Il s’agit d’une nouvelle traduction de l’allemand du livre de Stefan Zweig  par la traductrice renomme Françoise Wuilmart. Cette nouvelle traduction tait devenue ncessaire pour plusieurs raisons. D’abord, le traducteur initial du nom de Alzir Hella a fait le travail initial il y a près de soixante ans et il n’avait justement pas de formation de traducteur.

Couverture du livre "Magellan l'homme et son exploit"
Couverture du livre « Magellan l’homme et son exploit »

Le rsultat, bien que correct, ne respectait pas complètement l’criture de Stefan Zweig. La traductrice signale que lorsqu’il arrive Zweig d’utiliser quatre adjectifs dans une phrase, Alzir Hella dcide de n’en garder qu’un seul. Quand l’auteur est imprcis dans son criture, M. Hella ajoute une explication. Comme le dit encore Françoise Wuilmart, en s’adressant Alzir Hella : « […] il vous arrive de confondre l’Egypte et la Perse, ou, plus grave dans un rcit de navigation, l’est et l’ouest. Enfin, Zweig clôture souvent un paragraphe ou un chapitre par une considration philosophique ou par un lan lyrique qui se rpand sur plusieurs lignes. Vous les vacuez purement et simplement, et j’ai  l’impression que vous n’y voyez que d’inutiles fariboles qui ralentissent le flux de la narration. » (p.9)

Selon Françoise Wuilmart, le Zweig de Alzir Hella est « un journaliste viril la voix autoritaire ». Elle prfère rendre l’auteur sa grande sensibilit et en profite pour adapter la traduction notre poque.

Le rsultat du travail de Françoise Wuilmart est vraiment superbe. C’est un livre qu’on ne veut pas fermer tant il est intressant. Zweig donne un vritable cours d’histoire et sait comment conserver notre attention chaque page. Le lecteur navigue sur les mers avec l’quipage, vit les privations, les angoisses, les magouilles, les erreurs et les succès et, en permanence, la lutte pour la survie :  « Quant aux biscuits qui sont, avec les poissons qu’ils attrapent, leur seule pitance, ils se sont transforms depuis belle lurette en une poudre grise et sale où pullulent les vers, de surcroît empeste par les excrments des rats qui, devenus fous eux-mêmes, se ruent sur les quelques misrables miettes parses […] ». (p.250)

Carte du monde Magellan-Elcano
Carte du monde Magellan-Elcano

Les considrations philosophiques ajoutes par Zweig ajoutent encore la profondeur du texte et en font plus qu’un rcit de voyage. Je cite en exemple certains des propos de Zweig qui s’appliquent bien d’autres situations qu’au premier tour du monde effectu par le Portugais Magellan :

« La prsence d’esprit et l’nergie d’une figure de second plan dcident souvent du cours de l’histoire. » (p.55)

« L’histoire n’a jamais vu une seule grande victoire rassasier un vainqueur. » (p.66)

« Une vrit suprême peut toujours naître de l’erreur la plus grossière dès lors qu’un gnie ou le hasard s’en mêlent. Dans le domaine scientifique, des centaines et des milliers d’inventions importantes sont le fruit d’hypothèses errones. » (p.99)

« Dans la mmoire des grands exploits, le monde prfère toujours se focaliser sur les instants dramatiques ou pittoresques qui synthtisent les hauts faits du hros : Csar traversant le Rubicon, Napolon au pont d’Arcole. L’effet pervers en sera que les annes prparatoires, la lente gestation spirituelle, la patiente progression de l’organisation d’un fait historique, demeurent dans l’ombre. » (p.125)

« C’est la somme de tous les obstacles surmonts qui donne la mesure vritable, exacte de l’exploit et de l’humain qui l’a accompli. » (p.128)

« On sait d’exprience que le nationalisme est une corde que la main la plus maladroite sait faire vibrer sans trop de peine quand il le faut. » (p.132)

« Il est toujours plus facile d’exciter les masses, et même tout un peuple, que de les apaiser. » (p.133)

