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Roman graphique et bandes dessinées

MBS – L’enfant terrible d’Arabie Saoudite.

Le roman graphique "MBS, l'enfant terrible d'Arabie Saoudite"
Le roman graphique «MBS, l’enfant terrible d’Arabie Saoudite»

Lorsqu’ils entendent le nom de Mohammed Ben Salmane (MBS), la plupart des gens ne réagissent pas, faute de pouvoir l’associer à quoi que ce soit. Si on leur dit que c’est lui qui a fait découper un journaliste en petits morceaux et mis dans des sacs à poubelle dans l’ambassade d’Arabie Saoudite en Turquie, cela résonne davantage.

Le roman graphique « MBS — L’enfant terrible d’Arabie Saoudite » nous présente la vie de ce dirigeant implacable qui tente de tisser des liens avec les grandes puissances. En négociant son appui avec les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde ou la France, il cherche à positionner son pays comme un joueur majeur sur l’échiquier mondial.

Le livre constitue également une première approche très intéressante de l’histoire de l’Arabie Saoudite, spécialement en ce qui a trait à la famille Saoud et son règne. On réalise l’importance des alliances et des manœuvres radicales pour atteindre un jour le pouvoir suprême.

Quatrième de couverte de MBS L'enfant terrible d'Arabie Saoudite
Quatrième de couverte de MBS L’enfant terrible d’Arabie Saoudite

La stabilité intérieure et de la région demeure une priorité de tous les instants pour MBS. Il doit ménager la chèvre et le chou sur plusieurs plans. Même s’il désire moderniser la société et plaire à la jeunesse, il doit en même temps éviter de trop mécontenter les religieux Wahhabites. Ces derniers bénéficient d’un prestige ancestral et possèdent une influence marquée sur la façon dont le peuple se comporte et réfléchit.

Quant à la façon d’imposer ses idées, MBS n’a rien inventé. Comme la plupart des dirigeants des grands pays de ce monde, il a appris à utiliser les médias et ne ménage aucune dépense pour obtenir les résultats escomptés.

Les patrons des organismes de renseignements et de nouvelles connaissent très bien les limites à l’intérieur desquelles ils peuvent opérer. Vous ne verrez pas de photos des conjointes ni d’articles qui permettraient d’éclairer la population sur la vie nocturne du leader et de ses amis.

Ce roman graphique conserve l’intérêt en intercalant des anecdotes surprenantes et des informations pertinentes accessibles à tous. Comme on peut le lire au verso du bouquin « Ce prince ambitieux se trouve être notre allié au Moyen-Orient : pétrole, lutte antiterroriste, paix israélo-arabe, vente d’armes… nous avons besoin de lui. Mais quel sera le prix à payer ? »

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Titre : MBS — L’enfant terrible d’Arabie Saoudite

Auteurs : Antoine Vitkine et Christophe Girard

Éditions : Steinkis/Les Escales

© 2023

ISBN : 978-2-365696-88-3

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Roman graphique et bandes dessinées

Tsar par accident.

Tsar par accident: mythes et mesonges de Vladimir Poutine.
Tsar par accident: mythes et mesonges de Vladimir Poutine.

L’auteur Andrew S. Weiss a travaillé à la Maison-Blanche, au Pentagone, au département d’État, etc. Il signale : « Si à l’époque on m’avait dit qu’un ancien sous-officier du KGB – qui n’avait jamais vraiment brillé – un certain Vladimir Poutine […] – serait promu des arrière-salles du Kremlin directement à la tête du pays, je vous aurais dit d’aller vous faire soigner ». Il ajoute : « Ce que nous croyons savoir de lui est souvent un savant mélange de psychologie de comptoir et d’interprétations erronées de l’histoire millénaire de la Russie ». Sa mise en scène comme un dur à cuire « lui permet de passer pour plus intelligent – et plus compétent – qu’il ne l’est réellement. […] ».

