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Simulation de vol

Tour du monde en simulation de vol (5)

Décollage de l'aéroport virtuel d'Ivalo (EFIV) dans le nord de la Finlande.
Décollage de l’aéroport virtuel d’Ivalo (EFIV) dans le nord de la Finlande.

La cinquième étape de ce tour du monde en simulation de vol se poursuit avec un voyage entre l’aéroport d’Ivalo (EFIV) en Finlande   jusqu’à l’aéroport de Molde (ENML) dans le sud de la Norvège. La lumière du jour passe difficilement à travers la couche nuageuse au moment du décollage.

En prévision du présent trajet et des vols subséquents, je me suis abonné à Navigraph de façon à rendre l’expérience encore plus immersive. La carte ci-dessous montre les choix pour les procédures d’arrivée à l’aéroport de Molde. En vert se trouvent les points de compte-rendu pour l’arrivée et en orange ceux qui concernent l’approche. L’avion suit ces points automatiquement grâce à l’ordinateur de bord.

Informations de Navigraph pour l'arrivée à l'aéroport de Molde (ENML).
Informations de Navigraph pour l’arrivée à l’aéroport de Molde (ENML).

Je n’en suis qu’à la phase de familiarisation avec Navigraph et procède encore par essais et erreurs avec l’utilisation des données. Mais cela progresse…

En route vers l'aéroport de Molde (ENML) en Norvège avec MFS2020
En route vers l’aéroport de Molde (ENML) en Norvège avec MFS2020

Une fois passée la couche de nuages, l’appareil atteint finalement le niveau de vol FL380 (38,000 pieds).

La piste de l’aéroport de Molde est d’une longueur de 2221 mètres (7287 pieds) et se trouve sur le rivage de Moldefjorden. Elle est parfaite pour le Cessna Citation Longitude, mais on doit tout de même tenir compte de la présence de montagnes en approche.

Une carte de Navigraph en superposition sur la géographie de la Norvège pour l'approche à l'aéroport de Molde (ENML).
Une carte de Navigraph en superposition sur la géographie de la Norvège pour l’approche à l’aéroport de Molde (ENML).

Les données fournies par Navigraph aident le pilote à utiliser les bonnes limites d’altitude pour conserver une hauteur sécuritaire en tout temps par rapport au relief. On peut également suivre la progression de l’appareil le long de la route choisie. Plusieurs types de cartes sont aussi disponibles pour préparer les décollages et atterrissages.

Cessna Citation Longitude en descente pour l'aéroport de Molde (ENML) en simulation de vol.
Cessna Citation Longitude en descente pour l’aéroport de Molde (ENML) en simulation de vol.

On entame la descente pour l’aéroport de Molde. La couche nuageuse est relativement mince et la visibilité ne cause pas de problèmes.

En descente pour l'aéroport de Molde (ENML) en Norvège avec Microsoft Flight Simulator.
En descente pour l’aéroport de Molde (ENML) en Norvège avec Microsoft Flight Simulator.

Le soleil couchant offre de très belles scènes au moment de la descente vers Molde.

En approche pour l'aéroport virtuel de Molde (ENML) avec le Cessna Citation Longitude.
En approche pour l’aéroport virtuel de Molde (ENML) avec le Cessna Citation Longitude.

Une fois sorti des nuages et la météo étant idéale, l’autopilote est débranché et l’approche s’effectue à vue.

En finale pour la piste 25 à l'aéroport virtuel de Molde (ENML) en simulation de vol.
En finale pour la piste 25 à l’aéroport virtuel de Molde (ENML) en simulation de vol.

Le Cessna Longitude se trouve maintenant en finale avec des vents qui ne causeront pas de problèmes pour l’approche.

Sortie de la piste 25 à l'aéroport de Molde (ENML) en Norvège.
Sortie de la piste 25 à l’aéroport de Molde (ENML) en Norvège.

