À l’avant-plan, des femmes discutent et un homme porte toute son attention sur son tlphone portable pendant que derrière eux, le prêcheur et ses ouailles tentent, travers leur discours religieux, de ramener tout ce beau monde dans le droit chemin : deux mondes se côtoient dans ce parc de Boston. Si « le message, c’est le mdium », comme le disait Marshall Mc Luhan, il faudrait possiblement revoir la mthode de communication, car le mdium n’a pas l’air de très bien fonctionner!
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Même si la Seconde Guerre mondiale est termine et que l’armistice est sign en 1945, quatre Japonais continuent de se cacher sur l’île de Lubang, dans les Philippines, attendant l’ordre officiel de leur suprieur de rendre les armes. Ils ont t oublis l, dans la jungle, et continuent de survivre du mieux qu’ils le peuvent en vitant les patrouilles parties leur recherche pour leur dire que la guerre est termine. Ils continuent d’accumuler des informations sur l’île pour les services de renseignements en esprant être utiles au moment où aura lieu un ventuel dbarquement japonais qui chassera les Amricains de l’île. Les annes passent et il ne restera plus qu’un seul soldat japonais, Hiro Onada, qui rendra finalement les armes en 1974, trente ans plus tard!
Le livre est une leçon de survie en milieu hostile. La discipline et la dbrouillardise qui sont requises pour subsister et assurer leur scurit sont extrêmement impressionnantes. Onada, même s’il s’est enfonc progressivement dans une ralit alternative, fait preuve d’une tnacit absolument remarquable.
Voici un passage qui montre la ralit de la jungle : « […] Il y a galement beaucoup d’abeilles sur l’île. D’immenses essaims volent dans les zones broussailleuses au pied des montagnes. J’en ai vu qui faisaient trente mètres de large et cent de long, volant ici et l avec des changements de direction imprvisibles. Si nous rencontrions l’un de ces essaims, la seule chose faire tait de retourner dans les bois ou bien, si nous n’en avions pas le temps, de nous couvrir la tête avec la toile de notre tente ou nos vêtements et de nous allonger par terre. Si nous faisions le moindre mouvement, elles passeraient l’attaque. Nous devions respirer le plus doucement possible, jusqu’ ce que l’essaim soit pass. » (p.216)
En 1957, des bombardements dans le voisinage les rassurent que la guerre continue. Mais ce sont des exercices militaires de l’arme de l’air philippine, et non une attaque amricaine.
Onada et QAnon
Au fur et mesure que les annes passent, d’innombrables occasions seront offertes aux soldats pour raliser que la guerre est termine. Ils auront même ventuellement accès une radio. Peu importe : tout ce qui sera lu, entendu ou dcouvert par hasard ne sera, selon eux, que le fruit d’une dsinformation provenant de l’ennemi.
À la lecture de cette histoire vcue, il est possible de faire un rapprochement entre le tmoignage d’Onada, le guerrier japonais isol dans sa jungle, et un adepte de QAnon : les deux ne peuvent accepter une dfaite et croient en une mission presque divine. Comme le dit si bien Onada lui-même : « À cette poque, Kozuka et moi avions dvelopp tellement d’ides fixes que nous tions incapables de comprendre tout ce qui en diffrait. Si quelque chose ne correspondait pas notre vision des choses, nous l’interprtions de façon lui donner la signification que nous voulions » (p.192).
Lorsqu’une personne est progressivement amene croire une ralit alternative et qu’elle dcide de s’y accrocher pour sa sant mentale ou physique, ou les deux, une même conclusion demeure : peu importe les preuves, les discours, les nouvelles ralits qui seront prsentes, cette personne continuera persister dans sa ligne de pense. Il faudra qu’un vnement dramatique se produise dans sa vie pour qu’elle dcide peut-être de changer de voie et de revenir la ralit objective.
Durant la priode turbulente que les Etats-Unis traversent actuellement, il est bon de se rappeler de la Troisième Loi fondamentale de la stupidit humaine dfinie par Carlo M. Cipolla: « Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d’autres individus, tout en n’en tirant lui-même aucun bnfice et en s’infligeant ventuellement des pertes ». Les pertes peuvent être de tous genres, comme par exemple une diminution rapide de son rseau de support, une plus grande difficult avoir accès des ressources financières, une perte de crdibilit ou même des poursuites civiles ventuelles face des actes inappropris.
