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Roman graphique et bandes dessinées

Le passager du Polarlys

Bande dessine: "Le passager du Polarlys"
Bande dessine: « Le passager du Polarlys »

La maison d’dition Dargaud a eu l’excellente ide de reprendre quelques-uns des romans « durs » de Georges Simenon (par opposition ceux où le commissaire Maigret tient toute la place), et de les convertir en bandes dessines. Ils entendent utiliser deux scnaristes tour de rôle de même que des dessinateurs diffrents pour chacune des huit publications prvues dans les prochaines annes.

La première de ces publications s’intitule « Le passager du Polarlys ». J’tais incertain lorsque j’ai vu ce nouveau titre en librairie, mais le nom de Georges Simenon sur l’album m’a convaincu de tenter ma chance. Et quelle belle exprience de lecture ce fut. Tout y est : une intrigue intressante, des dessins très bien excuts, des personnages attachants et, surtout, la mer avec ce qu’elle reprsente de dfis, spcialement l’poque où fût crit le roman.

On longe la Norvège avec ses petits villages aux accès prilleux par gros temps pour un navire sommairement quip. Les couleurs choisies se prêtent galement bien au drame qui se droule sur le bateau. Bref, on termine la lecture et on a aussitôt le goût de reprendre le rcit. Vous ne serez pas dçus.

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Titre : Le passager du Polarlys

Auteurs : Jos-Louis Bocquet et Christian Cailleaux, d’après l’œuvre de Georges Simenon © 1932

Editions : Dargaud Benelux (Dargaud-Lombard s. a.)

© 2023

ISBN : 978-2-5051-1223-5

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Comportement humain

Stefan Zweig : Le monde d’hier, souvenirs d’un Européen.

Stefan Zweig: Le monde d'hier, souvenirs d'un Europen.
Stefan Zweig: Le monde d’hier, souvenirs d’un Europen.

« Avant 1914, la Terre appartenait tout le monde. Chacun se rendait où il voulait et y demeurait le temps qu’il lui plaisait. Il n’y avait ni autorisations ni permissions des autorits, et je m’amuse toujours de l’tonnement des jeunes dès l’instant où je leur raconte qu’avant 1914, je voyageais en Inde ou en Amrique sans possder de passeport ou même sans jamais en avoir vu un. On montait dans le train et on en descendait sans poser de questions ou sans qu’on vous en posât, on n’avait pas remplir un seul de ces centaines de papiers que l’on exige aujourd’hui.

Il n’y avait pas de permis, de visas, ni de tracasseries administratives; ces mêmes frontières qui sont aujourd’hui transformes par les douaniers, la police et les postes de gendarmerie en autant de clôtures, de barbels en raison de la mfiance pathologique de chacun envers l’autre ne signifiaient rien d’autre que des lignes symboliques que l’on franchissait alors avec autant d’insouciance que le mridien de Greenwich.

Ce n’est qu’après la guerre que le nationalisme a commenc bouleverser le monde, et le premier phnomène visible que produisit cette pidmie morale de notre siècle fut la xnophobie : la haine de l’tranger ou, tout du moins, la peur de l’autre. On se dfendit partout contre l’tranger, on l’limina partout (p.105) ».

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Titre : Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Europen (Extraits).

Titre original : Die Welt von Gestern : Erinnungen eines Europäers (Auszüge)

Auteur : Stefan Zweig

Editions; Pocket

ISBN : 978-2-266-27536-1

© 2017

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Histoire des villes

Livres : Histoire de Chicago

Les dbats politiques tlviss de 2016 sur CNN entre Hillary Clinton et Donald Trump ont mis de l’avant le racisme aux Etats-Unis. La ville de Chicago y a t mentionne, car elle dtient le record national pour le nombre de morts violentes. Le livre « Histoire de Chicago » permet, entre autres, de mieux comprendre ce qui alimente les ingalits sociales entre Noirs et Blancs depuis la cration de cette ville.

Le lecteur comprend que ce ne sont pas les dficiences culturelles qui sont la base des problèmes, mais plutôt le racisme institutionnalis et les choix conomiques des diffrentes administrations municipales.

La ville s’est construite avec en toile de fond la couleur de la peau qui dtermine le type d’emploi que quelqu’un peut occuper. Eventuellement, même la planification urbaine a t pense de sorte que les Blancs et les Noirs soient spars : le mur artificiel que constitue la Dan Ryan Expressway ou le Dearborn Park en sont de bons exemples.

En 2016, les sondages montrent, de façon surprenante, un appui très important au candidat rpublicain la prsidence des Etats-Unis, Donald Trump. Trump connaît bien Chicago et il y a fait construire sa « Trump Tower ».

Le candidat du Parti rpublicain reprend dans sa plateforme politique certains des lments qui ont fait la popularit et le succès de la famille Daley qui a rgn sur Chicago durant des dcennies : l’exploitation de la peur entre les groupes ethniques pour bâtir et maintenir un pouvoir politique, l’ide de construire un mur et l’utilisation de la torture comme solutions simplistes des problèmes complexes.

Ce populisme plaît une certaine classe d’lecteurs amricains qui sont très facilement effrays par les diffrences entre les gens et les cultures.

Bref « Histoire de Chicago » est un livre qui est toujours d’actualit et dont les auteurs ne craignent pas de soulever des sujets politiquement dlicats.

Couverture du livre "Histoire de Chicago" par Andrew Diamond et Pap Ndiaye
Couverture du livre « Histoire de Chicago » par Andrew Diamond et Pap Ndiaye

Chicago

Chicago devint un territoire des Etats-Unis avec le trait de Paris en 1783. Il s’en suivit une appropriation des terres des Indiens au moyen des manœuvres les plus diverses, dont la signature de contrats alors que les autochtones taient ivres. Vers 1830, après l’loignement dfinitif des Indiens, la fièvre spculative commença.

Le rail

À partir des annes 1860, Chicago fit en sorte de devenir le centre travers lequel s’arrêtaient les grandes compagnies ferroviaires du pays. La ville se dveloppa très rapidement. Les passagers, le btail, les crales et autres marchandises devaient dsormais transiter par Chicago. La ville dpendait du train pour croître et les compagnies de train dpendaient de Chicago pour être profitables.

L’accroissement rapide de la population de Chicago fut essentiellement dû la migration en provenance de l’Europe (Irlandais, Allemands, Polonais, Italiens). La dynamique changeante et souvent violente entre tous les groupes ethniques prsents Chicago est vraiment bien dtaille dans le livre.

Les grands magasins

Un peu avant 1900, on assiste la cration des grands magasins, avec la possibilit de commander par catalogue et payer par crdit. De nouvelles catgories d’employs et de gestionnaires s’ajoutent au monde ouvrier et aident former la classe moyenne.

