Une autre belle période pour les commerçants de la ville de Québec commence avec l’arrivée de multiples navires de croisière chaque automne. Non seulement les milliers de touristes déferlent dans le Vieux-Québec et son quartier Petit-Champlain, mais il faut également réapprovisionner les navires en prévision de la continuation du voyage.
En ce qui concerne la technique de photographie, la promenade des Gouverneurs et son escalier agit ici comme point d’entrée vers le centre de la photo ci-dessus. Il importe naturellement de conserver au passage quelques couleurs d’automne, car elles sont si éphémères. Un objectif grand-angle aide à la composition photographique, mais il déforme à coup sûr les lampadaires à gauche de la photo, qui ont dû être redressés au moyen d’un logiciel de traitement de l’image. Enfin, la règle des tiers s’appliquait naturellement pour mettre en valeur la vue magnifique s’offrant à partir des hauteurs de Québec.
On voit souvent la fontaine de Tourny et le bâtiment de l’hôtel du Parlement de Québec photographiés séparément. Cela donne certainement un très bon résultat. Cependant, on peut augmenter l’impact visuel en combinant les deux styles architecturaux de façon rapprochée sur une même photo.
En portant une attention particulière à la composition photographique, j’ai recherché un équilibre tout en créant une tension entre les deux œuvres. Dans la scène ci-dessus, la fontaine et le Parlement donnent l’impression d’avoir une hauteur similaire. L’axe vertical du centre de la tour du Parlement se trouve à peu près à la même distance du côté droit de la photo que ne l’est l’axe vertical de la fontaine du côté gauche. On se rapproche de la règle des tiers sans toutefois s’y tenir dogmatiquement. Les deux œuvres sont volontairement cadrées de façon serrée.
D’autres éléments contribuent à l’intérêt de la scène. Tout d’abord, chaque œuvre architecturale présente une couleur spécifique bien marquée et la chance veut que les couleurs soient presque complémentaires. Toujours en ce qui a trait à la couleur, j’ai choisi de prendre la photo durant « l’heure bleue », cette période de la journée juste avant la nuit où une lumière très douce illumine le paysage pour encore quelques minutes.
Enfin, les jets d’eau et la population en arrière-plan ajoutent un peu de dynamisme à un sujet essentiellement statique.
Saint-Nicolas regorge de bleuetières de qualité. Pendant que la famille s’amuse à cueillir les délicieux petits fruits, j’en profite pour faire un peu de photographie et tenter de créer autre chose qu’une photo traditionnelle d’un plant de bleuets. Une lumière appropriée et un objectif macro Canon EF 100mm f/2.8 USM constituent un bon départ pour maximiser les chances de réussite.
Arriver au moment de la saison où les bleuets ne sont pas tous matures rend possible la captation de plusieurs couleurs. Il s’agit ensuite de choisir un plant dont les fleurs et les fruits sont en bonne santé, car en macrophotographie un plant endommagé est grossi plusieurs fois et les défauts deviennent cause de distraction.
Finalement, la nécessité d’effectuer plusieurs photos avec des ouvertures différentes s’impose. On doit trouver le juste équilibre. Un plant où l’on voit trop de détails précis risque de devenir conventionnel, alors qu’un plant où les zones floutées sont trop nombreuses perd de l’intérêt, car l’œil ne sait plus où et quoi regarder.
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Si vous n’avez pas d’accès privilégié, la difficulté principale quant au désir de photographier l’arrivée du Pape François dans le Vieux-Québec en 2022 réside dans les informations floues et parfois contradictoires offertes aux journalistes dans le but évident de protéger l’itinéraire du chef d’État.
Il faut également composer avec la forte présence policière et les barrières qui s’ouvrent et se referment selon l’humeur du moment, bloquant les vélos et les piétons bien avant que le Pape n’ait franchi la porte Saint-Louis. Comme photographe, vous ne voulez pas vous retrouver soudainement bloqué dans un lieu sans intérêt.
Les autres aspects à considérer sont d’ordre purement photographique, comme par exemple la luminosité ambiante et la distance du sujet au moment de la prise de photo qui influenceront le choix du matériel emporté.
Le convoi officiel arrive par la rue Saint-Louis. Il faut savoir qu’en après-midi, le soleil traverse directement l’axe de la rue Saint-Louis dans sa lente descente vers l’ouest. Si on se positionne le long de cette rue pour prendre la photo, il n’y a aucun obstacle physique, mais on photographie à contre-jour un convoi qui passe à toute allure. Le capteur d’un appareil-photo n’apprécie pas le contre-jour, car il a de la difficulté à évaluer quelle lumière a préséance. Le choix de la ligne droite sur la rue Saint-Louis s’avère donc peu intéressant.
Le chauffeur du Pape est assis à gauche (du moins au Canada). Le Pape sera donc à droite, que ce soit en avant ou en arrière. Si l’on s’installe sur la Place d’Armes, on donne priorité au chauffeur plutôt qu’au Pontife.