Toujours selon M. Cipolla, « le potentiel dvastateur des gens stupides dpend de deux facteurs principaux. Premièrement, le facteur gntique […] et deuxièmement la position de pouvoir et d’minence qu’il occupe dans la socit. » « […] Les cratures essentiellement stupides sont dangereuses et redoutables parce que les individus raisonnables ont du mal imaginer et comprendre les comportements draisonnables. »
« Avant 1914, la Terre appartenait tout le monde.
Chacun se rendait où il voulait et y demeurait le temps qu’il lui plaisait. Il
n’y avait ni autorisations ni permissions des autorits, et je m’amuse toujours
de l’tonnement des jeunes dès l’instant où je leur raconte qu’avant 1914, je
voyageais en Inde ou en Amrique sans possder de passeport ou même sans jamais
en avoir vu un. On montait dans le train et on en descendait sans poser de questions
ou sans qu’on vous en posât, on n’avait pas remplir un seul de ces centaines
de papiers que l’on exige aujourd’hui.
Il n’y avait pas de permis, de visas, ni de tracasseries
administratives; ces mêmes frontières qui sont aujourd’hui transformes par les
douaniers, la police et les postes de gendarmerie en autant de clôtures, de
barbels en raison de la mfiance pathologique de chacun envers l’autre ne
signifiaient rien d’autre que des lignes symboliques que l’on franchissait
alors avec autant d’insouciance que le mridien de Greenwich.
Ce n’est qu’après la guerre que le nationalisme a commenc bouleverser le monde, et le premier phnomène visible que produisit cette pidmie morale de notre siècle fut la xnophobie : la haine de l’tranger ou, tout du moins, la peur de l’autre. On se dfendit partout contre l’tranger, on l’limina partout (p.105) ».
Frdric Lenoir est un homme aux multiples facettes : philosophe, sociologue, chercheur, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont t traduits dans une vingtaine de langues. Ci-dessous se trouvent quelques passages de son livre « La puissance de la joie ». Ces citations visent vous donner une ide de l’tendue des sujets couverts dans ce livre pratique qui mrite d’être relu plusieurs reprises.
« Le bonheur, c’est de continuer dsirer ce qu’on possède dj ». (Formule attribue St-Augustin). p.24
« Ce qui fait la valeur d’une vie n’est pas la quantit de choses que nous y avons accomplies, mais la qualit de prsence qu’on aura place dans chacune de nos actions ». p. 60-61
« La joie […] est le fruit d’un amour altruiste qui consiste se rjouir du bonheur de l’autre. » p.71
« La comparaison et la jalousie secrètent du malheur, alors que de se rjouir des qualits et de la russite d’autrui est source de joie. » p. 72
« La vie est un change permanent. Nous recevons, apprenons donner. » p.78
« La sagesse stoïcienne nous invite ne pas lutter vainement contre les vnements de la vie qui ne dpendent pas de nous. Le lâcher-prise, dans ce sens, n’est pas du fatalisme, mais une prise de distance, une forme de dtachement. Il est l’acceptation de la vie. » p. 82
« Il est capital de prendre soin de son corps, de tout faire pour le maintenir en bonne sant par une nutrition saine et quilibre, un bon sommeil, de l’exercice physique. » p. 91
« Il est stupide et vain de vouloir être aim par tout le monde. Cela est valable aussi dans toutes les situations professionnelles. » p.106
« La plus grande servitude, celle qui nous plonge dans la plus grande peine, c’est la servitude l’gard de nos propres passions. Rien n’est plus important que d’accomplir ce patient travail sur nous-mêmes : nous affranchir de nos tyrans intrieurs, non seulement pour parvenir la joie mais aussi pour amliorer le monde. » p. 108
« Un être humain qui est parvenu surmonter ses passions, les transformer en joies actives, ne peut plus nuire autrui. Il a vaincu en lui l’goïsme, la jalousie, l’envie, le besoin de dominer, la peur de perdre, le manque d’estime de soi ou une trop grande estime de soi, bref tout ce qui cre des conflits entre les individus et les guerres entre les peuples » p. 117
« J’ai une toute autre vision de l’amour. Je le vois comme une relation ouverte et saine, où l’on est heureux que l’autre ait un jardin secret, où il peut dambuler sa guise, avoir des amis, des relations qui lui sont propres sans que nous vivions pour autant dans une inscurit permanente. » p.133
« Ce n’est pas en refusant les souffrances de la vie qu’on trouvera le bonheur, mais en les acceptant lorsqu’elles sont invitables et en comprenant que nous pouvons aussi grandir travers elles ». p. 182-183
« La question primordiale n’est pas de savoir si nous sommes contents de nous-mêmes, mais si nous sommes contents de quoi que ce soit » (Nietzsche) p.185
Il fallait tout de même un peu de modestie pour avoir le culot d’exposer publiquement ses erreurs de pilotage, surtout lorsque l’on est commandant de bord d’un avion de ligne.
