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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Rouyn-Noranda FSS

Le journal « Le Moyen Terme »

Une section de la page titre de mon journal "Le Moyen Terme"
Une section de la page titre de mon journal « Le Moyen Terme »

Comme les stations d’information de vol (FSS) de Transports Canada au Qubec taient dissmines sur un très grand territoire, les communications entre les employs des diffrentes stations taient passablement limites. Il tait assez difficile d’obtenir des informations sur les mouvements de personnel, informations vitales lorsque venait le temps d’argumenter pour choisir l’endroit de la prochaine mutation.

Comment dire un gestionnaire qu’il y a de la disponibilit Montral si l’employ n’a pas devant lui, au moment de la discussion, toutes les informations concernant les mouvements de personnel. Pour corriger la situation, une fois en poste Rouyn-Noranda FSS, je dcidai donc de crer mon propre journal, intitul « Le Moyen Terme ».

Le nouveau journal tait distribu toutes les stations d’information de vol du Qubec, l’cole de Transports Canada Cornwall (IFTC), au bureau rgional de Montral et Ottawa. Soudainement, les spcialistes en information de vol du Qubec avaient accès une information vrifie et actualise rgulièrement.

J’avais des collaborateurs d’un peu partout et, le journal gagnant en crdibilit, des gens m’crivaient même d’Ottawa. Je finançais le journal, rdigeais la plupart des articles et postais une nouvelle dition tous les deux mois. N’tant redevable personne, je m’assurais d’une totale libert. Cela n’empêcha pas la rception ventuelle d’une lettre d’avocat, mais dans un milieu aussi contrôl, cela n’tait pas tonnant. Je prsentai cette lettre d’avocat un juge bien connu qui se chargea de l’affaire gratuitement. La cause s’arrêta net.

Chaque dition tait constitue de dix quinze pages. Elle tait tape la main sur une vieille machine crire et les erreurs taient corriges avec du liquide correcteur. Certaines informations n’avaient pour but que de divertir alors que d’autres taient davantage de nature ditoriale. Ces dernières suscitaient gnralement des ractions positives des employs et cela contribuait maintenir une correspondance continue.

La page "Faits et rumeurs" du journal "Le Moyen Terme"
La page « Faits et rumeurs » du journal « Le Moyen Terme »

La section possiblement la moins apprcie par le bureau rgional tait intitule : « Où sont-ils? ». Sur cette page, nous retrouvions le nom de tous les employs prsents une station en particulier, de même que son anciennet. Dsormais, ces donnes devenaient accessibles tous très rapidement. Les informations fournies par la gestion pouvaient être vrifies par les employs et servir de base d’argumentation lors des discussions concernant une mutation. Cela ennuyait possiblement des gestionnaires qui avaient eu, jusqu’ tout rcemment, une tâche relativement plus aise dans les attributions de poste.

Page "Où sont-ils?" de mon journal "Le Moyen Terme"
Page « Où sont-ils? » de mon journal « Le Moyen Terme »

Après plusieurs parutions, un gestionnaire profita de mon passage au bureau rgional de Transports Canada Montral pour m’intimer de cesser la parution du journal. Je lui rpondis qu’il n’en serait rien et que le journal avait visiblement son utilit pour plusieurs employs. Cette rponse, l’poque, ne fût pas de nature me faire bnficier de support en haut lieu, mais cela n’tant pas mon but, le journal continua de paraître pendant encore près de deux ans. Je dcidai de mettre fin sa parution lorsque je n’eus plus assez de temps pour le rdiger, occup avec plusieurs cours universitaires distance en même temps que je travaillais sept jours par semaine la station d’information de vol d’Iqaluit (CYFB). Tant qu’ diluer ou diminuer le contenu et la qualit du journal que j’avais cr, je choisis alors de cesser sa parution.

