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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

L’exercice militaire « Amalgam Chief » : des bombardiers B -52 dans le nord du Canada.

(Histoire précédente : Iqaluit et l’ancienne base militaire américaine)

Deux CF-18s des forces aériennes du Canada à l'écart de la piste d'Iqaluit en 1989, prêts pour le décollage
Deux CF-18s des forces aériennes du Canada à l’écart de la piste d’Iqaluit en 1989, prêts pour le décollage

En octobre 1989, Stacey Campbell écrit un article dans le News North qu’elle intitule : « Military Jets Fill the Arctic Skies ». Elle explique que NORAD (North American Air Defence) doit régulièrement tenir des exercices visant à vérifier la capacité du nouveau système de défense radar du Canada à déceler des ennemis potentiels en provenance du Nord.

L’officier militaire interviewé par Stacey l’informe que l’exercice comprend, entre autres, des avions de combat CF-18, des avions ravitailleurs et des bombardiers B -52. Les CF-18 sont temporairement basés à Iqaluit, au Nunavut, et Inuvik, le temps de l’exercice. D’autres types d’appareils sont également impliqués dans cet exercice annuel, comme le F-15 Eagle, le bon vieux T-33 et possiblement l’AWAC, mais ce dernier n’est pas atterri à Iqaluit.

Un F-15 Eagle américain atterrissant à Iqaluit en 1990
Un F-15 Eagle américain atterrissant à Iqaluit en 1990

Les spécialistes en information de vol (FSS) de Transports Canada à Iqaluit doivent composer avec la cédule serrée fournie par l’officier militaire, tout en intégrant dans la planification les départs et arrivées des aéronefs privés et commerciaux.

À l’époque, la voie de circulation la plus utile, celle qui se situe près de la fin de la piste 35, ne peut être utilisée du fait que le terrain est trop mou. Tous les avions qui atterrissent sur la piste 35 doivent ensuite circuler à rebours sur cette piste avant que celle-ci ne soit complètement dégagée pour les prochains atterrissages et décollages. Les délais requis lors de cette procédure donnent parfois des maux de tête à l’officier militaire assis près de nous.

Un F-15 Eagle américain décolle de l'aéroport d'Iqaluit
Un F-15 Eagle américain décolle de l’aéroport d’Iqaluit
Trois T-33 du Canada à Iqaluit en 1990
Trois T-33 du Canada à Iqaluit en 1990
Un avion-cargo Starlifter américain en attente pour le décollage d'Iqaluit (1989)
Un avion-cargo Starlifter américain en attente pour le décollage d’Iqaluit (1989)
Deux CF-18s des forces militaires aériennes du Canada à Iqaluit en 1989
Deux CF-18s des forces militaires aériennes du Canada à Iqaluit en 1989

Je me souviens que l’officier militaire responsable de la mission nous avait dit : « Si les avions ne peuvent décoller d’ici une minute, la mission est annulée. » Le hasard avait fait que durant la fenêtre très réduite où les CF-18 devaient décoller cette journée-là, il y avait beaucoup d’autres aéronefs de type commercial ou exécutif en opération à Iqaluit. Nous devions composer avec les Avro 748, Twin Otter, Boeing 727 et 737, de même qu’avec des jets exécutifs en provenance de l’Atlantique. Il y avait toujours un moyen d’arriver à un résultat satisfaisant pour tous et les exercices se terminaient de la façon souhaitée.

Deux F-15 Eagle américains circulant pour un départ de l'aéroport d'Iqaluit (1990)
Deux F-15 Eagle américains circulant pour un départ de l’aéroport d’Iqaluit (1990)

Ce fut une période que tout le personnel appréciait, car pour une semaine durant l’année, les opérations changeaient radicalement : il fallait respecter les besoins impératifs reliés à l’exercice militaire tout en fournissant les services réguliers à la circulation aérienne.

Sur cette photo, six CF-18 du Canada, un Lockheed Electra L-188 pour la patrouille des glaces, un Dash-7 et un T-33, stationnés à Iqaluit.
Sur cette photo, six CF-18 du Canada, un Lockheed Electra L-188 pour la patrouille des glaces, un Dash-7 et un T-33, stationnés à Iqaluit.

Nous savons, pour avoir discuté avec des membres d’équipage ayant pris part à l’exercice, que les forces militaires ont été assez aimables pour remettre au personnel, via notre gestionnaire, des affiches couleur autographiées par les pilotes des différents escadrons impliqués dans « Amalgam Chief ». Même si le gestionnaire de Transports Canada n’a jamais cru bon de nous montrer ne serait-ce qu’une seule de ces affiches, j’ai apprécié cette attention de la part des pilotes.

Un Boeing B-707 des Forces Armées du Canada stationné devant la tour de la station d'information de vol d'Iqaluit
Un Boeing B-707 des Forces Armées du Canada stationné devant la tour de la station d’information de vol d’Iqaluit

(Prochaine histoire : deux commandants de bord forcés de retarder leur décollage à Iqaluit)

Pour d’autres histoires vécues en tant que FSS à Iqaluit, cliquez sur le lien suivant: Spécialiste en information de vol (FSS) à Iqaluit

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Droit

Grand angle sur la photographie et la loi

(Un précis sur le droit de la photographie au Québec et au Canada)

Grand angle sur la photographie et la loi
Grand angle sur la photographie et la loi

L’auteur, Jean Goulet, est un juriste de profession et a été professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval, au Québec. Il propose aux photographes un petit livre très utile pouvant répondre à plusieurs questions légales quant à la photographie en tant que loisir ou profession.

L’auteur effectue un bref survol de la législation nationale et internationale en s’attardant au passage sur la Convention de Berne. Les points qu’il soulève sont bien expliqués et soutenus par des exemples concrets permettant à toute personne non initiée au droit de comprendre la portée du geste posé au moment de prendre une photo.

Il utilise la jurisprudence canadienne, québécoise, française, américaine et anglaise et fait ressortir les aspects les plus importants de certaines causes telles que les affaires Aubry, Théberge, Snow, Roby, l’affaire des Ateliers Tango argentin, l’arrêt Xprima, etc.