Cependant, il faut dire que le bouquin ne traite pas que des erreurs de l’auteur, Michel Vanvaerenbergh, mais galement de celles des membres d’quipage de la compagnie Sabena.
Gnralement, les erreurs de pilotage sont discutes l’interne et des correctifs sont publis par la compagnie arienne ou l’organisme concern pour dissmination au personnel navigant, de façon limiter les risques de rptition. Mais de publier un livre sur ses propres erreurs est original et galement fort utile. Les pilotes dbutants ou chevronns sauront certainement profit des erreurs exposes.
Quelques-unes de ces histoires font frissonner : plusieurs reprises, le lecteur ralise que les pilotes et leurs passagers sont passs deux doigts de la catastrophe. À une occasion, les pilotes devaient dcider si une piste tait assez longue pour permettre un dcollage. Ils n’avaient pas les documents appropris permettant de faire les calculs bord de l’avion, et le bureau de la Sabena tait ferm. Ils estimèrent que le dcollage pouvait se faire, mais ralisèrent trop tard, lors de la course au dcollage, que la fin de la piste approchait trop rapidement. Ils arrachèrent le Boeing du sol avant qu’il n’ait atteint la vitesse approprie. L’avion refusa de monter durant sept minutes. Cela signifie que l’aronef tait près de la vitesse de dcrochage et que, comme l’affirme l’auteur, tous ont eu beaucoup de chance.
L’auteur raconte l’histoire de membres d’quipage sous l’influence de l’alcool avec qui il a dû composer. Il y a galement un rcit incroyable sur un vol d’essai effectu avec des pilotes d’une compagnie du Ymen qui n’utilisaient jamais les graphiques pour ajuster les paramètres de leur appareil, prfrant assumer, pour plus de facilit, que l’avion est toujours son poids maximal.
À plusieurs reprises, il est possible de constater qu’une trop grande assurance de la part des membres d’quipage, incluant l’auteur, a failli être la cause d’un crasement d’avion.
Le style littraire utilis n’a qu’un seul objectif : aller droit au but. Oubliez donc toutes les fioritures inutiles. De même, les rcits sont crits sans paragraphes, ce quoi je n’tais pas habitu. Mais ce ne sont que des dtails avec lesquels le lecteur peut aisment composer.
Les faits vcus ajoutant gnralement une petite touche d’intensit supplmentaire pour un lecteur, « Souvenirs sans gloire » est certainement un livre ne pas manquer, encore plus spcialement pour le mordu d’aviation.
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« The Psychopath Test » est un livre très intressant pour ceux qui veulent dmystifier ce qui se cache derrière le terme « psychopathe » ou « sociopathe ». L’auteur s’intresse galement aux approximations et drives lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une maladie mentale chez un individu. Et, malgr le sujet très srieux, le tout est crit avec une pointe d’humour et de drision, l’auteur revenant souvent sur ses inscurits et nvroses.
Le thème de la psychopathie est celui qui porte le livre, mais les sujets traits couvrent un spectre assez large et sont tous intressants, sinon surprenants. De nombreux cas ayant t passablement mdiatiss sont rappels la mmoire, mais avec de nouveaux dtails permettant de mieux saisir le fond de chaque histoire.
Les erreurs de diagnostic
Le lecteur apprend avec tonnement combien il est facile de faire des erreurs dans le diagnostic d’une maladie mentale. De même, il y a plusieurs maladies mentales qui peuvent être attribues des individus aussitôt que leur comportement n’est pas considr comme tout fait standard. Comme ce qui est standard et acceptable varie au courant des annes et travers les diffrentes socits, il est alors vident que beaucoup de mauvais diagnostics sont poss.
Il est particulièrement dsolant de constater que des maladies mentales sont attribues de jeunes enfants alors que vritablement les symptômes de ces maladies sont connus pour ne devenir apparents qu’ l’adolescence ou l’âge adulte.
Feindre la folie pour viter une peine de prison n’est pas ncessairement avis…
L’auteur montre qu’une interprtation personnelle assez large, par les diffrents « spcialistes », des critères de vrification portant sur beaucoup de maladies mentales est susceptible d’envoyer un individu dans un institut psychiatrique où il sera lourdement mdicament pour une longue priode.