L’immigration des Noirs vers Chicago

À partir de 1910, l’immigration des Noirs en provenance du sud des Etats-Unis augmente. Chicago tait une ville abolitionniste. Cela ne veut pas dire qu’elle tait en faveur de l’galit raciale, mais plutôt contre l’esclavage. En fait, Chicago est progressivement devenue la ville la plus sgrgue des Etats-Unis.

Les Noirs arrivaient en masse en provenance du sud des Etats-Unis, non pas seulement pour des raisons conomiques, mais galement pour chapper la violence raciale et la sgrgation qui svissaient dans de nombreux Etats. Bien que loin d’être idale, la situation Chicago tait meilleure que dans le sud du pays.

La Première Guerre mondiale rduisit de façon importante le nombre d’immigrants en provenance de l’Europe. Cela constitua un srieux problème pour une ville qui recevait de nombreux contrats militaires et avait besoin d’un très grand nombre d’employs pour ses diffrentes usines. Cela favorisa galement la « grande migration », « c’est–dire l’intensification spectaculaire de la migration des Afro-Amricains vers les grands centres urbains du Nord-Est et du Middle West […] » (p.143)

Les abattoirs de Chicago

Chicago tait reconnue pour le nombre très lev de ses abattoirs, et en particulier les abattoirs de porc. La senteur et la pollution occasionnes par cette activit taient pouvantables. Des laboratoires de chimie permettaient l’utilisation de toutes les parties de l’animal. À ce sujet, l’crivain Georges Duhamel disait dans son livre : À Chicago, « on utilise tout, sauf le cri des porcs » (p.63).

Les travailleurs noirs n’avaient pas le droit de travailler dans l’industrie sidrurgique de Chicago et devaient se contenter des abattoirs où ils taient engags comme travailleurs manuels. Mais l encore, ils n’avaient pas accès des emplois qualifis.

La Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, Chicago tait en concurrence avec d’autres grandes villes amricaines pour obtenir de juteux contrats militaires. Elle ne mnagea pas ses efforts pour montrer son support au gouvernement amricain et elle finit par profiter de milliards de dollars pour la construction de tanks, tracteurs, torpilles, obus et avions (dont le bombardier B -29).

Pour compenser le manque de main-d’œuvre, tant donn que beaucoup d’hommes s’taient enrôls en tant que volontaires et taient partis la guerre, les femmes entrèrent massivement sur le march du travail. Les employeurs y virent l’occasion d’augmenter les profits en rduisant le salaire des femmes, qui n’tait plus que 65 % de celui des hommes pour un travail comparable. Cela reprsente la façon dont les femmes ont t remercies pour leurs efforts et leur collaboration.

Transformation de l’conomie de Chicago

Un Boeing B747 de la United Airlines circule au-dessus de l'autoroute sur l'aroport O'Hare international de Chicago (sur carte postale aviation)
Un Boeing B747 de la United Airlines circule au-dessus de l’autoroute sur l’aroport O’Hare international de Chicago (sur carte postale aviation)

Chicago a vcu une profonde transformation durant les annes  70. L’ordre industriel s’est termin avec la fermeture des abattoirs en 1971, en même temps que les aciries approchaient aussi de leur fin. S’en est suivie une ouverture sur l’international et le dveloppement d’une nouvelle conomie base sur les services spcialiss tels que la finance, l’immobilier, l’assurance, le marketing, la publicit et les services juridiques.

Le maire de Chicago, Richard M. Daley, a favoris la venue d’une classe socioprofessionnelle de crateurs dans la ville (design, arts, musique, etc.) en traitant cette classe comme un autre « groupe ethnique » qui avait besoin d’un espace privilgi pour s’exprimer.

Le dveloppement des grands ensembles durant les annes 1960 -1970

Durant les annes 1960-1970, Chicago connaît une transformation importante de son paysage. On assiste de grands dveloppements (Magnificent Mile, Sandburgh Village, Marina City, Lake Point Tower, Dearborn Park) qui se concentrent dans les quartiers où vivent les Blancs, dans le nord de la ville. Le Chicago Tribune dit de Dearborn Park qu’il est « une forteresse rserve aux Blancs et destine protger le quartier financier contre les Noirs ».

L’administration Daley doit lutter contre l’exode vers les banlieues et favorise alors la construction de gratte-ciels pour conserver les Blancs dans le centre-ville et percevoir davantage de taxes foncières. Deux Bourses d’change sont cres, le Chicago Board of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME). La cration de ces deux nouvelles Bourses et des grands ensembles ne changent en rien la dynamique entre Blancs et Noirs.

La sgrgation raciale

Bien que Martin Luther King ait t une figure dominante dans la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis, les auteurs mentionnent que les Noirs de Chicago n’ont pas attendu un grand leader pour promouvoir leurs droits et qu’ils avaient dj commenc se mobiliser des annes plus tôt.

Les ides de Martin Luther King quant l’intgration des Noirs ne plaisaient pas tous les Noirs, spcialement les politiciens noirs de Chicago qui bnficiaient d’un traitement favorable de la machine Daley en favorisant le statu quo.

Le Chicago du maire Richard M. Daley connaissait beaucoup de succès. Pour se maintenir au pouvoir, la machine Daley « tablait sur le maintien de communauts spares et concurrentes » (p.322-323). La sparation entre Blancs et Noirs tait entretenue et planifie. Il y avait et il y a toujours deux Chicago.

Une autoroute, la Dan Ryan Expressway a même t positionne de façon crer un mur artificiel entre le quartier de Daley, Bridgeport et celui de la Black Belt : « C’tait l’obstacle le plus massif que la ville pouvait construire, dfaut de construire un mur, pour sparer le South Side blanc de la Black Belt » (p.259).

Le fonctionnement de la machine Daley

On ne peut pas parler de Chicago sans souligner l’importance de la machine politique de la famille Daley : « Par leur contrôle autoritaire de la “machine”, Richard J. Daley et son fils Richard M. Daley, chacun dans son propre style, ont domin la scène politique de Chicago pendant quarante-trois ans, entre 1955 et 2011.

                Pendant cette priode qui vit le dveloppement puis le dclin du mouvement moderne des droits civiques, la ghettoïsation d’normes pans du West Side et du South Side, une vague massive d’immigration en provenance d’Amrique latine et la mtamorphose de la ville de gant de l’industrie en centre de l’conomie mondiale de services, c’est tout juste si Chicago a connu une seule lection municipale lgitime ou un seul vrai dbat au conseil municipal » (p.16)

Il y avait une corruption rampante et des budgets clandestins au sein de l’administration Daley. La Mairie attribuait en toute opacit des quartiers favoriss des sommes d’argent rserves aux quartiers dfavoriss.