(Note : personnages crs par Gotlib)

Pour d’autres histoires vcues la station d’information de vol de Rouyn-Noranda, cliquez sur le lien suivant:

Histoires vécues en tant que FSS à Rouyn-Noranda

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Simulation de vol

Simulation de vol: le planeur DG-808S au-dessus des lacs et forêts du Canada

Le vol se fait partir de l’aroport de Parry Sound, en Ontario (CNK4). La scène utilise provient d’ORBX et a t conçue par Vlad Maly.

Le lien est finalement coup entre l'avion et le planeur DG-808S (fsx)
Le lien est finalement coup entre l’avion et le planeur DG-808S (fsx)

La commande CTRL+SHFT+Y fera en sorte qu’un avion apparaisse et qu’un câble relie l’avion et le planeur. Une fois en vol, la commande SHFT+Y brisera le lien entre l’avion et le planeur. Il est plus exigeant de faire un vol de planeur dans la rgion de Parry Sound car si vous vous loignez suffisamment de l’aroport, vous n’avez plus vraiment d’options pour atterrir facilement dans un champ ou sur une route en cas d’absence de courants thermiques appropris. Il n’y a que des lacs et des forêts. La vue est intressante, mais vous volez avec la sensation qu’il n’y a pas vraiment de plan B. Si le pilote est pris pour descendre, le planeur a davantage de chances de se retrouver dans la flotte ou dans les arbres.

Planeur DG-808S au-dessus de la rgion de Parry Sound, Ontario (fsx)
Planeur DG-808S au-dessus de la rgion de Parry Sound, Ontario (fsx)
Un planeur DG-808S en vol avec les oiseaux (fsx)
Un planeur DG-808S en vol avec les oiseaux (fsx)

Le DG-808S peut atteindre une vitesse de 146 kT et plane avec un ratio de 50 :1. Il s’agit d’un planeur de haute performance. Il peut transporter 343 livres d’eau être utiliss comme ballast. Dans la vraie vie, le pilote utilise le montant d’eau ncessaire en fonction des conditions mto actuelles et prvues. Si les courants thermiques sont faibles, le planeur se dbrouille très bien sans ballast. Si les courants thermiques sont forts, il emporte un maximum d’eau dans ses ailes.

Planeur DG-808S au-dessus de Robert's Lake (FSX)
Planeur DG-808S au-dessus de Robert’s Lake (FSX)
Planeur DG-808S en courte finale pour la piste 35  Parry Sound (FSX)
Planeur DG-808S en courte finale pour la piste 35 Parry Sound (FSX)
Un planeur DG-808S et le drapeau Canadien  Parry Sound, Ontario (fsx)
Un planeur DG-808S et le drapeau Canadien Parry Sound, Ontario (fsx)
Fin d'un vol de planeur DG-808S  Parry Sound, Ontario (fsx)
Fin d’un vol de planeur DG-808S Parry Sound, Ontario (fsx)

Le vol a t fait avec l’aide de CumulusX et de la plateforme FSX. En finale pour la piste 35, vous aurez la chance de survoler Robert’s Lake et admirer tous les petits dtails crs pour rendre la scène encore plus raliste. Pour d’autres ides de vols virtuels exigeants, consultez la section « simulation de vol » du site.

Bonne chance et amusez-vous bien!

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Simulation de vol

Simulation de vol: Parry Sound vers Toronto

Dans la section des vols virtuels standards, j’ai ajout rcemment un vol au dpart de Parry Sound (CNK4). Voici une occasion en or d’apprendre connaître la rgion des Grands-Lacs en Ontario. L’aroport de Parry Sound, de la compagnie ORBX, est une première cration de Vlad Maly pour cette province. La piste est longue de 4000 pieds. Immdiatement côt de l’aroport, il y a un lac, Robert’s Lake (CRL8), avec plusieurs chalets et des hydravions et bateaux voile qui apparaissent, lorsque vous choisissez une saison en consquence. Vous avez galement 4000 pieds de disponible pour les oprations sur le lac.