« C’est son comportement dans les moments dcisifs que l’on reconnaît le mieux le caractère d’un homme et c’est l’heure du danger que sa force et ses facults caches se manifestent. » (p.173)

« […] Après une victoire totale, les dictateurs ont moins de peine reconnaître leurs droits d’autres humains, et après avoir assur leur pouvoir, il leur est plus facile de leur laisser la parole. » (p.234)

« Le monde ne rcompense jamais que le dernier de la srie, celui qui a la chance d’achever une œuvre, et oublie tous ceux qui l’ont conçue et permise avec leur esprit et leur sang. » (p.331)

« Magellan a prouv tout jamais qu’une ide anime par le gnie et rsolument porte par la passion s’avère plus forte que tous les lments runis, et qu’un seul homme, malgr son passage phmère sur terre, est toujours capable de transformer en ralit et en vrit imprissable ce qui n’tait qu’une utopie pour des centaines de gnrations. » (p.340)

Titre : Magellan – l’homme et son exploit  .

Auteur : Stefan Zweig (traduction de Françoise Wuilmart)

Editions : Robert Laffont

©2020

ISBN : 978-2-221-24683-2

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Sur mon site web, un autre lien pour ceux qui s’intressent aux histoires de survie et/ou de tragdie en mer   .

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Environnement

La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben.

La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben.
La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben.

Au moyen d’un discours scientifique vulgaris, l’auteur prsente la façon dont les arbres communiquent entre eux et s’entraident mutuellement. Nous dcouvrons un rseau incroyablement bien organis.

De nombreux passages du livre remettent en question de fausses croyances et suggèrent  combien il est ncessaire de repenser la gestion des forêts et des parcs urbains. J’ai choisi quelques citations pour donner une ide du ton du livre.

« Les racines d’un arbre s’tendent sur une surface qui dpasse de plus du double l’envergure de la couronne. Il en rsulte un entrelacement des ramifications souterraines qui cre autant de points de contact et d’changes entre les arbres ». p.23

« C’est au printemps, juste avant le dbourrement, que l’on enregistre les tensions les plus fortes sur les colonnes d’eau. À cette poque, l’eau circule avec une telle intensit dans l’arbre qu’on peut l’entendre en posant un stthoscope sur le tronc ». p.72

« Un arbre est constitu peu de chose près du même pourcentage d’eau qu’un corps humain ». p.76

À propos du chêne et du vin: « Le chêne […] produit des tanins qui repoussent les insectes et, tout fait accessoirement et sans qu’il y soit pour grand-chose, donne aussi ce goût particulier au vin qui sera lev dans des barriques faites avec son bois ». p.85

« Si nous voulons que les forêts jouent pleinement leur rôle dans les changements climatiques, nous devons les laisser vieillir ». p.112

« Lors d’une grosse pluie d’orage, un arbre adulte peut emmagasiner jusqu’ plus de 1000 litres d’eau supplmentaires ». p.116

Les pics sont des oiseaux qui font faire le travail difficile par d’autres organismes! : « Contrairement la croyance trop rpandue qui voudrait qu’ils ne creusent que des arbres morts, les pics recherchent souvent des individus sains. […] Ils piochent donc un peu le tronc puis ils s’accordent une pause de plusieurs mois et comptent sur l’aide de champignons. Pour ces derniers, l’invitation est bienvenue, car en temps normal ils ne peuvent pas franchir la barrière de l’corce. Trop heureux de l’occasion, ils s’empressent de coloniser l’ouverture et commencent dgrader le bois. […] Quelques temps plus tard, les fibres du bois sont en effet si tendres que les travaux [commencs par le pic] peuvent reprendre. Un jour arrive où la loge est prête être habite ». p.140

Des arbres avec du feuillage offrent naturellement plus de rsistance au vent : « Avec le rchauffement climatique, les tempratures automnales restent plus longtemps leves, le feuillage demeure sur les rameaux parfois jusqu’ la première semaine de novembre. Or, le dbut de la saison des tempêtes n’a pas chang, il survient toujours en octobre, de sorte que le risque qu’une bourrasque renverse un arbre couvert de feuilles augmente ». p.166

