Sur l’émission « Fareed Zakaria GPS » diffusée sur CNN le 12 novembre 2017, Fareed a invité le premier ministre de Turquie, Binari Yildirim.
La Turquie prétendait que Fethullah Gulen, un imam américain vivant aux États-Unis, était derrière le coup manqué contre le président Erdogan en 2016. Erdogan désire depuis ce temps que M. Gulen soit renvoyé en Turquie.
Pour expliquer le refus des États-Unis de renvoyer M. Gulen en Turquie, Fareed Zakaria a alors dit quelque chose comme : « Mes contacts me disent qu’il n’y a rien de solide supportant le fait que Fethullah Gulen ait été l’organisateur du coup manqué contre la Turquie en 2016 ».
Le premier ministre de Turquie, bien préparé, lui a alors rétorqué : « Quand vous avez dit que Oussama Ben Laden était derrière les attaques du 11 septembre 2001, nous n’avons pas demandé de preuves. Nous vous avons seulement supporté ». [Et immédiatement été en guerre en Afghanistan sans preuve de l’implication de Ben Laden].
En d’autres mots, pour demeurer amie avec les États-Unis, la Turquie n’a pas demandé que ces derniers présentent des faits probants que Ben Laden était derrière les attentats du 11 septembre 2001,un fait que ce dernier a nié dès le premier jour. La Turquie savait que les États-Unis avec des intérêts stratégiques en Afghanistan et elle a supporté n’importe quelle raison, avec ou sans preuve, qui justifierait une invasion de l’Afghanistan.
Maintenant, la Turquie dit que les États-Unis ne sont pas d’accord pour supporter les intérêts stratégiques turcs, de la même façon que cela a été fait pour les Américains. C’est un peu comme dire aux États-Unis : “Ne demandez pas de preuves, faites-le, comme nous l’avons fait pour vous”. En 2016, sur le même sujet, Erdogan disait : “Si nous sommes des partenaires stratégiques ou des partenaires modèles, faites ce qui est nécessaire”.
Nous pouvons tirer deux idées de la discussion entre Fareed Zakaria et Binari Yildirim :
1) Que l’imam Fethullah Gulen n’a possiblement rien à voir avec le coup manqué de 2016 contre la Turquie, pas plus que Ben Laden n’a à voir avec les attaques du 11 septembre 2001. Mais étant donné que Gulen s’oppose fortement à Erdogan, il est considéré comme une menace pour les intérêts stratégiques turcs (ou pour la possibilité d’Erdogan de rester indéfiniment en poste en Turquie?).
La Turquie s’attend à ce que les États-Unis s’abstiennent d’obtenir des preuves d’une quelconque implication de Gulen et elle désire malgré tout que le religieux soit renvoyé en Turquie en signe de bonne volonté et d’amitié entre les deux pays.
2) Que les amis des États-Unis ne semblent pas poser beaucoup de questions et vouloir des preuves quand il s’agit des attaques du 11 septembre 2001. Ils suivent le courant et espèrent un retour des faveurs lorsque viendra le temps…
Fareed a rapidement changé de sujet…
Pour des explications quant au coup manqué de 2016 contre la Turquie, cliquez sur le lien suivant sur CNN : Le coup manqué contre la Turquie .
Au sujet des attaques du 11 septembre 2001, vous trouverez plusieurs faits présentés dans un livre écrit par un ancien journaliste français bien connu, Éric Reynaud, et résumés dans la section « sujets controversés» de mon site web.
Comme il s’agit d’un livre écrit en anglais, j’ai dû prendre la liberté de traduire les citations pour faciliter la vie aux lecteurs unilingues francophones.
« Patrick Cockburn a noté l’émergence d’ISIS beaucoup plus tôt que toute autre personne et écrit sur ce sujet avec une profondeur telle qu’elle se trouve dans une catégorie à part. » – Press Gazette Journalist of the Year Judges
Le livre nous présente une image plus large de ce qui se produit au Moyen-Orient. Il donne de la profondeur aux nouvelles des grands réseaux. Le lecteur prend ainsi connaissance du côté moins médiatisé de chaque histoire, ce qui aide à acquérir une meilleure compréhension des différents conflits.
Des nouvelles plus ou moins exactes, et parfois des mensonges.
L’auteur dévoile la facilité avec laquelle les mensonges peuvent être fabriqués sur un champ de bataille. Il démontre également que les informations peuvent être plus ou moins exactes, comme dans le cas où un journaliste préalablement « choisi » voyage protégé par une armée, ou encore lorsque des journalistes se fient à des informations de seconde main non vérifiées pour préparer les nouvelles du soir.
Il semble également passablement difficile pour un réseau de nouvelles de refuser de diffuser une histoire lorsque des doutes subsistent à son sujet, spécialement lorsque les compétiteurs ont décidé de diffuser cette même nouvelle.
J’ai placé les citations du livre en italique étant donné qu’elles offrent d’excellents résumés. Certaines sont de l’auteur lui-même, d’autres proviennent de sources qu’il a trouvées pour écrire son livre. L’auteur soulève tellement de sujets qu’il m’est impossible de tout couvrir dans un résumé. Je tenterai d’être aussi bref que possible pour présenter la perspective la plus large possible du contenu du livre.
La peur.
La peur est le facteur principal derrière plusieurs décisions politiques irrationnelles. La peur amène une radicalisation des politiques, des religions et de la propagande. Elle est souvent reliée à un très petit groupe d’individus qui dirigent un pays, un état ou une région lorsque ces derniers croient qu’ils peuvent perdre le pouvoir politique leur offrant des privilèges indus par rapport au reste de la population. Plus les avantages sont grands, plus grande est la peur.
Les « solutions » politiques, la plupart du temps irrationnelles, créent des tensions ou aggravent des problèmes existants et aident seulement à accroître l’instabilité.
L’Arabie Saoudite aidait initialement ISIS à cause de sa peur des jihadistes opérant à l’intérieur de leur pays et également à cause de sa peur du pouvoir chiite à l’extérieur du pays. En ce qui concerne la Turquie, elle a plus peur des Kurdes qu’elle ne craint ISIS. Pour une longue période, la Turquie a donc laissé sa frontière perméable avec la Syrie : cela a permis à ISIS de compter sur une base arrière en cas de repli obligatoire temporaire.