Survol du centre-ville de Toronto, avant l'atterrissage  Toronto Island (CYTZ)
Survol du centre-ville de Toronto, avant l’atterrissage Toronto Island (CYTZ)
En finale pour l'aroport de Toronto Billy Bishop (Toronto Island) (CYTZ)
En finale pour l’aroport de Toronto Billy Bishop (Toronto Island) (CYTZ)
Atterrissage  CYTZ avec la tour du CN en arrière-plan (FSX)
Atterrissage CYTZ avec la tour du CN en arrière-plan (FSX)
L'heure du ravitaillement  l'aroport de Toronto Billy Bishop (CYTZ)
L’heure du ravitaillement l’aroport de Toronto Billy Bishop (CYTZ)

Le prsent vol a t effectu alors que les nuages taient suffisamment bas pour empêcher la rception du NDB (257khz) de Toronto Island (Billy Bishop) dans la première partie du vol. Un pos-dcoll a t effectu en passant par Toronto International (CYYZ). MyTraffic2013 s’est charg de faire circuler les avions autour de cet aroport. Une fois au-dessus du centre-ville, le logiciel de Pilot’s FS Global 2010 a install automatiquement un maximum de bâtiments, pour plus de ralisme.

Enfin, l’aroport de Toronto Billy Bishop (anciennement Toronto Island) a t modifi par l’quipe de Orbx de façon le rendre plus vivant. Vous trouverez donc, l’arrive, du personnel qui attend pour s’occuper de votre ravitaillement. Des vhicules ont galement t rajouts. Naturellement, l encore, MyTraffic2013 s’est charg d’installer des avions ici et l, car CYTZ est un aroport passablement occup.

Je vous souhaite bon vol, si vous dcidez de tenter l’exprience. Pour un ralisme accru, il serait souhaitable que FTX Global Vector soit install sur votre ordinateur, car le simple logiciel de Microsoft Flight Simulator (FSX) ne rend pas justice la rgion! Open LC North America amliore encore davantage l’exprience de vol.

Pour d’autres articles dans la catgorie “Simulation de vol”, cliquez sur le lien suivant : Simulation de vol

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Histoires vécues: information de vol et Institut de formation de Transports Canada

Le spécialiste en information de vol et l’Institut de formation de Transports Canada à Cornwall

(Histoire prcdente : la licence d’instructeur de vol)

Vue d'une petite partie de l'Institut de formation de Transports Canada  Cornwall, en 1982.
Vue d’une petite partie de l’Institut de formation de Transports Canada Cornwall, en 1982.

Au dbut des annes 80, la crise ptrolière oblige les compagnies ariennes limiter fortement l’embauche. Cela n’est pas apparent au moment où nous suivons notre formation de pilote, mais devient une ralit incontournable au moment de faire une demande d’emploi un an plus tard.

Cependant, du côt gouvernemental, la situation est bien diffrente. Transports Canada est la recherche de nouveaux employs pour remplacer le personnel approchant l’âge de la retraite. La seule option qui m’est immdiatement accessible est un poste de spcialiste en information de vol (FSS). Je sais vaguement ce que cela reprsente, sans plus. Mais les conditions salariales et d’emploi sont autrement meilleures que celles offertes un instructeur de vol ses dbuts. Il faut plonger.

Pour le Qubec, deux examens crits, sans aucun lien avec l’aviation, se tiennent au Pavillon Judith-Jasmin de l’Universit du Qubec Montral. En deux jours, 1500 postulants se succèdent pour tenter de russir ces tests. Dans les semaines et mois suivants, ceux qui se sont qualifis sont soumis une entrevue de même qu’ des tests linguistiques, mdicaux et de scurit.

Nous sommes maintenant trois candidats du Qubec nous diriger vers l’cole de Transports Canada Cornwall pour y recevoir un entraînement thorique et pratique qui durera plusieurs mois. Il y aura trente-cinq heures de cours thorique et pratique par semaine. La pression sera continue et dsire, de façon liminer les candidats susceptibles de prsenter des problèmes quant au stress.

