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Comportement humain

Stefan Zweig : Le monde d’hier, souvenirs d’un Européen.

Stefan Zweig: Le monde d'hier, souvenirs d'un Europen.
Stefan Zweig: Le monde d’hier, souvenirs d’un Europen.

« Avant 1914, la Terre appartenait tout le monde. Chacun se rendait où il voulait et y demeurait le temps qu’il lui plaisait. Il n’y avait ni autorisations ni permissions des autorits, et je m’amuse toujours de l’tonnement des jeunes dès l’instant où je leur raconte qu’avant 1914, je voyageais en Inde ou en Amrique sans possder de passeport ou même sans jamais en avoir vu un. On montait dans le train et on en descendait sans poser de questions ou sans qu’on vous en posât, on n’avait pas remplir un seul de ces centaines de papiers que l’on exige aujourd’hui.

Il n’y avait pas de permis, de visas, ni de tracasseries administratives; ces mêmes frontières qui sont aujourd’hui transformes par les douaniers, la police et les postes de gendarmerie en autant de clôtures, de barbels en raison de la mfiance pathologique de chacun envers l’autre ne signifiaient rien d’autre que des lignes symboliques que l’on franchissait alors avec autant d’insouciance que le mridien de Greenwich.

Ce n’est qu’après la guerre que le nationalisme a commenc bouleverser le monde, et le premier phnomène visible que produisit cette pidmie morale de notre siècle fut la xnophobie : la haine de l’tranger ou, tout du moins, la peur de l’autre. On se dfendit partout contre l’tranger, on l’limina partout (p.105) ».

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Titre : Le Monde d’hier, Souvenirs d’un Europen (Extraits).

Titre original : Die Welt von Gestern : Erinnungen eines Europäers (Auszüge)

Auteur : Stefan Zweig

Editions; Pocket

ISBN : 978-2-266-27536-1

© 2017

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Sujets controversés

L’extase totale — Le Troisième Reich, les Allemands et la drogue

L’auteur est un journaliste et documentariste allemand qui a travaill pour Stern et Der Spiegel. Il est galement l’auteur de quatre autres livres. Le titre original de son livre crit en allemand est : « Der totale Rausch. Drogen im Dritten Reich ».

La recherche effectue pour ce livre dmontre que durant les annes prcdant la Seconde Guerre mondiale, la population allemande utilisait rgulièrement des drogues pour supporter plus facilement la dfaite de la Première Guerre mondiale. La consommation de narcotiques tait banalise. Il fallait changer les habitudes de la population.

Couverture du livre "L'extase totale" par Normand Ohler
Couverture du livre « L’extase totale » par Normand Ohler

Hitler est alors prsent comme « un modèle de vie pure tous gards […], l’ascète, l’ennemi des drogues qui fait fi de ses propres besoins » (p.25). Mais s’il y a quelqu’un en Allemagne qui en vient utiliser rgulièrement des drogues et a même accès son fournisseur personnel, en l’occurrence le fameux docteur Morell, c’est bien Hitler.

Dans les documents prsents par l’auteur, Hitler est aussi dcrit comme le Patient A. « Hitler s’habitue aux piqûres rptition ainsi qu’ ces mystrieuses substances qui coulent dans ses veines pour soi-disant le revigorer ». (P.37.)

En 1937, les usines Temmler crent la première mthylamphtamine allemande, appele aussi pervitine. L’utilisation gnralise se rpand dans la population allemande de même que dans l’arme. La pervitine, c’est le coup de fouet artificiel qui dure plus de douze heures. C’est le remède artificiel qui « règle les problèmes » et qui tient aussi en veil le soldat allemand pendant plusieurs jours d’affile. « En consommer devient aussitôt aussi naturel que de prendre une tasse de caf » (p.44)

L’arme allemande, qui ne dort que tous les deux ou trois jours, fonce travers l’Europe. C’est le fameux Blitzkrieg. Les blinds ne s’arrêtent plus. Alors que les soldats allis doivent sommeiller tour de rôle, le soldat allemand fonce sans prendre de repos, nergis la mthamphtamine.