« L’air d’une jeune forêt de pins est rendu presque strile par l’action des phytoncides excrts par les aiguilles. Les arbres peuvent donc vritablement dsinfecter leur environnement ». p.170

Plusieurs personnes pensent qu’on peut s’orienter en forêt en observant où se trouve la mousse sur les arbres, car elle serait cense indique le nord. Voici ce qu’en pense l’auteur : « Les mousses colonisent le côt du tronc le long duquel l’eau s’coule après la pluie. Peu d’arbres tant parfaitement droits, il y a en effet presque toujours un côt plus arros que l’autre. […] Chaque [arbre] tendant pencher dans un sens diffrent, ce n’est pas la mousse qui peut aider retrouver son chemin. Mieux vaut se fier une boussole pour s’orienter ». p.180

« Les forêts de conifères abaissent sensiblement la charge microbienne de l’air, ce que les personnes allergiques perçoivent mieux que quiconque ». p.232

« En t, les arbres rejettent chaque jour dans l’atmosphère environ 10 000 kilos d’oxygène par kilomètre carr ». p. 233

Bonne lecture!

Cliquez sur le lien pour d’autres livres portant sur l’environnement sur mon blogue.

Titre : La vie secrète des arbres

Auteur : Peter Wohlleben

Editions : Multi Mondes

© 2017

ISBN : 978-2-897773-017-8

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Rouyn-Noranda FSS

Une ligne de grains passe par Rouyn-Noranda.

1986. Journe d’t bien calme en cette fin d’après-midi l’aroport de Rouyn-Noranda (CYUY). Le personnel de la station d’information de vol de Transports Canada sait qu’un front froid passera sous peu. Jusqu’ prsent cependant, c’est le beau fixe. Ciel bleu, vents lgers. À cette poque, les spcialistes en information de vol (FSS) n’ont pas accès des images radars ni aux photos satellitaires.

En plus des prvisions rgionales destines l’aviation, les deux stations d’information de vol dont nous nous servons pour connaître les systèmes mto arrivant de l’ouest sont Earlton FSS (CYXR) et Timmins FSS (CYTS) en Ontario. Une consultation des observations mtorologiques passes indique la prsence de sautes de vent accompagnes d’un orage isol. Rien qui sort de l’ordinaire. Mais Timmins est loin et ne reprsente qu’un point de repère pour tenter de mieux cerner le système mto.

Etant en service ce jour-l, je regarde l’indicateur de la vitesse des vents, par hasard, comme un rflexe dvelopp au cours des annes. Comme dans un rêve, alors qu’il y a quelques secondes tout tait tranquille, je vois l’aiguille de l’anmomètre passer de 5 20 nœuds, redescendre un peu puis monter 40 nœuds, diminuer de nouveau encore un peu puis monter 60 nœuds et, dans une dernière correction, se stabiliser pour un court instant 72 nœuds, ce qui correspond environ 134 km/h.

Tout est pourtant si tranquille près de la station d’information de vol. Je regarde par la fenêtre pour dceler tout mouvement d’objet afin de vrifier s’il y a une erreur de l’indicateur de vent, et, au même moment, j’aperçois, passant devant la station, le cabanon de bois normalement utilis par le prpos au carburant. Cette construction doit bien peser quelques centaines de kilos. Ce cabanon qui se promène au gr du vent est une confirmation sans quivoque que l’quipement fonctionne. Il est vident qu’une ligne de grains est associe ce front froid.

Tout ce qui n’est pas bien fix au sol se met en mouvement. Dans l’heure qui suit, les orages forts clatent au-dessus de Rouyn-Noranda tout en se dirigeant vers l’est. L’aroport de Val-d’Or (CYVO) tant soixante milles plus l’est, il devient clair qu’il sera frapp de plein fouet d’ici environ deux heures. La tour de contrôle de Val-d’Or est donc avise de façon ce que les diffrents intervenants se prparent la violence des changements causs par la ligne de grains. Les mesures tant prises, le pire sera vit.