Nous serons pays pour tudier. Un candidat aura droit un emploi assur condition de russir des dizaines d’examens crits et d’valuations pratiques, sans avoir plus de deux notes sous 80 %. Etant donn que le cours FSS 82-01 ne s’adresse pas qu’aux Qubcois seulement, il ne sera pas offert en français. Le tout se fera donc dans la langue de Shakespeare et le groupe d’tudiants sera compos de Canadiens provenant de presque toutes les provinces.

L’cole de Transports Canada Cornwall n’est rien de moins qu’exceptionnelle pour celui qui est dcid tudier et russir.

Pour aider l’tudiant endurer trente-cinq heures de cours par semaine et de frquents examens, l’cole dispose d’installations très intressantes. Chaque tudiant a sa chambre prive avec service de nettoyage quotidien. Une caftria offre trois choix de mets pour chaque repas. Les calories peuvent être brûles la piscine, au gymnase, la salle d’haltrophilie, sur les terrains de tennis ou de baseball. Un casse-croûte demeure ouvert pour les fringales de fin de soire. Un comptoir bancaire est mis la disposition des tudiants, de même qu’un salon de coiffure, un bar, une salle de jeux vido, des tables de billard, etc.

La piscine de l'Institut de formation de Transports Canada  Cornwall, en 1982.
La piscine de l’Institut de formation de Transports Canada Cornwall, en 1982.
Salle de poids et haltères de l'IFTC  Cornwall, Ontario en 1982
Salle de poids et haltères de l’IFTC Cornwall, Ontario en 1982
1982 Cornwall IFTC salle de combat
1982 Cornwall IFTC salle de combat
1982 TCTI, Cornwall. Des tudiants du groupe FSS 82-01 exprimentent une nouvelle façon d'amliorer le pointage au basketball.
1982 TCTI, Cornwall. Des tudiants du groupe FSS 82-01 exprimentent une nouvelle façon d’amliorer le pointage au basketball.
1982 Cornwall TCTI jeux de fer
1982 Cornwall TCTI jeux de fer

De façon ce que l’on comprenne ce qui nous attend, on nous annonce qu’il y a traditionnellement dans chaque classe plusieurs tudiants qui ne pourront suivre le rythme et qui devront être renvoys chez eux, malgr leurs efforts. Pour un francophone dont la vie quotidienne ne comportait pratiquement aucun usage d’une autre langue , il est vident que d’intgrer de la nouvelle thorie prsente en anglais durant sept heures et demie par jour et cinq jours par semaine devient exigeant. Je dois compenser les moments où ma concentration diminue par des tudes en soire.

Il y a une bibliothèque de même que de nombreuses salles quipes de diffrents simulateurs conçus pour toutes les carrières envisages par les tudiants.

1982 IFTC Cornwall Salle de simulation de vol
1982 IFTC Cornwall Salle de simulation de vol
1982 IFTC Cornwall. Le bâtiment d'arologie d'Environnement Canada.
1982 IFTC Cornwall. Le bâtiment d’arologie d’Environnement Canada.
1982 IFTC Cornwall Ecrans Stevenson
1982 IFTC Cornwall Ecrans Stevenson

Dans la cour intrieure, les tudiants peuvent apercevoir un paon et d’autres petits animaux se promener, de même qu’entendre une source d’eau couler dans des amnagements paysagers très bien planifis. Les avantages offerts sont tout simplement renversants. Le message est clair : « Transports Canada ne vous demande que d’tudier et russir. Pour ce qui est du reste, on s’en occupe.».

1982 Cornwall IFTC cour intrieure
1982 Cornwall IFTC cour intrieure
1982 Cornwall IFTC corridors vers les salles de cours
1982 Cornwall IFTC corridors vers les salles de cours

Finalement, le grand jour arrive. Les tudiants ayant russi se rendre jusqu’au bout clèbrent leur remise de diplôme.