« […] Tandis que les gros hommes d’affaires, les hommes de la pègre et tous ceux ayant des liens avec la famille Daley s’enrichissaient, les Noirs et les Latinos dmunis taient abattus aux coins des rues ou torturs dans des arrière-salles de commissariat » (p.394)

Les cabinets d’avocats et les entrepreneurs versaient d’normes sommes d’argent en change de contrats importants. La machine Daley ne manquait jamais d’argent.

Beechcraft N35 Bonanza N545T volant au-dessus de Chicago durant les annes où rgnait la famille Daley (sur carte postale aviation)
Beechcraft N35 Bonanza N545T volant au-dessus de Chicago durant les annes où rgnait la famille Daley (sur carte postale aviation)

Les tensions raciales et les politiques muscles de rpression du maire Daley

« Dès les annes 1930, Chicago tait devenu, selon l’historien Frank Donner “la capitale nationale de la rpression policière” » (p.321)

La migration noire dans les annes 1940 et 1950 effraie la population de Chicago qui se sent assige, ce qui augmente des tensions raciales dj prsentes et entretenues. Il devient plus facile d’accepter davantage de policiers que de logements sociaux.

Les tactiques muscles du maire Daley sont le plus videntes lors de la Convention dmocrate de 1968, alors que les policiers et 7000 soldats de la Garde nationale tombèrent «  bras raccourcis sur la foule [de 10,000 jeunes manifestants] dans une explosion de violence aveugle ». (p.315).

L’exploitation des peurs raciales connaissait beaucoup de succès Chicago. Daley dfendait ses politiques en disant que « la plupart des gens s’inquitaient bien plus d’une meute des Noirs que d’un maire qui ordonne l’usage de la force ltale pour y mettre un terme et qu’ils se reconnaissaient bien moins dans des manifestants pacifistes que dans les policiers qui les frappaient coups de matraque ». (p.319)

La propagande des mdias et la police de la machine Daley taient efficaces pour convaincre les Noirs de ne pas changer l’ordre tabli. La torture tait pratique courante au commissariat de la zone 2 dans le South Side, entre 1972 et 1991.

L’arrive prochaine du Noir Harold Washington la mairie, durant les annes » 80, attisa encore davantage les craintes que tout change dans la façon de faire Chicago. Tout tait organis pour miner la candidature de Washington, mais il finit malgr tout par l’emporter, grâce au vote noir.

Il y avait beaucoup de mouvements politiques de gauche qui avaient chacun leurs objectifs et qui n’ont pas su s’unir sous une même bannière progressiste. Cela a laiss la marge de manœuvre ncessaire la machine Daley. Cette dernière travaillait en coopration avec les autorits fdrales pour organiser la rpression d’Etat.

Quatrième de couverture du livre "Histoire de Chicago"
Quatrième de couverture du livre « Histoire de Chicago »

Problèmes sociaux dans les quartiers dfavoriss

La canicule de 1995 fit 739 victimes Chicago. La prcarit sociale favorisa une augmentation du nombre de dcès, mais il fut plus simple de dterminer que les victimes de la chaleur taient responsables de leur sort.

Les Noirs et les Latinos croyaient et croient toujours que leurs problèmes d’coles et de quartiers proviennent de dficiences culturelles. En tentant de saisir la nature relle de leurs problèmes, ils ngligent les aspects du racisme soutenu et les choix conomiques des diffrentes administrations depuis la cration de la ville.

« Le recensement de 1980 indiqua que dix des seize quartiers les plus pauvres des Etats-Unis se trouvaient Chicago, dans la Black Belt, bien entendu » (p.334)

En 2002, Chicago tait la capitale amricaine des meurtres avec 647 victimes. En 2008-2009, la ville dtenait le record de meurtres d’lèves d’coles publiques lis des gangs.

Il existe aujourd’hui deux Chicago

Chicago profite aujourd’hui de l’existence de quartiers ethniques bien dfinis qui attirent les touristes en quête d’exotisme. Cependant, les politiques de sgrgation raciale en place ont fait en sorte d’isoler les quartiers Noirs et en 2016 Chicago a toujours la triste rputation d’être la capitale des homicides aux Etats-Unis.

« La situation de Chicago ressemble de plus en plus un scnario de science-fiction. Alors qu’une partie de la ville possède une capacit conomique qui la classe parmi les cinq premières du monde, l’autre partie est fige dans une situation d’austrit qui pourrait bien devenir irrversible » (p.443)

Titre : Histoire de Chicago

Auteurs : Andrew Diamond et Pap Ndiaye

Editions : Fayard

© 2013

ISBN : 978-2-213-64255-0

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Photographie de rue

Photographie de rue à Londres et contrastes en photographie

Discussion entre un policier de Londres, Royaume-Uni, et un piton 2015
Discussion entre un policier de Londres, Royaume-Uni, et un piton 2015

Il est essentiel de toujours avoir avec soi un appareil-photo pour profiter au maximum des rares opportunits et coïncidences qu’offre la vie quotidienne. Cela est de plus en plus possible avec la miniaturisation des appareils et la popularit des tlphones intelligents.

La photographie de rue ci-haut que j’ai prise Londres en 2015 donne un bon exemple d’un sujet phmère qu’un photographe de rue ne doit pas rater.

Un policier post devant une ambassade discute tranquillement avec un citoyen. Une situation normalement anodine mais qui est soudainement rendue plus intressante par les diffrences physiques et la pose dtendue que prennent les deux interlocuteurs. De plus, les deux adoptent sensiblement la même pose et portent galement les mêmes couleurs. Ici, la couleur de peau n’est pas le sujet dominant mais ajoute certainement de l’intrêt.

Pour d’autres photographies de rue affiches sur mon site, cliquez sur le lien suivant:

Photographie de rue

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Photographie aviation

Photographie aviation: observations d’avions à l’aéroport international Lester B. Pearson de Toronto (CYYZ)

Air Canada Airbus A330-343 C-GHLM  Toronto 2016
Air Canada Airbus A330-343 C-GHLM Toronto 2016

Voici des informations susceptibles d’aider les touristes amateurs de photographie et d’aviation visitant Toronto et qui dsireraient rserver une journe pour de la photographie d’aronefs l’aroport international Lester B. Pearson de Toronto (CYYZ).

Prparation initiale

Si vous le pouvez, procurez-vous un scanner ou une application tlcharger sur votre cellulaire pour obtenir les informations en temps rel des activits de trafic arien l’aroport. Vous connaîtrez ainsi l’avance le type et la nationalit des appareils en rapprochement ou au dpart de l’aroport.