La Pologne est la première surprise. « […] pourvue de drogue foison, mais prive d’indications posologiques, la Wehrmacht fond sur le voisin polonais qui, lui, n’est pas dop et n’a pas ide de ce qui l’attend. » (p.63)

Trente-cinq millions de doses sont commandes pour l’arme et la Luftwaffe. « La Wehrmacht devient ainsi la première arme au monde tabler sur la drogue chimique […]. Une nouvelle forme de guerre va faire son apparition. » (p.76)

Peter Steinkamp, un historien de la mdecine, affirme que « le Blitzkrieg a t men grâce la mthamphtamine, pour ne pas dire qu’il tait fond sur l’usage de la mthamphtamine » (p.85)

Les officiers allemands n’obissent plus aux ordres, griss par les victoires rapides. « Guderian […] continue son offensive alors qu’il a formellement reçu l’ordre de faire halte » (p.86). C’est la même chose pour Rommel, qui n’obit plus aux ordres du gnral Hoth : « Il a perdu tout sens du danger [ce qui est] un symptôme typique d’une consommation excessive de mthamphtamine. Il poursuit son offensive de jour comme de nuit ». (P.88.) Hitler ne contrôle plus les gnraux des divisions blindes qui agissent maintenant de façon autonome.

Dcid reprendre le contrôle sur ses officiers, Hitler prendra alors une dcision qui vacue momentanment toute stratgie militaire. Il ordonne ses troupes de s’arrêter pendant dix jours, alors que celles-ci ont pratiquement termin d’encercler les Allis. Les officiers allemands insistent auprès d’Hitler pour achever la campagne militaire, mais « Hitler veut montrer l’arme de terre que c’est lui et personne d’autre qui mène cette guerre » (p.95). À Dunkerque, « plus de 340,000 soldats français, belges et britanniques s’chappent ainsi par la mer » (p.95).

Endos du livre: L'extase totale par Normand Ohler
Endos du livre: L’extase totale par Normand Ohler

L’auteur cite de nombreux documents de recherche faisant tat des tmoignages de soldats et officiers consommant massivement des produits dopants. Cette consommation excessive est pratique jusqu’aux plus hauts niveaux de la hirarchie militaire. La population civile en consomme galement : « Il ne faut pas bien longtemps pour que le nombre de comprims qui ont atterri dans les estomacs et le sang des Allemands passe la barre des cent millions de doses » (p.114).

Un Hitler quotidiennement dop et au jugement altr commet une autre grave erreur stratgique quant aux combats qui font rage en Russie. Il interdit tout mouvement de repli des troupes allemandes sans son autorisation. La Wehrmacht subit ainsi de lourdes pertes face aux divisions d’lite russes « fraîchement arrives de Sibrie » (p.135).

Une autre erreur stratgique survient en dcembre 1941 alors que l’Allemagne dcide de dclarer la guerre aux Etats-Unis : « [L’Allemagne] est dj puise par les combats qu’elle mène sur les diffrents fronts tandis que le colosse industriel d’outre-Atlantique est, lui, prêt mener bataille » (p.139).

L’entêtement d’Hitler « ne pas vouloir cder un pouce des territoires conquis trouve ici une raison plus profonde : que les chemines fonctionnent le plus longtemps possible l’est, dans les champs d’extermination d’Auschwitz, Treblinka, Sobibor, Chelmno, Majdanek et Belzec. Tenir toutes les positions, jusqu’ ce que tous les Juifs aient t tus. S’loignant toujours un peu plus des lois humaines [Hitler] continue sa guerre contre les faibles » (p.140).

L’auteur poursuit son rcit quant aux autres erreurs de stratgie militaire d’Hitler. Il donne galement des prcisions quant la liaison troite qui lie le Dr Morell et Hitler, de même que des dtails pointus quant aux cocktails de mdicaments consomms quotidiennement par Hitler, dont l’Eucodal, la cocaïne et la morphine. Profitant de son lien troit avec le patient A, le Dr Morell en profite galement pour accroître son influence et sa fortune personnelle.

Le lecteur constate le dclin progressif du Führer et les consquences des dcisions dsespres de ce dernier. Il est tout de même tonnant que dans les biographies d’Hitler cette consommation aussi intensive de drogues et ses consquences soient peine soulignes.