Une heure plus tard, le calme est revenu et Rouyn-Noranda bnficie d’une soire d’t idale.

Pour d’autres histoires vcues la station d’information de vol de Rouyn-Noranda, cliquez sur le lien suivant:

Histoires vécues en tant que FSS à Rouyn-Noranda

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Pionniers de l'aviation

Tales of a Dakota Pilot

(The way it was 1929 – 1937)

Tales of a Dakota Pilot - The way it was 1929 - 1937
Tales of a Dakota Pilot – The way it was 1929 – 1937

Il s’agit d’un petit livre simple et charmant relatant les pripties du pilote Fred Max Roberts Jr lorsqu’il volait avec ses diffrents appareils dans la rgion de Bismarck, dans le Dakota du Nord, entre les annes 1929 et 1937. Le livre a t crit par son fils, Fred Marke Roberts, de façon ce que les vènements raconts par son père ne soient pas effacs de la mmoire collective. Etant donn que le livre est publi en anglais seulement, vous trouverez ici un bref aperçu de la façon dont les choses se passaient l’poque.

Une façon simple et originale de faire le plein

Quand venait le temps de faire le plein, les pilotes atterrissaient rgulièrement sur les terres des fermiers. Ils savaient que quelqu’un avait observ l’atterrissage et, très souvent, un vhicule arrivait avec de l’essence sans même qu’un arrangement pralable ait t pris. Il fallait cependant que le pilote ait pris soin de se poser près d’une route. Il arrivait même que, pour faciliter la tâche du prpos, le pilote se pose sur la route elle-même, hors de la ville.

Cette habitude ne semblait pas avoir chang cinquante ans plus tard, lorsque j’ai effectu un vol voyage de 2650 kms avec un Cessna 170B entre St-Jean-sur-Richelieu, Qubec, vers Edmonton, Alberta. Durant le voyage, j’ai dû atterrir dans un champ non loin de Lundar au Manitoba, une province canadienne dont la frontière au sud est dfinie par le Dakota du Nord et le Minnesota.

Quelques minutes après mon arrive, un pick-up transportant de l’essence est venu ma rencontre sans que j’aie tlphon qui que ce soit. Dans mon cas, il s’agissait d’un atterrissage de prcaution, car les jauges essence du vieil appareil avaient commenc donner de fausses indications. Etant donn que le carburant tait porte de main, les rservoirs furent remplis avant le prochain dcollage.

Atterrissage dans un champ de Lundar au Manitoba, en 1981, avec un Cessna C170B.
Atterrissage dans un champ de Lundar au Manitoba, en 1981, avec un Cessna C170B.

Tuer des coyotes contre des primes

Des coyotes s’attaquaient souvent au btail des fermiers. Lorsque la situation devenait intenable, les fermiers tlphonaient Fred Max. Celui-ci dcollait avec son Curtiss Junior Pusher, accompagn d’un tireur expriment, et ils repraient et abattaient les coyotes. L’hiver tait la saison propice pour la chasse du haut des airs, car la fourrure fonce des coyotes contrastait avec la blancheur de la neige.

Les fermiers, sur leurs chevaux, suivaient les manœuvres de l’appareil pour reprer les endroits où les coyotes taient abattus. Ils les ramenaient leur ferme, et l’aronef atterrissait plus tard près de cette ferme pour prendre possession des coyotes morts afin de rcolter les primes offertes par le comt pour chaque coyote abattu.

Chasser les loups du haut des airs est une façon d'assurer leur contrôle dans le nord de l'Ontario, Canada (sur carte postale aviation datant des annes ,60)
Chasser les loups du haut des airs est une façon d’assurer leur contrôle dans le nord de l’Ontario, Canada (sur carte postale aviation datant des annes ,60)

L’hospitalit des fermiers du Mid-ouest-amricain

Lorsqu’un pilote atterrissait dans un champ de fermier lors d’un long vol voyage, il arrivait frquemment qu’il se fasse offrir un repas avec la famille. Si la noirceur empêchait le pilote de continuer sa route, on lui donnait même la possibilit de passer la nuit. Le lendemain matin, après avoir djeun et en guise de remerciement, le pilote offrait un petit vol de courtoisie au fermier.