Consultez les sites vous donnant accès aux frquences VHF de l’aroport de Toronto et programmez votre scanner en consquence.

Consultez les sites de « plane spotting » pour l’aroport de Toronto : ils regorgent d’excellents conseils pour se rendre aux meilleurs endroits et des prcautions prendre pour une exprience optimale.

Imprimez deux ou trois cartes des routes secondaires entourant l’aroport de façon pouvoir vous orienter lors des changements de piste ou si vous utilisez un chauffeur de taxi pour vous dplacer autour de l’aroport : il vous demandera immanquablement des prcisions sur la route puisque ce ne sont pas des destinations habituelles pour lui. (Et il ne saura probablement pas de quoi vous parlez si vous lui demander d’aller au seuil de la 05. Il a besoin de noms de routes, pas de numros de pistes).

Cessna 560XL S5-BAV Toronto 2016
Cessna 560XL S5-BAV Toronto 2016
British Airways Boeing 777-236 G-ZZZA  Toronto 2016
British Airways Boeing 777-236 G-ZZZA Toronto 2016

Avant de quitter l’hôtel Toronto

Avant de quitter l’hôtel, consultez les prvisions mtorologiques de Toronto, dont les TAF, pour connaître la tendance des vents pour la journe. Le site de Nav Canada est très complet et l’utilisateur peut choisir un langage aviation ou langage en clair.

Il y a galement le site d’Environnement Canada qui peut être consult.

N’oubliez pas d’emporter plusieurs collations de même qu’une bouteille d’eau car vous serez possiblement loign des restaurants pour plusieurs heures, dpendant des pistes utilises. Il en va de même des piles supplmentaires et des cartes mmoires pour l’appareil-photo.

N’oubliez pas non plus le scanner, le cellulaire (pour appeler un taxi depuis un lorsque ncessaire ou pour afficher les infos d’arrives et dparts) et tout l’quipement photo ncessaire, de même qu’un montant anormalement lev de couches de vêtements lors de la photographie durant l’hiver : huit heures pratiquement immobile l’extrieur en fvrier ncessite une prparation adquate pour apprcier l’exprience. Si vous conomisez sur les couches de vêtements, il est certain que vous devrez raccourcir votre sance de photographie.

J’ai choisi fvrier pour sa lumière très intressante et non pour sa temprature! La plupart des photos dans cet article ont t obtenues en une seule journe Toronto, entre 10h30am et 18h30.

American Airlines MD-82 N482AA en finale 05 Toronto 2016
American Airlines MD-82 N482AA en finale 05 Toronto 2016

De l’hôtel l’aroport

Si vous avez opt pour demeurer un hôtel du centre-ville de Toronto, la meilleure façon d’avoir accès l’aroport international de Toronto est d’utiliser le train UP Express partir de la gare Union sur Front Street. Son utilisation est simple et les dparts se font toutes les quinze minutes. En fvrier 2016, il m’en a coût CDN $44.00 pour un aller-retour, alors qu’en taxi le montant aurait avoisin les $130.00.

UP Express Toronto 2016
UP Express Toronto 2016

Le trajet en UP Express ne dure que 25 minutes et l’arrêt se fait au Terminal 1.

Il est prfrable de ne pas utiliser votre voiture pour circuler autour de l’aroport international de Toronto car certaines routes secondaires sont actuellement prives et les arrêts sont interdits. Vous passerez davantage de temps jouer au plus fin avec les policiers de l’aroport qu’ faire de la photographie bien relax.

Une fois rendu au Terminal 1

Une fois sorti de l’UP Express au Terminal 1, sortez votre scanner et syntonisez la frquence de l’ATIS (120.825) pour vrifier de nouveau les pistes en usage lors des dcollages et atterrissages. Pour ma session photo, l’ATIS signalait des oprations parallèles sur les pistes 05 et 06L, autant pour les dparts que pour les arrives. J’ai pris un taxi, ai montr le plan des routes secondaires au chauffeur, et en quelques minutes j’tais sur place et dbutais la sance photo.

Air Transat Airbus A-330 C-GTSN Toronto 2016
Air Transat Airbus A-330 C-GTSN Toronto 2016

Une recherche internet pralable avait permis de dcouvrir que les arrives des gros porteurs en provenance d’Europe se fait en après-midi et que la piste 05/23 est gnralement favorise lors de l’arrive de l’Airbus A-380 d’Emirates Airline. J’ai donc choisi de me positionner près de la piste 05 plutôt que la 06L.

Il y a deux ou trois endroits passablement isols autour de l’aroport qui constituent des points de vue intressants pour la photographie d’avions mais qui peuvent prsenter des problèmes de scurit pour un photographe travaillant seul avec un quipement photographique dispendieux. Les habitus de l’aroport vous conseillent d’être accompagn si vous choisissez ces points de vue (voir les sites internet de « plane spotting » suggrs au dbut de cet article).

Emirates A-380 en finale pour Toronto (CYYZ)
Emirates A-380 en finale pour Toronto (CYYZ)
Emirates A-380 en finale pour Toronto (CYYZ) 2016
Emirates A-380 en finale pour Toronto (CYYZ) 2016
Emirates A-380 en finale 05 pour Toronto (CYYZ) 2016
Emirates A-380 en finale 05 pour Toronto (CYYZ) 2016

Conseils techniques

Pour des photos prcises d’aronef en mouvement, j’utilise les paramètres suivants avec mon appareil-photo Canon 5D MKII :

1. Seul le collimateur central du système de focus automatique est slectionn et non pas de multiples collimateurs, de façon viter que l’appareil-photo ne fasse son rglage sur des objets (arbres, pôles de l’ILS, bâtiments environnants).

2. Le rglage AI SERVO est prfrable au AI Focus ou One Shot. L’avion est ainsi suivi avec prcision.

3. Si je dsire que d’autres objets environnants soient galement dans la photo, j’ajuste l’ouverture sur 7.1 ou 8, plutôt que 11 ou 13. J’vite ainsi de trop devoir crinquer l’ISO, ce qui serait dommageable si la photo devait être recadre et agrandie sur Photoshop.

Westjet Boeing 737-8CT C-GWSV peinture Disneyland en approche  Toronto 2016
Westjet Boeing 737-8CT C-GWSV peinture Disneyland en approche Toronto 2016

4. Pour la photographie d’aronefs hlices en rapprochement, une vitesse de 1/125 est gnralement adquate. Vous devez pivoter en fonction du dplacement de l’avion pour que l’appareil soit le plus immobile possible dans votre viseur. La photo est plus facile lorsque l’aronef est loign mais devient plus exigeante lorsqu’il se rapproche et passe votre hauteur puisque la vitesse de votre pivot doit être continuellement ajuste.