Le lecteur est informé quant au droit d’auteur, la contrefaçon, les limites légales entourant la reproduction de photos, les indemnités octroyées en matière de diffamation. Des précisions sont apportées quant à la photographie lors de spectacle ou de méga spectacle, de même qu’en ce qui concerne la photographie d’animaux, de biens privés dispendieux, de personnes sur un terrain privé ou public, de personnages politiques, etc.

Beaucoup d’autres aspects sont abordés dans ce précis remarquablement bien conçu, mais le but de mon article n’est pas d’établir une liste exhaustive de tous les sujets traités. Sachez seulement que vous vous y retrouverez aisément et que sa lecture vous aidera à prendre des décisions éclairées lorsque vous agissez en tant que photographe amateur ou professionnel.

Voici, pour n’en choisir que quelques-unes, certaines des balises auxquelles font face les photographes :

« Le droit de photographier dans les lieux privés existe dans la mesure où le permet le propriétaire des lieux, ou est inexistant si la loi s’y oppose formellement ».

« Toute personne possédant un droit personnel et exclusif sur son image, nul ne peut la photographier et rendre public ce cliché sans sa permission expresse, si la personne qui y est représentée est reconnaissable et si elle ne tient pas dans l’ensemble de la scène le rôle d’un simple accessoire ».

De même : « Si la personne photographiée est mineure, le photographe devra obtenir le consentement des parents de l’enfant pour procéder à la publication de la photo; à défaut d’entente entre les parents, il faudra recourir aux tribunaux (a.604 C.c.Q) ».

En ce qui concerne le droit d’auteur : « les photographes deviennent titulaires d’un droit d’auteur dès le moment où ils ont pressé l’obturateur de leur caméra, ce droit d’auteur comprenant un copyright qui protège leurs droits économiques, et un droit moral qui reste leur, même s’ils ont aliéné des copies de leur œuvre, à moins qu’ils n’aient explicitement renoncé à ce privilège ».

« Propriétaire ou titulaire de droits, le photographe indépendant reste […] toujours le seul maître de la photographie qu’il a créée. C’est la règle de base en matière de propriété ou de droits reliés à la photographie ».

Titre : Grand angle sur la photographie et la loi
Auteur : Jean Goulet
©Wilson&Lafleur Ltée, Montréal, 2010
ISBN : 978-2-89127-972-7

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit et l’ancienne base militaire américaine (Frobisher Bay).

(Histoire précédente : le transport d’un .357 Magnum vers Iqaluit)

Un Lockheed L-1011 de la compagnie American Trans Air en train d'être ravitaillé à Iqaluit, au Canada, en 1989. Durant ma pause, j'ai quitté la station d'information de vol (la tour jaune) pour prendre cette photo.
Un Lockheed L-1011 de la compagnie American Trans Air en train d’être ravitaillé à Iqaluit, au Canada, en 1989. Durant ma pause, j’ai quitté la station d’information de vol (la tour jaune) pour prendre cette photo.

Avant de raconter quelques-uns des événements s’étant produits lorsque je travaillais à la station d’information de vol de Transports Canada à Iqaluit (Iqaluit FSS) entre 1989 et 1991, il est nécessaire de présenter quelques dates importantes qui permettront au lecteur de comprendre pourquoi l’aéroport était initialement un aéroport militaire.

1938. Les ambitions d’Hitler sont suffisamment claires pour que Roosevelt juge nécessaire de mentionner ce qui suit : « I give you assurance that the people of the United States will not stand idly by if domination of Canadian soil is threatened by any other empire ».

1939. Les discussions débutent entre le Canada et les États-Unis concernant la défense conjointe du continent nord-américain.

1940. La Grande-Bretagne risque la défaite contre une Allemagne qui progresse à grands pas dans sa conquête du territoire européen. Lorsque le Danemark est vaincu à l’automne 1940, la crainte s’accroit que les Allemands progressent vers l’ouest en établissant des bases militaires opérationnelles sur le territoire des pays récemment vaincus.

Le Groenland appartenant à un Danemark vaincu, les Allemands vont désormais se l’approprier et ainsi se rapprocher du Canada. À l’époque, le Groenland était la seule source d’approvisionnement commercial de cryolite, un composant essentiel de l’aluminium utilisé dans la fabrication des avions.

Il y a également une province qui ne fait pas partie du Canada en 1940 et qui constitue un endroit stratégique à partir duquel l’ennemi peut mener sa guerre contre le Canada et les États-Unis : Terre-Neuve et Labrador.

De façon à ce que le conflit ne se transporte pas directement sur le territoire nord-américain, il faut tenir les Allemands occupés en Europe : il faudra donc les empêcher de vaincre la Grande-Bretagne.

1941. Les navires transportant des avions de combat à court rayon d’action de l’Amérique vers l’Europe sont régulièrement attaqués et coulés par les U-boats. Il est devenu impératif de modifier la route. Les Canadiens et Américains recherchent les meilleurs emplacements pour la création de pistes d’atterrissage permettant aux aéronefs militaires à court rayon d’action de voyager par les airs jusqu’à Prestwick en Écosse.

Cette nouvelle route aura pour nom « Crimson Route » et les étapes choisies seront : Goose Bay, au Labrador, Fort Chimo (Kuujjuaq) au Québec, Frobisher Bay (Iqaluit) dans le Nunavut, de même que trois sites au Groenland (Narsarsuaq, Angmagssalik et Sondre Stromfjord (Kangerlussuaq). Le nom de code d’Iqaluit devient la base « Crystal Two ».

1941-42. Les Allemands établissent les premières bases météo habitées sur la côte est du Groenland, de façon à faciliter les opérations de leur flotte de U-boats opérant dans l’Atlantique Nord. Lorsqu’elles sont découvertes, ces bases sont détruites par des commandos américains.

1942. Les U-boats empruntent le fleuve St-Laurent et coulent des bateaux canadiens.

1942. L’endroit initialement choisi pour établir l’aéroport de Frobisher Bay [la base Crystal Two] était Cromwell Island, située environ à 20 miles au sud-ouest de l’emplacement actuel d’Iqaluit, jusqu’à ce que l’on découvre le site actuel d’Iqaluit, qui permettait la construction de pistes plus longues de même que l’arrivée de bateaux à fond plat chargées de matériaux durant la période estivale.