L’auteur dit : « Il y a quelque chose d’hystérique et d’exagéré à propos de la peur que l’Arabie Saoudite entretient quant à l’expansionnisme chiite, étant donné que les chiites ne sont puissants que dans la poignée de pays où ils sont en majorité ou en forte minorité. Sur cinquante-sept pays musulmans, seulement quatre ont une majorité chiite. » (p.102)
La démonisation des religions autres que le Wahhabisme.
Dans le cas de l’Arabie Saoudite, la démonisation des religions autres que le Wahhabisme et l’étalage de la haine à travers les médias sociaux ont créé un territoire fertile à la croissance d’ISIS.
L’auteur dit : « […] Les Saoudiens doivent sérieusement s’attaquer à réformer leur système d’éducation qui démonise actuellement les chiites, sufis, chrétiens, Juifs et autres sectes et religions. Ils doivent cesser de prêcher la haine au moyen de tellement de stations satellites et ne pas offrir de passe-droit aux prêcheurs de haine sur les médias sociaux »(p.107)
« La « Wahhabisation » de l’Islam sunnite est un des plus dangereux développements de notre ère » (p.108)
L’argent favorise la polarisation entre Sunnites et Chiites.
« ISIS n’aurait pu croître en popularité sans le soutien financier de l’Arabie Saoudite, du Qatar, des Émirats Arabes Unis et de la Turquie. Étant donné qu’ISIS se nourrit des tensions entre les sunnites et les chiites, tout ce qui augmente la tension entre sunnites et chiites bénéficie au groupe terroriste : « Il n’y a aucun doute qu’une propagande wahhabite bien financée a contribué a l’accroissement d’un conflit de plus en plus violent entre sunnites et chiites » (p.99)
« Un aspect crucial de la montée du Wahhabisme est le pouvoir financier et politique de l’Arabie Saoudite. Le Dr Allawi dit que si, par exemple, un musulman pieux veut fonder un séminaire au Bangladesh, il n’y a pas beaucoup d’endroits où il pourra obtenir 20,000£ autres que l’Arabie Saoudite. Mais si la même personne veut s’opposer au Wahhabisme, il devra alors le combattre avec des ressources limitées » (p.108)
« Cette polarisation entre deux groupes religieux n’a fait que s’intensifier à travers la guerre chaude et froide que se livrent les États-Unis et la Russie. Des mandataires étaient ici au travail, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du golfe Persique, supportées par les États-Unis, face à l’Iran, la Syrie et le Hezbollah au Liban appuyés par la Russie » (p.71)
Une propagande qui a fait qu’Al-Qaïda est apparue plus forte et efficace qu’elle ne l’était en réalité, en référence aux attaques du 11 septembre 2001.
Plusieurs sections du livre font référence, à un moment ou l’autre, aux attaques du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des observations de l’auteur (en italique). J’ai également ajouté des commentaires personnels clairement identifiés comme tels :
L’instant Pearl Harbor des attentats du 11 septembre 2001.
L’auteur écrit : « Le choc des attentats du 11 septembre 2001 a généré un « moment » Pearl Harbor aux États-Unis où la révulsion et la peur du public ont pu être manipulées pour implémenter un agenda néoconservateur préexistant en pointant Saddam Hussein et en envahissant l’Irak » (p.100).
Note : les cinq paragraphes suivants constituent un commentaire personnel sur « l’instant Pearl Harbor » :
Un « instant Pearl Harbor » signifie qu’afin que les Américains approuvent une attaque en sol étranger, ils devaient voir quelque chose de terrible se produire aux États-Unis. Par exemple, avant la destruction évidente de navires de guerre à Pearl Harbor par les Japonais, les Américains avaient refusé de s’engager dans la Seconde Guerre mondiale.
Durant les attentats du 11 septembre 2001, et même plus tard, les quatre-vingts caméras du Pentagone n’ont pas pu capturer quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin à un Boeing 757 frappant le bâtiment. Vous deviez croire que les choses s’étaient produites exactement comme vous le disaient les nouvelles étant donné qu’il n’y avait pas de photos ni de vidéos d’un Boeing en morceaux sur le terrain du Pentagone.
Les médias ont plutôt joué et rejoué les scènes vidéos où les tours jumelles du World Trade Center s’écrasent complètement jusqu’au sol après avoir été touchées par un seul avion chacune, même si les bâtiments étaient construits pour résister à des impacts multiples, à travers un design « moustiquaire », une leçon apprise à travers ce qui était arrivé des années plus tôt avec l’Empire State Building.
Des gens ont cru que les bâtiments s’étaient écrasés à cause de la chaleur trop élevée, mais plusieurs ont négligé le rapport de la FEMA émis plus tard affirmant que la température ne s’était pas élevée à plus de 300 ou 400 degrés à l’intérieur du bâtiment, des centaines de degrés en moins que ce qui était nécessaire pour faire fondre l’acier.
La chute libre des tours jumelles du World Trade Center a constitué « l’instant Pearl Harbor » nécessaire pour provoquer la peur et faciliter l’implémentation d’un agenda néoconservateur préexistant. Les électeurs américains n’auraient pas approuvé une guerre en règle à l’étranger si les bâtiments étaient demeurés debout après un seul impact. C’est un peu comme si le monde devait croire que le World Trade Center a été bâti en utilisant la pire ingénierie américaine tout en ne retenant aucune leçon du passé. Pour plus d’infos sur ce sujet spécifique:
En 2001, Al-Qaïda était une organisation sans grande efficacité.
Patrick Cockburn est un parmi très peu de journalistes qui n’a pas peur de présenter Al-Qaïda telle qu’elle était en 2001, une organisation émergente qui était loin d’être capable de planifier et exécuter des attaques aussi complexes que celles du 11 septembre 2001. (Cela explique aussi pourquoi, peu de temps après les attaques, les nouvelles internationales ont présenté une vidéo de Ben Laden niant sa responsabilité pour les attaques. Une vidéo qui n’a jamais été remontrée. Mais plusieurs millions de personnes l’ont vue avant qu’elle ne soit censurée subséquemment par les grands réseaux).