Porter Q-400 C-GLQD en finale pour Toronto Billy Bishop (CYTZ) 2016
Porter Q-400 C-GLQD en finale pour Toronto Billy Bishop (CYTZ) 2016
Air Canada DHC-8-102 C-FGQK Toronto 2016
Air Canada DHC-8-102 C-FGQK Toronto 2016

5. Une trop grande vitesse d’obturation fige les hlices des avions et fait en sorte que les moteurs n’ont pas l’air de fonctionner, ce qui enlève du ralisme.

6. Changez de position en fonction de la progression de la lumière au cours de la journe, de façon avoir le soleil dans le dos (si soleil il y a!), moins que vous dsiriez obtenir des effets spciaux.

Global 5000 GL5T C-GJET  Toronto 2016
Global 5000 GL5T C-GJET Toronto 2016

7. Un objectif qui exige peu de luminosit, tel que le Canon EF 50mm f/1.4 USM, permet d’obtenir des photos de belle qualit en soire car il n’y a pas de compromis sur l’ISO tant donn que l’objectif se contente de peu de lumière. La grosseur du grain demeure donc tout fait acceptable.

Air Canada Boeing 777 en finale 05 Toronto 2016
Air Canada Boeing 777 en finale 05 Toronto 2016

8. J’utilise un ISO très bas si la photo comporte un aronef qui m’intresse mais qui est très loign, de façon pouvoir le rapprocher un peu lors du recadrage sur Photoshop. Comme je ne peux faire de compromis sur la vitesse pour viter d’obtenir une photo floue, il est vident que c’est l’ouverture qui paie le prix.

Air Canada Airbus A-330 en finale 06L Toronto 2016
Air Canada Airbus A-330 en finale 06L Toronto 2016

9. Si la situation le permet, ajoutez des rfrences visuelles autres que des nuages pour obtenir un peu plus de varit dans votre collection de photos d’avions.

Air Canada Boeing 777 en finale piste 05 Toronto 2016
Air Canada Boeing 777 en finale piste 05 Toronto 2016

10.

C-GQBG CL-415 et cirrus sur photo noir et blanc
C-GQBG CL-415 et cirrus sur photo noir et blanc

Essayez une photo noir et blanc si, l’occasion, les formations nuageuses prsentent un intrêt important.

11. Des photos en fichiers RAW+JPEG vous permettront de faire des ajustements importants si ncessaire. Une photo en JPEG seulement donne moins de marge de manœuvre pour corriger des erreurs ou lors de conditions lumineuses problmatiques.

12. Les journes avec ciel variable et vents soufflant dans la même direction sont prfrables car il n’y aura pas de changement de piste durant l’après-midi et vos photos bnficieront de luminosit et de formations nuageuses très diffrentes.

13. Si vous dsirez photographier un aronef par rapport aux poteaux de l’ILS et que vous dsirez une photo symtrique, vous n’avez qu’ vous dplacer de quelques pouces gauche ou droite pendant que l’avion est en rapprochement ou en loignement. Evitez galement que les poteaux horizontaux de l’ILS coupent l’avion et crent une confusion de sujets pour l’observateur.

Westjet Boeing 737-800 en finale 05 Toronto 2016
Westjet Boeing 737-800 en finale 05 Toronto 2016

14. Amusez-vous tenter des expriences telles que photographier un aronef directement au-dessus de votre tête, tout en ajoutant des objets pour plus d’intrêt.

Sur l'ILS 05 pour Toronto 2016
Sur l’ILS 05 pour Toronto 2016

15. Plutôt que de toujours photographier l’aronef au complet, un gros plan peut s’avrer encore plus intressant.

Air Canada Boeing 787-9 C-FNOI  Toronto 2016
Air Canada Boeing 787-9 C-FNOI Toronto 2016

16.

United Express en finale,  l'aroport international Jean-Lesage de Qubec
United Express en finale, l’aroport international Jean-Lesage de Qubec

Le gros plan peut être suffisamment important que même les passagers d’un aronef en finale vous observeront pendant que vous les immortalisez!

17. Les chances sont que vous rencontrerez d’autres amateurs de photographie d’avions au même endroit que vous et qui, eux aussi, ont faits leur devoir en vue d’une session photo russie.

Westjet Boeing 737-800 C-FYPB  Toronto 2016
Westjet Boeing 737-800 C-FYPB Toronto 2016

18. Pendant que vous êtes Toronto, dirigez-vous vers Toronto Harbour, lorsque vous serez de retour au centre-ville. Vous pourrez y observez de près les oprations de trafic arien l’aroport Billy Bishop Toronto City (CYTZ) (anciennement Toronto Island) et peut-être y voir des possibilits de photos originales.

Porter Q-400 C-GLQM et C-GLQB  Toronto CYTZ 2016
Porter Q-400 C-GLQM et C-GLQB Toronto CYTZ 2016

19. Voici l’quipement photographique utilis pour les photos prises lors de la session de photographie d’avions l’aroport de Toronto : appareil-photo Canon 5D MKII et les objectifs Canon tels que EF 50mm f/1.4 USM, EF 16-35mm f/2.8L II USM, EF 24-70mm f/2.8L USM, EF 70-200mm f/2.8L IS II USM. Aucun filtre polarisant pour cette fois, pour augmenter ma marge de manœuvre avec des objets se dplaçant rapidement dans la lumière moins intense du mois de fvrier.

Air Canada Rouge Boeing 767-300ER en finale 05  Toronto 2016
Air Canada Rouge Boeing 767-300ER en finale 05 Toronto 2016
American Eagle CRJ-701ER N523AE Toronto 2016
American Eagle CRJ-701ER N523AE Toronto 2016

La photographie d’avions ncessite une très bonne prparation pour des photos russies. Mais vous rcolterez rapidement le fruit de vos efforts une fois rendu sur place et ne verrez pas le temps passer. Bonne session photo et donnez-moi des nouvelles de votre exprience si vous le pouvez!

Air Canada Boeing 767-375 (ER) C-FCAB  Toronto 2016
Air Canada Boeing 767-375 (ER) C-FCAB Toronto 2016

Les photos prises l’aroport de Toronto sont disponibles sur mon site en cliquant sur le lien suivant:
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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

En route vers l’Afrique du Sud, Nelson Mandela s’arrête à Iqaluit.

Le 1er juillet 1990, quelques mois après avoir t libr de vingt-sept annes d’emprisonnement, le prsident de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, dbarque de nuit Iqaluit, au Nunavut. Il est 3 h 30 et l’avion arrive de Dtroit aux Etats-Unis. Mandela y a particip un vènement reli aux grands constructeurs automobiles amricains où il a t invit prononcer un discours.