Le Cessna Citation quitte la piste 25 et stationne pour quelques jours à Molde, cette ville de Norvège reconnue pour ses belles montagnes et ses nombreux parcs et jardins de roses. Cette ville a été sauvée de la famine en 1740 grâce à la présence du hareng. On retrouve donc sur les armoiries de la ville et en souvenir de cette époque une baleine qui chasse ce poisson dans un tonneau. Grâce à sa position le long des fjords et aussi à l’effet du foehn, les hivers à Molde sont relativement doux (et très doux si on les compare à ceux du Canada).

Bientôt, la sixième étape du vol aura lieu, de Molde vers Sandane (ENSD), un aéroport de Norvège entouré de superbes montagnes.

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Simulation de vol

Tour du monde en simulation de vol (4)

Décollage de l'aéroport virtuel de Vagar (EKVG) dans les îles Féroé avec le Cessna 700 et Microsoft Flight Simulator.
Décollage de l’aéroport virtuel de Vagar (EKVG) dans les îles Féroé avec le Cessna 700 et Microsoft Flight Simulator.

La quatrième étape de ce tour du monde en simulation de vol se poursuit avec un voyage entre l’aéroport de Vagar (EKVG) dans les îles Féroé   (Royaume du Danemark) et l’aéroport le plus septentrional de Finlande, celui d’Ivalo (EFIV).

Ci-dessous, un diagramme montrant le trajet d’une durée approximative de deux heures.

De l'aéroport de Vagar (EKVG) vers celui d'Ivalo (EFIV).
De l’aéroport de Vagar (EKVG) vers celui d’Ivalo (EFIV).

J’utilise Microsoft Flight Simulator pour le voyage. Les réservoirs ne sont remplis qu’à 50%, car il faut limiter le poids de l’appareil pour permettre un décollage sécuritaire sur cette piste de 5908 pieds. L’appareil nécessite au minimum 4810 pieds, auxquels il faut rajouter une forte composante de vents de travers ce matin. De plus, la piste est détrempée. En ajoutant trop de carburant, on risque de se retrouver dans la baie au bout de la piste 30.

Un Cessna Citation Longitude en route vers Ivalo (EFIV) en Finlande, en simulation de vol.
Un Cessna Citation Longitude en route vers Ivalo (EFIV) en Finlande, en simulation de vol.

Le Cessna Longitude virtuel se trouve maintenant à son altitude de croisière prévue. D’épais nuages couvrent les côtes de la Norvège, mais la météo est beaucoup plus favorable dans le nord de la Finlande où se trouve notre destination.

Le Cessna 700 virtuel entame sa descente pour l'aéroport de Ivalo (EFIV) en Finlande.
Le Cessna 700 virtuel entame sa descente pour l’aéroport de Ivalo (EFIV) en Finlande.

Après avoir attendu au maximum avant d’entamer la descente, de façon à économiser l’essence restante, il est temps de descendre dans la couche nuageuse pour l’approche vers Ivalo.

Un Cessna Citation Longitude au-dessus des terres gelées du nord de la Finlande.
Un Cessna Citation Longitude au-dessus des terres gelées du nord de la Finlande.

En descente pour l’aéroport, l’appareil traverse plusieurs couches de nuages. Le territoire encore gelé de la Finlande au mois de mars est bien visible.

Approche visuelle pour l'aéroport d'Ivalo (EFIV) en Finlande.
Approche visuelle pour l’aéroport d’Ivalo (EFIV) en Finlande.

On doit attendre au dernier moment pour sortir le train d’atterrissage et les volets pour maximiser l’économie de carburant. Près de l’aéroport, j’ai droit a un magnifique spectacle au moment où le soleil arrive sur l’horizon.

Longue finale pour la piste 22 de l'aéroport virtuel de Ivalo (EFIV) en Finlande.
Longue finale pour la piste 22 de l’aéroport virtuel de Ivalo (EFIV) en Finlande.

