La capture d’écran montre un Waco YMF5 de la compagnie Alabeo en pleine action. La scène d’arrière-plan est une création de la compagnie ORBX. FSX est utilisé pour ce vol virtuel au-dessus de l’Alberta. Le WACO est agréable à piloter et la compagnie Alabao s’est assurée d’offrir plusieurs possibilités de points de vue intéressants pour la prise des photos en vol (touche V sur le clavier). Près du lieu d’entraînement se trouvent les aéroports très bien conçus de Airdrie Airpark, Claresholm Industrial Park et High River, tous conçus par Vlad Maly. Le premier aéroport doit être acheté mais les deux autres sont offerts gratuitement sur le site d’Orbx. Il s’agit d’un très bon point de départ pour une traversée des montagnes Rocheuses vers Vancouver ou Victoria.
(Histoire précédente : un nettoyage urgent)
Un soir d’hiver, vers 1983, Inukjuak FSS reçu un appel radio d’un aéronef de type Twin Otter opérant pour Bell Canada qui était en difficulté. Le brouillard avait envahi la côte de la Baie d’Hudson à plusieurs endroits, et les atterrissages aux aéroports de dégagement prévus par le pilote étaient maintenant impossibles. Les conditions météo étant encore acceptables à Inukjuak, notre aéroport devint la dernière option pour le pilote. Malheureusement, nos lumières de pistes étaient défectueuses et une solution devait donc être trouvée rapidement.
Des appels téléphoniques furent faits. Plusieurs Inuits arrivèrent en ski-doo et installèrent leur machine de chaque côté de la piste, à intervalles plus ou moins réguliers, de façon à éclairer les limites extérieures de la surface d’atterrissage. Le pilote fit une approche normale et l’aéronef se posa sans problème. Ce genre de service rendu par les Inuits n’était pas une première. Les pilotes étaient toujours heureux de compter sur cet éclairage auxiliaire d’urgence fourni par les habitants des villages nordiques lorsqu’un pépin se présentait.
(Prochaine histoire : acquisition d’une sculpture inuite à Inukjuak en 1982)
Pour lire les autres histoires vécues en tant que FSS à Inukjuak, cliquez sur le lien suivant: Spécialiste en information de vol (FSS) à Inukjuak
Cette image provient d’une diapositive qui a par la suite été digitalisée 24 ans plus tard. La qualité en souffre un peu mais l’essentiel s’y trouve: la présence à Iqaluit (CYFB), au Nunavut, d’un Lockheed L-1011 de la compagnie American Trans Air.
Pendant le ravitaillement et le dédouanement, les passagers en profitent pour se dégourdir les jambes sur le tarmac de l’aéroport. En arrière-plan se trouve la tour FSS de la station d’information de vol de Transports Canada à Iqaluit, où nous nous occupions du trafic aérien local autant que des communications internationales HF pour les aéronefs traversant l’océan atlantique, à une époque où la technologie était un peu plus rudimentaire.
Plusieurs gros aéronefs utilisaient Iqaluit de façon régulière comme aéroport d’escale, tels que des DC8 allongés, des Boeing B707, 727, 737. Un Airbus A-380 y est même venu pour effectuer des tests en météo extrême afin d’obtenir sa certification.
Isaac’s Storm
A Man, a Time and the Deadliest Hurricane in History
Pour les personnes bilingues, je suggère la lecture de « Isaac’s storm ». Le livre relate les évènements entourant une catastrophe causée par un ouragan majeur ayant eu lieu aux États-Unis en 1900. L’auteur prend soin de vulgariser les notions scientifiques reliées à la météorologie sachant bien qu’une grande partie de son lectorat n’a que des connaissances élémentaires quant à cette science.
J’ai apprécié la façon dont les évènements sont racontés, car les détails ne se limitent pas seulement à la catastrophe humaine ou matérielle qui découla du passage de l’ouragan sur Galveston et les villes environnantes. On y discute du développement des services météorologiques aux États-Unis, des équipements utilisés à l’époque, de l’aide apportée par les capitaines de bateaux quant aux observations météo, des pressions politiques et commerciales sur le personnel du US Weather Bureau.