J’imagine que ce voyage Dtroit devait lui rappeler des souvenirs, car dans son autobiographie, il mentionne que la première automobile qu’il ait vue dans sa jeunesse tait une grosse voiture de luxe qu’il reconnut plus tard comme tant un V8 de Ford.

Après Dtroit, le jet qui transporte le couple Mandela a suivi une ligne orthodromique autour de la planète pour le retour ventuel en Afrique du Sud. Un arrêt Iqaluit, dans l’Arctique canadien, devenait obligatoire pour ravitailler l’aronef.

En prvision de l’arrive des dignitaires, la tour de la station d’information de vol d’Iqaluit et les installations aroportuaires sont scurises par les policiers de la GRC. Avant de rencontrer les dignitaires, le couple Mandela prend le temps de bifurquer vers un groupe de personnes qui les acclament l’extrieur. Ils discutent de façon impromptue, chaque groupe tant spar par la clôture de scurit de l’aroport.

Comme le rapporte l’historien Kenn Harper dans Nunatsiaq News en 2008, le personnel de scurit tente alors de ramener prcipitamment le couple Mandela dans le terminal, car des VIP les attendent. Mais Mandela rpond : « [ma traduction] il n’y a pas de personnes plus importantes pour moi ce soir que ces gens qui sont venus pour discuter avec moi. J’entrerai dans le terminal quand j’aurai termin de discuter avec eux ».

Dans ses mmoires Conversations with Myself (Farrar, Straus et Giroux, 2010), Mandela parle de son exprience avec les gens du village : « [ma traduction] ce qui m’a tellement frapp est de constater combien la planète tait devenue plus petite durant mes dcennies d’emprisonnement; c’tait incroyable pour moi de voir qu’un adolescent inuit vivant sur le toit du monde peut assister la libration d’un prisonnier politique de l’Afrique du Sud ».

Nelson Mandela et son livre "Conversations with Myself", image extraite du site web www.nelsonmandela.org le 5 Janvier 2016
Nelson Mandela et son livre « Conversations with Myself », image extraite du site web www.nelsonmandela.org le 5 Janvier 2016

À leur entre dans les locaux de Transports Canada, Nelson et Winnie Mandela sont reçus par plusieurs personnes, dont le chef inuit d’Iqaluit. Une crmonie a lieu dans une pièce voisine de mon lieu de travail, un tage plus bas, sous la tour de la station d’information de vol.

Vers 0400h du matin, je descends de la tour pour transmettre un message important concernant le vol de retour. Au bas des escaliers, un policier, immense gaillard de six pieds six pouces, est positionn de l’autre côt de la porte et empêche notre personnel d’avoir accès au corridor.

Je cogne doucement travers la porte vitre et lui montre que j’ai un message pressant pour le personnel entourant Mandela. Il refuse de bouger. La mthode polie n’ayant pas fonctionn, j’utilise les moyens susceptibles d’engendrer rapidement un rsultat. Cela ne se fait pas sans un minimum de bruit.

Le policier me laisse finalement passer, sachant très bien que la cote de scurit de tous les spcialistes en information de vol est vrifie sur une base rgulière. À voir son expression faciale, il est clair que nous ne sommes plus amis.

Bien entendu, tous mes essais pour ouvrir la porte ont drang un peu la crmonie. Au moment de livrer le message, je peux apercevoir le couple Mandela assis dans la salle voisine, quelques mètres seulement, en train d’assister une danse inuite traditionnelle. Attir par le bruit dans le couloir, Nelson Mandela dtourne son attention du spectacle et nous nous observons un court instant.

Il est frappant de voir cet homme remarquable assis droit comme un jeune homme dans la fleur de l’âge, ne montrant aucune fatigue, malgr la journe charge qu’il vient de vivre et l’heure avance de la nuit qui ne lui permettra certainement pas de trouver le sommeil avant 5 h. Cette nuit-l, j’ai un peu mieux compris ce qu’impliquent les devoirs d’un chef d’Etat et toute l’nergie requise jour après jour pour occuper le poste.

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit, havre pour la drogue

En 1990, Stacey Campbell, du journal News North, crit un article qu’elle intitule : « Iqaluit Drug Haven ». Elle y mentionne que l’aroport d’Iqaluit, au Nunavut, est l’endroit où arrive la drogue desservant toute la rgion de la Terre de Baffin. Le courrier est galement un moyen utilis par les trafiquants. Marijuana, haschisch et cocaïne sont offerts sans avoir chercher bien longtemps.

Sur l’tage suprieur du bâtiment de huit tages dans lequel je demeure, les utilisateurs de drogues sont de plus en plus nombreux. Alors qu’il y a un an seulement l’endroit tait relativement tranquille, ce n’est plus le cas aujourd’hui. De mon appartement, j’entends plus souvent les cris provenant du couloir ou des chambres avoisinantes et les « Open the door! » lancs par les policiers de la GRC.

Il y a des cas de violence conjugale, des bagarres, des gens que je dois enjamber pour circuler dans le couloir parce qu’ils sont tendus par terre, la tête dans leur flaque de vomissures, totalement intoxiqus. Tout près de l’endroit où j’habite, quelqu’un a t sorti assez rapidement d’un appartement : la porte et quelques moulures sont arraches et il y a du sang sur les murs du corridor. L’endroit est beaucoup moins paisible que l’an dernier.

Au centre de l'image, un immeuble  tages habit par des clibataires  Iqaluit en 1988
Au centre de l’image, un immeuble tages habit par des clibataires Iqaluit en 1988

Dans une chambre tout près se runissent certains cas problmatiques, spcialement le vendredi soir. Il n’est pas rare que la tension monte alors que plusieurs personnes se querellent entre des parties de cartes. L’endroit est devenu malsain pour une personne tentant de se reposer un peu entre les quarts de jour, de soir et de nuit ajouts un horaire de travail de sept jours par semaine la station d’information de vol d’Iqaluit.

Je me souviens d’une occasion où quelqu’un s’est mis frapper sur ma porte de chambre alors que j’tais en train d’tudier bien tranquille. Je pouvais entendre crier: « I am going to kick your ass! Je n’avais absolument aucune ide de ce qui se passait et comme il semblait que j’tais directement interpell, j’ai ouvert la porte.

Je reconnais alors un individu qui j’ai demand poliment, il y a au moins six mois, d’essayer de faire un peu moins de bruit. Tous ces mois sont passs et soudainement le souvenir de la demande revient la mmoire de cette personne, ce soir dans un tat second. Il a visiblement pris ma demande pour une insulte. Il semble pour l’instant sous l’emprise d’un produit “driv” et est en colère.