Le roman graphique « Tsar par accident » raconte les hasards de la vie qui ont fait en sorte que Vladimir Poutine s’est retrouvé au pouvoir au moment où sa carrière plutôt sans éclats le destinait à un poste moins élevé. Mais on pourrait dire la même chose de certains dictateurs, présidents, rois et ministres de par le monde au cours des âges auxquels la chance a souri. Eux aussi ont su profiter des occasions favorables pour gravir des échelons trop importants pour leur talent naturel. La nation en paie alors le prix jusqu’au renversement, exil ou décès du personnage.

Il faut quand même donner à Poutine le fait qu’il s’obstine, qu’il s’accroche, malgré les revers et les refus. Pour accéder au KGB, on lui dit de faire des études ou d’entrer dans l’armée. Il s’exécute et reçoit son diplôme.

Il se retrouve donc au KGB en 1975. Mais ce ne sont pas les grandes missions dont il rêvait qui l’attendent, mais du travail de terrain local. Il n’impressionne pas ses supérieurs avec les résultats obtenus. À la suite d’une bagarre dans le métro, on le mute à Dresde en 1985 pour des missions vides de sens, faute de budget. En 1999, on apprend au président Clinton que Poutine sera le prochain président russe. Que s’est-il passé entre 1985 et 1999 pour que soudainement Poutine sorte à ce point de l’obscurité et soit propulsé comme président de la Russie ?

Il faut créditer son éthique de travail, mais avant toute chose sa loyauté envers ses patrons dans cette organisation qui privilégie les liens personnels. Eltsine, le président de l’époque, sentait sa fin venir et proposa un marché à Poutine. L’auteur écrit : « Il ferait de lui le président s’il acceptait de les protéger, lui et sa famille ».

Tout comme Hindenburg croyait pouvoir manipuler Hitler en lui permettant d’accéder aux hautes sphères du gouvernement, Eltsine pensait faire de même avec Poutine. Dans les deux cas, ce fut une erreur coûteuse pour l’Europe et le monde.

Le bouquin passe en revue la montée des oligarques russes, le rapprochement du pouvoir pour les amis de Poutine. Andrew Weiss souligne : « L’un des points que les étrangers ne saisissent pas toujours c’est que la Russie est une société qui fonctionne sur la base des liens personnels, plutôt que dans le cadre d’institutions ou d’un état de droit. »

Dans les années suivant la chute du Mur de Berlin, on constate la mainmise de secteurs importants de l’économie russe par des fonctionnaires et agents du KGB corrompus, de même que par la mafia. Comme l’écrit l’auteur : « Vladimir Koumarine, patron tout-puissant du gang notoire Tambov, faisait la loi dans le pays ».

Le support de Vladimir Poutine envers les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 le rapproche de George W. Bush et de son père George H. W. Bush avec lesquels il va même à la pêche à Kennebunkport. Il espérait ainsi relancer l’économie moribonde russe et gagner en liberté pour contrôler les médias russes.

Le plus étonnant pour moi demeure le fait que Poutine approuva durant cette période l’implantation hautement controversée de bases américaines et de l’OTAN à travers l’ex-Union soviétique (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan). Par ce geste, il recherchait une stabilisation avec l’Ouest. Les causes des attentats du 11 septembre 2001 étant encore discutées aujourd’hui à travers le monde, spécialement dans les cercles les plus informés, Poutine a dû réfléchir plus tard à la pertinence et aux conséquences de sa décision d’autoriser de nouvelles bases américaines et de l’OTAN près de la Russie.

Le président russe s’aperçoit rapidement qu’il ne pèse pas lourd dans la balance diplomatique face à un superpouvoir comme les États-Unis. On ne le reconnaît pas en tant que joueur sur lequel il faut compter. Dans l’optique d’une meilleure compréhension entre l’Occident et la Russie, l’auteur souligne l’importance de mieux appréhender les griefs des deux camps. Il signale que cela manque cruellement.

D’autant plus que le Kremlin a la certitude que « les revendications de changement politique sont toujours le fait de conspirations soutenues par les Occidentaux ». À force de se surveiller les unes les autres et tenter d’influer sur la gestion intérieure d’autres pays, toutes les grandes nations projettent leurs intentions et ne croient plus qu’une manifestation peut provenir de la base à partir d’un désir sérieux d’amélioration de certaines politiques détestables.