« Au moment de 9/11, Al-Qaïda était une petite organisation généralement inefficace »(p.59). L’auteur utilise en anglais le terme « ineffectual », qui réfère à l’incapacité de produire un effet désiré.
L’implémentation de l’agenda néoconservateur.
Cela signifie en réalité que l’agenda préexistant néoconservateur américain ne pouvait compter sur l’expérience d’Al-Qaïda. Il a plutôt fallu l’aide d’une ou plusieurs organisations expérimentées pour le financement, la planification et l’exécution des attaques du 11 septembre 2001. Seulement après les faits Al-Qaïda a-t-elle pu être blâmée étant donné qu’elle était maintenant bien connue des Américains, après toute la propagande des médias. Un lien artificiel a par la suite été fait avec l’Irak, permettant une invasion que soixante pour cent des électeurs américains ont autorisée.
Soixante pour cent des électeurs américains ont été induits en erreur.
L’auteur écrit : « Le nom Al-Qaïda a toujours été utilisé de façon élastique pour identifier un ennemi. En 2003 et en 2004 en Irak, alors que l’opposition irakienne à l’occupation américaine et britannique s’accentuait, les autorités américaines ont attribué presque toutes les attaques à Al-Qaïda alors que plusieurs étaient le fait de groupes nationalistes et baathistes. Une telle propagande a aidé à persuader près de soixante pourcent des électeurs américains avant l’invasion en Irak qu’il y avait une connexion entre Saddam Hussein et les responsables de 9/11, malgré une absence complète de preuves sur le sujet. En Irak, et à travers le monde musulman, ces accusations ont grandement bénéficié à Al-Qaïda en exagérant son rôle dans sa résistance à l’occupation américaine et britannique » (p.53)
La chute de Mosul.
ISIS n’a eu besoin que de 6000 combattants pour gagner la Bataille de Mosul. Pourtant, le groupe armé faisait face à un million de soldats irakiens. Comment cela a-t-il été possible? L’auteur voit trois raisons :
1. La coopération des sunnites irakiens, qui sentaient qu’ils étaient mieux protégés par ISIS que par les chiites. 2. Une corruption à tous les niveaux dans l’armée irakienne : « Comme un ancien ministre l’a dit, « le gouvernement irakien est une kleptocratie institutionnalisée ». Un autre politicien qui ne veut pas être nommé a dit « […] Les gens donnent de l’argent pour faire partie de l’armée [pour obtenir un salaire] – mais ce sont des investisseurs, pas des soldats » (p.77) 3. Le fait que l’armée irakienne ne soit désormais plus une armée nationale, étant donné que les soldats sunnites bien entraînés ont été mis de côté.
Syrie : le président Bachar Assad n’était pas aussi faible qu’on le croyait.
Autant le monde extérieur que l’opposition percevaient le président Assad comme beaucoup plus faible qu’il ne l’était en réalité. Tous pensaient qu’il serait défait sans l’aide d’une campagne aérienne organisée.
Une omission majeure quant à la guerre en Syrie.
« Les États-Unis et autres pouvoirs occidentaux ont échoué à prévoir qu’en supportant une révolte armée en Syrie, ils déstabiliseraient inévitablement l’Irak et provoqueraient une nouvelle ronde d’une guerre civile sectaire » (p.73)
Cinq différents conflits en Syrie.
Le conflit syrien est extrêmement compliqué étant donné qu’il y a plusieurs intérêts politiques et religieux en jeu : « La crise syrienne comprend cinq différents conflits qui s’infectent entre eux et s’exacerbent mutuellement. La guerre a commencé avec une révolte populaire véritable contre une dictature brutale et corrompue, mais elle a vite été mélangée au conflit entre sunnites et alawites, pour ensuite dégénéré dans un conflit régional global entre chiites et sunnites avec d’un côté une alliance représentée par les États-Unis, l’Arabie Saoudite et les états sunnites et, de l’autre côté, l’Iran, l’Irak et les chiites libanais. En plus de tout cela, il y a eu un renouveau dans la guerre froide entre Moscou et l’Occident, exacerbée par le conflit en Libye et de façon récente s’aggravant encore à cause de la crise en Ukraine » (p.94)
En Syrie, c’est un choix entre Assad ou ISIS.
ISIS est la plus importante force d’opposition en Syrie. Si Bachar Assad tombe, ISIS prend sa place : « Les Syriens ont le choix entre une dictature violente, dans laquelle le pouvoir est monopolisé par la présidence et des services de sécurité brutaux, ou une opposition qui tire en plein visage des enfants pour un blasphème mineur et envoie des photos de soldats décapités aux parents des victimes ». (p.81)
Les victoires octroyées par Dieu.
« L’attrait de l’État islamique pour les musulmans sunnites de Syrie, d’Irak et d’ailleurs dans le monde vient en partie du sentiment que ses victoires sont octroyées par Dieu et inévitables, donc toute défaite endommage sa prétention à un support divin » (p.159)
La solution au conflit syrien viendra de l’extérieur du pays.
« Plusieurs Syriens voient maintenant une solution à leur guerre civile comme étant largement entre les mains des États-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. En cela, ils sont probablement corrects ».
Notes supplémentaires.
La guerre ne concerne jamais que le « combat ». Il y a toujours un processus politique sous-jacent qui est en marche. Donc, même si un pays semble militairement défait, d’énormes efforts politiques devront être faits si l’on veut créer un nouvel ordre stable.
« La conviction qu’un gouvernement toxique est à la base de tout ce qui est mauvais est la position publique de la plupart des oppositions, mais il est dangereux de se fier à l’agenda personnel de toute personne. »
« Un gouvernement ou une armée peut tenter de maintenir le secret en interdisant les journalistes, mais il devra payer le prix étant donné que l’absence de nouvelles est remplacée par de l’information fournie par leurs ennemis».