La catastrophe de Galveston ne dépend pas du mauvais fonctionnement des instruments météorologiques ni de leur limitation. Elle a plutôt été causée par les égos démesurés du prévisionniste Isaac Cline et de ses patrons, de même que par des pressions de toutes sortes sur Isaac en tant qu’observateur et prévisionniste.
Isaac Cline : un égo démesuré
Isaac avait acquis une excellente réputation au cours des années. Peu à peu, son approche scientifique fit place à une certitude d’avoir toujours raison et au désir d’être perçu comme une sommité dans le domaine de la météorologie. Dans un de ses écrits, il réfute ouvertement cent années de connaissances accumulées en météorologie.
La population de Galveston avait demandé qu’un brise-lames soit construit pour tenter de limiter les dégâts potentiels causés par un ouragan majeur. Mais Isaac écrivit un article dans lequel il expliquait que Galveston n’était pas susceptible de recevoir de plein fouet les effets d’un ouragan important. Le brise-lames n’étant plus vu comme un projet pressant, l’idée de sa construction fût abandonnée.
Un égo plus grand que nature de la part de certains administrateurs du US Weather Bureau
Sur l’île de Cuba, en 1900, il y avait des observateurs américains travaillant pour le US Weather Bureau et des observateurs cubains chargés de surveiller la météo pour leur propre pays. Les Cubains, en tant que résidents naturels de l’île, avaient progressivement acquis une grande expérience dans la prédiction du passage et de la trajectoire des systèmes météorologiques majeurs. Les grandes puissances ayant une tendance naturelle à sous-estimer les capacités et l’expérience des habitants des plus petites nations, les avis des Cubains furent balayés du revers de la main.
Si le US Weather Bureau avait été à l’écoute des commentaires des observateurs météo de Cuba en 1900, le terrible ouragan qui a dévasté Galveston aurait eu des conséquences beaucoup moins tragiques. Mais, dans le livre « Isaac’s storm », on constate que les communications ont été volontairement coupées entre les deux pays par le US Weather Bureau. On considérait les prévisionnistes de Cuba comme de pauvres habitants capables de déceler une tempête seulement lorsqu’elle avait pratiquement quitté l’île.
[Ma traduction] « La journée même où le US Weather Bureau publia, dans les journaux de Havana, que l’ouragan avait atteint l’Atlantique, le Belen Observatory (Cuba) écrivait, dans les mêmes journaux, que le centre de l’ouragan avait traversé la portion est de l’île de Cuba et qu’il atteindrait sans aucun doute le Texas. Quelques heures plus tard, le premier fil télégraphique annonçant les ravages causés par l’ouragan à Galveston était reçu ». Six jours après la catastrophe de Galveston, le Département de la Guerre des États-Unis ordonna que les communications soient rétablies avec les services météorologiques de Cuba.
De fortes pressions exercées par les commerçants de Galveston sur le prévisionniste et observateur météo
Un premier type de pression sur l’observateur était d’ordre commercial : il y avait une concurrence entre Houston et Galveston pour déterminer laquelle des deux villes deviendrait le pôle d’attraction commercial dans le sud du Texas. Galveston était cependant plus vulnérable aux ouragans, car il s’agit d’une île alors que Houston se situe à l’intérieur des terres. Isaac Cline, l’observateur et prévisionniste basé à Galveston, minimisa les chances que sa ville puisse subir de plein fouet les effets dévastateurs d’un ouragan. Il n’était pas question de dévaloriser Galveston aux yeux de potentiels investisseurs.