Train d’atterrissage sorti. Les volets suivent sous peu. Une alarme vient de s’allumer dans le poste de pilotage pour indiquer un faible niveau de carburant dans les réservoirs. Mais il en reste tout de même autour 350 livres pour chaque moteur. En approche finale, la vue est superbe.

Cessna Citation en courte finale pour la piste 22 de l'aéroport virtuel de Ivalo (EFIV) en Finlande.
Cessna Citation en courte finale pour la piste 22 de l’aéroport virtuel de Ivalo (EFIV) en Finlande.

Les vents soufflent du 220 degrés à 7 noeuds, directement dans l’axe de la piste 22. Cette dernière est d’une longueur de 8199 x 148 pieds. Les volets sont sortis et l’approche s’effectue en douceur.

Ivalo, l'aéroport le plus septentrional de Finlande, avec Microsoft Flight Simulator.
Ivalo, l’aéroport le plus septentrional de Finlande, avec Microsoft Flight Simulator.

Bienvenue en Laponie! L’aéroport d’Ivalo (EFIV) était en 2024 le neuvième aéroport pour ce qui est du trafic de passagers en Finlande. La région attire les touristes amateurs de sports d’hiver mais aussi ceux qui sont désireux d’observer les aurores boréales.

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Géopolitique

Livres : Passer par le Nord – La nouvelle route maritime

« Passer par le Nord », d’Isabelle Autissier et Érik Orsenna, est un livre essentiel pour le lecteur qui désire avoir un aperçu des profondes transformations occasionnées par le réchauffement planétaire sur les enjeux géopolitiques, économiques et écologiques dans l’Arctique.

Le livre est en même temps une leçon de géographie, d’histoire, de politique, d’écologie et d’économie. Il intéressera à coup sûr tous ceux qui s’intéressent au trafic maritime et au développement des nouvelles routes de navigation, de même qu’à la course vers l’appropriation et l’exploitation des immenses ressources gazières et pétrolières du Nord.

Couverture du livre "Passer par le Nord" d'Isabelle Autissier et Érik Orsenna
Couverture du livre « Passer par le Nord » d’Isabelle Autissier et Érik Orsenna

De façon à conserver l’intérêt du lecteur, plusieurs cartes géographiques à diverses échelles sont incluses dans le livre. Elles sont très utiles lorsque vient le temps de mieux comprendre l’histoire et les rôles passés et présents des mers, îles et territoires tels que : mer de Kara, mer de Barents, mer des Laptev, îles Aléoutiennes, îles de Nouvelle-Sibérie, Wrangel, archipel François-Joseph, Nouvelle-Zemble (l’île aux déchets), Terre du Nord,  détroit de Béring, Svalbard, Spitzberg, Oslo, Tromsö, Kirkenes, Mourmansk, etc.

Certains des fleuves de la Russie, qui sont parmi les plus longs au monde, sont également présentés : l’Ob, l’Ienisseï, la Lena et la Kolyma.

De multiples cartes géographiques sont disponibles.

Les chiffres sont éloquents : pour aller de Rotterdam vers Yokohama, il faut naviguer 20,600 kilomètres si l’on passe par le Canal de Suez. Il n’en faut que 12,800 en passant par la route maritime nord-est le long de la Sibérie et 11,800 en passant par les pôles en l’absence de glaces durant l’été (cette nouvelle route pourrait s’ouvrir dès 2025). Les besoins en ressources de la Chine et de l’Inde, conjugués à la fonte des glaces dans le Nord, sortent rapidement la Sibérie de son isolement.

Les personnages importants

Le lecteur sera certainement intéressé par les informations concernant les personnages qui ont joué un rôle significatif dans la découverte et l’exploitation des mers, îles et terres se trouvant de chaque côté de la route maritime du Nord. On y trouve par exemple le Viking Otar, Willem Barents, Simon Dejnev, Vitus Bering, Pierre Le Grand, Alexander Baranov, Ivan Veniaminov, Adolf Erik Nordenskjöld, Ada Blackjack, etc.