État Islamique, Daech, ISIS : trois noms pour désigner le même groupe terroriste
De façon à réduire les risques de confusion pour le lecteur, l’auteur, Alexandre Adler, présente immédiatement trois noms qui signifient une même entité : État islamique, Daech, ISIS. Il explique ce que désire ISIS : établir un califat sur le Levant, un territoire qui s’étend de la Méditerranée au golfe Persique et qui inclue le Liban, la Syrie, l’Irak et la Palestine.
Le concept de « califat » et les raisons du désir de son rétablissement sont clairement expliqués.
Modification du rapport de force entre sunnites et chiites
ISIS recherche des zones en décomposition où s’implanter. Il se nourri des tensions très fortes créées par l’inégalité croissante entre deux groupes : les sunnites et les chiites. Les sunnites, groupe religieux plus conservateur, ont perdu énormément d’influence à la suite de la mort de Saddam Hussein. On tente aujourd’hui de réparer les pots cassés en s’assurant que le pouvoir en Irak prend en considération les intérêts des deux groupes.
Les mouvements radicaux puisent chez les insatisfaits
Les sunnites ont constaté la force croissante de l’axe chiite : Beyrouth, Damas sous Bachar Assad, Bagdad sous Maniki, et surtout la montée de l’Iran moderne, qui est également constitué d’une majorité chiite. Utilisant ce débalancement des nouveaux rapports de force, ISIS a su recruter des officiers militaires et des chefs de tribus arabes et sunnites insatisfaits.
L’auteur insiste donc sur le fait que les mouvements radicaux puisent à la base chez les insatisfaits, les laissés pour compte. Il donne un autre exemple susceptible de créer de l’insatisfaction : la colonisation.
Une division des territoires qui ne tient pas compte du facteur humain
La colonisation modifie les rapports de force à l’intérieur d’une population. L’auteur étant Français, il cite en exemple la façon dont la France est intervenue au Sahara, en divisant des territoires sans tenir compte du facteur humain. Avec la mise en place de nouvelles frontières, la tribu des Touaregs a soudainement été divisée en trois.
Cette tribu ayant refusé de se soumettre à une autorité nouvelle, en l’occurrence le gouvernement du Mali, des tensions ont été créées et se sont accrues avec le temps, faute d’accommodement raisonnable.
Le dictateur Kadhafi, depuis la Libye, a compris qu’il pouvait tirer profit de la situation et a soutenu le mouvement de résistance des Touaregs. Kadhafi ayant été abattu, les Touaregs se sont alors tournés vers une nouvelle forme de support : les jihadistes. De fil en aiguille, une tribu autrefois autonome est devenu un terreau fertile pour les jihadistes.
Entre Al Qaëda et ISIS, Boko Haram choisit ISIS
L’auteur explique qu’au Nigeria, Boko Haram est né des tensions internes entre le nord du pays qui possède le pouvoir politique et le sud du pays où la population bénéficie des revenus engendrés par les ressources pétrolières. En 2014, Boko Haram se range du côté d’ISIS. Pourquoi? ISIS, contrairement à Al Qaeda, souhaite un affrontement généralisé avec les chiites. Boko Haram a choisi le mouvement le plus radical.
Apparition et disparition du pouvoir califal
Le pouvoir califal établi une continuité théologique et politique de l’État instauré dès 622 par le Prophète à Médine. L’auteur énumère les raisons des multiples apparitions et disparitions de ce pouvoir califal depuis l’an 622. Le dernier changement a été apporté en 1923, alors que Mustapha Kemal a aboli le califat.
Quel groupe religieux incarne le véritable islam?
Des tensions existent entre chiites et sunnites au sujet du califat et du groupe qui incarne le véritable islam. La division date de plusieurs siècles. Les chiites considèrent qu’Ali, le quatrième successeur du Prophète, a été victime de complots au moment où il tentait un redressement étatique et moral de l’islam. La défaite d’Ali a conduit à la division entre chiites et sunnites. Les chiites considèrent qu’ils sont les détenteurs du véritable islam. Ils défendent ce point de vue depuis des siècles, malgré les persécutions sunnites.
Les chiites sont contre un rétablissement précoce du califat
L’auteur signale qu’il y a de profondes divergences d’opinions quant aux vues philosophiques, théologiques et politiques entre les deux groupes. À cause de ces raisons, les chiites sont contre un rétablissement précoce du califat, ce qui porte les sunnites les plus radicaux et, à travers eux ISIS, à leur mener une guerre totale.
L’axe sunnite est représenté par l’Arabie Saoudite et l’Égypte, bien qu’entre ces deux pays existe également une certaine rivalité.
La crainte de l’Arabie Saoudite
Les saoudiens craignent la naissance d’un mouvement politique chiite puissant sur leur territoire; ils estiment qu’il y aurait un risque de perdre le contrôle de leurs installations pétrolières, ce qui constitue la base de la richesse en Arabie Saoudite. L’auteur dit des Saoudiens qu’ils financent « tous les mouvements anti-chiites dans le monde arabe, y compris le jihad sunnite en Irak ».
Le retour de l’Iran
Le retour de l’Iran, puissance chiite, sur l’échiquier mondial ajoute à une équation déjà complexe. L’auteur nous explique qu’il y a traditionnellement des tensions entre l’Iran Perse et les Arabes. Mais il y a autre chose : l’Iran, à l’instar de certains autres pays de la région, soutient maintenant des positions plus modérées : « L’Iran est en train de changer radicalement d’orientation et de préparer son retour sur la scène mondiale, comme un pays ouvert, pluraliste, pratiquant une démocratie chiite, certes imparfaite, mais en train de vivre sa perestroïka ».
Une lutte entre extrémisme et modération
L’adoption de positions plus modérées est loin de plaire à un groupe politique extrémiste comme ISIS. L’accord américano-iranien sur le nucléaire, en 2013, et les avancées plus récentes de 2015, correspondent à une accentuation marquée des actes terroristes commis par ISIS.
Les atrocités contre l’humanité replacées dans un contexte historique
Les médias rapportent régulièrement les atrocités perpétrées par ISIS. Selon l’auteur, cette médiatisation donnerait une fausse impression de la force de l’État islamique : ISIS commettrait aujourd’hui de tels actes contre l’humanité du fait de sa faiblesse relative.