Vers la fin du livre se trouvent des passages importants, particulièrement difficiles, sur certaines expriences effectues sur les prisonniers des camps de concentration.

Le livre « L’extase totale » permet de comprendre de façon diffrente la Seconde Guerre mondiale et la psychologie du peuple allemand cette poque. Il est extrêmement surprenant de constater quel point les drogues chimiques ont jou un rôle primordial avant et pendant ce conflit mondial. Même la comprhension du Blitzkrieg s’en trouve altre.

La technologie de pointe et la stratgie militaire allemande combine l’usage intensif de drogues chimiques par les troupes ont, dans un premier temps, donn un avantage important aux Allemands. Cependant, avec le temps, un manque de contrôle adquat sur ces drogues et une absence volontaire de sensibilisation quant aux effets secondaires de la pervitine et autres mixtures chimiques ont eu des consquences ngatives irrversibles sur un grand nombre de soldats et d’officiers et occasionn de graves erreurs de stratgie militaire. La drape idologique a galement occasionn la perte de millions de vies humaines.

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Titre : L’extase totale – Le Troisième Reich, les Allemands et la drogue
Auteur : Normand Ohler
Editions : La dcouverte
© 2016
ISBN : 978-2-7071-9072-7

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Terrorisme

The Rise of Islamic State: ISIS and the new Sunni revolution

Comme il s’agit d’un livre crit en anglais, j’ai dû prendre la libert de traduire les citations pour faciliter la vie aux lecteurs unilingues francophones.

« Patrick Cockburn a not l’mergence d’ISIS beaucoup plus tôt que toute autre personne et crit sur ce sujet avec une profondeur telle qu’elle se trouve dans une catgorie part. » – Press Gazette Journalist of the Year Judges

Le livre nous prsente une image plus large de ce qui se produit au Moyen-Orient. Il donne de la profondeur aux nouvelles des grands rseaux.  Le lecteur prend ainsi connaissance du côt moins mdiatis de chaque histoire,  ce qui aide acqurir une meilleure comprhension des diffrents conflits.

Première de couverture du livre "The Rise of Islamic State" de Patrick Cockburn
Première de couverture du livre « The Rise of Islamic State » de Patrick Cockburn

Des nouvelles plus ou moins exactes, et parfois des mensonges.

L’auteur dvoile la facilit avec laquelle les mensonges peuvent être fabriqus sur un champ de bataille. Il dmontre galement que les informations peuvent être plus ou moins exactes, comme dans le cas où un journaliste pralablement « choisi » voyage protg par une arme, ou encore lorsque des journalistes se fient des informations de seconde main non vrifies pour prparer les nouvelles du soir.

Il semble galement passablement difficile pour un rseau de nouvelles de refuser de diffuser une histoire lorsque des doutes subsistent son sujet, spcialement lorsque les comptiteurs ont dcid de diffuser cette même nouvelle.

J’ai plac les citations du livre en italique tant donn qu’elles offrent d’excellents rsums. Certaines sont de l’auteur lui-même, d’autres proviennent de sources qu’il a trouves pour crire son livre. L’auteur soulève tellement de sujets qu’il m’est impossible de tout couvrir dans un rsum. Je tenterai d’être aussi bref que possible pour prsenter la perspective la plus large possible du contenu du livre.

La peur.

La peur est le facteur principal derrière plusieurs dcisions politiques irrationnelles. La peur amène une radicalisation des politiques, des religions et de la propagande. Elle est souvent relie un très petit groupe d’individus qui dirigent un pays, un tat ou une rgion lorsque ces derniers croient qu’ils peuvent perdre le pouvoir politique leur offrant des privilèges indus par rapport au reste de la population. Plus les avantages sont grands, plus grande est la peur.

Les « solutions » politiques, la plupart du temps irrationnelles, crent des tensions ou aggravent des problèmes existants et aident seulement accroître l’instabilit.

L’Arabie Saoudite aidait initialement ISIS cause de sa peur des jihadistes oprant l’intrieur de leur pays et galement cause de sa peur du pouvoir chiite l’extrieur du pays. En ce qui concerne la Turquie, elle a plus peur des Kurdes qu’elle ne craint ISIS. Pour une longue priode, la Turquie a donc laiss sa frontière permable avec la Syrie : cela a permis ISIS de compter sur une base arrière en cas de repli obligatoire temporaire.