L’auteur effectue un retour sur les problèmes entourant la sécurité territoriale de la Russie à travers les époques, envahie tour à tour par les Mongols, Napoléon et Hitler : « [La Russie] se repose traditionnellement sur les territoires annexés pour faire tampon entre la mère patrie et toute menace extérieure ». Il traite également du conflit tchétchène, de la lutte contre le terrorisme, de l’ingérence politique dans les États voisins et de l’implication russe dans les élections américaines de 2016.

Andrew S. Weiss couvre large et d’autres thèmes trouvent leur place dans le bouquin : l’histoire de la Guerre froide, Trump, Snowden, Wikileaks, les JO de Sotchi et le travail de Maria Butina, une agente russe qui réussit à pénétrer les cercles supérieurs du parti républicain américain.

C’est sa croyance dans le déclin irréversible de l’Occident qui a permis à Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine. L’auteur conclut avec une remarque sur l’invasion de ce pays et le bombardement sans discernement des cibles civiles : « Le monde est en train de comprendre que Poutine n’a jamais été le stratégiste qu’il a prétendu être. C’est un improvisateur pris dans son propre piège ».

Je me permets une remarque concernant l’invasion de l’Ukraine. Ce pays doit recevoir des avions de combat des États alliés pour protéger son territoire, ce qui offusque profondément la Russie. J’aimerais tout de même rappeler le fait que lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique a accepté énormément d’aide provenant de l’extérieur pour sa défense sur le Front de l’Est. Pour ne citer qu’un seul appareil et pays, l’Union soviétique a obtenu 877 bombardiers B-25 Mitchell des États-Unis.

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Titre : Tsar par accident : mythes et mensonges de Vladimir Poutine

Auteur : Andrew S. Weiss et Brian « Box » Brown

Éditions : Rue de Sèvres

© 2022

ISBN : 978-2-81020-450-2

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Roman graphique et bandes dessinées

Le passager du Polarlys

Bande dessinée: "Le passager du Polarlys"
Bande dessinée: «Le passager du Polarlys»

La maison d’édition Dargaud a eu l’excellente idée de reprendre quelques-uns des romans « durs » de Georges Simenon (par opposition à ceux où le commissaire Maigret tient toute la place), et de les convertir en bandes dessinées. Ils entendent utiliser deux scénaristes à tour de rôle de même que des dessinateurs différents pour chacune des huit publications prévues dans les prochaines années.

La première de ces publications s’intitule « Le passager du Polarlys ». J’étais incertain lorsque j’ai vu ce nouveau titre en librairie, mais le nom de Georges Simenon sur l’album m’a convaincu de tenter ma chance. Et quelle belle expérience de lecture ce fut. Tout y est : une intrigue intéressante, des dessins très bien exécutés, des personnages attachants et, surtout, la mer avec ce qu’elle représente de défis, spécialement à l’époque où fût écrit le roman.

On longe la Norvège avec ses petits villages aux accès périlleux par gros temps pour un navire sommairement équipé. Les couleurs choisies se prêtent également bien au drame qui se déroule sur le bateau. Bref, on termine la lecture et on a aussitôt le goût de reprendre le récit. Vous ne serez pas déçus.

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Titre : Le passager du Polarlys

Auteurs : José-Louis Bocquet et Christian Cailleaux, d’après l’œuvre de Georges Simenon © 1932

Éditions : Dargaud Benelux (Dargaud-Lombard s. a.)

© 2023

ISBN : 978-2-5051-1223-5

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Roman graphique et bandes dessinées

Une saison à l’ONU

Une saison à l'ONU
Une saison à l’ONU

Le roman graphique « Une saison à l’ONU » facilite la compréhension des différents défis auxquels fait face l’ONU, cet organisme nécessaire, mais largement freiné dans ses interventions.

Les crises internationales et la complexité des manœuvres politiques quotidiennes n’échappent pas à l’auteur, mais celui-ci choisit néanmoins d’emprunter un ton léger pour conserver l’intérêt du lecteur tout au long du livre. Les histoires cocasses, l’humour et les confidences alternent pour rendre ce récit vivant.