Le premier passage de l’Atlantique vers le Pacifique par le Nord revient à un Suédois du nom d’Adolf Erik Nordenskjöld en 1879. Il faut attendre trente-six ans, soit en 1915, pour témoigner du deuxième passage complet, cette fois-ci par des brise-glaces russes sous les ordres de Boris Vilkitski.

L’importance des brise-glaces

Les brise-glaces sont extrêmement importants pour la Russie, tant pour assurer sa souveraineté reconnue et défendre ses nouvelles prétentions territoriales que pour des raisons économiques (maintenir ouvert le passage de la route maritime du Nord-Est contre rémunération et assurer une continuité dans l’exploitation des gisements gaziers et pétroliers le long de la côte sibérienne).

Les États-Unis doivent également construire des brise-glaces, autant pour des raisons géopolitiques et économiques que pour assurer la sécurité des opérations des navires de croisière qui s’annoncent toujours plus nombreux et envisagent maintenant d’emprunter certains passages étroits et à risque dans l’Arctique.

Carte géopolitique montrant la course pour les ressources dans l'Arctique (Réalisation de P. Rekacewicz)
Carte géopolitique montrant la course pour les ressources dans l’Arctique (Réalisation de P. Rekacewicz)

Collaboration et obstacles en mer de Barents

Une collaboration évidente existe entre la Russie et la Norvège quant à la pêche dans la mer de Barents et au sud du Svalbard, un secteur qui devient stratégique avec la migration de plusieurs espèces de poissons vers le nord à cause du réchauffement planétaire. Les écosystèmes sont cependant menacés, le réchauffement étant trop rapide et les poissons n’ayant pas le temps de s’adapter.

Quels sont les obstacles que présente la mer de Barents pour les pétroliers, les navires et les plateformes? Tout d’abord le brouillard qui dure des semaines, les « lows » qui détruisent les embarcations et tordent les superstructures. Et enfin, les embruns verglaçants qui ajoutent un poids excessif et gèlent toutes les manivelles présentes sur les embarcations et plateformes. En cas d’accident dû à l’exploitation gazière et pétrolière, les conditions météorologiques extrêmes présenteront des défis très importants.

Un mot sur la Sibérie

L’exploitation des richesses minières en Sibérie passe initialement, sous Lénine, par les camps de travail (goulag), car il n’y a vraiment pas de volontaires pour s’exiler dans cette région hostile.
Les auteurs suggèrent la lecture du prochain livre de Éric Hoesli pour quiconque voudrait en apprendre davantage sur la Sibérie. Il a déjà publié un livre très primé sur le Caucase en 2006 : À la conquête du Caucase.

Oslo : Tschudi et Aker Solutions

Les auteurs présentent deux compagnies norvégiennes basées à Oslo et dont les activités ont trait à la logistique en mer : Tschudi et Aker Solutions.

Quatrième de couverture du livre " Passer par le Nord " par Isabelle Autissier et Érik Orsenna
Quatrième de couverture du livre  » Passer par le Nord  » par Isabelle Autissier et Érik Orsenna

Les gisements de gaz naturel de Chtokman et de Yuzhno-Tambeyskoye

Le lecteur appréciera certainement le chapitre sur les « eldorados glacés ». Il y est question des gisements de gaz naturel de Chtokman et de ceux du champ de Yuzhno Tambeyskoye (25% des réserves mondiales). Les défis pour l’exploitation sont nombreux : des investissements de vingt milliards de dollars, une alliance nécessaire entre la Russie, la France (Total) et la Chine (CNCP), d’immenses infrastructures à construire, la stabilisation des installations au moyen de milliers de pieux, une lutte constante contre la glace, la construction de trente méthaniers dont seize brise-glaces et l’obligation d’utiliser la voie maritime du Nord.

