Ci-dessus, une voie ferre traversant la rserve nationale de faune du Cap-Tourmente au Qubec. L’automne est dj bien avanc et le rouge ne fait plus partie de la scène. Cependant, les couleurs demeurent attrayantes. Au moment de notre passage, il ne restait que 26,000 oies sur les 600,000 en migration vers le sud.
Le secteur Montcalm de la ville de Qubec regorge d’arbres majestueux aux couleurs changeantes l’automne. Les arbres photographis ci-dessus se situent près du Parc des Champs-de-Bataille, proprit du gouvernement du Canada.
L’arbre ci-dessus se trouve sur Grande-Alle, en direction du Vieux-Qubec. Je l’ai photographi en utilisant un objectif grand angulaire Canon EF 11-24 mm f/4 USM. Il suffisait d’attendre le soleil de 10 h pour que ce dernier claire le feuillage de côt. Plus tôt que cela, la luminosit fait un peu dfaut, et plus tard le soleil monte trop haut et frappe le feuillage par le dessus, ce qui nuit l’effet gnral.
Ci-dessus, des arbres du secteur de Sillery Qubec. Il est peu frquent que des feuilles rouges recouvrent plusieurs troncs d’arbres. Il faut être l au bon moment, car l’effet ne dure pas longtemps. On doit aussi pouvoir compter sur la sagesse des propritaires qui ont cru bon de laisser la nature accomplir son travail plutôt que de tout nettoyer pour faire « plus beau », comme on le voit parfois.
Le roman graphique « Carcajou » fait partie des très bons achats que j’ai faits cette anne. Les auteurs ont cr une œuvre quasiment parfaite, tant côt scnario que graphisme et couleurs.
Les vastes forêts de l’Alberta, grande province de l’ouest du Canada, servent de cadre au droulement de cette fable. Le lecteur fait la connaissance de nombreux personnages hauts en couleur qui tentent de tirer leur pingle du jeu dans un environnement sauvage. Tous ne possèdent pas les qualits requises pour faire honneur leur fonction, mais c’est l la ralit de la vie dans les bleds perdus en dveloppement.
En 1895, l’Alberta attire chercheurs d’or et hommes d’affaires intresss par l’exploitation ptrolière. Certains territoires sont acquis de façon plus ou moins thique et les autochtones perdent au change. Cependant, leurs croyances ancestrales persistent malgr les injustices et les rapports de force ingaux.
Les auteurs abordent plusieurs thèmes significatifs dans le dveloppement de l’histoire du Canada : le manque de respect face aux Premières Nations, les effets nfastes de l’alcool dans les rgions loignes, le courage et la tnacit ncessaires aux femmes pour imposer le respect, la violence cause par les armes feu, une police qui parfois navigue dans la criminalit.
Tous ces aspects dvelopps par des auteurs moins talentueux produiraient une trame ngative. Le gnie des auteurs est d’avoir labor le rcit de façon très dynamique tout en passant des messages essentiels. Il n’y a pas vraiment de pause dans l’action. L’intrigue tient le lecteur en alerte jusqu’ la fin.
J’ai ador les personnages et la trame intelligente de « Carcajou » et recommande cette œuvre superbe aux amateurs de romans graphiques.
Au premier coup d’œil, on ne sait trop quoi regarder. Le mimtisme de la nature a fait son travail. Puis apparaît l’pervier de Cooper, toutes ailes dployes, qui vole dans notre direction.
J’ai pris la photo dans un parc de Colombie-Britannique. Le fichier RAW permet de corriger les zones trop claires et les zones vraiment sombres, mais il faut tout de même respecter la capacit de l’oiseau se confondre avec le paysage. En claircissant outrance le volatile, on le sort de l’environnement où il se cache pour surveiller sa proie.
Le fait que l’pervier avance rapidement vers l’appareil-photo rend la mise au point difficile, spcialement face aux grands contrastes de lumière. S’en suit un lger flou de la tête qui sera corrig sans difficult par l’intelligence artificielle.
Plusieurs compagnies vendent un produit capable ou prtendant être capable de corriger des zones floutes. En ce qui me concerne, j’ai utilis Topaz AI. Il ne suffit que de positionner le curseur sur l’endroit où une lgère amlioration est dsire et le tour est jou.