Dans son livre, l’auteur fait un rapprochement entre les actes d’ISIS et les crimes de guerre et atrocités commis par d’autres régimes à travers les décennies. Il situe ces actes à des moments qui correspondent tous à une dernière tentative de survivre avant d’être défaits complètement et d’être remplacés par des partis modernes et modérés.
Bref, à travers la défaite d’ISIS et des régimes de terreurs similaires, l’auteur annonce l’émergence des grandes nations musulmanes modernes.
Une petite réserve
La seule réserve que je soulèverais porte sur le passage où l’auteur répète, sans nuancer et à l’instar des grands médias, que Ben Laden est responsable des attentats du 11 septembre 2001 à New-York. Cette version des faits a toujours été âprement discutée, et ce, depuis les premières heures de l’attentat. Il n’y a pas que les « conspirationnistes » qui ont soulevé ce point. Mais tout le monde sait qu’à force de répéter quelque chose, cela devient une vérité absolue. Noam Chomsky et d’autres auteurs de renom ont couvert ce sujet en long et en large.
Titre : Le califat du sang Auteur : Alexandre Adler Éditions : Grasset & Fasquelle, 2014. ISBN : 978-2-246-85457-9
Deux avions sont entrés dans les tours jumelles. Nous avons vu et revu ces images. Un Boeing 757 a également foncé dans le Pentagone. Du moins, c’est ce qui a été véhiculé depuis 2001. Je savais que je verrais éventuellement des vidéos de l’avion arrivant sur le bâtiment et des photos crédibles des restes du Boeing 757, comme pour tous les gros écrasements à travers la planète. Malgré les dizaines de caméras de surveillance du Pentagone et des bâtiments à proximité, et les reporters accourus sur place, il n’y avait aucune photo crédible ni aucun vidéo montrant des restes de 757. Les années ont passé, mais toujours rien du côté du Pentagone. Cela a soulevé ma curiosité.
Je savais que le gouvernement américain avait tout intérêt à montrer ces images, comme il l’avait fait pour les tours jumelles. Et pourtant, avec le Pentagone, il n’y avait rien. On voyait bien un petit trou dans le bâtiment, mais rien d’autre. J’ai alors voulu en savoir un peu plus sur ces attentats et parmi les livres et documents consultés, il y avait celui écrit par Éric Raynaud.
Éric Raynaud est un journaliste d’investigation français qui a écrit sur des personnalités comme Ingrid Betancourt, Benazir Bhutto, Pierre Bérégovoy et autres. Il a travaillé dans la presse quotidienne durant vingt ans avant de devenir indépendant. Dans son livre intitulé « 11 — Septembre : les vérités cachées », l’auteur aligne des faits, des études et des témoignages incontestables et vérifiables par le lecteur. Il offre en bas de page les sources et les références originales à tous les médias. Cela inclue des livres, des entrevues, des articles de journaux, des programmes télévisés, des vidéos et de très nombreux liens internet.
Voici quelques-uns des sujets dont il est question dans son livre. Je ne peux qu’en faire un résumé très succinct ici :
Pentagone : identification des pièces retrouvées d’un appareil
L’auteur mentionne que « la Commission d’enquête établira que l’on a retrouvé qu’une partie d’un moteur, et présentera pour preuve une photo totalement inadéquate ». Il ne s’agit pas d’un morceau de moteur de 757, mais d’autre chose. Un indice nous est donné lors d’un autre passage du livre où l’auteur cite Barbara Honegger (ancienne conseillère du président des États-Unis en matière d’analyse politique entre 1981 et 1983) lors d’une interview : « Des débris trouvés dans le Pentagone ont été identifiés comme étant des pièces de compresseurs d’un moteur turbo JT8D, utilisés pour les avions de combat A-3 Sky Warrior […] ».
Pentagone : où est le Boeing 757?
Il y a plusieurs autres problèmes d’envergure, dont le manque évident d’autres pièces d’importance. Leur absence est constatée, sans pouvoir expliquer les raisons. Bob Pugh est un reporter comptant vingt-cinq années d’expérience et il est le premier reporter à arriver sur les lieux, cinq minutes après les pompiers. Quand il est interrogé par d’autres médias sur ce qu’il a vu, il déclare : « Je cherche des débris, l’épave, je ne vois rien de reconnaissable… je ne trouve pas une pièce de quoi que ce soit que je puisse reconnaître. Je ne vois pas la queue. Je ne vois pas les roues. Je ne vois pas les moteurs. Il n’y a pas de sièges… il n’y a pas de bagages. » L’auteur signale : « on n’a rien retrouvé de ce qui aurait pu ressembler de près ou de loin à des débris de long-courrier ».
Pentagone : aucun numéro de série, aucun train d’atterrissage et pas de moteurs de 757
George Nelson, Colonel de l’US Air Force, a de l’expérience directe en tant qu’enquêteur lors des accidents d’avion. Il déclare que le feu résultant d’un écrasement d’avion ne peut détruire toutes les pièces capitales comme le train d’atterrissage ou les moteurs, et ne peut faire disparaître tous les numéros de série. Il dit : « Je répète : c’est impossible […]. N’importe quel enquêteur rationnel et objectif ne pourrait que conclure une chose : aucun Boeing 757 n’a percuté le Pentagone, contrairement à ce qu’on affirme ».
Pentagone : présence d’uranium appauvri sur le site où le bâtiment a été endommagé
Une autre découverte surprenante a été faite par deux scientifiques Leuren Moret et Janette Sherman. Leuren Moret a fait carrière dans le domaine nucléaire. Elle a entre autres travaillé en Californie dans une équipe du Livermore Nuclear Weapons Laboratory. Elle dit : “Ce qui s’est passé au Pentagone m’a paru hautement suspect. Ça m’a conduit à envisager l’utilisation d’un missile à uranium appauvri, et à effectuer des recherches immédiates avec ma collègue et grande amie, la Dre Janette Sherman. Cette dernière est allée prendre des mesures à l’aide d’un compteur Geiger, très peu de temps après l’écrasement. À une quinzaine de kilomètres, sous vent dominant en provenance du Pentagone, elle a relevé des traces de radiations huit à dix fois supérieures à la normale…” ». Elles apprenaient, quatre ans plus tard, que d’autres experts avaient également relevé de tels taux à l’endroit où le Pentagone avait été endommagé.