Le réchauffement planétaire

Il est beaucoup question dans le livre de l’effet accumulé des activités militaires, industrielles et commerciales sur la vie animale et l’environnement. La fragilité du milieu arctique est très bien démontrée. Le lecteur sera surpris par l’étendue des déchets nucléaires autour de la région de la Nouvelle-Zemble.

Le réchauffement planétaire occasionne une migration des espèces vers le nord, une augmentation du nombre des navires de pêches dans l’Arctique et des tensions politiques entre les nations concernant la propriété de la zone se situant entre 12 et 200 milles des côtes. Les espèces natives se font progressivement chasser au profit des espèces invasives.

« La diminution des glaces polaires entraînera une augmentation de la fréquentation arctique par des navires susceptibles d’engendrer des collisions et d’émettre toutes sortes de bruits qui dérangent les animaux, les empêchent de se nourrir correctement, de communiquer entre eux ou avec leurs petits. Les essais sismiques ou les sonars basses fréquences des pêcheurs et des militaires sont particulièrement dévastateurs » (p.203)

« À quelques exceptions près (Norvège, Japon, Islande), le moratoire concernant la chasse à la baleine est respecté. La prédation officielle par les Inuit et le braconnage russe sont limités. » (p.203)

Carte montrant comment se réalise le réchauffement accéléré de l'Arctique (Source: http://arctic-news.blogspot.ca/2012/09/storm-enters-arctic-region.html)
Carte montrant comment se réalise le réchauffement accéléré de l’Arctique (Source: http://arctic-news.blogspot.ca/2012/09/storm-enters-arctic-region.html)

Augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.

« La diminution de la banquise agira sur les courants océaniques, mais aussi sur l’atmosphère en ralentissant la circulation des jets de haute altitude. Ce phénomène se traduira par une augmentation des événements [météorologiques] exceptionnels (vagues de froid ou de chaleur, sécheresses ou inondations) à nos latitudes moyennes. » (p.219)

Temps de réaction face à un désastre écologique dans l’Arctique

Le Bureau of Ocean Energy Management (USA) « envisage que 61 000 barils [de pétrole] se déverseraient chaque jour dans la mer si un puits explosait. La compagnie Shell indique qu’elle mettrait trente-huit jours à forer un puits de secours alors qu’il lui en a fallu quatre-vingt-cinq dans le golfe du Mexique, infiniment plus accessible et moins dangereux. En admettant qu’elle montre la même célérité que pour Deepwater Horizon, ce qui serait déjà un exploit, plus de 800 000 tonnes de pétrole se répandraient dans l’Arctique.

Plus vraisemblablement, les conditions d’intervention au milieu des glaces, du brouillard, des tempêtes rendraient le travail irréalisable au cours d’un seul été. La nuit polaire venant, il faudrait se résoudre à laisser le puits fuir tout l’hiver, voire plusieurs années de suite. » (p.229)

Le méthane

« Le méthane a un pouvoir en termes d’effet de serre vingt-trois fois supérieur à celui du CO2, que l’on présente déjà comme notre pire ennemi. » (p.216)

« En mer des Laptev, de véritables fontaines de plusieurs centaines de mètres de diamètre crachent le méthane. On voit bouillir la mer comme dans de gigantesques chaudrons. 80% des eaux de surface et 50% des eaux profondes présentent des concentrations de méthane allant de 8 à … 1 400 fois la moyenne océanique! » (p.216)

Braconnage des défenses de mammouths

Le livre contient un court passage sur le braconnage des défenses de mammouths enfouies dans le sol sur Grande île Liakhov. L’opération est financée par des maffieux. Les défenses sont sculptées et revendues chèrement à des collectionneurs chinois.

Le réchauffement climatique, et le dégel généralisé qu’il provoque en Sibérie, protégerait ainsi indirectement l’éléphant d’Afrique en rendant disponibles les défenses de mammouths. La nouvelle et immense réserve d’ivoire en Sibérie fait augmenter l’offre et fait baisser les prix, rendant les défenses de l’éléphant d’Afrique soudainement moins intéressantes financièrement.