Cependant, ne vous attendez pas un miracle avec de tels logiciels. La photo doit être tout de même russie pour que le programme puisse effectuer une lgère amlioration.
Cliquez sur le lien pour d’autres photos du Canada sur mon blogue.
Malgr tout, en observant bien, il est toujours possible d’observer un promeneur isol, comme dans la photo ci-dessus. La plupart des gens empruntent les sentiers baliss pour plus de facilit, mais d’autres, comme l’individu ci-dessus, s’aventurent en raquettes près de la rivière Jacques-Cartier qui est complètement recouverte de neige ce temps-ci de l’anne.
À environ trois kilomètres du chalet de dcouverte et de services se trouve un pont. De l, le randonneur peut capturer de très belles scènes. En hiver, on peut obtenir un effet intressant en se positionnant près des berges.
Dans le parc, devant cette scène, j’prouve une sensation de grande tranquillit. Pourtant, il n’y a aucun lment spectaculaire. C’est plutôt l’ensemble des composantes qui est en parfaite harmonie : les reflets dans l’eau, un peu de neige bleuâtre ici et l, des broussailles et quelques arbres penchs et clairs de côt par une douce lumière de fin d’après-midi. Les grands troncs occupant la majorit de la scène, j’ai choisi un format vertical pour la composition photographique.
Ci-dessus, la scène capte l’attention par sa combinaison de lignes horizontales, verticales et obliques en même temps que par ses alternances de noir et de blanc au premier plan. Je me suis positionn pour inclure dans la photo une grosse branche qui entre dans le cadre par le coin suprieur droit.
On trouve au premier plan de l’eau libre, de la glace recouverte de neige, de la glace pure et de nouveau de la glace recouverte de neige. Au moyen plan, des conifères et des feuillus. En arrière-plan, une forêt qui laisse voir la neige au sol dans la montagne. Je n’ai laiss qu’une pointe de ciel, ce dernier n’offrant aucun intrêt particulier en cette journe nuageuse de fvrier, si ce n’est que de rajouter un peu de blanc pour complter l’alternance des couleurs.
Durant ma randonne dans le parc national de la Jacques-Cartier aujourd’hui, j’ai rencontr des Français, une Polonaise et sept tudiants de Singapour. Ils font partie d’un change avec le Canada et tudient actuellement dans une universit ontarienne. Ils profitent de leur semaine de lecture pour faire un petit voyage au Qubec.
On ne peut mieux demander comme journe pour faire la longue excursion qu’ils ont prvue. Il faisait -13 C tôt ce matin, mais une nouvelle masse d’air a fait son entre au Qubec et au moment de faire ces photos, nous avions dj atteint +1C avec un beau soleil et une quasi-absence de vent. J’estime cependant qu’ils devront mettre les bouches doubles pour terminer leur excursion avant la fermeture du parc pour la soire.
Des dcorations en forme d’oiseaux sont colles sur les fenêtres du centre de dcouverte et de services au KM 10. J’ai tent une photo partir de l’intrieur du bâtiment, en incluant la forêt en arrière-plan.
Le roman graphique « Jours de sable » se veut un rappel historique du fameux Dust Bowl qui a frapp le centre des Etats-Unis entre 1930 et 1940. Ce furent dix annes de misère qui inspirèrent John Steinbeck pour son œuvre « Les raisins de la colère ».
Les tempêtes de sable et de poussière qui ont envahi une partie de l’Oklahoma, du Kansas, du Texas, du Nouveau-Mexique et du Colorado provenaient d’une multitude de causes combines, dont la surutilisation du sol par les agriculteurs et des scheresses rptition.
En rajoutant les facteurs lis la crise conomique et aux multiples pidmies, on peut comprendre l’exode massif des mnages amricains. Ils laissèrent tout derrière eux, incluant plusieurs membres de leur famille dcds des suites de complications respiratoires dues la poussière. La plupart se dirigèrent vers la côte ouest, mais cet afflux important de la population ne fit qu’augmenter le chômage dj prsent dans cette rgion.
Le plus trange, c’est que des dcennies plus tard, les changements climatiques vcus aujourd’hui dans ces mêmes tats pourraient aider la rptition du phnomène, sans qu’il couvre ncessairement une priode aussi longue.