Les affectations sont distribues. Ceux qui travailleront dans les postes nordiques savent très bien que l’horaire de travail ne comprend pas de congs et donc qu’ils seront en devoir tous les jours. Le nouvel employ sera naturellement rmunr pour les heures supplmentaires et le coût de la vie plus lev, de même qu’il bnficiera d’un loyer subventionn.

Mon dpart est prvu sous peu pour Inukjuak (CYPH), un poste situ le long de la côte est de la baie d’Hudson, au Nunavik. La vie prendra bientôt un virage radical.

(Prochaine histoire : en route vers la première mutation : Inukjuak)

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Histoires vécues en tant que pilote et FSS: apprentissage du pilotage

Le vol de St-Jean-sur-Richelieu, Québec, vers Edmonton, Alberta, en 1981

(Histoire prcdente: des cellules orageuses imprvues)

Je me retrouvai donc aux commandes d’un Cessna 170B (roue de queue) sur un vol travers le Canada, de St-Jean-sur-Richelieu, Qubec vers Edmonton, Alberta. Je pilotais l’appareil en compagnie du propritaire qui, lui, n’avait pas encore termin son cours de pilote priv. L’avion volait bien, mais datait de 1952 et ne possdait absolument aucun instrument de navigation arienne, pas même un VOR ou un ADF. Et l’ère du GPS portatif n’tait pas encore arrive.

Quatorze cartes VFR 1:500, 000 couvrant le vol prvu furent plies, colles et numrotes. Je traçai les trajectoires prvues sur chaque carte, avec des points de repère spars de 10 miles entre eux. Cela faciliterait le suivi de notre progression, faute d’quipement de navigation. La prparation effectue, le dcollage se fit par une belle journe d’t de 1981.

Cartes VFR 1:500,000 ayant servies  la prparation et au suivi du vol vers Edmonton, Canada, en 1981
Cartes VFR 1:500,000 ayant servies la prparation et au suivi du vol vers Edmonton, Canada, en 1981

Il y eut des escales Gatineau, North Bay, Sudbury et Wawa.

Courte pause  Sudbury lors du vol VFR vers Edmonton en 1981
Courte pause Sudbury lors du vol VFR vers Edmonton en 1981

Par la suite, le tour du lac Suprieur fut effectu et les prochains points d’tape se succdèrent, via Thunder Bay et Fort Frances. Au-dessus des grandes tendues boises, sans aucun repère important, il fallait corriger la prcession gyroscopique frquemment de façon ne pas trop s’loigner de la trajectoire prvue. Parfois, lorsque cela facilitait la navigation, nous suivions une voie ferre, et d’autres moments des routes principales. Par endroit, les vents soufflaient tellement fort de l’ouest que notre dplacement par rapport au sol tait plus lent que celui des voitures.

De Fort Frances vers Kenora en 1981, en Cessna C170B
De Fort Frances vers Kenora en 1981, en Cessna C170B

La trajectoire suivie nous tenait volontairement l’cart des zones de trafic arien important. Nous avions choisi de voler au nord de la rgion de contrôle terminale de Winnipeg, vitant ainsi d’avoir trop changer avec le contrôle arien dans un anglais incertain au moyen d’une radio encore moins performante.