L’auteur dit : « Il y a quelque chose d’hystrique et d’exagr propos de la peur que l’Arabie Saoudite entretient quant l’expansionnisme chiite, tant donn que les chiites ne sont puissants que dans la poigne de pays où ils sont en majorit ou en forte minorit. Sur cinquante-sept pays musulmans, seulement quatre ont une majorit chiite. » (p.102)

La dmonisation des religions autres que le Wahhabisme.

Dans le cas de l’Arabie Saoudite, la dmonisation des religions autres que le Wahhabisme et l’talage de la haine travers les mdias sociaux ont cr un territoire fertile la croissance d’ISIS.

L’auteur dit : « […] Les Saoudiens doivent srieusement s’attaquer rformer leur système d’ducation qui dmonise actuellement les chiites, sufis, chrtiens, Juifs et autres sectes et religions. Ils doivent cesser de prêcher la haine au moyen de tellement de stations satellites et ne pas offrir de passe-droit aux prêcheurs de haine sur les mdias sociaux »(p.107)

« La « Wahhabisation » de l’Islam sunnite est un des plus dangereux dveloppements de notre ère » (p.108)

L’argent favorise la polarisation entre Sunnites et Chiites.

« ISIS n’aurait pu croître en popularit sans le soutien financier de l’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats Arabes Unis et de la Turquie. Etant donn qu’ISIS se nourrit des tensions entre les sunnites et les chiites, tout ce qui augmente la tension entre sunnites et chiites bnficie au groupe terroriste : « Il n’y a aucun doute qu’une propagande wahhabite bien finance a contribu a l’accroissement d’un conflit de plus en plus violent entre sunnites et chiites » (p.99)

« Un aspect crucial de la monte du Wahhabisme est le pouvoir financier et politique de l’Arabie Saoudite. Le Dr Allawi dit que si, par exemple, un musulman pieux veut fonder un sminaire au Bangladesh, il n’y a pas beaucoup d’endroits où il pourra obtenir 20,000£ autres que l’Arabie Saoudite. Mais si la même personne veut s’opposer au Wahhabisme, il devra alors le combattre avec des ressources limites » (p.108)

« Cette polarisation entre deux groupes religieux n’a fait que s’intensifier travers la guerre chaude et froide que se livrent les Etats-Unis et la Russie. Des mandataires taient ici au travail, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du golfe Persique, supportes par les Etats-Unis, face l’Iran, la Syrie et le Hezbollah au Liban appuys par la Russie » (p.71)

Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn "The Rise of Islamic State"
Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn « The Rise of Islamic State »

Une propagande qui a fait qu’Al-Qaïda est apparue plus forte et efficace qu’elle ne l’tait en ralit, en rfrence aux attaques du 11 septembre 2001.

Plusieurs sections du livre font rfrence, un moment ou l’autre, aux attaques du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des observations de l’auteur (en italique). J’ai galement ajout des commentaires personnels clairement identifis comme tels :

L’instant Pearl Harbor des attentats du 11 septembre 2001.

L’auteur crit : « Le choc des attentats du 11 septembre 2001 a gnr un « moment » Pearl Harbor aux Etats-Unis où la rvulsion et la peur du public ont pu être manipules pour implmenter un agenda noconservateur prexistant en pointant Saddam Hussein et en envahissant l’Irak » (p.100).

Note : les cinq paragraphes suivants constituent un commentaire personnel sur « l’instant Pearl Harbor » :

Un « instant Pearl Harbor » signifie qu’afin que les Amricains approuvent une attaque en sol tranger, ils devaient voir quelque chose de terrible se produire aux Etats-Unis. Par exemple, avant la destruction vidente de navires de guerre Pearl Harbor par les Japonais, les Amricains avaient refus de s’engager dans la Seconde Guerre mondiale.