WTC7 (bâtiment 7) : des bombes explosent dans les étages inférieurs.
De nombreux témoins ont entendus de puissantes explosions dans les sous-sols des deux tours et du bâtiment 7 (WTC7), et cela même pendant que les tours jumelles étaient encore debout.
Barry Jennings, le directeur adjoint du Département des services d’urgence de la ville de New York est resté prisonnier dans les étages supérieurs du bâtiment 7 : il ne pouvait plus descendre, car les étages inférieurs avaient été soufflés : « Arrivés au sixième étage, le sol de l’escalier sur lequel nous étions a disparu! Il y a eu une explosion et le sol a disparu… le palier avait cédé. Je me suis retrouvé là, suspendu en l’air! J’ai dû regrimper et remonter au huitième… l’explosion s’était produite en dessous de nous… et quand ça a explosé, ça nous a projetés en arrière… les deux immeubles [les Twin Towers, NdA] étaient encore debout… nous sommes restés coincés là des heures. J’y étais encore lorsque les tours jumelles se sont effondrées ».
Ce témoin capital est cependant mort deux jours avant sa comparution. Son témoignage aurait contredit la version principale. Le rapport de la Commission d’enquête ne contient pas le nom WTC7 en six cents pages.
Tours jumelles : des bombes explosent dans les sous-sols.
William Rodriguez, un employé de vingt ans d’expérience, se trouvait au niveau B1 de la tour WTC1. Il signale qu’il y avait six sous-sols, appelés B1 à B6. Il y a eu une explosion tellement forte, entre les niveaux B2 et B3 qu’elle les a soulevés du plancher. Quelques instants plus tard, ils ont entendu un autre BOUM et c’est l’avion qui arrivait dans la tour. Beaucoup d’autres témoignages, visibles également sur vidéos, font état de la surprise des employés et pompiers quant à toutes les explosions en série qu’il leur est donné d’entendre.
De quelle façon les deux tours sont-elles construites?
Neuf mois avant les attentats, un des concepteurs, Franck Martini explique la façon dont les tours ont été pensées. Il savait qu’un écrasement avait déjà eu lieu contre l’Empire State Building durant la Seconde Guerre mondiale. Un bombardier, perdu dans le brouillard, avait frappé de plein fouet l’édifice (qui était resté debout). Sachant désormais qu’un avion à réaction pouvait entrer par erreur à haute vitesse dans les nouvelles tours qui seraient construites, il explique que « les réseaux d’armature d’acier sont conçus comme une “moustiquaire”. Un avion qui entrerait en collision avec une des tours aurait ainsi l’effet d’un stylo qu’on enfoncerait à travers une moustiquaire : le trou reste, mais la structure globale autour ne change pas. Les Twin Towers (WTC1 et WTC2) sont conçues pour résister à l’impact d’un avion de ligne, voire plusieurs… ».
Et si les architectes s’étaient penchés sur la possibilité d’une ou de plusieurs collisions contre les nouvelles tours, ils savaient qu’après le crash, le carburant s’enflammerait. Il n’y a pas de surprise ici.
Le point de fonte de l’acier
L’acier fond à 1538 degrés Celsius. Selon Thomas Eagar, professeur de physique des matériaux au renommé MIT, un feu de kérosène engendre des températures entre 870 et 930 degrés. L’auteur signale : « En 2008, un ingénieur ayant participé à l’enquête de la FEMA avouera même que les études menées n’ont pu démontrer de manière certaine que les incendies avaient provoqué des températures supérieures à 300 ou 400 degrés […]. »
Le taux de chute anormal des bâtiments
Les tours se sont écroulées à la vitesse de la chute libre. Entre 9 et 10 secondes selon les observateurs, ce qui est totalement impossible sans l’aide d’accélérants. Le scénario le plus pessimiste, appliqué à la théorie de l’écroulement en « piles d’assiettes », nécessite un minimum de 21 secondes… L’auteur écrit : « De nombreux calculs d’experts tournent autour de trente à quarante secondes ».
Voici ce qu’en dit Kevin Ryan, de Underwriter Laboratories, une institution très connue aux É.-U. : « Nous avons bien testé le plancher, à l’aide de modèles fidèlement reconstitués, en août 2004. Ces tests ont totalement réfuté la théorie principale, la « pancake theory » […] Des mois plus tard, le gouvernement a publié une mise à jour de ses propres conclusions, indiquant non seulement l’absence d’effondrement des planchers, mais aussi que les examens des prélèvements dans les zones incendiées avaient prouvé que les températures… étaient très basses ».
Nous revenons donc à la chute libre inexpliquée. Ou plutôt « aux » chutes libres inexpliquées. Des bâtiments aussi gigantesques s’écroulant 1) totalement, sans laisser de parties majeures intactes 2) de façon parfaitement verticale et 3) à la vitesse de la chute libre attirent l’attention et les commentaires des experts en démolition contrôlée. Sur ce sujet, les témoignages ne manquent pas non plus.
En 2009, une découverte capitale de scientifiques danois bouleversera bien des idées reçues.
2009 : Niels Harrit et la nanothermite
En 2009, Niels Harrit, un chercheur scientifique danois de renommée internationale, écrit un article dans la revue Open Chemicals Physics Journal. Le bureau éditorial de cette revue compte une centaine de scientifiques provenant de cinq continents. Le titre de l’article, écrit en collaboration, s’intitule : « Active Thermitic Material Discovered in Dust from the 9/11 World Trade Center Catastrophe ». Ils sont ainsi neuf scientifiques à dévoiler qu’ils ont trouvé de la nanothermite, un explosif de dernière génération extrêmement puissant, dans les cendres du World Trade Center.