Un bateau à fond plat de la compagnie McAllister se prépare à décharger sa cargaison à Iqaluit durant la marée basse.
Un bateau à fond plat de la compagnie McAllister se prépare à décharger sa cargaison à Iqaluit durant la marée basse.

Un convoi de navires transportant des milliers de tonnes de matériel servant à la construction de la base à Frobisher Bay arrive à destination. Ce convoi est cependant attaqué par le U-boat U517 et le navire-cargo Chatham, transportant 6000 tonnes de matériel destiné aux bases Crystal One et Crystal Two est coulé.

1943. Une station météo allemande inhabitée est construite à Martin Bay au Labrador pour faciliter les opérations des U-boats. Cette station météo est maintenant exposée au musée de la guerre à Ottawa. Des photos ont été retrouvées où l’on peut voir un équipage allemand souriant mais armé, posant fièrement près de la station météo automatique. Le Canada n’a eu connaissance de l’existence de cette station qu’en 1980.

Station météo automatique allemande exposée au Musée de la Guerre à Ottawa
Station météo automatique allemande exposée au Musée de la Guerre à Ottawa

Plusieurs officiers et soldats capturés en Europe ont été envoyés outremer en attendant la fin de la guerre. Mes grands-parents, qui étaient propriétaires d’une ferme à St-Ignace au Québec, ont ainsi accueilli successivement un officier et deux soldats allemands. Mon grand-père n’a eu que de bons commentaires sur leur comportement et leur désire d’aider sur la ferme.

1943. Les deux pistes de Frobisher Bay sont maintenant opérationnelles, sans toutefois être tout à fait terminées. Cependant, les ingénieurs ne possèdent pas les connaissances des Russes quant au maintien de pistes d’atterrissage dans l’Arctique. Les dommages causés par le pergélisol sont importants et les pistes exigent beaucoup d’entretien. De l’eau s’écoulant sous la surface de la piste et faisant soudainement surface cause parfois des trous pouvant aller jusqu’à cinq mètres de profond. Ces pistes nécessitent un effort constant pour demeurer utilisables.

La première piste à être construite sera éventuellement abandonnée dû à une mauvaise évaluation des vents dominants et des dangers associés au relief environnant. Il ne reste que la piste que l’on connaît aujourd’hui, mais qui a tout de même été rallongée à 9000 pieds. L’année 1943 enregistre 323 arrivées d’aéronefs, mais un petit nombre seulement fait le trajet jusqu’en Europe.

1944. La guerre prend un nouveau tournant. L’avènement des radars longue portée et d’une technologie avancée visant la détection et l’attaque des sous-marins font en sorte que la menace posée par les U-boats dans l’Atlantique Nord diminue radicalement. Le but visé par la création des aéroports de la « Crimson Route » n’a plus sa raison d’être. Le gouvernement canadien, inquiet de la présence importante des Américains dans l’arctique Canadien, achète les aéroports de cette route au gouvernement américain.

1950. Les Canadiens prennent officiellement le contrôle de l’aéroport de Frobisher Bay, mais autorisent cependant une présence américaine, cet aéroport ayant maintenant une valeur stratégique dans la guerre froide qui a succédé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La station météo et l’entretien de la piste sont assurés par les forces américaines.

1951-53. Construction d’une station radar sur une colline au nord-est de la piste 17-35. Cette station complète ce qu’il est convenu de nommer la ligne Pinetree. La ligne Pinetree est formée de nombreuses stations radars de surveillance à longue portée; elle couvre tout le sud du Canada et bifurque graduellement vers le nord pour se terminer à Frobisher Bay. Toutes ces stations sont habitées et peuvent ordonner des interceptions à tout moment contre les forces ennemies potentielles, au moyen d’avions à réaction.

Vestiges de la base militaire américaine de Frobisher Bay (Iqaluit), Canada
Vestiges de la base militaire américaine de Frobisher Bay (Iqaluit), Canada

1955. Les Américains construisent une station de communication juste à côté de la station radar. Son nom de code est « Polevault » et elle est chargée d’être le lien de communication entre le sud et les opérations visant à la construction de la nouvelle ligne Dew à travers le nord du Canada.

Un militaire canadien-français du Québec à l’oeuvre à Frobisher Bay

Gaston Gagnon, durant la période où il servait en tant que militaire canadien dans le domaine des communications, à la station de Frobisher Bay au Canada (ligne Pinetree) vers 1955. Il est décédé en 2016.
Gaston Gagnon, durant la période où il servait en tant que militaire canadien dans le domaine des communications, à la station de Frobisher Bay au Canada (ligne Pinetree) vers 1955. Il est décédé en 2016.

Mon oncle Gaston Gagnon, décédé en 2016, faisait partie des militaires canadiens francophones qui ont été en poste à Frobisher Bay.Il s’était engagé en tant que volontaire au moment de la Seconde Guerre Mondiale.

Médailles de guerre (service volontaire et service honorable durant la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945) du Canadien francophone Gaston Gagnon décédé en 2016
Médailles de guerre (service volontaire et service honorable durant la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945) du Canadien francophone Gaston Gagnon décédé en 2016

Il oeuvrait dans le domaine des communications durant la guerre froide et, en 2016, j’ai reçu quelques photos prises en 1955 à Frobisher Bay. Elles témoignent également de la présence américaine durant cette période.

Coupole radar de la ligne Pinetree à Frobisher Bay, NWT, Canada en 1955
Coupole radar de la ligne Pinetree à Frobisher Bay, NWT, Canada en 1955
Militaire américain en poste à Frobisher Bay, NWT, Canada pour la surveillance de la ligne Pinetree en 1955
Militaire américain en poste à Frobisher Bay, NWT, Canada pour la surveillance de la ligne Pinetree en 1955
Avion Globe Master C-124 du Military Transport Air Service (U.S. Air Force) à Frobisher Bay, NWT, Canada en 1955 pour le service de la ligne Pinetree durant la guerre froide.
Avion Globe Master C-124 du Military Transport Air Service (U.S. Air Force) à Frobisher Bay, NWT, Canada en 1955 pour le service de la ligne Pinetree durant la guerre froide.
C-124 Globemaster du Military Air Transport Service aux États-Unis (autour de 1957)
C-124 Globemaster du Military Air Transport Service aux États-Unis (autour de 1957)

1956. Les Américains obtiennent la permission du Canada de construire une base SAC [Strategic Air Command] pour y baser des avions ravitailleurs KC -97 pouvant supporter l’utilisation de bombardiers B -47 utilisant l’arme atomique. La base est construite en 1958 et jusqu’à la cessation des opérations en 1963, au moins sept KC-97 y étaient stationnés en permanence. La création des bombardiers B-52 et des KC-135 rendirent inutiles les opérations de la base SAC.