De fortes pressions exercées par des gestionnaires du US Weather Bureau sur le prévisionniste et observateur météo
Un autre type de pression sur l’observateur provenait directement des patrons d’Isaac, au US Weather Bureau. À l’époque, les prévisions météo n’étaient qu’à un stade élémentaire et le US Weather Bureau voulait éviter d’alarmer la population par l’utilisation des mots comme « ouragan ». On ne voulait pas être la risée de la population si le fameux ouragan n’était en fait qu’une vulgaire tempête. Isaac savait que son rôle consistait à retarder le plus possible l’utilisation de ce mot. Pour ne pas désobéir aux ordres et conserver sa cote auprès du Bureau, il s’est éventuellement convaincu qu’il n’y aurait pas de système météorologique majeur qui approchait Galveston. Il a même conseillé à la population de rester sur place.
Galveston souffrait et souffre toujours d’une position géographique défavorable. Les eaux chaudes du golfe du Mexique étaient et sont toujours un ingrédient essentiel permettant aux ouragans d’y puiser leur énergie. Mais, dans la catastrophe de 1900, Galveston a également été victime de la combinaison des égos démesurés, du manque de jugement et des pressions commerciales et politiques à de multiples niveaux exercées sur le prévisionniste et observateur. Au total, environ 10,000 personnes périrent à Galveston et des milliers d’autres dans les villes environnantes.
Si la population avait été avisée de façon appropriée, les dommages matériels auraient malgré tout été extrêmement importants, mais les pertes de vie auraient été négligeables.
Auteur : Erik Larson
Crown Publishers, New York
ISBN 0-609-60233-0
© 1999
Mauvaise météo à Québec
Dans la section « Améliorez vos photos » du présent site se trouve une page intitulée « Photographie et météo » . D’ici quelques jours, cette page contiendra une vingtaine de photos et des informations susceptibles d’aider les photographes à profiter des meilleurs moments offerts par Dame Nature lors de leurs sorties. La photo ci-dessus représente un nuage arcus en rouleau en formation qui précède un violent orage approchant la Ville de Québec en 2012. Les nuages les plus spectaculaires s’étaient formés juste après le passage au-dessus des collines de Val-Bélair.
(Histoire précédente : l’Inuit qui voulait tirer des Blancs avec une carabine de calibre .303)
Dans un village nordique, au début des années ` 80, il y avait encore passablement de maisons qui n’étaient pas équipées de toilettes telles qu’on les connaît aujourd’hui. Les occupants de ces propriétés devaient se soulager en s’assoyant sur un réceptacle recouvert d’un sac à poubelle que les gens appelaient « Honey Bag ». Heureusement pour le personnel d’Environnement Canada et de Transports Canada en poste à la station d’information de vol d’Inukjuak, les équipements sanitaires étaient à la hauteur et il n’était pas nécessaire d’utiliser des moyens de fortune.
Toujours est-il qu’un Blanc avait été engagé comme directeur d’une institution publique locale et vivait avec sa famille dans une maison équipée de ce genre de toilette « Honey Bag ». En ce beau samedi, lui et sa conjointe recevaient des invités à souper et ils s’occupaient des derniers détails. La conjointe avait demandé à son mari, quelques jours auparavant, de sortir le « Honey Bag » de la maison et de mettre un nouveau sac sur le contenant.
L’homme avait un peu tardé et le sac avait pris du volume et du poids. Le samedi venu, il ne pouvait plus procrastiner. Il prit le sac, le ferma et traversa le salon pour aller porter le tout à l’extérieur. Au moment où il se retrouva au milieu de la pièce, au-dessus du tapis, le sac se brisa et tout le contenu se répandit.