Il se tient debout dans le couloir. Toute confrontation physique “modre” semble inutile parce que dans l’tat où il se trouve, il apparaît que seules des actions rapides et radicales auront du succès.

Je tente de fermer lentement la porte, mais il l’immobilise avec sa main. La situation se gâte un peu plus. J’attends quelques secondes puis essaie de nouveau, calmement et sans dire un mot. Dans quelques secondes, si cela ne fonctionne pas, il ne restera qu’une solution. J’appuie progressivement sur la porte et lui, mon plus grand tonnement, commence cder, laisser aller, si bien qu’en environ vingt secondes, la porte est referme.

Tout cela s’est fait dans le plus grand silence. Dans ma chambre, je me tiens quelques pieds de la porte, anticipant qu’elle sera dfonce sous peu. Mais rien ne se produit. Toujours le silence. Après quelques minutes être rest l, dans ma pièce, attendre la suite des vènements, je ralise que tout est termin. Quelle soire bizarre! Cela ne se serait pas termin ainsi dans une grande ville du Sud.

Je suis en mesure de dire qu’en effet, Iqaluit en 1990 tait un havre pour la drogue. De plus, l’tage où se trouvait ma chambre ne faisait pas exception. Heureusement, j’ai ventuellement pu changer d’tage et me retrouver avec des gens qui avaient un mode de vie un peu plus balanc et le besoin de dormir l’occasion…

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Photos du Canada

Photographie : Justin Trudeau, Stephen Harper et David Johnston à Ottawa le 22 Octobre 2015

Le 22 Octobre 2015, Ottawa, se tenait une crmonie commmorant l’anniversaire de l’attaque ayant tu deux soldats canadiens St-Jean-sur-Richelieu et Ottawa : l’adjudant Patrick Vincent et le caporal Nathan Cirillo. Les membres des deux familles taient prsents pour la crmonie.

Policiers  moto  Ottawa le 22 Octobre 2015  l'approche de la crmonie honorant le caporal Nathan Cirillo et l'adjudant Patrick Vincent
Policiers moto Ottawa le 22 Octobre 2015 l’approche de la crmonie honorant le caporal Nathan Cirillo et l’adjudant Patrick Vincent

Comme il fallait s’y attendre, les mesures de scurit mises en place taient impressionnantes. La vue sur la crmonie tait bloque en grande partie par les obstacles les plus divers et la foule tait maintenue bonne distance par des barrières et une arme de policiers.

Foule masse près du Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
Foule masse près du Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Malgr tout, j’ai t assez chanceux pour trouver un des seuls emplacements donnant une vue directe, mais loigne, sur la crmonie et les dignitaires.

Sophie Grgoire-Trudeau et Stephen Harper se serrent la main lors de la crmonie en l'honneur de Nathan Cirillo et Patrick Vincent au Monument Commmoratif de guerre du Canada  Ottawa le 22 Octobre 2015
Sophie Grgoire-Trudeau et Stephen Harper se serrent la main lors de la crmonie en l’honneur de Nathan Cirillo et Patrick Vincent au Monument Commmoratif de guerre du Canada Ottawa le 22 Octobre 2015

Utilisant un  objectif Canon 70-200 f2.8L IS II USM muni d’un doubleur, et comptant sur un positionnement alatoire idal des agents secrets, des membres des forces spciales d’intervention, des policiers et des soldats, quelques autres photos ont t possibles.

Une première poigne de main est change entre le Premier ministre dsign Justin Trudeau et le Premier ministre sortant Stephen Harper en prsence de Sophie Grgoire-Trudeau, la conjointe de Justin Trudeau.

Première poigne de main entre le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau et le Premier ministre sortant Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
Première poigne de main entre le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau et le Premier ministre sortant Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Quelques dignitaires l’avant-scène lors de la crmonie : le maire d’Ottawa, Jim Watson, Sophie Grgoire-Trudeau, Justin Trudeau, Laureen et Stephen Harper.

Jim Watson, Sophie Grgoire-Trudeau et Justin Trudeau, Laureen et Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa en 2015
Jim Watson, Sophie Grgoire-Trudeau et Justin Trudeau, Laureen et Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa en 2015

À plusieurs reprises, Justin Trudeau et Laureen Harper ont pu changer quelques mots.

Le nouveau Premier ministre dsign du Canada Justin Trudeau et Laureen Harper  Ottawa le 22 Octobre 2015
Le nouveau Premier ministre dsign du Canada Justin Trudeau et Laureen Harper Ottawa le 22 Octobre 2015

Quatre F-18s sont passs au-dessus de la foule, bonne vitesse. J’ai t assez chanceux pour prendre une photo de l’un d’eux. Pour les amateurs de photographie, la vitesse d’obturation tait de 1/8000 sec, la longueur focale de 400mm et l’ouverture de 5.6.

Passage d'un des quatre F-18s au-dessus du Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
Passage d’un des quatre F-18s au-dessus du Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Justin Trudeau et Stephen Harper se lèvent pour aller dposer une couronne devant le Monument commmoratif de guerre d’Ottawa, au nom de la population du Canada.

Justin Trudeau et Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
Justin Trudeau et Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Sur la gauche, il est possible d’apercevoir des membres de la famille du caporal Nathan Cirillo.

Des membres de la famille de Nathan Cirillo derrière Justin Trudeau et Stephen Harper  Ottawa, 22 Octobre 2015
Des membres de la famille de Nathan Cirillo derrière Justin Trudeau et Stephen Harper Ottawa, 22 Octobre 2015

Une seconde poigne de main, plus assure, est change entre Justin Trudeau et Stephen Harper.

Seconde poigne de main entre le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau et le Premier ministre sortant Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa le 22 Octobre 2015
Seconde poigne de main entre le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau et le Premier ministre sortant Stephen Harper au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa le 22 Octobre 2015

Des paroles de rconfort ont t prononces par plusieurs intervenants, dont le Gouverneur Gnral du Canada et l’aumônier militaire.

L'aumônier militaire au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
L’aumônier militaire au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Le Gouverneur Gnral du Canada, David Johnston, et sa conjointe au moment où ils quittent la crmonie.

Le Gouverneur Gnral du Canada et sa conjointe au Monument commmoratif de guerre du Canada  Ottawa, le 22 Octobre 2015
Le Gouverneur Gnral du Canada et sa conjointe au Monument commmoratif de guerre du Canada Ottawa, le 22 Octobre 2015

Une franche poigne de main est change entre le maire d’Ottawa Jim Watson et le Premier ministre dsign Justin Trudeau. Les deux mains de Justin Trudeau recouvrant celle de Jim Watson est certainement gage d’une collaboration assure.