B-47 et USAF KC-97
B-47 et USAF KC-97

1960. La piste passe de 6000 à 9000 pieds.

1961. La station radar de la ligne Pinetree est fermée, mais la station Polevault demeure en opération.

Lignes DEW et Pinetree au nord du Canada
Lignes DEW et Pinetree au nord du Canada

1963. Les Américains quittent Frobisher Bay et délèguent le contrôle de la station « Polevault » au DOT [Department of Transport] du Canada, l’ancienne appellation de Transports Canada.

Ancienne base américaine de Frobisher Bay (Iqaluit)
Ancienne base américaine de Frobisher Bay (Iqaluit)

1964. L’opérateur radio, et plus tard spécialiste en information de vol (FSS) pour Transports Canada, Georges McDougall, débarque à Frobisher Bay. Tous les habitants du village en viennent à connaître Georges car il y travaillera pendant au moins trente-sept années, et ce sept jours par semaine, sur une rotation de quarts de travail.  Il deviendra progressivement le témoin privilégié de tous les événements d’importance s’étant déroulés autant dans la ville qu’à cet aéroport de la Terre de Baffin.

Ci-dessous, une photo des anciennes installations du DOT.

Carte postale d'aviation avec Department of Transport Canada à Frobisher Bay, NWT
Carte postale d’aviation avec Department of Transport Canada à Frobisher Bay, NWT

1987. Le nom de Frobisher Bay est changé pour Iqaluit.

Deux CF-18s des forces aériennes du Canada à l'écart de la piste d'Iqaluit en 1989, prêts pour le décollage
Deux CF-18s des forces aériennes du Canada à l’écart de la piste d’Iqaluit en 1989, prêts pour le décollage

1989.  Stacey Campbell écrit un article dans le News North qu’elle intitule : « Military Jets Fill the Arctic Skies ». Elle explique que NORAD (North American Air Defence) doit régulièrement tenir des exercices visant à vérifier la capacité du nouveau système de défense radar du Canada à déceler des ennemis potentiels en provenance du Nord.

L’officier militaire interviewé par Stacey l’informe que l’exercice comprend, entre autres, des avions de combat CF-18, des avions ravitailleurs et des bombardiers B -52. Les CF-18 sont temporairement basés à Iqaluit, au Nunavut, et Inuvik, le temps de l’exercice. D’autres types d’appareils sont également impliqués dans cet exercice annuel, comme le F-15 Eagle, le bon vieux T-33 et possiblement l’AWAC, mais ce dernier n’est pas atterri à Iqaluit.

Un F-15 Eagle américain atterrissant à Iqaluit en 1990
Un F-15 Eagle américain atterrissant à Iqaluit en 1990

Les spécialistes en information de vol (FSS) de Transports Canada à Iqaluit doivent composer avec la cédule serrée fournie par l’officier militaire, tout en intégrant dans la planification les départs et arrivées des aéronefs privés et commerciaux.

À l’époque, la voie de circulation la plus utile, celle qui se situe près de la fin de la piste 35, ne peut être utilisée du fait que le terrain est trop mou. Tous les avions qui atterrissent sur la piste 35 doivent ensuite circuler à rebours sur cette piste avant que celle-ci ne soit complètement dégagée pour les prochains atterrissages et décollages. Les délais requis lors de cette procédure donnent parfois des maux de tête à l’officier militaire assis près de nous.

Un F-15 Eagle américain décolle de l'aéroport d'Iqaluit
Un F-15 Eagle américain décolle de l’aéroport d’Iqaluit
Trois T-33 du Canada à Iqaluit en 1990
Trois T-33 du Canada à Iqaluit en 1990
Un avion-cargo Starlifter américain en attente pour le décollage d'Iqaluit (1989)
Un avion-cargo Starlifter américain en attente pour le décollage d’Iqaluit (1989)
Deux CF-18s des forces militaires aériennes du Canada à Iqaluit en 1989
Deux CF-18s des forces militaires aériennes du Canada à Iqaluit en 1989

Je me souviens que l’officier militaire responsable de la mission nous avait dit : « Si les avions ne peuvent décoller d’ici une minute, la mission est annulée. » Le hasard avait fait que durant la fenêtre très réduite où les CF-18 devaient décoller cette journée-là, il y avait beaucoup d’autres aéronefs de type commercial ou exécutif en opération à Iqaluit. Nous devions composer avec les Avro 748, Twin Otter, Boeing 727 et 737, de même qu’avec des jets exécutifs en provenance de l’Atlantique. Il y avait toujours un moyen d’arriver à un résultat satisfaisant pour tous et les exercices se terminaient de la façon souhaitée.

Deux F-15 Eagle américains circulant pour un départ de l'aéroport d'Iqaluit (1990)
Deux F-15 Eagle américains circulant pour un départ de l’aéroport d’Iqaluit (1990)

Ce fut une période que tout le personnel appréciait, car pour une semaine durant l’année, les opérations changeaient radicalement : il fallait respecter les besoins impératifs reliés à l’exercice militaire tout en fournissant les services réguliers à la circulation aérienne.

Sur cette photo, six CF-18 du Canada, un Lockheed Electra L-188 pour la patrouille des glaces, un Dash-7 et un T-33, stationnés à Iqaluit.
Sur cette photo, six CF-18 du Canada, un Lockheed Electra L-188 pour la patrouille des glaces, un Dash-7 et un T-33, stationnés à Iqaluit.