Il nous a été rapporté qu’il y eut durant tout l’après-midi un ménage gigantesque pour tenter de corriger la situation. Nul moyen de savoir si les invités furent en mesure d’apprécier les arômes subtils du bon vin servi au souper…
(Prochaine histoire: Inukjuak : dernier espoir pour un Twin Otter en manque de carburant)
Pour lire les autres histoires vécues en tant que FSS à Inukjuak, cliquez sur le lien suivant: Spécialiste en information de vol (FSS) à Inukjuak
Voici un vol qui a été ajouté récemment dans la section des vols virtuels exigeants:
Si vous êtes à la recherche d’un défi, essayez un vol de l’aéroport de Kokoda vers Kagi, en utilisant un DHC-7. Kagi est situé le long de la Kokoda Trail en Papouasie Nouvelle-Guinée. La piste a une dénivellation de 12.5 degrés et est d’une longueur approximative de 447m (1466 ft). L’altitude de la piste est d’environ 3900 ft msl. Vous aurez besoin de la scène (AYPY) Jacksons Airport conçue par Ken Hall et Tim Harris, de la compagnie ORBX. D’autres produits de cette compagnie seront également requis tels que Global, Vector et Holgermesh, afin d’obtenir les mêmes vues que ce que vous observez dans les photos ci-dessus. Pour trouver les aéroports, deux cartes sont inclues dans les « User documents » inclus avec AYPY.
J’ai ajusté le carburant à 50% dans chaque réservoir. Pour ce vol, il y a cinq passagers et les baggages. Évidemment, l’aéronef aurait pu être beaucoup plus chargé. Mais, étant donné qu’il s’agissait d’un premier essai à Kagi avec un Dash 7, j’ai pensé qu’un poids moins important augmenterait mes chances d’atterrir sans tout casser en utilisant une vitesse d’approche moins grande.
L’atterrissage à Kagi se fait sur la piste 07 et le décollage sur la piste 25. De l’aéroport de Kokoda, suivez la Kokoda Trail et, lorsque vous êtes suffisamment proches de tous les petits villages inscrits sur la carte fournie, faites un virage à droite vers Kagi. Il y a plusieurs petites pistes dans un secteur relativement restreint. La meilleure façon de procéder est de survoler la région en vol lent pour vous assurer que ce que vous voyez en vol et sur la carte reflètent bien Kagi.
Les deux aspects les plus difficiles de l’approche sont les virages à grande inclinaison requis alors que l’avion est près des montagnes et qu’il est en configuration de vol lent. Le second facteur d’importance est de se rappeler que la piste a 12.5 degrés de dénivellation. Mais une fois que vous serez sur la piste, le Dash 7 arrêtera pratiquement instantanément à cause de la pente. Le décollage se fait sur la piste 25 et ne constitue pas un problème pour cet avion et avec une telle pente descendante. Vous serez en vol rapidement.
Je suis convaincu que vous apprécierez ce vol particulièrement exigeant. Il y a beaucoup d’arbres et de plantes luxuriantes dans cette scène: cela offre une approche réaliste et très intéressante. Je vous souhaite beaucoup de plaisir et espère que les passagers auront toujours un sourire lors de l’arrivée!
P.S.: Le vol a été effectué avec FSX.
Pour d’autres articles dans la catégorie “Simulation de vol”, cliquez sur le lien suivant : Simulation de vol
(Histoire précédente : l’avion tant attendu)
Note : Il ne s’agit ici que d’une histoire vécue qui sort de l’ordinaire. Les relations normales entre Blancs et Inuits sont tout à fait pacifiques. D’ailleurs, nous connaissons tous des situations dans les villes du sud où des Blancs ont tiré sur d’autres personnes. L’histoire qui suit traite donc d’une situation isolée.
À Inukjuak en 1982-1983, la disposition des bâtiments est simple. En haut de la côte se situe tout le village, habité en très grande majorité par des Inuits. En bas de la côte, près de la piste d’atterrissage et de la baie d’Hudson se trouvent les quelques bâtiments où œuvrent les employés d’Environnement Canada et de Transports Canada. Il n’y a que des Blancs qui vivent et travaillent sur cette parcelle de territoire.
Un soir d’hiver ` 82 — ` 83, quelqu’un frappe à la porte et entre immédiatement sans attendre qu’on lui réponde. Il s’agit d’un policier auxiliaire, c’est-à-dire un jeune homme non armé qui prête main-forte à l’occasion à l’unique policier du village. Le jeune homme nous annonce que le policier est absent du village et qu’il doit donc se débrouiller seul. Il nous dit : « Barrez vos portes et éteignez les lumières; ne sortez que si cela est essentiel, car il y a un Inuit armé d’une carabine de calibre .303 qui veut tirer des Blancs ».