Cette option nous amena devoir traverser le lac Winnipeg, dans sa portion sud. Nous avions l’altitude requise pour être distance de vol plan du littoral, en cas de panne moteur. Cependant, la masse d’air froid au-dessus du lac nous faisait perdre graduellement plusieurs milliers de pieds, et ce, même si nous utilisions la puissance maximale. La descente non dsire se termina finalement, mais il fallait maintenant que le moteur tienne bon, sinon nous ne pourrions plus viter un amerrissage…

Traverse du lac Winnipeg avec un Cessna C170B en 1981
Traverse du lac Winnipeg avec un Cessna C170B en 1981

Près de Lundar au Manitoba, les vieux cadrans de l’appareil indiquèrent une perte importante de carburant. Le plein avait pourtant t effectu rcemment. Par mesure de scurit, il fallait poser l’avion sur la piste la plus proche, mais les vents de côt excdaient fortement les capacits de l’appareil. Une tentative fut tout de même effectue avec pour rsultat que seule la roue gauche accepta le contact avec le bitume. Dès que la roue droite entrait galement en contact avec la piste, l’avion se remettait voler.

Un champ tout près fut donc choisi pour effectuer un atterrissage de prcaution, histoire de vrifier l’tat du carburant. Un survol basse altitude fut effectu au-dessus des vaches et fils lectriques, et l’avion se posa sans problème une vitesse sol n’excdant pas 15 nœuds. Dans son pick-up rouge, un fermier vint nous rejoindre afin d’offrir son aide. Après avoir vrifi que les rservoirs taient pratiquement pleins et n’avaient besoin que de quelques litres d’essence, il tait temps de continuer le voyage. Les aiguilles des jauges essence ne seraient plus dsormais d’aucune utilit…

Atterrissage dans un champ de Lundar au Manitoba, en 1981, avec un Cessna C170B.
Atterrissage dans un champ de Lundar au Manitoba, en 1981, avec un Cessna C170B.

Dauphin fut survol et peu de temps après nous disions au revoir au Manitoba. Bienvenue en Saskatchewan! Si nous devions connaître une panne de moteur au-dessus de terrains aussi uniformes, les risques de problèmes l’atterrissage seraient pratiquement inexistants.

Près de Yorkton, Saskatchewan, en vol avec un Cessna C170B en 1981
Près de Yorkton, Saskatchewan, en vol avec un Cessna C170B en 1981

La mto se dgrada lentement. Nous devions dsormais nous poser Watson, en Saskatchewan, sur la piste la plus proche.

La surface d’atterrissage tait constitue de terre boueuse et de gazon, le tout dlimit par des petits panneaux de bois peint en rouge. Dès le touch des roues, la boue sur les pneus claboussa l’appareil et vint se coller sous les ailes.

La piste de Watson, Saskatchewan, en 1981
La piste de Watson, Saskatchewan, en 1981
Le motel King George  Watson, Saskatchewan en 1981
Le motel King George Watson, Saskatchewan en 1981

Finalement, le temps s’amliora et il fut possible de redcoller en direction de North Battleford, la dernière escale avant Edmonton. Le terrain en pente nous contraignit voler de plus en plus bas près d’Edmonton, sous un couvert de stratocumulus, limitant notre vision pour apercevoir l’avance le bon aroport parmi les trois disponibles (international, civil, militaire). Tout se passa bien quant au choix du bon aroport et de l’approche, mais on ne peut en dire autant des communications radio. Le son qui sortait du vieux haut-parleur tait pourri et l’anglais parl par le contrôleur beaucoup trop rapide pour notre niveau de comprhension. La combinaison de ces deux facteurs obligea le contrôleur rpter plus d’une fois ses instructions jusqu’ ce qu’il se dcide finalement ralentir le rythme et que nous puissions lui dire officiellement : « Roger! »

Après un court sjour Edmonton vint le moment du vol de retour vers St-Jean. Celui-ci se fit beaucoup plus facilement et rapidement, car les vents de l’ouest poussaient l’appareil. La vitesse-sol tait parfois le double de ce que nous avions russi obtenir lors de notre voyage vers Edmonton. Le trajet nous aura finalement pris vingt-cinq heures l’aller et dix-huit au retour.