Nous savons, pour avoir discuté avec des membres d’équipage ayant pris part à l’exercice, que les forces militaires ont été assez aimables pour remettre au personnel, via notre gestionnaire, des affiches couleur autographiées par les pilotes des différents escadrons impliqués dans « Amalgam Chief ». Même si le gestionnaire de Transports Canada n’a jamais cru bon de nous montrer ne serait-ce qu’une seule de ces affiches, j’ai apprécié cette attention de la part des pilotes.

Un Boeing B-707 des Forces Armées du Canada stationné devant la tour de la station d'information de vol d'Iqaluit
Un Boeing B-707 des Forces Armées du Canada stationné devant la tour de la station d’information de vol d’Iqaluit

1993. Dans le but de remplacer progressivement une ligne Dew devenue désuète, les Canadiens et Américains construisent conjointement à Iqaluit une base de support logistique pour le nouveau North Warning System.

Deux avions de combat CF-18 du Canada quittent la piste à Iqaluit.
Deux avions de combat CF-18 du Canada quittent la piste à Iqaluit.

2006. Les tests pour la résistance au froid extrême sont menés par Airbus pour le A -380, le plus gros avion commercial au monde servant au transport de passagers.

Airbus A380-841 à Iqaluit, Canada, pour les tests de froid
Airbus A380-841 à Iqaluit, Canada, pour les tests de froid

2014. Des tests de résistance au froid extrême sont menés par Airbus pour le A-350 XWB.

2015. Le Canada fût l’hôte de la rencontre ministérielle du Conseil de l’Arctique à Iqaluit, au Nunavut. Le Conseil est composé des pays suivants : Canada, Suède, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Russie et États-Unis. Se joignirent à la rencontre les hauts représentants d’organisations autochtones ayant le statut de participants permanents.

2021. La compagnie Dassault effectue les test d’endurance au froid à Iqaluit pour son Falcon 6X

2022. Le pape François visite Iqaluit lors de son voyage pour la réconciliation.

(Prochaine histoire : L’exercice militaire « Amalgam Chief » : des bombardiers B -52 dans le nord du Canada).

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Le transport d’un .357 Magnum vers Iqaluit

En 1988, je quitte Rouyn-Noranda (CYUY) pour aller travailler à la station d’information de vol de Transports Canada à Iqaluit (CYFB), une station FSS située sur la Terre de Baffin. Iqaluit est la capitale du Nunavut et un port d’entrée au Canada autorisé pour le transport aérien ou maritime international. Situé à la jonction des routes polaires et de l’Atlantique Nord, Iqaluit peut recevoir tous les types d’aéronefs existants.

Il faudra donc y apprendre de nouvelles fonctions reliées aux responsabilités de l’OACI vis-à-vis du trafic aérien international traversant l’Atlantique, tout en occupant la tâche de spécialiste en information de vol (FSS) en ce qui a trait au service consultatif d’aéroport.

Le décollage se fera à partir de l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal (CYUL). Je décide d’emporter le révolver de type .357 Magnum avec lequel je m’entraîne depuis plusieurs années. Les papiers m’autorisent à le transporter de ma demeure vers l’aéroport de Montréal. Une fois à l’aéroport, je dois me diriger vers un comptoir où un agent me fournit un document qui me permet de transporter le révolver dans le Boeing B737 de Nordair en partance pour Iqaluit.

Il n’y a aucune mention qui fait en sorte que l’arme doive être entreposée dans la cabine de pilotage. Au passage dans la zone de sécurité, le .357 Magnum se trouve dans une mallette, dans mon sac Adidas. Je mets le sac sur une courroie mobile, comme pour n’importe quel bagage à main de passager, pour qu’il soit vérifié par les agents. Le sac n’est pas ouvert par l’agent de sécurité; il scrute l’écran et constate son contenu, sans plus. J’imagine qu’il a dû recevoir des instructions spéciales dont j’ignore tout.

Je suis un peu surpris de la facilité avec laquelle je peux transporter un révolver, mais n’ayant jamais tenté l’expérience auparavant, car je ne suis pas un policier, je me rassure en me disant que toutes les demandes ont été faites et que les papiers sont en règle. Je passe sans problème l’inspection et me retrouve dehors. Une petite marche est nécessaire pour rejoindre le Boeing B737.

Une agente de bord accueille tous les passagers. Au moment où je me prépare à entrer dans l’avion, elle me questionne à voix basse pour savoir si le révolver est dans le sac et s’il est chargé. Mes réponses étant satisfaisantes, elle m’invite à me diriger vers mon siège.

Une fois installé à ma place, je glisse le sac Adidas sous le siège de mon voisin d’en face, plutôt que dans les compartiments surélevés le long des allées, histoire de toujours avoir le sac en vue. L’avion décolle et le vol se fait en douceur vers Iqaluit.

Trois années passent et vient le temps du retour pour une mutation vers la station d’information de vol de l’aéroport de Québec (CYQB). Dans l’intervalle, le monde a changé, et au Québec, Marc Lépine a fait des siennes en 1989, avec le massacre, au moyen d’une arme à feu, de quatorze étudiantes de l’École Polytechnique de Montréal.

Je me dirige vers le bureau de la Gendarmerie Royale du Canada  (GRC) d’Iqaluit pour remplir les papiers dans le but de rapporter le révolver vers mon nouveau lieu de mutation, révolver qui sera finalement vendu dans les premiers mois de mon arrivée. Le policier signe les papiers et m’annonce tout de suite que l’arme sera conservée dans la cabine de pilotage.

Je lui demande, au cas où cela serait encore permis, si j’ai toujours la liberté de l’installer sous le siège du passager avant, comme cela avait été fait lors de mon arrivée. Il me regarde d’une façon qui signifie clairement qu’il ne croit pas un mot de ce que je viens de dire. Cela n’a pas d’importance. L’arme voyagera donc avec les pilotes et je la réclamerai après l’atterrissage.

Quand je repense à cette histoire presque trente ans plus tard, je réalise combien le monde a changé. Il y eut un temps où je pouvais aller à l’aéroport international de Montréal et m’installer sur une longue passerelle extérieure réservée au public pour assister aux mouvements des aéronefs et véhicules de toutes sortes.