Dans la maison, c’est évidemment la surprise la plus complète. Il est facile de déduire que le tireur qui cherche des Blancs ira vers la solution la plus facile et s’approchera de nos bâtiments pour prendre quelqu’un pour cible, au hasard. Je vais donc dans le réduit à conserves qui me sert de chambre et prend une valise verrouillée qui dort depuis des mois sur une tablette. J’en sors une Remington 700 BDL Bolt Action et remplis le chargeur. Nous établissons un plan, avec les deux autres personnes présentes dans la maison, pour aller chercher une spécialiste en information de vol (FSS) qui est seule dans un autre bâtiment où se trouve la station d’information de vol. Elle n’est possiblement pas avisée des derniers développements, pas plus qu’elle n’est armée. Un de nous la ramènera à la maison et je complèterai le quart de nuit à sa place.
Nous laissons temporairement une personne dans la maison, avec une carabine pour se protéger en cas de besoin. Cet employé est nouvellement arrivé à Inukjuak. Je me souviens encore de sa réaction au moment où nous nous apprêtions à sortir. Je l’entends encore dire : « Mais quelle place de fous est-ce ici? »
Nous fermons les projecteurs extérieurs et sortons avec nos armes pour nous rendre à la station. Circulant dans la noirceur, accroupis comme en temps de guerre, jusqu’au bâtiment de Transports Canada, nous trouvons l’employée occupée à ses tâches normales, ignorant complètement la présence possible d’un tireur à proximité. Je prends la place de l’employée pour terminer le quart de nuit pendant que celle-ci retourne à la maison accompagnée d’un employé armé.
Une fois seul dans la salle d’opération, je ferme les lumières tout en gardant une petite lampe pour éclairer la console des fréquences radio. Je dépose la carabine à plat sur un comptoir, le verrou de sécurité enlevé pour plus de rapidité d’usage en cas de besoin. La console radio est située face à une grande baie vitrée : cela nous laisse carrément exposés pour quelqu’un qui déciderait de tirer à travers la vitre. Il faut donc essayer de se tenir à l’écart des fenêtres sauf au moment de répondre à des appels radio, et ce jusqu’à ce que nous recevions des nouvelles fraîches quant au tireur.
Le quart de nuit improvisé se termine sans anicroche dans la station d’information de vol, mais j’apprends que plusieurs coups de feu ont été tirés sur un véhicule qui circulait non loin de nos installations. Les projectiles ont transpercé les portes, mais, par chance, elles n’ont pas touché les occupants du véhicule. Dans les heures suivant cet événement, une équipe d’intervention tactique de la Sûreté du Québec se rend à Inukjuak et maîtrise le tireur.
Même si cette histoire s’est déroulée il y a maintenant des décennies, je me souviens encore très bien de l’atmosphère qui régnait cette soirée-là. Quand des civils non entraînés doivent charger des armes à feu dans le but potentiel de s’en servir contre un autre humain, cela ne s’oublie pas.
(Prochaine histoire : un nettoyage urgent)
Pour lire les autres histoires vécues en tant que FSS à Inukjuak, cliquez sur le lien suivant: Spécialiste en information de vol (FSS) à Inukjuak
Menaces cybernétiques
Le manuel du combattant
Voici un excellent volume bourré d’informations pratiques et qui ne s’adresse pas seulement qu’à des spécialistes en informatique. Vous trouverez beaucoup de conseils susceptibles de vous éviter des ennuis importants. Tout d’abord, quelques faits que certains d’entre vous ignoriez possiblement:
1. Le Pentagone subi 250,000 attaques chaque heure contre son système informatique. Puisque des attaques peuvent avoir recours à un million d’ordinateurs en même temps, le Pentagone se sert de 7 millions (vous avez bien lu!) d’ordinateurs pour se protéger.