On sait combien l’ONU a de la difficulté à faire adopter des résolutions, autant à cause des pressions provenant de toutes parts que de l’application du droit de veto par les grandes puissances. Le Nord-Américain entend davantage parler de l’utilisation du droit de veto par la Russie ou par la Chine que par les États-Unis. L’auteur chiffre cette utilisation pour toutes les grandes puissances et cela a de quoi surprendre.

Le lecteur comprend mieux la maîtrise grammaticale et les compromis nécessaires qui permettront à une note en provenance de l’ONU de recevoir un accord au niveau international. On doit savoir diluer, noyer le poisson, ménager les sensibilités si l’on veut pouvoir publier sans générer trop d’opposition.

Bref, «Une saison à l’ONU» constitue un roman graphique rempli d’histoires vécues intéressantes et pertinentes. Le bouquin démystifie certaines activités de l’ONU à New York autant qu’à l’étranger.

Titre : Une saison à l’ONU

Auteur et autrice: Karim Lebhour et Aude Massot

Éditions : Steinkis

© 2022

ISBN :  978-2-36846-610-3

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Romans

Von Westmount

Couverture du livre "Von Westmount" par Jules Clara
Couverture du livre «Von Westmount» par Jules Clara

Avec tout ce qui se publie aujourd’hui dans une année, on doit forcément prendre des risques ici et là. Au Salon du livre de Québec 2023, j’ai tenté ma chance avec deux ou trois bouquins dont je n’avais pas entendu parler. Celui qui m’a surpris le plus était un petit roman du nom de Von Westmount.

Le design de la couverture attirait l’attention. En voyant la maison cossue et le terme Westmount, je me doutais bien qu’un détour dans l’ouest de Montréal s’imposerait. Pour les personnes n’habitant pas le Québec, on connaît Westmount en tant qu’un secteur plus aisé financièrement et où la majorité des habitants utilisent la langue anglaise comme moyen de communication, dans un Québec majoritairement francophone.

Pendant l’année où l’on suit Aline, l’héroïne de Jules Clara, elle abat péniblement des petits boulots et mène sa vie tant bien que mal jusqu’à ce que le hasard lui permette de tenter sa chance avec un nouvel emploi.

Elle se retrouve éventuellement dans le milieu anglophone de l’ouest de Montréal et, à travers elle, nous témoignons du mode de vie et des conversations se déroulant dans une résidence privée de la ville de Westmount.  Est-ce que l’héroïne une fois installée dans cette résidence cossue saura s’adapter rapidement à ses nouvelles fonctions et faire les choix conformes à ses intérêts et ses valeurs? Comment évoluera sa vision de Montréal au sens propre et figuré?

J’ai adoré ce petit livre jusqu’à la fin. Il convient de noter que certaines personnes ont eu de la difficulté à comprendre la conclusion, une conclusion qui me semblait certainement un choix logique à inclure dans une histoire de ce genre.

Des gens ont aussi contesté l’utilisation de la langue anglaise pour quelques sections du roman.  En ce qui me concerne, je crois que cette langue avait tout à fait sa place et jouait un rôle important dans le déroulement du récit. Mais il faut bien connaître l’anglais et non en balbutier quelques mots.

Bref, vous passerez un très bon moment avec Von Westmount si vous appréciez un livre bilingue et que vous vous intéressez à la dynamique spéciale entre l’ouest et l’est de Montréal.

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Titre: Von Westmount

Autrice : Jules Clara

Éditions : La Mèche

© 2022

ISBN : 9 782 897 071 769

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Environnement Renseignement

La Terre a soif.

La Terre a soif, par Erik Orsenna.
La Terre a soif, par Erik Orsenna.

J’apprécie Erik Orsenna pour son érudition, sa pensée cartésienne, sa poésie et sa capacité à rechercher le détail qui amusera le lecteur tout en l’informant. Dans son livre, l’auteur aborde avec un même confort une grande variété de thèmes portant sur l’histoire, la religion, la philosophie, l’environnement, les changements climatiques, les énergies renouvelables, la science pure, la politique et l’économie.