Durant les attentats du 11 septembre 2001, et même plus tard, les quatre-vingts camras du Pentagone n’ont pas pu capturer quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin un Boeing 757 frappant le bâtiment. Vous deviez croire que les choses s’taient produites exactement comme vous le disaient les nouvelles tant donn qu’il n’y avait pas de photos ni de vidos d’un Boeing en morceaux sur le terrain du Pentagone.

Les mdias ont plutôt jou et rejou les scènes vidos où les tours jumelles du World Trade Center s’crasent complètement jusqu’au sol après avoir t touches par un seul avion chacune, même si les bâtiments taient construits pour rsister des impacts multiples, travers un design « moustiquaire », une leçon apprise travers ce qui tait arriv des annes plus tôt avec l’Empire State Building.

Des gens ont cru que les bâtiments s’taient crass cause de la chaleur trop leve, mais plusieurs ont nglig le rapport de la FEMA mis plus tard affirmant que la temprature ne s’tait pas leve plus de 300 ou 400 degrs l’intrieur du bâtiment, des centaines de degrs en moins que ce qui tait ncessaire pour faire fondre l’acier.

La chute libre des tours jumelles du World Trade Center a constitu « l’instant Pearl Harbor » ncessaire pour provoquer la peur et faciliter l’implmentation d’un agenda noconservateur prexistant. Les lecteurs amricains n’auraient pas approuv une guerre en règle l’tranger si les bâtiments taient demeurs debout après un seul impact. C’est un peu comme si le monde devait croire que le World Trade Center a t bâti en utilisant la pire ingnierie amricaine tout en ne retenant aucune leçon du pass. Pour plus d’infos sur ce sujet spcifique:

Sujets controversés

En 2001, Al-Qaïda tait une organisation sans grande efficacit.

Patrick Cockburn est un parmi très peu de journalistes qui n’a pas peur de prsenter Al-Qaïda telle qu’elle tait en 2001, une organisation mergente qui tait loin d’être capable de planifier et excuter des attaques aussi complexes que celles du 11 septembre 2001. (Cela explique aussi pourquoi, peu de temps après les attaques, les nouvelles internationales ont prsent une vido de Ben Laden niant sa responsabilit pour les attaques. Une vido qui n’a jamais t remontre. Mais plusieurs millions de personnes l’ont vue avant qu’elle ne soit censure subsquemment par les grands rseaux).

« Au moment de 9/11, Al-Qaïda tait une petite organisation gnralement inefficace »(p.59). L’auteur utilise en anglais le terme « ineffectual », qui rfère l’incapacit de produire un effet dsir.

L’implmentation de l’agenda noconservateur.

Cela signifie en ralit que l’agenda prexistant noconservateur amricain ne pouvait compter sur l’exprience d’Al-Qaïda. Il a plutôt fallu l’aide d’une ou plusieurs organisations exprimentes pour le financement, la planification et l’excution des attaques du 11 septembre 2001. Seulement après les faits Al-Qaïda a-t-elle pu être blâme tant donn qu’elle tait maintenant bien connue des Amricains, après toute la propagande des mdias. Un lien artificiel a par la suite t fait avec l’Irak, permettant une invasion que soixante pour cent des lecteurs amricains ont autorise.

Soixante pour cent des lecteurs amricains ont t induits en erreur.

L’auteur crit : « Le nom Al-Qaïda a toujours t utilis de façon lastique pour identifier un ennemi. En 2003 et en 2004 en Irak, alors que l’opposition irakienne l’occupation amricaine et britannique s’accentuait, les autorits amricaines ont attribu presque toutes les attaques Al-Qaïda alors que plusieurs taient le fait de groupes nationalistes et baathistes. Une telle propagande a aid persuader près de soixante pourcent des lecteurs amricains avant l’invasion en Irak qu’il y avait une connexion entre Saddam Hussein et les responsables de 9/11, malgr une absence complète de preuves sur le sujet. En Irak, et travers le monde musulman, ces accusations ont grandement bnfici Al-Qaïda en exagrant son rôle dans sa rsistance l’occupation amricaine et britannique » (p.53)

La chute de Mosul.