Cessna C170B en vol au-dessus du Canada, t 1981.
Cessna C170B en vol au-dessus du Canada, t 1981.
En monte vers 9,500 pieds lors du retour vers St-Jean-sur-Richelieu, en 1981.
En monte vers 9,500 pieds lors du retour vers St-Jean-sur-Richelieu, en 1981.
VFR "on top" avec un Cessna C170B en 1981 au-dessus du Canada
VFR « on top » avec un Cessna C170B en 1981 au-dessus du Canada

Au-dessus de North Bay, le temps est idal. Mais nous devrons atterrir Ottawa en attendant que des cellules orageuses s’loignent de Montral et de St-Jean-sur-Richelieu. Après un grand total de quarante-trois heures de vol, le vieux Cessna 170B tait de nouveau pos St-Jean-sur-Richelieu.

(Prochaine histoire: la licence d’instructeur de vol)

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Histoires vécues en tant que pilote et FSS: apprentissage du pilotage

Vol de nuit accidentel à St-Jean-sur-Richelieu

(Histoire prddente: la licence de pilote priv)

Note: pour cette histoire vcue, tant donn que je n’avais pas de camra bord de l’aronef lors du vol de 1980, j’ai reproduit l’exprience sur un simulateur, en utilisant un Piper Cherokee, faute de pouvoir mettre la main sur un Grumman Cheetah.

Peu après l’obtention de ma licence de pilote priv, en 1980, on m’avait demand d’aller chercher un appareil stationn Earlton (CYXR) en Ontario, soit trois cents milles marins au nord-ouest de St-Jean-sur-Richelieu, et de le ramener St-Jean. Pour y aller, j’tais en compagnie d’un pilote d’exprience et nous avions donc quitt ensemble bord d’un monomoteur de type Grumman Cheetah (AA-5A). Pour le retour, chacun pilotait un avion, et nous nous suivions. Mon compagnon ouvrait la voie avec son appareil car il avait avec lui toutes les cartes de navigation VFR ncessaires et s’occupait de la route suivre jusqu’ St-Jean. Tout ce qu’il me demandait tait de le suivre.

Un beau dbut de soire au-dessus du parc de la Vrendrye.
Un beau dbut de soire au-dessus du parc de la Vrendrye.

En chemin, nous avions dû contourner un front froid et cela avait retard notre arrive pour St-Jean. Dès le dbut du voyage, on m’avait assur que nous arriverions avant la noirceur. Il me semblait maintenant que ce serait un peu juste.

Mon compagnon avait acclr lgèrement, de façon battre la nuit de vitesse. Les minutes passaient et deux constats s’imposaient : premièrement, le coucher de soleil tait magnifique. Deuxièmement, je n’avais pas mon annotation de vol de nuit. Ce coucher de soleil signifiait qu’il restait environ trente minutes avant la noirceur totale.

Je lui avais demand, via la radio, s’il croyait toujours que nous atteindrions St-Jean dans les dlais prvus. Il estimait dsormais que nous serions la limite.

Je m’tais inform de l’existence possible d’un bouton qui permettrait d’clairer les instruments la nuit. Le bouton ayant t trouv, les instruments avaient soudainement pris une couleur rosâtre. Il fallait maintenant connaître les instruments essentiels pour un vol de nuit. Il en avait nomm quelques-uns.

La nuit tombe sur la Rserve du parc de La Vrendrye.
La nuit tombe sur la Rserve du parc de La Vrendrye.

Les minutes passant, la pnombre s’tait installe. Il nous serait dsormais impossible de battre la nuit de vitesse, car nous n’avions pas encore travers la zone de contrôle de l’aroport international  Pierre-Elliott Trudeau de Montral.

En approchant de Montral, je tentais de communiquer avec mon compagnon, mais il ne rpondait plus.Le seul repère de navigation disponible dans cette nuit naissante tait le petit phare rotatif rouge situ sur la queue de son appareil. Etrangement, son intensit s’affaiblissait graduellement. Mon compagnon s’loignait, son appareil tant plus rapide que le mien.