Une façon efficace d’amortir les coûts associs un long vol voyage

Une façon de dfrayer les coûts associs un vol voyage tait d’offrir de petites randonnes en avion aux curieux venant la rencontre de l’aronef son arrive destination. Le pilote atterrissait, attendait un peu, et savait que bientôt, quelques personnes viendraient sa rencontre pour demander une envole.

Le pilote Fred Max Roberts Jr accroch sous l’aile de son monoplan

Une proccupation majeure pour tout pilote atterrissant dans un champ tait de pouvoir approcher son appareil le plus tôt possible près d’une clôture afin de l’attacher pour le protger contre les vents souvent très puissants soufflant dans les Plaines de l’Ouest.

Mais il arrivait parfois que même les attaches cèdent sous la force du vent. Le pilote raconte que, immobilis au milieu d’un champ et voyant une tempête arriver, il s’tait accroch sous l’aile de son monoplan pour ajouter un peu de poids la structure. Mais cela n’avait pas suffi. Une forte rafale avait soulev l’appareil, brisant les deux attaches et emmenant le pilote et l’avion dans les airs, une hauteur d’environ dix pieds. De peur que l’avion ne continue de monter, le pilote avait lâch prise. L’avion tait demeur en vol en palier, tout en continuant de reculer jusqu’ ce qu’il fasse finalement un tonneau et s’crase.

Pilote et passagers sont surpris en vol par une tornade

Les manuels de pilotage et de mtorologie enseignent tous les pilotes d’viter les orages cause, entre autres, de la force inouïe des courants ascendants et descendants que l’on peut y retrouver. Le pilote Fred Max Roberts Jr a non seulement dû affronter un orage, mais il a survcu une tornade alors qu’il tait en vol. Son histoire a fait la manchette de plusieurs quotidiens de l’poque, des articles qui sont d’ailleurs reproduits dans le livre.

Comme le pilote le signale, les prvisions mtorologiques et l’accès immdiat aux observations mtorologiques n’taient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Lors d’un vol avec passagers dans son biplan WACO 90, le ciel est rapidement devenu sombre et la mto s’est dtriore très rapidement. Le pilote rapporte avoir fait son possible pour voler entre les deux masses de nuages principales. Il avait peine voir ses instruments cause du manque de lumière, même si le vol tait effectu en plein jour. Il luttait pour ne pas être dsorient.

Soudainement, l’avion a commenc prendre rapidement de l’altitude par lui-même. Le pilote a pouss sur le manche pour mettre l’avion en piqu et a ouvert les gaz. L’avion montait toujours, la queue en premier. Puis l’ascension s’est soudainement arrête et la chute a commenc. Il a alors tir sur le manche pour mettre l’avion en palier, mais la descente effrne s’est poursuivie. Il a ouvert les gaz de nouveau et tir progressivement pour faire monter l’avion, mais la descente a continu jusqu’ ce que l’avion se retrouve cinq cents pieds du sol.

Eventuellement, le Waco est sorti de la tempête et a atterri White Rock. Le pilote de cet appareil cockpit ouvert a alors ralis que ses passagers ne s’taient pas attachs au moment du dcollage et que durant le vol dans la tornade, ils s’agrippaient une section du cockpit avant.

Telles sont quelques-unes des histoires que l’on retrouve dans « Tales of a Dakota Pilot », un livre sans prtention, mais qui est susceptible de surprendre bien des pilotes plus jeunes, tant l’exprience vcue dans le pass diffère de ce que l’on pourrait même commencer imaginer lorsque l’on intègre le monde du pilotage aujourd’hui.

Auteur : Fred Marke Roberts
Publi par : fmRoberts Enterprises
© 1991
ISBN : 0-912746-09-2

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Inukjuak FSS

Une cuisine comme aide à la navigation aérienne.