Une histoire particulièrement intressante est celle d’un homme qui a feint la folie après un crime violent pour viter d’être envoy en prison, pensant qu’il serait plac dans une institution psychiatrique où la vie est relativement agrable. On l’a plutôt laiss plus d’une dcennie l’hôpital psychiatrique de Broadmoor en Angleterre, un endroit où sont emprisonns les tueurs en srie et les pdophiles. La liste de Robert Hare, servant dterminer si une personne est psychopathe, lui a jou un bien mauvais tour puisque les « spcialistes » ont considr qu’il rencontrait la plupart des critères. Il a ensuite fallu qu’il se dbatte pendant des annes pour prouver qu’il tait victime d’erreurs d’interprtation…
Des sances de psychothrapies passablement bizarres
L’auteur survole galement quelques-uns des essais les plus bizarres pour tenter de gurir des patients, des expriences qui taient voues l’chec avant même de commencer. Par exemple, le lecteur prend connaissance de sances de psychothrapies où tous les patients taient nus et sous l’influence du LSD. Il y a galement eu des essais pour que ce soient les criminels qui tentent de se soigner entre eux : un voleur d’auto fut ainsi attach un meurtrier en srie qui avait tu trois enfants Toronto…
L’effet ngatif des psychopathes hautement placs dans la socit
L’auteur tente de vrifier, en se servant de la liste de Robert Hare, s’il est vrai que ce sont les psychopathes qui dirigent le monde. Il avoue son insuccès partiel catgoriser tous les dirigeants de la même façon. Cela semble bien raisonnable puisqu’il y aurait environ 1 % des gens qui sont psychopathes dans la socit et que cette proportion augmenterait 3 % chez les dirigeants de compagnie ou les politiciens. De 3 % 100 %, la barre tait place bien haut dès le dbut du livre.
L’auteur cite une de ses sources, Essi Viding, qui tudie les psychopathes : [ma traduction] « Les psychopathes ne changent pas. Ils n’apprennent pas suite une punition. Le mieux que vous pouvez esprer est qu’ils deviennent un jour trop âgs ou trop paresseux pour faire l’effort de commettre un acte criminel. Et ils peuvent être impressionnants, charismatiques. Les gens sont merveills. Donc, oui, les vrais problèmes commencent lorsqu’un de ces psychopathes russit monter dans l’chelle sociale. » (p.60)
Les psychopathes actifs sur les marchs boursiers peuvent être aussi dangereux que les psychopathes tueurs en srie. Comme le dit Robert Hare : « Les tueurs en srie dtruisent les familles. Les psychopathes corporatifs, politiques ou religieux dtruisent les conomies. Ils dtruisent les socits » (p.112)
Les vingt critères de la liste PCL-R de Robert Hare servant tablir si une personne est psychopathe
Voici donc, très sommairement, une numration des points de la liste de Robert Hare. Si une personne obtient environ 30 points sur 40, elle est considre comme psychopathe :
1. Charme superficiel 2. Sentiment dmesur de sa propre importance 3. Besoin de stimulation/s’ennuie facilement 4. Menteur pathologique 5. Manipulateur 6. Ne se sent pas coupable/n’a pas de remords 7. Incapacit de vivre une gamme d’motions 8. Impitoyable/insensible/manque d’empathie 9. Mode de vie parasitaire 10. Peu de contrôle sur son comportement 11. Comportement sexuel banalis 12. Problèmes de comportement dès le jeune âge 13. Manque de ralisme quant ses projets long terme 14. Impulsivit 15. Irresponsable 16. N’accepte pas de prendre la responsabilit pour ses propres actions 17. Plusieurs relations de couple de courte dure 18. Dlinquance juvnile 19. Rvocation d’une libration conditionnelle 20. Eventail assez large des crimes commis
Les vingt critères de la liste PCL-R appliqus au candidat du Parti rpublicain Donald Trump lors des lections prsidentielles amricaines de 2016
Au moment où je lis le livre « The Psychopath Test », la tlvision amricaine nous rapporte quotidiennement les faits et gestes de certains grands noms de la politique amricaine, tous en comptition pour prendre la tête du Parti rpublicain pour les lections prsidentielles amricaines de 2016. J’entends tous les jours les journalistes se plaindre du comportement (point 10) et des paroles irresponsables (point 15) d’un des candidats en vue, Donald Trump.