Étant d’abord un homme de terrain, il a rapidement reconnu la nécessité de développer et conserver des contacts politiques dans de très nombreux pays de façon à faciliter ses déplacements dans des zones souvent considérées comme problématiques. Le lecteur bénéficie de ces accès privilégiés.

Dans la « La Terre a soif », il nous présente le portrait de trente-trois fleuves à travers le monde. La liste n’est bien sûr pas exhaustive, car pressé par l’éditeur après des années de voyage et d’observations, il a bien fallu qu’il finisse par pondre son bouquin. Je sais bien que si cela ne tenait que de lui, il serait encore sur la route à accumuler des informations toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Voici quelques-uns des fleuves dont il est question dans ce livre: Mississipi, St-Laurent, Nil, Loire, Congo, Gange, Mékong, Colorado et même les deux fleuves de Panama. Le plus petit des fleuves mentionnés dans le livre coule en Bretagne et se nomme Trieux, alors que le plus important est l’Amazone au Brésil.

Avec certains pays plus puissants comme la Chine ou Israël, la négociation pour l’administration équitable d’un cours d’eau s’avère difficile. Les barrages construits réduisent le débit en aval et les plus petits pays environnants s’arrangent avec ce qui reste. La captation des eaux assèche aussi les terres sur de grandes distances, affectant la production agricole.

Le transport maritime local doit également s’adapter à la diminution du débit, par exemple pour le canal de Panama : « Le manque d’eau, c’est justement la grande crainte de Panama. On se rappelle que le cœur du canal est le grand lac Gatún. S’il s’asséchait, les bateaux buteraient sur des rochers et du sable : ils ne pourraient plus transporter leur cargaison d’une mer à l’autre. Les camions devraient prendre le relais » (p.242).

À l’opposé, l’auteur montre qu’il y a moyen de gérer un important cours d’eau en en faisant bénéficier les pays riverains et cite en exemple la gestion du fleuve St-Laurent par les États-Unis et le Canada.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser quand il s’agit de traiter d’environnement et de rareté de l’eau, tout n’est pas que négatif dans ce livre. Au contraire, Erik Orsenna a compris que le lecteur en a un peu marre des propos alarmistes. L’auteur a donc conçu un bouquin très bien balancé où il est possible de faire évoluer la pensée du lecteur sans que ce dernier sente le besoin de prendre un antidépresseur à chaque chapitre.

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Titre : La Terre a soif

Auteur : Erik Orsenna

Éditions : Fayard

© 2022

ISBN : 978-2-213-72075-3

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Roman graphique et bandes dessinées

La vallée des immortels étape 2.

Blake et Mortimer en peinture: la vallée des immortels.
Blake et Mortimer en peinture: la vallée des immortels.

Voici l’étape 2 du travail d’agrandissement de la bande dessinée de Blake et Mortimer : la vallée des immortels. L’album original se trouve au bas de l’image pour donner une idée de l’échelle.

Pour occuper tout l’espace d’une toile 24×36 à partir d’un album de bande dessinée standard, il faut transformer l’échelle en ajoutant 10 % de plus sur la hauteur. Cependant, quand vient le temps de dessiner le cercle parfait se trouvant tout en haut et à gauche de l’album, il faut revenir à une échelle normale de façon à ne pas trop transformer les visages des deux héros qui nous regardent de face. Le tableau contenant deux échelles ne donnera pas une copie conforme, mais sera tout de même acceptable et réaliste.

L’ajout des couleurs constitue une étape un peu plus exigeante, car il arrive souvent que chaque couleur à imiter en nécessite quatre pour obtenir l’ambiance désirée. L’expérience passée montre qu’il faut laisser sécher plusieurs minutes sur une autre toile toute couleur nouvellement créée pour s’assurer qu’on ne s’éloigne pas trop de la couleur recherchée. Les erreurs demeurent malgré tout inévitables…

En travaillant les jours de mauvaise météo, à raison de quelques heures par jour, il semble bien que je compléterai la toile d’ici l’été.