(Histoire prcdente : l’OVNI invent Inukjuak en 1983)

Inukjuak durant le long blizzard qui empêcha les atterrissages durant plusieurs jours.
Inukjuak durant le long blizzard qui empêcha les atterrissages durant plusieurs jours.

L’hiver » 82 — » 83 fut froce Inukjuak (CYPH). Il y eut une priode où les vents taient suffisamment forts et les visibilits tellement rduites qu’une corde avait t attache entre le bâtiment où rsidaient les employs et la station d’information de vol de Transports Canada, de façon permettre aux employs de circuler en scurit. Les spcialistes en information de vol (FSS) tenaient la corde pour passer d’un bâtiment l’autre. Et gare celui qui tentait de transporter son plateau avec son repas entre les deux bâtiments. Une main tenait la corde et l’autre le plateau qui allait dans toutes les directions. À une occasion, une partie des aliments s’est retrouve dans le banc de neige.

À cause des vents, la neige s'accumulait parfois jusqu'au toit de la station d'information de vol d'Inukjuak
À cause des vents, la neige s’accumulait parfois jusqu’au toit de la station d’information de vol d’Inukjuak

Après une tempête qui sembla interminable, je me souviens que le personnel avait eu creuser des marches dans la neige durcie de façon pouvoir accder la porte de la station d’information de vol.

Il fallait parfois creuser dans la neige pour atteindre la porte et entrer dans la station d'information de vol de Inukjuak
Il fallait parfois creuser dans la neige pour atteindre la porte et entrer dans la station d’information de vol de Inukjuak

Bref, au bout de douze jours d’un blizzard qui avait empêch tout dcollage et atterrissage, le lait tait maintenant rationn dans le village et rserv aux enfants. À peine cent pieds au-dessus de nous, il paraît que le ciel tait bleu, d’après les pilotes qui avaient tent de s’approcher. Ces cent pieds de visibilit pouvantable et les vents incessants constituaient des obstacles qui empêchaient tout atterrissage. Un bon matin, un pilote de Twin Otter de Austin Airways dcida qu’il se risquait.

Le carr rouge tait utile pour aider les employs  retrouver un bâtiment durant un blizzard  Inukjuak
Le carr rouge tait utile pour aider les employs retrouver un bâtiment durant un blizzard Inukjuak

Le pilote devait composer avec l’absence d’une aide la navigation prcise, tant donn que l’aroport n’tait quip que d’un NDB. Il se fia donc sa connaissance des lieux et ce qui lui restait de jugement. Il savait que le bâtiment des employs tait vert et que juste gauche se trouvait la piste. J’imagine qu’il avait dcid qu’il pourrait compter sur la couleur du bâtiment pour lui indiquer le moment où il devrait faire son abrupt virage vers la piste. Il plongea dans la tempête, estimant la drive des vents de son mieux.

Au même moment, le cuisinier tait l’œuvre dans le bâtiment des employs. Il faisait face une immense baie vitre. Il fut sidr de voir apparaître le nez d’un Twin Otter quelques mètres de la fenêtre en même temps qu’un brusque virage tait effectu pour viter le bâtiment. On entendit immdiatement les deux moteurs de l’avion en pousse inverse maximale de façon immobiliser l’appareil le plus rapidement possible.

Le cuisinier conta et raconta encore son histoire au personnel, le temps de dcompresser un peu.

Une surprise n’attendant pas l’autre, la porte de l’avion s’ouvrit et, au lieu de transporter le lait et les provisions tant attendues par le village, ce sont plutôt une dizaine de passagers qui sortirent tout souriants. Cependant, ce n’tait l qu’une histoire abracadabrante de plus qui s’ajouterait dsormais toutes celles circulant parmi les pilotes offrant un service arien aux habitants des villages du Nunavik, le long des côtes des baies d’Hudson et d’Ungava.

(Prochaine histoire : le cockpit d’un Boeing 747 de KLM lors d’un vol de nuit au-dessus de l’Atlantique)

Pour lire les autres histoires vcues en tant que FSS Inukjuak, cliquez sur le lien suivant: Spcialiste en information de vol (FSS) Inukjuak