Montral du haut des airs, la nuit, en monomoteur.
Montral en vue. C’est la première fois que je vois Montral du haut des airs la nuit. Je ne pensais pas que ce serait en pilotant un avion sans avoir une annotation de nuit.

J’avais augment la puissance et appauvri le mlange pour gagner quelques nœuds, tout en me concentrant sur le petit point rouge qui pourrait me diriger vers St-Jean-sur-Richelieu. Je n’tais pas trop content de ma performance. J’aurais dû insist dès le dbut pour avoir une copie des documents de navigation. Mais le vol paraissait si simple. Leçon apprise.

Nous passions maintenant travers la zone de contrôle de l’aroport international de Montral. Dans la nuit, les lumières stroboscopiques des gros appareils taient visibles, sur les approches l’atterrissage ou lors des dcollages. En abusant un peu du moteur, j’avais peu peu diminu la distance me sparant de mon compagnon. Je ne faisais que le suivre dans le plus grand silence, faute de documents qui fourniraient les frquences VHF locales utiliser.

Le feu clignotant rouge qui me prcdait au loin s’tait soudainement mis perdre de l’altitude dans la nuit. Nous devions approcher de St-Jean puisque la descente venait de commencer. Mon compagnon communiquait certainement avec la tour de contrôle pour annoncer ses intentions. Pourquoi ne pas en profiter pour lui demander des conseils sur la façon d’atterrir de nuit? La rponse avait t courte et hsitante, car il savait que les communications radio taient enregistres. Tout ce qu’il avait pu trouver rpondre tait: « Je ne sais pas trop quelles informations te donner, prends ton temps. » Le contrôleur arien avait entendu cela et s’tait empress de m’offrir la prsence des services d’urgence, une offre que j’avais poliment dcliner.

Un pilote d’hydravion en vol dans le secteur avait entendu la communication et dit au contrôleur : « Dites-lui d’allumer son phare d’atterrissage ». Je lui avais rpondu que ce dernier tait brûl. Cela avait t constat dès le dcollage de St-Jean, mais ça ne devait pas poser de problème puisque nous devions voler de jour seulement.

La première tape en vue d’un atterrissage exige de se situer par rapport l’aroport et aux trois pistes. Quand on n’a jamais vol de nuit, le spectacle est diffrent et demande un ajustement. Une fois la piste en service (piste 11) reconnue, tout ce qu’il me restait donc faire tait d’imaginer que l’instructeur qui m’avait form tait assis côt de moi. Il exigerait les bonnes positions dans le circuit, les bonnes hauteurs en fonction des diffrentes tapes, les bonnes vitesses et les degrs de volets appropris pour finalement terminer avec un angle d’approche adquat.

Tout ce que je savais du vol de nuit, l’poque, se rsumait un seul aspect minemment pratique : il y avait un bois au dbut de la piste 11 et je ne voulais pas arriver trop bas et accrocher le sommet d’arbres invisibles dans la nuit. Toutefois, arriver trop haut au-dessus du seuil de piste signifierait que les roues toucheraient trop loin après le seuil et que la longueur de piste restante serait insuffisante pour immobiliser l’avion de la façon idale, c’est–dire en un seul morceau.

En finale, bien que mon attention tait entièrement rserve aux procdures, je sentais tout de même que le rythme de mes battements de cœur tait plus rapide. En courte finale, tout s’tait pass rapidement. L’avion avait survol le bois, la piste s’tait rapproche rapidement et les deux roues du train principal avaient touch la piste dlicatement. Le freinage s’tait fait immdiatement et tout tait dsormais termin.

L’essentiel tait rgl. J’avais par la suite demand au contrôleur arien de me guider sur les voies de circulation jusqu’ l’aroclub. Il en avait finalement profit pour demander, un sourire dans la voix : « Est-ce que tu vas le suivre ton cours de vol de nuit?»!.

(Prochaine histoire: Atterrissage de nuit sur une patinoire).

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