Je publierai un troisième et dernier article lorsque j’aurai effectué le travail.

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Environnement Tragédie en mer

À la poursuite du Thunder.

Récit d'investigation "À la poursuite du Thunder".
Récit d’investigation «À la poursuite du Thunder».

Ce livre plaira à coup sûr aux amateurs d’histoires vécues. « À la poursuite du Thunder – l’histoire de la plus longue traque navale de tous les temps » nous accroche rapidement surtout du fait qu’il s’agit d’une première dans l’histoire maritime. Les auteurs de ce récit d’investigation, deux journalistes expérimentés du nom de Eskil Engdal et Kjetil Saeter, prennent de nombreux risques pour obtenir des informations cruciales permettant de mieux saisir l’ampleur du vol des ressources halieutiques en Antarctique.

Cette pêche illégale est une affaire de gros sous où la mafia, surtout espagnole, n’hésite pas à ordonner que l’on coupe les filets de pêche ou que l’on coule tout simplement un chalutier pour empêcher l’obtention de preuves. Cliquez sur le lien pour un vidéo de cet accident maritime.

La poursuite a lieu dans des eaux inhospitalières et s’étale sur plusieurs mois et sur plus de 15,000 kilomètres alors que l’on suit en parallèle l’histoire de plusieurs membres de l’équipe de poursuite autant que celle des pêcheurs illégaux.

On y discute de dilapidation des ressources, de la législation laxiste concernant la pêche illégale en eaux internationales, des méthodes que les criminels utilisent pour faire disparaître l’immatriculation des bateaux dans les registres, du manque de courage politique au niveau international, de l’omerta qui règne dans les villages d’où partent les pêcheurs illégaux, du blanchiment d’argent et d’esclavage moderne.

Le capitaine du Thunder fait tout en son pouvoir pour échapper aux poursuivants. Cette fuite le mène à emprunter des passages très risqués à travers les glaces dans l’espoir que le navire de poursuite n’osera pas s’y aventurer. Il dirige aussi à l’occasion son bateau vers des zones où la force des vagues risque de détruire le navire de poursuite. Le capitaine Peter Hammerstedt du navire de poursuite Bob Barker ne recule devant aucun des obstacles posés sur son chemin au cours des mois où dure la poursuite. Il fait preuve d’une détermination qui exaspère au plus haut point l’équipage du Thunder.

Le polar écologique Chasing the Thunder a été projeté en 2019 lors de la conférence mondiale sur la biodiversité.

En mars 2023, plus de cent pays ont signé un traité sur la diversité en haute mer, après quinze ans d’efforts. Greenpeace a salué le traité, mais exige que cela se traduise en action…

La lecture de ce seul livre permet au lecteur de s’éveiller à de nombreux aspects jusqu’alors très peu médiatisés de la pêche illégale en haute mer, le tout dans un contexte d’une traque unique dans l’histoire de la navigation maritime.

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Titre : À la poursuite du Thunder

Auteurs : Eskil Engdal et Kjetil Saeter

© Actes Sud, 2021 pour la traduction française

ISBN : 978-2-330-14724-2

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Roman graphique et bandes dessinées

Huit heures à Berlin

Blake et Mortimer: Huit heures à Berlin.
Blake et Mortimer: Huit heures à Berlin.

Ce nouvel album des aventures de Blake et Mortimer constitue une très belle surprise. C’est la première fois que José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et Antoine Aubin travaillent ensemble et le résultat de cette collaboration en a étonné plus d’un.

Depuis plusieurs années, les combinaisons d’auteurs et de dessinateurs se succèdent pour assurer un rythme constant de publication, c’est-à-dire une bande dessinée de Blake et Mortimer par année.

Pour Dargaud-Lombard, il s’agit d’une source de revenus non négligeable, cette série ayant des adeptes à travers le monde depuis plusieurs décennies.