Sur cette même passerelle, des citoyens en profitaient pour fumer un peu tout en laissant négligemment tomber leurs mégots de cigarettes ici et là, tout près des camions citernes en opération. La gestion de l’aéroport interdit éventuellement l’accès à cette passerelle après avoir reçu de multiples plaintes de passagers ayant trouvé des traces de brûlures sur leurs valises …

[Prochaine histoire : Iqaluit et l’ancienne base militaire américaine]

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Rouyn-Noranda FSS

Photographie aviation: photos d’aéronefs à Rouyn-Noranda entre 1986-1988 (partie 3 de 3)

Voici quelques photos d’avions et d’hélicoptères prises à l’aéroport de Rouyn-Noranda (CYUY)au cours des années 1986-1988, lorsque je travaillais en tant que spécialiste en information de vol (FSS) pour Transports Canada. Elles ne se veulent pas des photos artistiques mais plutôt un échantillon représentatif de ce qui volait au-dessus de l’Abitibi durant ces années. Ces documents témoignent de l’histoire de l’aviation au Québec. Vous avez possiblement fait la découverte de certains noms ou couleurs de compagnie dans les deux articles précédents publiés le 29 juin et le 11 juillet 2015.

J’ai pris ces photos sur film Kodachrome à l’aide d’un Pentax KX. Plusieurs types et catégories d’aéronefs sont inclus : privés, commerciaux, corporatifs, gouvernementaux, militaires, etc. Quelques photos rappelleront certainement des souvenirs aux pilotes plus âgés.

Dans cette troisième partie se trouvent les appareils suivants:

Québecair Convair, Noranda Mines Lear 25 C-GZIM, Propair Hugues 500D C-GDFF, Mitsubishi MU-2 C-GAUR, Transports Canada DHC-8-102 C-GCFJ, Gouvernement du Canada CP-140 Aurora, Cessna C-425 Conquest 1 C-GLAD, Hugues 300 C-GBUM, Cessna C-210 C-GVYD, Inter-Canadien Fokker F-28-1000 C-GQBR, Viking Bell 212 C-GFQN, Air Creebec C-402, Hélico Mont-Laurier Enstrom C-GNUZ, Kelner Airways C028B Caravan 1 C-FKAL, Cessna C-172 C-GUCU, Nordic Bell 206l C-FARV, Cessna C-172 C-FBOI, Cessna C-175 C-FKVE, Scout Chief C-FXGS, Noranda Mines Beech 300 C-GPKP, Québec Aviation Commander 840 C-GPVE, Piper PA-32-300 C-GBRZ, Piper Cherokee 140E C-FTVV.

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Histoires vécues en tant que FSS à Rouyn-Noranda

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Simulation de vol

Un sérieux vol d’entraînement s’impose avec le Pilatus PC-21 avant de tenter un atterrissage à Fairoaks

Avion Pilatus PC-21 au décollage de Southampton, Royaume-Uni
Avion Pilatus PC-21 au décollage de Southampton, Royaume-Uni

Le Pilatus PC-21 Pro Training Series de IRIS est un avion virtuel capable de hautes performances. Il est muni d’un moteur Pratt-Whitney PT6A-68B développant 1600 SHP, ainsi que d’une hélice à cinq lames en graphite. Jusqu’à ce que le PC-21 soit inventé pour l’entraînement des pilotes, il n’y avait que les avions à réaction qui étaient capables d’une telle vitesse et taux de montée (4000 pieds/minute). Sa vitesse maximale se situe autour de 370 noeuds et il peut monter jusqu’à 38,000 pieds.

Près de l'aéroport de Fairoaks, Royaume-uni. Volets et train sorti sur le PC-21.
Près de l’aéroport de Fairoaks, Royaume-uni. Volets et train sorti sur le PC-21.
Avion PC-21 près de l'aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
Avion PC-21 près de l’aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni

Le décollage est effectué à partir de Southampton et la route suivie passe par Shoreham, Gatwick, Heathrow pour finalement se terminer à Fairoaks. Tout le long de la route, des pratiques de vol lent, de vol inversé et autres manoeuvres ont permis de connaître un peu mieux les réactions de l’appareil sous différentes configurations.

Avion PC-21 tourne en finale pour l'aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
Avion PC-21 tourne en finale pour l’aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
Avion PC-21 en finale pour l'aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
Avion PC-21 en finale pour l’aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni

Iris a conçu ce Pilatus virtuel. ORBX est responsable de la création des aéroports virtuels de Southampton, Shoreham et Fairoaks, de même que des scènes visuelles grâce à leurs produits vedettes Global, Vector et Open LC et Trees HD. La plateforme utilisée est FSX. Les nuages sont générés par REX et CumulusX. Pour une expérience également très réaliste, les produits de UK2000 Scenery, tels que Gatwick et Heathrow auraient pu être utilisés car ils sont de superbe qualité.

PC-21 et l'aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
PC-21 et l’aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni

Attention à votre approche à Fairoaks. Il y a des arbres en début de piste et celle-ci ne mesure que 813m (2667 pieds). Avec un appareil équipé d’un moteur aussi puissant et dont la vitesse de décrochage se situe à près de 150 kmh avec les volets et le train sorti, il faudra bien analyser la pente d’approche si vous ne voulez pas faire partie de la première page du journal local au lendemain de votre atterrissage.

PC-21 et autres avions stationnés sur l'aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
PC-21 et autres avions stationnés sur l’aéroport de Fairoaks, Royaume-Uni
Pilatus PC-21 sur l'aéroport de Fairoaks (FSX)
Pilatus PC-21 sur l’aéroport de Fairoaks (FSX)

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Bonne chance!

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Rouyn-Noranda FSS

Photographie aviation : photos d’aéronefs à Rouyn-Noranda entre 1986-1988 (Partie 2 de 3)

Voici quelques photos d’avions et d’hélicoptères prises à l’aéroport de Rouyn-Noranda (CYUY) au cours des années 1986-1988, lorsque je travaillais en tant que spécialiste en information de vol (FSS) pour Transports Canada. Elles ne se veulent pas des photos artistiques mais plutôt un échantillon représentatif de ce qui volait au-dessus de l’Abitibi durant ces années. Ces documents témoignent de l’histoire de l’aviation au Québec. Vous avez possiblement fait la découverte de certains noms ou couleurs de compagnie dans la première partie publiée le 29 juin 2015.