Plusieurs dclarations du prtendant s’avèrent mensongères lorsque vrifies (point 4). Je constate rgulièrement son impulsivit devant les imprvus ou les contradictions (point 14). Son populisme, qui propose des rponses simples des questions complexes, aide dans la manipulation du vote des lecteurs amricains. (point 5).
De même, il refuse d’accepter la responsabilit pour ses actions et propos (point 16), ne semble pas avoir de remords, d’où sa très grande difficult s’excuser clairement (point 6). Selon l’avis des analystes politiques les plus connus et respects, il y a un manque de ralisme dans la plupart des projets qu’il mettrait de l’avant s’il tait lu comme Prsident amricain (point 13).
De plus, son manque d’empathie l’endroit de millions de citoyens des Etats-Unis fait rgulièrement les manchettes (point 8). Il parle parfois de lui-même la troisième personne, en mettant continuellement de l’avant sa propre importance (point 2). Je laisse au lecteur le soin de faire une recherche sur les autres points manquants.
CNN a cependant pris le temps en septembre 2016 de mentionner des dtails sur la vie personnelle de M. Trump et si l’on se fie leur reportage, il conviendrait d’ajouter les points 11 et 17. Mais n’ayant aucune comptence en psychanalyse, je ne me suis servi de la liste de Robert Hare que comme divertissement et aucune conclusion avise ne saurait être tire ici.
Le psychopathe Emmanuel (Toto) Constant et Haïti
Parlant de politique amricaine, le lecteur prend connaissance des effets qu’a eus Emmanuel (Toto) Constant sur Haïti. Il s’agit d’un meurtrier de masse, psychopathe, qui travaillait pour la CIA Haïti. Il fut immdiatement relâch de prison lorsqu’il menaça de divulguer des secrets sur la politique extrieure amricaine Haïti. Emmanuel Constant « modifia profondment la socit haïtienne pendant trois ans, la faisant basculer dans la mauvaise direction, dtruisant au passage des milliers de vies et affectant des centaines de milliers d’autres ». (p.129)
Tl-ralit et maladies mentales tries sur le volet
L’auteur discute galement des programmes de tl-ralit où les invits s’affrontent de façon agressive, verbalement et même physiquement. Une personne interroge et responsable de monter chaque mission lui confie que les invits sont choisis en fonction des drogues qu’ils consomment pour stabiliser leur maladie mentale. Cela ne se fait pas sans erreurs et il mentionne le cas d’un membre d’une famille qui s’est suicid tellement elle se sentait coupable de la façon dont elle s’tait comporte en prparation pour le programme de tlvision.
Êtes-vous psychopathe?
Êtes-vous psychopathe? « Si vous commencez craindre que vous puissiez être psychopathe, si vous reconnaissez certains des traits en vous et que vous ressentez une certaine anxit ce sujet, cela signifie que vous n’en êtes pas un. » (p.114). Le psychopathe n’a pas d’motions face sa situation : cela ne le rend pas triste, il ne se pose pas de questions quant sa condition pas plus qu’il n’est heureux d’être classifi en tant que psychopathe.
Les intrêts financiers des grandes compagnies pharmaceutiques
Evidemment, de gros intrêts financiers sont en jeu lorsqu’il s’agit de prescrire des mdicaments pour les millions de patients susceptibles de se retrouver un jour avec un diagnostic de maladie mentale : le rôle des compagnies pharmaceutiques et la pression qu’elles exercent sont donc soulevs avec justesse dans le livre. « Il y a videmment beaucoup de personnes vraiment malades dans ce monde. Mais il y aussi des individus dans l’entre-deux qui sont faussement surdiagnostiqus avec des maladies relies la folie par des gens qui bnficient de ce faux diagnostic. » (p.267)
Mes rserves
À quelques reprises, l’auteur m’a surpris avec un raisonnement assez sommaire. Par exemple, il s’tonne du fait que les blogueurs crivent alors qu’ils ne sont pas pays. Il faudrait donc que tout acte de cration dans la socit soit essentiellement rmunr, sinon il ne ferait aucun sens? À un autre endroit où la discussion porte sur les vènements du 11 septembre 2001, l’auteur crit [je garde le texte en anglais pour plus de fidlit] : « 9/11 obviously wasn’t an inside job ». Le terme « obviously » remplace ici un travail de recherche consquent et ne tient pas compte du fait que la moiti du peuple amricain a des questions restes sans rponses sur ce sujet.