« Huit heures à Berlin » nous plonge dans la guerre froide, au moment où le mur de Berlin vient d’être construit. Les lecteurs plus âgés connaissent les événements entourant la construction du mur, mais pour les plus jeunes il s’agira généralement d’une première approche de cette période.

Tout y est dans cet album : quelques notions d’histoire et de politique, les reconstitutions d’époque quant à l’architecture extérieure, le mobilier, les véhicules, les couleurs judicieusement choisies par Laurence Croix et surtout un scénario suffisamment bien ficelé pour empêcher le lecteur de prévoir le déroulement de l’intrigue.

On se promène entre l’Allemagne et les anciens pays du bloc communiste, on marche dans un tunnel créé à l’époque par l’Occident pour écouter les conversations ayant lieu à Berlin-Est, on pénètre dans un ancien asile supposément abandonné depuis longtemps. De plus, comme toujours dans cette bande dessinée, le mélange entre le réel et la science-fiction ajoute à l’intérêt.

Les auteurs s’efforcent de rajeunir un peu le vieux Mortimer sans toutefois perdre en chemin les inconditionnels. Les femmes obtiennent parfois un rôle positif, parfois négatif, mais elles ne sont plus des potiches tenant un sac à main. Difficile à imaginer qu’on aurait pu voir un jour dans un album de cette série un nu sur un calendrier de garage. Quel scandale ! Ça n’aurait pas passé à l’époque où Edgar P. Jacobs travaillait avec Hergé pour les albums Tintin…

Bref, un beau succès que ce vingt-neuvième album de la série. Il est évident que ce trio de créateurs se verra confier d’autres albums.

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Titre : Les aventures de Blake et Mortimer : Huit heures à Berlin

Auteurs : José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et Antoine Aubin

Édition : Éditions Blake et Mortimer/Studio Jacobs (Dargaud-Lombard s.a.)

© 2022

ISBN : 978-2-8709-7236-6

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Roman graphique et bandes dessinées

La vallée des immortels, étape 1.

Blake et Mortimer: La vallée des immortels tome 1
Blake et Mortimer: La vallée des immortels tome 1

En février 2023, j’ai commencé le transfert de la couverture de l’album Blake et Mortimer « La vallée des immortels – tome 1 » sur une toile de 24 x 36 pouces.

La photo ci-dessus montre l’album original posé sur le haut de la toile et le travail en cours. Il reste encore beaucoup à faire avant de terminer le dessin et le lettrage.

Viendra ensuite l’étape de la coloration, pour obtenir des tons aussi fidèles que possible avec l’album original. La couverture comporte de très nombreuses couleurs, ce qui n’est pas le cas avec plusieurs autres albums Blake et Mortimer.

Cet album particulier me rejoint davantage pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les auteurs utilisent dans le scénario un avion de type Cessna C-170B, ce qui me rappelle des souvenirs de pilotage. En effet, une heureuse coïncidence fait qu’en 1981, j’avais traversé le Canada en pilotant ce petit appareil datant de 1952. Ce dernier n’était équipé d’aucun instrument de navigation aérienne, à l’exception d’une vieille boussole. Nous n’étions pas encore à l’ère du GPS! J’ai publié le récit de ce voyage entre St-Jean et Edmonton sur mon blogue.

Une autre raison qui augmente mon intérêt pour l’album est également liée à un souvenir. Sur la couverture, Mortimer se retrouve dans Wan Chai District, un quartier que j’ai pu visiter en 1990 lors d’un voyage à Hong-Kong et les Nouveaux-Territoires. À l’époque, le Boeing B-747 de Cathay Pacific avait utilisé le légendaire aéroport de Kaï Tak pour son atterrissage et nous avions survolé lors de l’approche une manifestation gigantesque de plus de 100,000 personnes qui voulait rappeler l’anniversaire du massacre de Tiananmen Square.  

Je publierai d’autres photos de la progression du dessin et de la peinture au courant des prochains mois, en numérotant le titre de chaque article de façon à ce que ceux qui s’intéressent au sujet puissent s’y retrouver.

Cliquez sur le lien pour l’article sur mon blogue qui porte sur la peinture de « Tintin et l’île noire ».