Quelques noms à retenir

On trouve un des ports principaux de la nouvelle route maritime du Nord dans la ville de Kirkenes en Norvège. Sa position géographique est idéale et son plan d’eau est protégé des tempêtes. La ville favorise le développement du port. L’efficacité des employés norvégiens est reconnue et on y a l’habitude de traiter avec les Russes, voisins immédiats.

Mourmansk, en Russie, est également appelée à un avenir prometteur du fait du réchauffement climatique. On y exploite déjà des dizaines de mines, dont plusieurs contiennent des terres rares qui sont obligatoires pour le fonctionnement des technologies modernes.

Dans l’Arctique, la disparition de la banquise d’été est prévue entre 2020 et 2030. Le passage du Nord-Est pourrait être accessible au-delà des 200 milles de la ZEE, ce qui favorisera l’Islande « qui pourrait devenir un hub de répartition entre l’Amérique et l’Europe. » (p.218). « Et il se dit dans les couloirs que des investisseurs de Pékin offriraient 5 milliards de dollars pour prendre le contrôle du futur port de Reykjavik, celui qui se veut le hub du Nord. » (p.245)

Conseil de l’Arctique

L’Arctique est depuis longtemps un endroit stratégique où de nombreux pays, dont quelques grandes puissances, revendiquent une part importante du territoire et des ressources qui s’y trouvent. Avec la fonte accélérée des glaces, les choses se compliquent encore davantage.

En 1996 le Conseil de l’Arctique a été créé pour faciliter les communications et réduire les tensions politiques entre les pays ayant des prétentions sur le territoire et les ressources. On y trouve le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède et la Russie. Des associations de populations autochtones font également partie du groupe, mais en tant que « participants permanents ».

Militarisation du Nord

La guerre froide entre la Russie et les États-Unis a provoqué la construction par les Américains et Canadiens de la ligne DEW, ligne qui a éventuellement été remplacée par le North Warning System.

Aujourd’hui, la militarisation de la région se poursuit : « La Russie multiplie les signaux et les actes de militarisation dans la zone. Manœuvres militaires (parachutages, patrouilles aériennes), reconstruction des installations dans toutes les îles (Wrangel, Nouvelle-Sibérie, Nouvelle-Zemble, archipel François-joseph …), commande de nombreux bateaux dont des sous-marins de nouvelle génération (sous-marins d’attaque et lanceurs d’engins), grand programme de modernisation des missiles Boulava … La base sous-marine [de la Flotte du Nord russe], près de Mourmansk (Severomorsk), semble en cours de réhabilitation complète » (p.238)

Carte géographique indiquant la fortification des bases militaires dans l'Arctique par la Russie (Source: Heritage.org)
Carte géographique indiquant la fortification des bases militaires dans l’Arctique par la Russie (Source: Heritage.org)

La route maritime passant par le pôle Nord

Carte géographique montrant les possibilités de route maritime passant par le Nord (Source: www.businessinsider.com)
Carte géographique montrant les possibilités de route maritime passant par le Nord (Source: www.businessinsider.com)

La route maritime du passage du Nord-Est qui longe la côte sibérienne sera favorisée tant que les glaces n’auront pas fondu aux pôles (prévu pour 2025 au lieu de 2060 initialement prévu). Donc, dès 2025, une nouvelle route maritime passant directement par le pôle Nord s’offrira aux armateurs. À ce moment, ils pourront décider s’ils évitent la côte sibérienne et le fardeau administratif imposé en s’épargnant au passage mille kilomètres supplémentaires pour un trajet entre Rotterdam et Yokohama.

Titre : Passer par le Nord – La nouvelle route maritime
Auteurs : Isabelle Autissier et Érik Orsenna
Éditions : Paulsen
© 2014
ISBN : 978-2-916-552-35-4