Conclusion
En guise de conclusion, voici un passage du livre qui, je crois, rsume le mieux la pense de l’auteur : « Il n’y a pas d’vidence que nous avons t placs sur cette terre dans le but d’être spcialement heureux ou spcialement normaux. Et, en fait, notre mcontentement ou notre tranget, nos anxits et compulsions, tous ces aspects remarquables de notre personnalit, sont souvent ce qui nous amène accomplir des choses particulièrement intressantes » (p.271)
En voyant le titre, on s’imagine face un livre cynique ou bien humoristique. Anticipant cette raction du lecteur, l’auteur annonce rapidement ses couleurs : « Ces pages sont en fait le rsultat d’un effort constructif visant dtecter, connaître et peut-être neutraliser l’une des plus puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l’humanit ».
Ecrit par Carlo M. Cipolla et originalement publi en anglais en 1976, ce petit livre est devenu un best-seller international en 1988 lorsque publi en italien, sa langue d’origine, et intgr au volume Allegro ma non troppo.
Le livre contient cinq lois fondamentales de la stupidit humaine. Chacune d’elles est nonce et explique. De façon pousser l’analyse un peu plus loin, l’auteur prsente le graphique dont il se sert pour qualifier les actions d’une personne. Il est vident que tous ne pourront être d’accord avec un auteur dont les propos soulèvent un questionnement quant l’galit entre tous les hommes. La même chose se produit lorsque l’on parle de religion ou de politique. Ce sont des sujets dlicats.
Rpartition de la stupidit
Je ne citerai que la première loi, pour donner le ton du livre : « Chacun sous-estime toujours invitablement le nombre d’individus stupides existant dans le monde ».
Tous les hommes ne sont pas gaux : certains sont stupides et d’autres non. La culture, la race, la classe sociale, l’ducation, la richesse où l’endroit où l’on vit n’a rien voir avec l’affaire. C’est le hasard, la nature qui dcide. La stupidit est galement partage entre hommes et femmes et uniformment rpartie, selon une proportion constante.
Les quatre grandes catgories
L’auteur divise l’humanit en quatre grandes catgories : les crtins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. Suite ses observations sur le terrain, il considère que la catgorie la plus dangereuse est celle des stupides. Ces derniers font preuve d’une grande cohrence occasionner des pertes aux autres tout en tirant eux-mêmes aucun gain de leurs actions. En fait, la plupart du temps, ils subissent des pertes.
Impact sur la socit
Le degr de dangerosit de la personne stupide est fonction de la combinaison gntique (la dose de stupidit reçue la naissance!) et du pouvoir qu’il occupe dans la socit : « Les gens stupides causent des pertes aux autres, sans gain personnel en contrepartie. La socit dans son ensemble en est donc appauvrie ». Plus cette personne occupe un rang lev dans la socit et plus le dommage caus est important.
Dans un dsir de protger le lecteur contre l’ide de s’associer une personne stupide, l’auteur crit : « On espère toujours manipuler l’être stupide, et d’ailleurs on y parvient, jusqu’ un certain point. Mais en raison du côt erratique de leur comportement, on ne peut prvoir toutes les actions et ractions des gens stupides et on se retrouve très vite pulvris par les dcisions imprvisibles de l’associ stupide ».
Composition de la population d’un pays sur la pente descendante
La microanalyse finale tente de prsenter la composition des individus d’un pays qui est sur une pente descendante. L’auteur estime que la proportion d’êtres stupides y est toujours gale la proportion que l’on retrouve dans les pays qui sont sur une pente ascendante. La diffrence se trouverait plutôt dans l’accroissement du nombre de personnes se retrouvant dans 1) la catgorie des bandits tendance stupide (ceux qui obtiennent un gain mineur tout en infligeant des pertes majeures aux autres) et 2) un accroissement similaire au niveau du nombre de crtins composant ce pays (ceux qui s’occasionnent constamment des pertes en gnrant des gains pour les autres).
Un avantage de bien lire et comprendre le livre
Ce livre est susceptible de vous rconcilier avec le pass en vous permettant d’apposer un qualificatif final aux agissements d’un ou de plusieurs individus qui pourraient vous avoir caus des tords sans, selon vous, en tirer aucun gain et même, la limite, en se causant eux-mêmes des problèmes importants.
Bonus
Quatre grilles vierges sont fournies la fin du livre pour permettre au lecteur de tenter de qualifier les actions de personnes de son choix.