L’autrice Aime de Jongh met en scène des personnes fictives, mais le scnario respecte la ralit vcue par la population. Dans son histoire, un jeune photographe quitte New York en 1937 avec le mandat d’aller faire un reportage sur le Dust Bowl. On lui a indiqu les sujets couvrir, mais il prend conscience assez vite qu’il a affaire un drame humain aux proportions insoupçonnes.
De demander des gens qui souffrent et qui ont tout perdu de prendre la pose pour des mdias de New York ne s’avère pas aussi simple qu’il l’avait cru. La situation se complique encore davantage lorsqu’il apprend connaître ces personnes et qu’il peut lui-même exprimenter leurs difficults.
En plus des cases habilement dessines qui font le rgal du lecteur, ce dernier a accès de nombreuses photos d’poque glanes dans plusieurs muses, ainsi qu’ du contenu historique officiel. J’ai ador ce bouquin gagnant de plusieurs prix en Europe.
Chaque semaine qui passe provoque un lger changement dans la vgtation et le couvert neigeux du parc national de la Jacques-Cartier. En dbut de semaine, j’y tais au moment où une faible neige tombait sur la rgion. La glace ne recouvre pas encore entièrement la rivière, mais on peut voir sur la première photo qu’elle entoure dsormais les roches au centre du cours d’eau.
Pour payer ses dettes d’tudes rapidement, Kate Beaton, une jeune rsidente de la Nouvelle-Ecosse, dcide en 2005 d’aller travailler dans le nord de l’Alberta pour les compagnies ptrolières exploitant les sables bitumineux. À l’poque, ce voyage vers l’ouest avait la cote auprès des Canadiens cherchant un emploi lucratif. Elle quitte donc les paysages paradisiaques du Cap-Breton pour plonger dans l’univers de Syncrude et ShellFort McMurray.
Elle ralise alors ce que constitue la vie sur des chantiers occups en majorit par des hommes loin de leur famille, dont plusieurs dmontrent des problèmes de comportement. Peu importe l’endroit où elle se trouve, elle subit du harcèlement sous forme de remarques dsobligeantes, d’insultes, et ventuellement le personnel en vient des agressions sexuelles.
Pour ces travailleuses, la solitude et la survie prennent une tout autre signification que pour le reste des employs masculins de ces postes isols.
Etant pourvue de multiples talents, dont ceux de raconteuse et dessinatrice, Kate Beaton publie en 2023 un roman graphique dcrivant ce qu’elle a vcu. Elle dnonce « un système prouvant et complexe, qui exploite aussi froidement les ressources naturelles que les êtres humains ».
« Environnement toxique » porte moins sur la destruction d’un habitat cause par l’exploitation des sables bitumineux que sur le milieu de travail toxique que doivent endurer le peu de femmes œuvrant sur ces chantiers.
Le Time Magazine, The Guardian et The New Yorker ont salu ce roman graphique gagnant du concours Canada Reads 2023. Il est paru en anglais sous le titre « Ducks », probablement pour rappeler tous ces canards englus dans le ptrole qui avaient fait la manchette l’poque.
J’apprcie Erik Orsenna pour son rudition, sa pense cartsienne, sa posie et sa capacit rechercher le dtail qui amusera le lecteur tout en l’informant. Dans son livre, l’auteur aborde avec un même confort une grande varit de thèmes portant sur l’histoire, la religion, la philosophie, l’environnement, les changements climatiques, les nergies renouvelables, la science pure, la politique et l’conomie.
Etant d’abord un homme de terrain, il a rapidement reconnu la ncessit de dvelopper et conserver des contacts politiques dans de très nombreux pays de façon faciliter ses dplacements dans des zones souvent considres comme problmatiques. Le lecteur bnficie de ces accès privilgis.
Dans la « La Terre a soif », il nous prsente le portrait de trente-trois fleuves travers le monde. La liste n’est bien sûr pas exhaustive, car press par l’diteur après des annes de voyage et d’observations, il a bien fallu qu’il finisse par pondre son bouquin. Je sais bien que si cela ne tenait que de lui, il serait encore sur la route accumuler des informations toutes plus intressantes les unes que les autres.
Voici quelques-uns des fleuves dont il est question dans ce livre: Mississipi, St-Laurent, Nil, Loire, Congo, Gange, Mkong, Colorado et même les deux fleuves de Panama. Le plus petit des fleuves mentionns dans le livre coule en Bretagne et se nomme Trieux, alors que le plus important est l’Amazone au Brsil.