Le soleil voyageant progressivement de l’axe de la rue Saint-Louis vers l’ouest, les grands arbres de la Place d’Armes créeront un voile naturel bloquant les effets de contre-jour. Cela augmentera les chances de photos réussies.
Sur la rue Saint-Louis, le convoi se déplace rapidement sur une longue ligne droite. Les chances d’effectuer une bonne photo diminuent. Quand les voitures de sécurité arrivent au bout de la rue Saint-Louis, elles doivent freiner à cause d’une forte courbe près du Château Frontenac. En se plaçant après la courbe, les chances d’obtenir une photo acceptable augmentent fortement.
Du côté de l’équipement photographique, un objectif d’appareil-photo exigeant peu de lumière permettra d’optimiser la vitesse d’obturation et la profondeur de champ, surtout en fin d’après-midi. L’objectif Canon EF 85mm f/1.2L II USM offre une meilleure marge de manœuvre.
Un appareil-photo muni d’un capteur plein format permettra également le recadrage nécessaire au grossissement de la photo sans perte de qualité. Pour les photos inclues dans cet article, l’appareil utilisé était un Canon 5DSR.
La technique la plus risquée et demandant un peu plus d’expérience est de prendre la photo du chef d’État dans sa voiture de façon précise tout en laissant l’extérieur flou, pour montrer que la voiture se déplace rapidement. L’appareil-photo suit la voiture. Plus elle se rapproche du photographe et plus la sensation de vitesse devient évidente. Il faut accélérer le mouvement de rotation du corps pour s’ajuster au changement de vitesse relative du véhicule. L’autofocus fait son travail tout au long de l’approche du véhicule.
Il n’y a qu’une fraction de seconde où l’on obtient une vision totalement dégagée du chef d’État. Un seconde trop tôt et l’on ne voit qu’une portion de visage avec un bout de voiture, une seconde trop tard et on capte une tête de trois-quarts arrière. La photo en rafales devient absolument nécessaire.
Une vitesse d’obturation adéquate capte le visage du chef d’État de façon précise et conserve un flou d’arrière-plan. Une vitesse trop rapide rend toute la scène claire et précise : la photo perd alors de son dynamisme. Une vitesse un peu trop lente et le visage manque de définition. Pas question de se reprendre. Il n’y a qu’une chance.
Voilà donc quelques idées à retenir pour ceux qui désirent photographier lors d’événements importants. Une connaissance préalable du terrain et de la position du soleil à des heures précises demeure essentielle si l’on désire accroître les chances de succès.
Bonne photo !
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Les jeux d’eau dans les jardins de l’Hôtel-de-ville de Québec attirent les foules durant la saison estivale. Les couleurs changeantes des lumières offrent de nombreuses occasions pour la photographie de nuit.
La patience devient la règle première quand il s’agit de capturer la scène qui sortira de l’ordinaire. En général, les enfants courent de façon indiscriminée à gauche et à droite. Mais il arrive des exceptions, comme cette soirée où une jeune fille a commencé à danser à travers les jeux d’eau. Ses mouvements rapides ajoutaient du dynamisme à la scène et la photo devenait inévitable.
Côté technique de photographie, le défi présentait un intérêt certain. Je désirais capturer les sensations de mouvement dans la danse de l’enfant, mais cela demandait une vitesse d’obturation élevée, pour éviter trop de flou de bougé. Cependant, la faible lumière ambiante exigeait plutôt une vitesse d’obturation lente. Deux exigences qui s’opposaient totalement.
Un objectif Canon EF 85mm f/1.2L II USM monté sur un appareil-photo Canon 5DSR a contribué à la solution. Une poubelle de recyclage positionnée non loin de la scène a également servi de support au trépied portatif. Ces deux éléments permettaient de capter davantage de lumière en évitant du même coup les vibrations inutiles.
Mais cela n’aurait tout de même pas permis de faire ressortir adéquatement la scène. De trop grands contrastes existaient encore entre la lumière et l’ombre. Un logiciel de traitement numérique a facilité l’utilisation de données cruciales enfouies dans le fichier RAW de la photo, revitalisant ainsi l’arrière-plan tout en diminuant un peu les hautes lumières des jets d’eau du premier plan.
Certains puristes perdent des nuits de sommeil à l’idée que les photographes contemporains utilisent un logiciel de traitement d’images pour obtenir une meilleure photo. Quand un fichier RAW contient 50 millions de mégapixels et qu’on refuse d’utiliser ses données par principe, c’est un peu comme si Charles Leclerc décidait de conduire sa Formule 1 en n’utilisant que les réglages des années ’60, question de nostalgie.
La photo ci-dessus a été prise dans les environs de Saint-Léon-de-Standon, dans la province de Québec, à l’automne 2021.
Je m’arrête souvent pour photographier les belles couleurs d’automne, mais cette fois-ci, la scène présentait un intérêt supplémentaire : un cirrus en demi-cercle à inclure dans la composition photographique.