J’ai pris ces photos sur film Kodachrome à l’aide d’un Pentax KX. Plusieurs types et catégories d’aéronefs sont inclus : privés, commerciaux, corporatifs, gouvernementaux, militaires, etc. Quelques photos rappelleront certainement des souvenirs aux pilotes plus âgés.

Dans cette deuxième partie se trouvent les appareils suivants: Ailes de Charlevoix Commander 500S C-GAYR, Propair C-310 C-GAFO, Voyageur Airways BE-10 C-GISH, Skycharter FA-20 C-GSKQ, SEBJ Convair 580, Québecair SA226-TC-MetroII C-GKFS, Nordair-Metro CV-580, Noranda Mines Gulfstream 1 C-FNOR, Gouvernement du Canada Challenger 601 pour VIP, Cessna C-150 C-FRGC, Canadian Pacific B737-200 C-GNDM, Gouvernement du Québec FA-27 C-FPQI, Gouvernement du Canada GRC C-208 Caravan 1 C-FMPB, Normick-Perron hélicoptère Bell 206B C-GAKN, Beech Sierra BE-24 C-FZYD, Astar 350 Écureuil et Dighem, Air Dorval Westwind, Air Charters PA-31 C-GBMX, Air Canada DC-9.

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Photographie Photographie de navires

Photographie de navires: le YM Saturn, de la compagnie Yilmar, approchant Québec en 2014

Le navire YM Saturn, de la compagnie Yilmar, approche la Ville de Québec en 2014
Le navire YM Saturn, de la compagnie Yilmar, approche la Ville de Québec en 2014

Le YM Saturn est un navire de la marine marchande transportant des produits chimiques. Il appartient à la Yilmar Shipping and Trading, à Istanbul, en Turquie. Il a été construit en 2007 et utilise le pavillon Malte lors de ses déplacements internationaux. On le voit ici en rapprochement de la Ville de Québec, en 2014. À l’arrière-plan, il est possible d’apercevoir le pont de l’Île d’Orléans.

De façon à encadrer le navire lors de son approche, je me suis positionné sur le coin de la rue Buade dans le Vieux-Québec. Les arbres et la rue offraient un cadre naturel dans lequel il était possible de positionner le navire. Les conditions météo étaient variables, avec des averses dispersées qui ont permis d’obtenir une rue offrant quelques reflets. Le bateau était passablement loin, mais la perspective compressée créée par un objectif Canon 70-200mm 2.8 muni d’un doubleur donne l’impression d’une plus grande proximité.

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Photographie de navires

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Rouyn-Noranda FSS

Photographie aviation : photos d’aéronefs à Rouyn-Noranda entre 1986-1988 (Partie 1 de 3)

Voici quelques photos d’avions et d’hélicoptères prises à l’aéroport de Rouyn-Noranda (CYUY) au cours des années 1986-1988, alors que je travaillais en tant que spécialiste en information de vol (FSS) pour Transports Canada. Elles ne se veulent pas des photos artistiques mais plutôt un échantillon représentatif de ce qui volait au-dessus de l’Abitibi durant ces années. Ces documents témoignent de l’histoire de l’aviation au Québec. Il est possible que vous fassiez la découverte de certains noms ou couleurs de compagnie.

J’ai pris ces photos sur film à l’aide d’un Pentax KX. J’entends les publier sur une période de quelques semaines. Plusieurs types et catégories d’aéronefs seront inclus : privés, commerciaux, corporatifs, gouvernementaux, militaires, etc. Quelques photos rappelleront certainement des souvenirs aux pilotes plus âgés.

Dans cette première partie se trouvent les appareils suivants: Tim Hortons AC6T, Sunwest Lear 35 C-GVVA, Québec Aviation SW4 C-GQAP, Propair DHC-3 C-FOOH, Gouvernement du Québec HS-125 C-FSEN, Trans North Air hélicoptère Bell 47G3B2 C-FQJY, Gouvernement du Québec DC-3, Conquest Flight Group C-411 N88727, Cité Express DHC-7 C-GHRV, Gouvernement du Canada CL-601 C-GCFI, Manitoulin Air Service C185F C-GTLO, Central Airways BE-20 C-FANG, Canadian Pacific B737-200 C-FCIP, Bellanca Scout C-GPKB, Aérospatiale Écureuil AS-350, Austin Airways BAE-748 C-GGOO, Viking AS-350 C-GBPS, Air Dorval SW2, Air Canada B-727, Aero-Commander C-GOTL.

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Terrorisme

Le Califat du sang

Le Califat du sang, de Alexandre Adler
Le Califat du sang, de Alexandre Adler

Le Califat du sang

État Islamique, Daech, ISIS : trois noms pour désigner le même groupe terroriste

De façon à réduire les risques de confusion pour le lecteur, l’auteur, Alexandre Adler, présente immédiatement trois noms qui signifient une même entité : État islamique, Daech, ISIS. Il explique ce que désire ISIS : établir un califat sur le Levant, un territoire qui s’étend de la Méditerranée au golfe Persique et qui inclue le Liban, la Syrie, l’Irak et la Palestine.

Le concept de « califat » et les raisons du désir de son rétablissement sont clairement expliqués.

Modification du rapport de force entre sunnites et chiites

ISIS recherche des zones en décomposition où s’implanter. Il se nourri des tensions très fortes créées par l’inégalité croissante entre deux groupes : les sunnites et les chiites. Les sunnites, groupe religieux plus conservateur, ont perdu énormément d’influence à la suite de la mort de Saddam Hussein. On tente aujourd’hui de réparer les pots cassés en s’assurant que le pouvoir en Irak prend en considération les intérêts des deux groupes.

Les mouvements radicaux puisent chez les insatisfaits

Les sunnites ont constaté la force croissante de l’axe chiite : Beyrouth, Damas sous Bachar Assad, Bagdad sous Maniki, et surtout la montée de l’Iran moderne, qui est également constitué d’une majorité chiite. Utilisant ce débalancement des nouveaux rapports de force, ISIS a su recruter des officiers militaires et des chefs de tribus arabes et sunnites insatisfaits.