Avec certains pays plus puissants comme la Chine ou Israël, la ngociation pour l’administration quitable d’un cours d’eau s’avère difficile. Les barrages construits rduisent le dbit en aval et les plus petits pays environnants s’arrangent avec ce qui reste. La captation des eaux assèche aussi les terres sur de grandes distances, affectant la production agricole.
Le transport maritime local doit galement s’adapter la diminution du dbit, par exemple pour le canal de Panama : « Le manque d’eau, c’est justement la grande crainte de Panama. On se rappelle que le cœur du canal est le grand lac Gatún. S’il s’asschait, les bateaux buteraient sur des rochers et du sable : ils ne pourraient plus transporter leur cargaison d’une mer l’autre. Les camions devraient prendre le relais » (p.242).
À l’oppos, l’auteur montre qu’il y a moyen de grer un important cours d’eau en en faisant bnficier les pays riverains et cite en exemple la gestion du fleuve St-Laurent par les Etats-Unis et le Canada.
Contrairement ce que l’on pourrait penser quand il s’agit de traiter d’environnement et de raret de l’eau, tout n’est pas que ngatif dans ce livre. Au contraire, Erik Orsenna a compris que le lecteur en a un peu marre des propos alarmistes. L’auteur a donc conçu un bouquin très bien balanc où il est possible de faire voluer la pense du lecteur sans que ce dernier sente le besoin de prendre un antidpresseur chaque chapitre.
Cliquez sur le lien pour d’autres livres portant sur l’environnement et la gopolitique dans mon blogue.
Ce livre plaira coup sûr aux amateurs d’histoires vcues. « À la poursuite du Thunder – l’histoire de la plus longue traque navale de tous les temps » nous accroche rapidement surtout du fait qu’il s’agit d’une première dans l’histoire maritime. Les auteurs de ce rcit d’investigation, deux journalistes expriments du nom de Eskil Engdal et Kjetil Saeter, prennent de nombreux risques pour obtenir des informations cruciales permettant de mieux saisir l’ampleur du vol des ressources halieutiques en Antarctique.
Cette pêche illgale est une affaire de gros sous où la mafia, surtout espagnole, n’hsite pas ordonner que l’on coupe les filets de pêche ou que l’on coule tout simplement un chalutier pour empêcher l’obtention de preuves. Cliquez sur le lien pour un vido de cet accident maritime.
La poursuite a lieu dans des eaux inhospitalières et s’tale sur plusieurs mois et sur plus de 15,000 kilomètres alors que l’on suit en parallèle l’histoire de plusieurs membres de l’quipe de poursuite autant que celle des pêcheurs illgaux.
On y discute de dilapidation des ressources, de la lgislation laxiste concernant la pêche illgale en eaux internationales, des mthodes que les criminels utilisent pour faire disparaître l’immatriculation des bateaux dans les registres, du manque de courage politique au niveau international, de l’omerta qui règne dans les villages d’où partent les pêcheurs illgaux, du blanchiment d’argent et d’esclavage moderne.
Le capitaine du Thunder fait tout en son pouvoir pour chapper aux poursuivants. Cette fuite le mène emprunter des passages très risqus travers les glaces dans l’espoir que le navire de poursuite n’osera pas s’y aventurer. Il dirige aussi l’occasion son bateau vers des zones où la force des vagues risque de dtruire le navire de poursuite. Le capitaine Peter Hammerstedt du navire de poursuite Bob Barker ne recule devant aucun des obstacles poss sur son chemin au cours des mois où dure la poursuite. Il fait preuve d’une dtermination qui exaspère au plus haut point l’quipage du Thunder.
Le polar cologique Chasing the Thunder a t projet en 2019 lors de la confrence mondiale sur la biodiversit.
En mars 2023, plus de cent pays ont sign un trait sur la diversit en haute mer, après quinze ans d’efforts. Greenpeace a salu le trait, mais exige que cela se traduise en action…
La lecture de ce seul livre permet au lecteur de s’veiller de nombreux aspects jusqu’alors très peu mdiatiss de la pêche illgale en haute mer, le tout dans un contexte d’une traque unique dans l’histoire de la navigation maritime.