« Suivant l’utilisation qu’on en fait, elle peut soit être un explosif surpuissant, soit fondre le métal à grande vitesse ». La thermite est connue depuis longtemps, mais la nanothermite est beaucoup plus récente. Et plus le mélange est fin, plus sa puissance est grande : « De la thermite à l’échelle microscopique, donc, qui en démultiplie la puissance, pourtant déjà énorme ».
Niels Harrit déclare ainsi : « Activée pour fondre l’acier, par exemple, la nanothermite passe en une fraction de seconde de la température ambiante à 2500 degrés… l’acier, lui, fond à un peu plus de 1500 degrés. Je vous laisse conclure… ». L’auteur s’explique enfin « les mares de métal en fusion trouvées dans les décombres des tours jumelles et du WTC7, que les pompiers new-yorkais ont mis deux mois et demi à neutraliser définitivement ».
Nous apprenons ainsi que la nanothermite est « fabriquée sous licence, à usage exclusif de l’armée et sous le sceau du secret defense ». L’auteur relate une entrevue où Niels Harrit signale qu’il faut dix tonnes de nanothermite pour occasionner la chute des tours. Et comment faire entrer dix tonnes de ce produit dans des endroits aussi sécurisés? Il signale qu’il faut s’intéresser à la compagnie responsable de la sécurité, dont le directeur de la société était le frère du président Bush et dont le directeur général était leur cousin.
Le sénateur Tom Daschle s’est plaint à plusieurs reprises, et sur plusieurs plateformes des problèmes d’obstruction qu’il rencontrait de la part de Dick Cheney et du président Bush, qui lui demandaient de ne pas enquêter et même de faire arrêter l’enquête du Congrès.
Les fonds alloués à la nouvelle Commission d’enquête indépendante de 2004
L’auteur mentionne que pour aller au fond des choses concernant le scandale sexuel impliquant Bill Clinton, une somme de 100 millions de dollars a été dépensée. Pour connaître ce qui s’est passé lors du 11 septembre 2001, la Commission d’enquête s’est vue octroyer 3 millions de dollars. Ce n’est qu’après des protestations en règle que ce montant a finalement été révisé à 14 millions. Trois mille Américains ont perdu la vie dans cette tragédie et il faut se battre pour obtenir plus de trois millions de dollars…
Les omissions de la Commission d’enquête indépendante
La Commission semble avoir trouvé une façon assez simple de gérer les cas des témoignages les plus embarrassants : lorsqu’un tel cas se produit, plutôt que de l’inscrire dans le rapport et de soulever des questions encore plus troublantes, le sujet est tout simplement évité. Il n’y a rien d’écrit. Ainsi, en 600 pages, on ne trouve pas de mention du fameux bâtiment 7, dont les étages inférieurs avaient commencé à sauter avant l’arrivée des avions dans les tours.
On ne trouve pas non plus le témoignage du ministre des Transports Norman Mineta quant aux faits et gestes (et aux paroles) de Dick Cheney avant les attentats. Mineta était pourtant un témoin direct, il était dans la même pièce que Cheney. Éric Raynaud nous relate les paroles de Mineta et il est certain que si ces propos s’étaient retrouvés dans le rapport de la Commission, cela aurait occasionné une crise sans précédent.
Il y a eu plusieurs témoignages recueillis par le FBI concernant le fait que quelque chose de plus petit qu’un Boeing 757 avait frappé le Pentagone. On ne retrouve rien de cela dans le rapport de la Commission.
À ce sujet, vous pouvez consulter un article du Washington Post daté du 2 août 2006 et signé par Dan Eggen : « 9/11 Panel Suspected Deception by Pentagon Allegations Brought to Inspectors General ». Un autre livre écrit sur le sujet en 2009, dont l’auteur John Farmer est un ancien procureur général de l’État du New Jersey, peut également être consulté : « The Ground Truth : the story behind America’s Defense on 9/11 ». Il y déclare : « le public a été sérieusement trompé, concernant ce qui s’était passé le matin des attaques ».
Les délits d’initiés
De nombreux délits d’initiés ont eu lieu, à partir du 6 septembre, soit cinq jours avant l’attentat. Ils impliquaient la prise de milliers de « put option » de vente sur United Airlines, American Airlines, de même que sur les géants de la réassurance tels que Munich Re et AXA et sur des compagnies financières touchées telles que Morgan Stanley, Merrill Lynch, Bank of America, etc. Cependant, d’énormes quantités d’achats d’action de Raytheon, le fabriquant d’armement militaire, eurent lieu juste avant les attentats. Il y eut une enquête, mais on ne révéla aucun détail.
Le cas Oussama Ben Laden
Le chapitre 8 du livre porte sur des détails étonnants quant à Oussama Ben Laden. Des informations qui ont très peu circulé et qui remettent en question plusieurs vérités reçues à son sujet. Il est fait référence au fait que tout de suite après l’attentat, Ben Laden a nié en être l’auteur. Normalement, un attentat est revendiqué avec fierté par tout groupe terroriste. Ce n’est pas le cas ici. Je me souviens d’avoir vu ce reportage où Ben Laden nie être derrière ces attentats. Des détails sont donnés dans le livre d’Éric Raynaud sur les raisons pour lesquelles Ben Laden n’aurait pas été derrière les attentats.
À ce sujet, le lecteur peut, par exemple, prendre connaissance du témoignage de Bénazir Bhutto, celle-là même qui revenait dans son pays, le Pakistan, pour tenter de le diriger une nouvelle fois : « Oussama Ben Laden a été assassiné, par un ancien membre des services secrets pakistanais, Omar Sheikh ». Le lien était disponible sur dailymotion.com. Le nom d’Omar Sheikh revient souvent lorsqu’il est question des attentats.
Quelques semaines après s’être ouverte sur ce sujet délicat au journal Al Jazeera en 2007, c’est Bhutto elle-même qui était assassinée. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à s’être ouverte sur le sujet. Un ancien très haut responsable de la CIA, David Baer, confirme également à Persian CNN, en 2009, que « Ben Laden est bien mort depuis plusieurs années, et que les vidéos et enregistrements sonores qui sont diffusés épisodiquement sont bien évidemment des faux… ». (www.persiancnn.com).