L’auteur insiste donc sur le fait que les mouvements radicaux puisent à la base chez les insatisfaits, les laissés pour compte. Il donne un autre exemple susceptible de créer de l’insatisfaction : la colonisation.

Une division des territoires qui ne tient pas compte du facteur humain

La colonisation modifie les rapports de force à l’intérieur d’une population. L’auteur étant Français, il cite en exemple la façon dont la France est intervenue au Sahara, en divisant des territoires sans tenir compte du facteur humain. Avec la mise en place de nouvelles frontières, la tribu des Touaregs a soudainement été divisée en trois.

Cette tribu ayant refusé de se soumettre à une autorité nouvelle, en l’occurrence le gouvernement du Mali, des tensions ont été créées et se sont accrues avec le temps, faute d’accommodement raisonnable.

Le dictateur Kadhafi, depuis la Libye, a compris qu’il pouvait tirer profit de la situation et a soutenu le mouvement de résistance des Touaregs. Kadhafi ayant été abattu, les Touaregs se sont alors tournés vers une nouvelle forme de support : les jihadistes. De fil en aiguille, une tribu autrefois autonome est devenu un terreau fertile pour les jihadistes.

Entre Al Qaëda et ISIS, Boko Haram choisit ISIS

L’auteur explique qu’au Nigeria, Boko Haram est né des tensions internes entre le nord du pays qui possède le pouvoir politique et le sud du pays où la population bénéficie des revenus engendrés par les ressources pétrolières. En 2014, Boko Haram se range du côté d’ISIS. Pourquoi? ISIS, contrairement à Al Qaeda, souhaite un affrontement généralisé avec les chiites. Boko Haram a choisi le mouvement le plus radical.

Apparition et disparition du pouvoir califal

Le pouvoir califal établi une continuité théologique et politique de l’État instauré dès 622 par le Prophète à Médine. L’auteur énumère les raisons des multiples apparitions et disparitions de ce pouvoir califal depuis l’an 622. Le dernier changement a été apporté en 1923, alors que Mustapha Kemal a aboli le califat.

Quel groupe religieux incarne le véritable islam?

Des tensions existent entre chiites et sunnites au sujet du califat et du groupe qui incarne le véritable islam. La division date de plusieurs siècles. Les chiites considèrent qu’Ali, le quatrième successeur du Prophète, a été victime de complots au moment où il tentait un redressement étatique et moral de l’islam. La défaite d’Ali a conduit à la division entre chiites et sunnites. Les chiites considèrent qu’ils sont les détenteurs du véritable islam. Ils défendent ce point de vue depuis des siècles, malgré les persécutions sunnites.

Les chiites sont contre un rétablissement précoce du califat

L’auteur signale qu’il y a de profondes divergences d’opinions quant aux vues philosophiques, théologiques et politiques entre les deux groupes. À cause de ces raisons, les chiites sont contre un rétablissement précoce du califat, ce qui porte les sunnites les plus radicaux et, à travers eux ISIS, à leur mener une guerre totale.

L’axe sunnite est représenté par l’Arabie Saoudite et l’Égypte, bien qu’entre ces deux pays existe également une certaine rivalité.

La crainte de l’Arabie Saoudite

Les saoudiens craignent la naissance d’un mouvement politique chiite puissant sur leur territoire; ils estiment qu’il y aurait un risque de perdre le contrôle de leurs installations pétrolières, ce qui constitue la base de la richesse en Arabie Saoudite. L’auteur dit des Saoudiens qu’ils financent « tous les mouvements anti-chiites dans le monde arabe, y compris le jihad sunnite en Irak ».

Le retour de l’Iran

Le retour de l’Iran, puissance chiite, sur l’échiquier mondial ajoute à une équation déjà complexe. L’auteur nous explique qu’il y a traditionnellement des tensions entre l’Iran Perse et les Arabes. Mais il y a autre chose : l’Iran, à l’instar de certains autres pays de la région, soutient maintenant des positions plus modérées : « L’Iran est en train de changer radicalement d’orientation et de préparer son retour sur la scène mondiale, comme un pays ouvert, pluraliste, pratiquant une démocratie chiite, certes imparfaite, mais en train de vivre sa perestroïka ».

Une lutte entre extrémisme et modération

L’adoption de positions plus modérées est loin de plaire à un groupe politique extrémiste comme ISIS. L’accord américano-iranien sur le nucléaire, en 2013, et les avancées plus récentes de 2015, correspondent à une accentuation marquée des actes terroristes commis par ISIS.

Les atrocités contre l’humanité replacées dans un contexte historique

Les médias rapportent régulièrement les atrocités perpétrées par ISIS. Selon l’auteur, cette médiatisation donnerait une fausse impression de la force de l’État islamique : ISIS commettrait aujourd’hui de tels actes contre l’humanité du fait de sa faiblesse relative.

Dans son livre, l’auteur fait un rapprochement entre les actes d’ISIS et les crimes de guerre et atrocités commis par d’autres régimes à travers les décennies. Il situe ces actes à des moments qui correspondent tous à une dernière tentative de survivre avant d’être défaits complètement et d’être remplacés par des partis modernes et modérés.

Bref, à travers la défaite d’ISIS et des régimes de terreurs similaires, l’auteur annonce l’émergence des grandes nations musulmanes modernes.

Une petite réserve

La seule réserve que je soulèverais porte sur le passage où l’auteur répète, sans nuancer et à l’instar des grands médias, que Ben Laden est responsable des attentats du 11 septembre 2001 à New-York. Cette version des faits a toujours été âprement discutée, et ce, depuis les premières heures de l’attentat. Il n’y a pas que les « conspirationnistes » qui ont soulevé ce point. Mais tout le monde sait qu’à force de répéter quelque chose, cela devient une vérité absolue. Noam Chomsky et d’autres auteurs de renom ont couvert ce sujet en long et en large.

Titre : Le califat du sang
Auteur : Alexandre Adler
Éditions : Grasset & Fasquelle, 2014.
ISBN : 978-2-246-85457-9