ISIS n’a eu besoin que de 6000 combattants pour gagner la Bataille de Mosul. Pourtant, le groupe arm faisait face un million de soldats irakiens. Comment cela a-t-il t possible? L’auteur voit trois raisons :

1. La coopration des sunnites irakiens, qui sentaient qu’ils taient mieux protgs par ISIS que par les chiites.
2. Une corruption tous les niveaux dans l’arme irakienne : « Comme un ancien ministre l’a dit, « le gouvernement irakien est une kleptocratie institutionnalise ». Un autre politicien qui ne veut pas être nomm a dit « […] Les gens donnent de l’argent pour faire partie de l’arme [pour obtenir un salaire] – mais ce sont des investisseurs, pas des soldats » (p.77)
3. Le fait que l’arme irakienne ne soit dsormais plus une arme nationale, tant donn que les soldats sunnites bien entraîns ont t mis de côt.

Syrie : le prsident Bachar Assad n’tait pas aussi faible qu’on le croyait.

Autant le monde extrieur que l’opposition percevaient le prsident Assad comme beaucoup plus faible qu’il ne l’tait en ralit. Tous pensaient qu’il serait dfait sans l’aide d’une campagne arienne organise.

Une omission majeure quant la guerre en Syrie.

« Les Etats-Unis et autres pouvoirs occidentaux ont chou prvoir qu’en supportant une rvolte arme en Syrie, ils dstabiliseraient invitablement l’Irak et provoqueraient une nouvelle ronde d’une guerre civile sectaire » (p.73)

Cinq diffrents conflits en Syrie.

Le conflit syrien est extrêmement compliqu tant donn qu’il y a plusieurs intrêts politiques et religieux en jeu : « La crise syrienne comprend cinq diffrents conflits qui s’infectent entre eux et s’exacerbent mutuellement. La guerre a commenc avec une rvolte populaire vritable contre une dictature brutale et corrompue, mais elle a vite t mlange au conflit entre sunnites et alawites, pour ensuite dgnr dans un conflit rgional global entre chiites et sunnites avec d’un côt une alliance reprsente par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les tats sunnites et, de l’autre côt, l’Iran, l’Irak et les chiites libanais. En plus de tout cela, il y a eu un renouveau dans la guerre froide entre Moscou et l’Occident, exacerbe par le conflit en Libye et de façon rcente s’aggravant encore cause de la crise en Ukraine » (p.94)

En Syrie, c’est un choix entre Assad ou ISIS.

ISIS est la plus importante force d’opposition en Syrie. Si Bachar Assad tombe, ISIS prend sa place : « Les Syriens ont le choix entre une dictature violente, dans laquelle le pouvoir est monopolis par la prsidence et des services de scurit brutaux, ou une opposition qui tire en plein visage des enfants pour un blasphème mineur et envoie des photos de soldats dcapits aux parents des victimes ». (p.81)

Les victoires octroyes par Dieu.

« L’attrait de l’Etat islamique pour les musulmans sunnites de Syrie, d’Irak et d’ailleurs dans le monde vient en partie du sentiment que ses victoires sont octroyes par Dieu et invitables, donc toute dfaite endommage sa prtention un support divin » (p.159)

La solution au conflit syrien viendra de l’extrieur du pays.

« Plusieurs Syriens voient maintenant une solution leur guerre civile comme tant largement entre les mains des Etats-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. En cela, ils sont probablement corrects ».

Notes supplmentaires.

La guerre ne concerne jamais que le « combat ». Il y a toujours un processus politique sous-jacent qui est en marche. Donc, même si un pays semble militairement dfait, d’normes efforts politiques devront être faits si l’on veut crer un nouvel ordre stable.

« La conviction qu’un gouvernement toxique est la base de tout ce qui est mauvais est la position publique de la plupart des oppositions, mais il est dangereux de se fier l’agenda personnel de toute personne. »

« Un gouvernement ou une arme peut tenter de maintenir le secret en interdisant les journalistes, mais il devra payer le prix tant donn que l’absence de nouvelles est remplace par de l’information fournie par leurs ennemis ».

Titre: The Rise of Islamic State (Publi initialement sous le titre: The Jihadis return: ISIS and the failure of the global war on terror par OR Books ©2014)
Auteur: Patrick Cockburn
Editions: Verso
©2015
ISBN-13: 978-1-78478-040-1