De tous les nuages cirriformes présents dans la région cette journée-là, celui-ci détonnait de façon remarquable. C’était la première fois que je pouvais observer ce nuage de haute altitude avec une forme aussi particulière. Il n’y avait plus qu’à se positionner correctement pour que le nuage se retrouve au-dessus de la maison dans la photo…
La traversée du pont de Québec en vélo permet de s’arrêter et admirer les environs à volonté, tout en observant la circulation maritime de près.
Dans la photo ci-dessus, une partie de la Promenade Samuel-De Champlain est visible à partir du pont. En ce qui a trait à la composition photographique (pour ceux que ça intéresse), une partie du pont est incluse au premier plan dans la photo pour ajouter à l’effet de hauteur. Le sentier à droite de la promenade, avec ses courbes prononcées, contribue lui aussi à dynamiser la scène. Je pense que c’était un emplacement de choix, mais les goûts se discutent!
Au moment du passage des navires Federal Clyde et MSC Brianna sous le pont de Québec, le son des gros moteurs diesel était bien perceptible et il était même possible de ressentir les vibrations des moteurs retransmises dans la structure métallique du pont.
Ci-dessus, un employé inspecte la structure d’un pont de Québec vieillissant . Une bonne gestion du risque dans ce cas-ci est de s’attacher à une partie du pont qui n’a pas vieilli prématurément.
L’objectif grand-angle du Canon 5DSr permet de mieux saisir la position délicate dans laquelle se trouve les inspecteurs chargés d’évaluer les travaux à effectuer sur le pont de Québec. Ce n’est pas un travail qui convient à tous…
Avant que l’hiver 2021 ne se termine officiellement, voici quelques photos prises autour du MNBAQ (Musée National des Beaux-Arts du Québec) alors qu’il reste encore un peu de neige au sol et sur les branches des arbres. Le Musée accueillait au printemps 2021 l’exposition du peintre britannique J.M.W. Turner.
Les lignes obliques présentes dans l’architecture du MNBAQ en combinaison avec le contraste entre les bleus et les jaunes ont attiré mon attention. La scène est encadrée par les deux arbres et la passante au centre ajoute une touche d’humanité à l’ensemble.
La photo ci-dessus a été prise durant « l’heure bleue », tout près du MNBAQ. Les citoyens ont déserté le parc et sont de retour à l’intérieur de leur demeure pour préparer le repas du soir, comme en témoigne la photo ci-dessus, où presque tous les étages de l’immeuble en arrière-plan sont éclairés.
Il m’a semblé important d’inclure les beaux arbres entourant le MNBAQ dans chacune des trois photos.
Sur la route dans Chaudière-Appalaches, cette très belle région de la province de Québec, j’ai aperçu un paysage intéressant dans le rétroviseur qui convenait parfaitement pour le début d’une séance de photographie en automne.
Plutôt que de sortir du véhicule pour saisir la scène et ses couleurs d’automne, il m’a semblé que la technique du « cadre dans un cadre » pourrait fort bien s’appliquer pour capturer l’essentiel de ce paysage bucolique.
Pour que la photo soit suffisamment précise, il est nécessaire que le moteur soit arrêté, car les infimes vibrations du moteur se répercutent dans le rétroviseur et il devient impossible d’obtenir une mise au point correcte, même en utilisant le mode manuel.
Le fait de se trouver sur la route permet d’obtenir une photo où, dès le premier plan, la composition photographique est déterminée dans le rétroviseur par un chemin qui zigzague jusqu’à l’horizon autour des habitations et des forêts. Les feuilles commencent à changer de couleur et les bâtiments au premier plan de même que les dégradés de verts des champs aident à rendre la scène plus vivante.
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La photo ci-dessus a été prise à la fin d’une belle journée dans la région de Chaudière-Appalaches . Le soleil est presque sur l’horizon et frappe directement le côté des arbres, ce qui rehausse encore davantage les couleurs d’automne .
À cette heure, les gens sont à la maison en train de souper et il n’y a guère de véhicules sur la route. Plutôt que de photographier une route désertique, qui aurait été un choix certainement logique, j’ai attendu qu’un véhicule se présente et avance jusque dans le premier plan de la photo. Nous sommes en campagne et heureusement pour moi, le vieux Ford pick-up s’intégrait parfaitement dans le paysage.
En ce qui a trait à la composition photographique, la position idéale pour capter la scène semblait être dans la courbe, de façon à utiliser la ligne blanche de la route comme ligne directrice menant vers le sujet d’intérêt. Le format 16×9 permettait également d’avoir une photo suffisamment large pour inclure la série de poteaux de la ligne de transmission sur la gauche, qui était elle-même certainement aussi âgée que le pick-up. Ce dernier était positionné selon la règle des tiers, sans que des compromis fussent nécessaires.
Les poteaux sur la gauche permettaient de bien encadrer le sujet. Au loin, le soleil éclaire la route et l’on devine un champ sur la gauche qui laisse passer les rayons du soleil.
La photo a été prise avec un appareil-photo plein format Canon 5DS R.