Le maire d'Ottawa Jim Watson et le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau  Ottawa en 2015
Le maire d’Ottawa Jim Watson et le nouveau Premier ministre dsign Justin Trudeau Ottawa en 2015

Des membres de l’unit d’infanterie Argyll and Sutherland Highlanders, laquelle appartenait Nathan Cirillo, ont parad sous haute protection. Une plaque commmorative a ensuite t dpose au Monument commmoratif de guerre en l’honneur du Caporal Cirillo. L’anne prochaine, une seconde plaque sera dvoile en l’honneur de l’adjudant Patrick Vincent.

Parade de membres de l'unit d'infanterie Argyll and Sutherland Highlanders  Ottawa 2015
Parade de membres de l’unit d’infanterie Argyll and Sutherland Highlanders Ottawa 2015
Dvoilement d'une plaque commmorative en l'honneur du caporal Nathan Cirillo  Ottawa le 22 Octobre 2015
Dvoilement d’une plaque commmorative en l’honneur du caporal Nathan Cirillo Ottawa le 22 Octobre 2015

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Photographie : Arrivée du nouveau Premier ministre désigné du Canada, Justin Trudeau, à Ottawa

Il fallait certainement beaucoup de chance pour photographier l’arrive Ottawa de Justin Trudeau en tant que nouveau Premier ministre dsign du Canada, après le gain historique d’Octobre 2015.

Comme il arrive souvent lorsque je termine une longue sortie pour faire de la photographie, il se produit des occasions de dernière minute qui permettent de prendre des photos totalement inattendues.

Je venais peine de remballer mon quipement lorsque j’ai aperçu un policier moto bloquant la circulation sur la rue Wellington. Il librait le passage l’autobus de campagne du Parti Libral.

L'autobus du Parti Libral transportant le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau  son arrive  Ottawa, le 20 Octobre 2015
L’autobus du Parti Libral transportant le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau son arrive Ottawa, le 20 Octobre 2015

Estimant que possiblement le nouveau Premier ministre dsign du Canada tait bord, j’ai pris la chance de rebrousser chemin au pas de course et me suis dirig vers le Parlement d’Ottawa. Grimpant les marches deux par deux, je suis arriv en même temps que l’autobus. Un objectif Canon 70-200 f2.8L IS II USM a t pos en vitesse pour m’assurer de photos au format suffisant.

La scurit tait assure par de nombreux policiers mais j’ai tout de même pu m’approcher suffisamment tant donn que nous n’tions que vingt ou trente personnes sur place, l’arrive du Premier ministre tant garde secrète pour des raisons videntes de scurit. Quelques secondes ont suffi avant que Justin Trudeau ne sorte de l’autobus et se retourne immdiatement en direction de la foule en saluant tout le monde.

Le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau  son arrive au Parlement d'Ottawa le 20 Octobre 2015
Le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau son arrive au Parlement d’Ottawa le 20 Octobre 2015

Puis, il s’est retourn et a gravi quelques marches avant de saluer de nouveau les gens, le pouce en l’air.

Le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau se prpare  entrer au Parlement d'Ottawa le 20 Octobre 2015
Le nouveau Premier Ministre dsign Justin Trudeau se prpare entrer au Parlement d’Ottawa le 20 Octobre 2015

Ce n’est que la deuxième fois dans l’histoire du Canada qu’un parti politique en troisième position gagne ses lections tout en formant un gouvernement majoritaire.Et c’tait la première fois qu’un fils rpète l’exploit de son père et devienne galement Premier ministre du Canada.

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit: la dame qui se fait voler son sac à main sous mes yeux

(Histoire prcdente : les deux commandants de bord forcs de retarder leur dcollage Iqaluit)

Iqaluit NWT 1989
Iqaluit NWT 1989

Iqaluit, Nunavut 1990. Un jour où je sors l’extrieur pour faire une promenade, une jeune femme Inuite me crie de rattraper un individu, galement Inuit, qui vient de lui voler son sac main. Une telle demande venant d’une citoyenne d’une grande ville ne m’aurait pas surpris, mais il tait très improbable pour moi de ne jamais entendre cela dans une petite ville de l’Arctique comme Iqaluit. Je crois donc immdiatement une farce avec camra cache, mais lorsque je me retourne, je vois le type courir au loin avec quelque chose dans les mains.

Je tente alors de rattraper l’individu et comme je me rapproche progressivement, le fugitif sait qu’il a un choix faire : soit il ralentit et je le rattrape, soit il maintient sa vitesse en descendant une pente escarpe forme de gros blocs de roches aux arêtes pointues. Il choisit la seconde option et entame sa descente en sautant d’une roche l’autre, perd pied, et se heurte la tête contre les roches lors de sa chute.

Toujours tendu travers les roches et le visage ensanglant, il me voit arriver sa hauteur. Je lui demande alors le sac, mais il refuse d’obtemprer. Il s’attend probablement ce que je le frappe, mais je ne suis pas l pour jouer les matamores ou faire justice moi-même. J’attends donc un peu qu’il se calme et lui demande de nouveau de me donner le sac. Il accepte finalement.

L’homme se relève sans trop noter le sang qu’il a sur le visage. Sans dire un mot, il me suit une distance d’environ deux mètres alors que je remonte lentement la pente pour rejoindre la dame qui nous attend tout en haut. En jetant un rapide coup d’œil, je m’assure qu’il n’a pas dissimul un couteau ou une autre arme dans ses mains.

Arriv en haut, je remets le sac main la dame. Lorsque le voleur arrive notre hauteur, la jeune femme commence l’engueuler, profitant de ma prsence au cas où celui-ci voudrait la frapper. J’aurais pu me passer de cette tape, maintenant que le calme est revenu.

Quand la « discussion » est termine entre elle et l’individu, ce dernier tente de s’approcher de moi. Je m’assure de le tenir l’cart d’au moins une longueur de bras pour viter un coup vicieux. Il est assez incomprhensible qu’après un incident de ce genre, un voleur dcide d’accompagner la victime et le poursuivant, comme si rien ne s’tait pass. Il me dit simplement : « You run fast, like Ben Johnson! ».

Finalement, après une courte marche, nous arrivons tous les trois notre point de dpart et le tout se termine aussi subitement que cela avait commenc. La jeune femme dcide qu’elle ne portera pas plainte auprès la police. Elle me remercie et s’en va de son côt, le voleur s’en retourne au bar d’où il tait venu, et je reprends ma marche dans le calme lgendaire d’Iqaluit, histoire de prendre l’air avant le prochain quart de travail la station d’information de vol de Transports Canada Iqaluit.

(Prochaine histoire : demande d’asile politique de deux Polonais Iqaluit)

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