Le livre rapporte que l’Institut suisse d’intelligence perceptuelle artificielle Dalle Molle s’est penché sur des messages supposément enregistrés et envoyés aux médias par Ben Laden au cours des années. Le résultat : « Aucun des enregistrements fournis par la CIA ou Al Jazeera correspond à la voix réelle de Ben Laden ».
United 93
Quelques pages sont consacrées au vol United 93, un sujet qui a suscité beaucoup de commentaires. On y parle de témoins visuels qui voient un avion exploser en vol et aussi de l’histoire officielle qui veut que l’avion se soit plutôt écrasé. « Le gros, l’énorme problème, est que les secouristes, pompiers, témoins, et même le maire de Shanksville, assez vite sur les lieux, ont effectivement trouvé un cratère, mais… absolument vide ».
Je m’intéresse à l’aviation depuis toujours. Avide de comprendre ce qui s’était passé, j’avais rapidement consulté les vidéos rendues rapidement disponibles par les médias. Il n’était alors pas encore question de conspiration. Les reportages se faisaient en direct. Tous les journalistes faisaient de leur mieux pour décrire les scènes. Il fallait voir ce fermier vivant tout près du site et qui était accouru sur les lieux. Il anticipait, comme n’importe qui, de voir de multiples cadavres ici et là. Mais il parlait à la caméra en disant qu’il n’y avait personne. Il ne comprenait pas comment c’était possible.
Il fallait également entendre ce reporter, à bord d’un hélicoptère d’une chaîne américaine de nouvelles. La caméra de l’hélicoptère pointait vers le site supposé de l’écrasement. Tous les téléspectateurs pouvaient voir la même scène que le reporter tentait de décrire. Mais il n’y avait à peu près rien à commenter. Nous ne pouvions rien voir qui ressemblait à ce que nous sommes habitués de voir lors d’un écrasement. Et Dieu sait que nous en avons vu à travers les années. Le reporter bafouillait, il improvisait pour tuer le temps.
Conclusion
À travers toutes les citations et les références offertes tout au long du livre, dont certaines de David Ray Griffin, l’auteur amène le lecteur à comprendre les faits suivants : pour assurer leur domination mondiale, les États-Unis avaient besoin de contrôler les vastes réserves de pétrole de l’Asie Centrale. Il y a eu en juillet 2001 une rencontre entre des représentants américains et des talibans. Les discussions ont porté sur le désir des Américains de construire un oléoduc avec le consentement des talibans. Le projet ayant été refusé par les talibans, ces derniers ont été avisés qu’une guerre contre eux débuterait en octobre 2001. Pour qu’une guerre débute ainsi à l’étranger, il fallait que la population américaine soit derrière son gouvernement. Pour s’assurer de cet appui, plusieurs penseurs néoconservateurs comme Zbigniew Brzezinski et Philip Zelikow avaient souligné, au cours de décennies différentes, qu’un nouveau « Pearl Harbor » serait nécessaire.
Je comprends de ce livre qu’un attentat sans impact visuel très fort ne pouvait mobiliser la population américaine et faire en sorte que cette dernière appuie une guerre en territoire étranger. Les avions qui frappent les tours, mais surtout et avant tout, les tours qui s’écroulent, constituaient ce nouveau « Pearl Harbor ». L’écroulement des tours pourrait être joué et rejoué par tous les médias, renforçant l’impact désiré.
Il fallait cependant avoir l’assurance que les tours s’écrouleraient toutes, et complètement, pour s’assurer d’un impact visuel significatif. Étant donné que la majorité des téléspectateurs ne noteraient certainement pas que les bâtiments tombent tous à la vitesse de la chute libre, une partie du problème était déjà réglée.
Cependant, il y avait un autre obstacle majeur : les tours avaient été bâties de façon à ce que plusieurs avions de ligne puissent les frapper sans entraîner leur destruction totale. Une aide supplémentaire était requise. D’où tous ces témoignages d’explosions multiples dans les bâtiments, jusque dans les sous-sols, rapportés par les pompiers et autres travailleurs présents, et ce avant même que les avions aient frappé les bâtiments. Et tout cela sans compter la découverte, en 2009, de la nanothermite dans les cendres des bâtiments par Niels Harrit et son équipe. Cette nanothermite assurait la fonte de l’acier là où cela était nécessaire. Elle transformait désormais l’acier en un métal plus mou que le beurre.
Le fait de suggérer que Ben Laden était toujours en vie, malgré son décès annoncé par plusieurs personnalités politiques ou du renseignement, autorisait le public américain à se concentrer sur un ennemi public numéro 1. Il n’y avait plus de dilemme moral à autoriser des frappes en Afghanistan, supposément pour traquer les auteurs des attentats. Avec les années, ce sont plutôt les talibans qui sont devenus le sujet de conversation dans ce conflit. La guerre promise contre les talibans a eu lieu.
Il reste au lecteur à se faire une idée sur ces informations. Comme sujet controversé, on ne pourrait trouver mieux. Si vous désirez pousser votre recherche un peu plus, les livres ne manquent pas. Outre le volume d’Éric Raynaud, publié en français, il ne fait aucun doute que les analyses et recherches du théologien David Ray Griffin, initialement publiées en anglais sous « 9/11 Contradictions, An Open Letter to Congress and the Press (ISBN: 978-1-56656-716-9), pourront vous surprendre. Il y a également plusieurs documentaires sur le sujet, dont le plus connu, disponible sur You Tube : 2014 New Loose Change 3rd Edition.
Les attentats du 11-Septembre sont les seuls où il n’est pas acceptable d’être curieux. Ici, pas de juste mesure, c’est noir ou blanc. Vous êtes soit du côté du gouvernement, ou vous êtes un conspirationniste. Comme Bush l’a si bien dit: « You are either with us, or you are against us ».
Titre : 11 — Septembre : Les vérités cachées Auteur : Éric Raynaud Éditions Alphée /Jean-Paul Bertrand Copyright 2009 ISBN: 978 2 7538 0481 4 (www.editions-alphee.com)