2. Un mot de passe comportant 10 caractères ordinaires (aucune ponctuation ni caractère spécial) est trouvé en dix minutes (et pas nécessairement par un pro). Il faut ajouter de la ponctuation et des caractères spéciaux dans votre mot de passe pour le complexifier. Ce mot de passe doit être d’au moins 10 caractères.
3. Il y avait, en 2012, 250 millions d’ordinateurs zombies à travers la planète. L’ordinateur zombie est un ordinateur qui pourrait très bien être votre ordinateur personnel et dans lequel se trouve un autre programme qui utilise votre système d’exploitation à des fins que vous ignorez. Tous les gens considèrent que ce ne peut être leur ordinateur, mais 250 millions, c’est tout de même beaucoup d’utilisateurs. Une méthode de vérification simple de votre système est offerte. Elle s’effectue en quelques secondes et ne nécessite aucune aide extérieure.
4. 80 % des entreprises ne savent pas qu’elles sont l’objet d’espionnage informatique. On en a eu un bon exemple avec Sony et le film Interview en 2014.
5. Le coût global de la cybercriminalité en Europe en 2011 : 750 milliards d’Euros. Un internaute sur quatre a été victime de cybercriminalité en 2012.
6. Au moins 100,000 personnes travaillent dans le plus grand secret pour les États-Unis afin de préparer des attaques contre des serveurs externes. La Chine, quant à elle, compterait 300,000 individus dédiés à la même tâche. Naturellement, beaucoup d’autres pays déploient des efforts considérables dans ce domaine, comme la Russie, l’Iran et Israël.
Le bouquin contient de nombreuses explications simples visant à aider un néophyte à prendre conscience des méthodes utilisées lors du cyber espionnage : le politicien et l’homme d’affaires auraient tout intérêt à prendre bonne note des améliorations suggérées quant à leurs habitudes d’utilisation des appareils électroniques.
La cybercriminalité est également adressée et plusieurs excellents conseils sont offerts aux citoyens pour les aider à se prémunir contre les programmes malveillants. Vous trouverez dans le volume la façon de réagir si vous êtes victime de rançonnage. De même, plusieurs conseils sont offerts pour vous aider à protéger vos renseignements personnels, spécialement les données bancaires.
L’auteur explique la différence entre un virus et un ver informatique. Plusieurs vers informatiques extrêmement sophistiqués sont présentés dont STUXNET. Ce ver a été utilisé contre les installations nucléaires en Iran dans le but de retarder leur programme de recherche. Il est également question d’autres vers tels que FLAME, GAUSS et SHAMOON.
Les risques indirects occasionnés par les virus et vers informatiques ne sont pas négligeables. Lorsque ces vers sont finalement découverts, leur architecture devient accessible à tous. Des réseaux criminels peuvent alors utiliser ces inventions à de nouvelles fins en créant eux-mêmes des vers au moyen de la rétro ingénierie.
Le lecteur apprend comment fonctionne une attaque informatique DDOS classique. Il peut également en apprendre davantage sur les attaques radioélectriques (visant les capacités de télécommunications).
Voici quelques adresses intéressantes, parmi bien d’autres, que vous retrouverez dans le livre :
1. Si vous croyez qu’il y a une intrusion sur votre réseau : http://sourceforge.net/projects/ipscan
2. Pour localiser une adresse IP : copier et coller toute l’information du code source du courriel reçu vers l’adresse internet suivante : http://www.iptrackeronline.com/email-header-analysis.php
3. Pour un cryptage de vos données importantes : http://www.truecrypt.org/
4. Pour un anonymat et une meilleure sécurité lors de vos connexions, le livre suggère le VPN : http://cyberghostvpn.com/. Également, il y a possibilité de télécharger la suite Tails : http://tails.boum.org/about/index.fr.html conjointement avec Gparted : http://gparted.sourceforge.net/. Tails se sert de TOR pour se brancher à Internet.
La bonne façon d’effectuer les sauvegardes de vos données de même que les supports les plus fiables sont décrits dans le volume. Si vous êtes un utilisateur des réseaux sociaux, vous aurez accès à un chapitre complet sur Facebook, Twitter et autres et pourrez apprendre quelles sont les faiblesses de ces systèmes et les manières de se protéger et améliorer la confidentialité de vos informations personnelles.
Enfin, un chapitre est réservé à la sécurité informatique en entreprise. Il y est démontré comment le facteur humain est souvent négligé dans les stratégies de sécurité. Le lecteur apprend comment les cyberespions s’y prennent pour subtiliser les données importantes d’une entreprise de même que les façons de se prémunir contre de telles actions.
Bref, un livre très intéressant et surprenant qui pourra vous aider à protéger l’information contenue autant dans vos appareils mobiles que dans les ordinateurs de la maison ou du bureau.
Titre : Menaces cybernétiques – Le manuel du combattant
Auteur : Yves-Marie Peyry
Éditions du Rocher, 2013
ISBN : 978-2-268-07513-6
Collection « Lignes de feu » dirigée par Daniel Hervouët
(Histoire précédente: le gestionnaire qui avait perdu l’appétit)
Durant les années où la station d’information de vol (FSS) de Transports Canada à Inukjuak (CYPH) était en activité, il y avait une chose sur laquelle un pilote d’Austin Airways pouvait compter : dès l’arrivée de l’avion, il y aurait presqu’à coup sûr des gens sur place pour aider aux opérations de déchargement ou pour offrir les services requis permettant à l’aéronef de redécoller le plus rapidement possible. En effet, les Inuits du village téléphonaient régulièrement à la station FSS pour savoir si des avions étaient prévus, et si tel était le cas, l’heure estimée d’arrivée. Nous étions habitués aux questions telles que : « What time plane? », « Is that food plane? », « Is that mail plane? ».
Dès l’atterrissage nous pouvions voir arriver, en provenance du village, des pick-up, un camion-citerne et plusieurs véhicules trois roues Honda. Le maître de poste venait chercher le courrier, les gens du village se pressaient pour saluer les membres de leur famille, et les quelques commerçants aidaient au déchargement de leur matériel ou s’occupaient du ravitaillement en carburant.
L’intérêt était similaire en ce qui concerne l’arrivée des premiers navires de la saison, tard en été. Outre la présence occasionnelle d’un brise-glace, nous assistions à l’arrivée d’un navire de la compagnie Shell chargé de ravitailler les villages. Des barges chargées de centaines de caisses et de machinerie lourde atteignaient enfin les villages du Nord le long des baie d’Hudson et d’Ungava après plus d’une semaine de navigation, profitant de la marée basse pour livrer leur cargaison. Certains de ces vaisseaux avaient été endommagés par les glaces durant leur voyage et devaient parfois être réparés sur place avant de pouvoir reprendre leur route.
Une bonne journée, un avion de patrouille anti-sous-marine CP140 Aurora venant de terminer son travail au-dessus de la baie d’Hudson nous contacta pour recevoir des informations. Puisque ses opérations semblaient momentanément terminées et qu’il se déplaçait maintenant vers un autre secteur, il lui fût demandé de faire une « passe » à basse altitude au-dessus de la station d’information de vol. Le pilote accepta et dans les minutes qui suivirent, l’avion passa en trombe près de nos installations pour disparaître quelques instants plus tard dans les nuages. Je me souviens encore du déluge d’appels téléphoniques que le passage de l’aéronef occasionna dans le village. Faute de pouvoir apercevoir l’aéronef, les gens surpris demandaient : « Is that food plane? » « Is that mail plane? ».
Un survol à basse altitude est demandé, à l’occasion, pour observer un aéronef de près et pouvoir entendre le son des moteurs au moment du passage. Cela permet également la prise d’une photo. Chaque pilote que j’ai connu au cours des années acceptait avec joie cette occasion de mettre un peu de piquant dans sa routine.
(Prochaine histoire: l’Inuit qui voulait tirer des Blancs avec une carabine de calibre .303)
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