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Roman graphique et bandes dessinées

La fortune de Poutine.

Roman graphique: La fortune de Poutine.
Roman graphique: La fortune de Poutine.

Ce roman graphique relate des événements entourant la montée au pouvoir de Vladimir Poutine et l’établissement de sa fortune personnelle. Cette dernière se bâtit à travers l’exfiltration de sommes colossales appartenant au peuple russe et qui sont redirigées vers des sociétés-écrans et des paradis fiscaux.

Étant donné que le récit s’étale sur plusieurs décennies, le lecteur se familiarise avec une multitude de noms de compagnies et de personnages clés dans le domaine politique et économique.

On y trouve également, comme pour d’autres grandes puissances, des règlements de compte politique et des magouilles économiques.

La structure de fonctionnement du pouvoir en Russie diverge du système politique occidental. Les relations tissées avec le président y jouent un rôle beaucoup plus important qu’à l’Ouest. Les avantages sont accordés en échange d’une fidélité indéfectible. On mentionne entre autres les liens entre Silvio Berlusconi et Poutine.

L’échelle des sorties d’argent de la Russie à des fins discrètes surprend. Pour ne citer qu’un exemple, l’auteur note la création de l’opération Luch (une fuite de capitaux estimée à 50 milliards de dollars) en 1990 pour parer aux changements provoqués par Gorbatchev. Il s’agissait de piger dans les fonds secrets du KGB à l’étranger pour enrichir une caisse pouvant servir à assurer la survie du parti et d’autres intérêts particuliers.

« Depuis que Poutine est arrivé au pouvoir, le montant global d’argent sale sorti de Russie et blanchi par les banques de l’Ouest a été au minimum de 1 000 000 000 $ (mille milliards de dollars) ! ».

L’Occident n’a donc pas les mains propres face à ce qui se passe en Russie. Quand il y a de l’argent rapide à faire et que des actionnaires s’attendent à un bilan déraisonnable, la vertu s’efface devant le sens pratique. Parmi les complicités européennes : Danske Bank, SEB et Swedbank, Crédit Suisse, Banca Intesa, Deutsche Bank Russia, Appleby-Estera (cabinet de services offshore), Chypre (cabinets de services financiers), Price Waterhouse Coopers.

Le lecteur constate également l’accumulation des suicides de responsables de tout acabit au cours des années. Par exemple, l’auteur note les suicides déguisés de Nikolai Kruchina, Georgy Pavlov et Dimitri Lissovolik. Ces hommes à l’équilibre précaire avaient tous la fâcheuse habitude de prendre l’air sur un balcon trop élevé pour leur capacité. Le KGB doutait de la fiabilité de ces hommes qui géraient les fonds secrets du parti à l’Ouest.

L’empoisonnement (par le poison Novitchok) est aussi une méthode privilégiée pour aplanir les différends politiques. Mais cet état de fait est déjà connu des Occidentaux, car la plupart des opérations manquées ou réussies font l’objet de nombreux articles dans les médias. Par exemple, cela a été le cas pour Navalny et Skripal. Pour Iouchtchenko, le gagnant des élections présidentielles en Ukraine, un autre poison fût utilisé, mais la source n’a pu être confirmée.

Sous Poutine, les oligarques peuvent conserver les fortunes acquises à travers les nombreuses privatisations, mais il n’est plus question pour eux de s’immiscer dans les affaires politiques. Le bouquin s’attarde aussi sur la détérioration du rapport entre Poutine et des oligarques comme Berezovski (retrouvé pendu dans sa salle de bain à Londres) et Khodorkovski.

Si un dévoué collaborateur change de camp, il peut, dans le meilleur des cas, survivre en quittant le pays et en demeurant apolitique. Autrement, son avion peut exploser en vol, comme pour Prigojine.

Le bouquin montre comment Ivan Rybkyn, un opposant politique de Poutine en 2004, s’est désisté suite à une promenade improvisée en fourgonnette. Il semblerait qu’il ait été saisi et rentré de force dans le véhicule. Cette expérience et les discussions probables qui ont eu lieu durant la balade ont suffi à convaincre le candidat qu’il n’avait pas vraiment le feu sacré pour la politique.

Page du roman graphique "La fortune de Poutine".
Page du roman graphique « La fortune de Poutine ».

Dans les années 90, le clan mafieux Tambov protège Poutine et Sobchak et participe à la gestion du port de Saint-Pétersbourg. Cela n’empêche pas un « accident » de la route impliquant les filles et la conjointe de Vladimir Poutine. Ceux qui sont insatisfaits de leur part du gâteau font monter les enchères et Poutine doit réunir les familles pour qu’elles s’arrangent entre elles. Pragmatique, il envoie tout de même ses filles en Allemagne pour leur sécurité. Le gardien légal est Matthias Warnig, un ancien de la STASI.

L’auteur signale que de l’argent russe a servi à influer sur le résultat du Brexit (51,89 %), ceci dans le but de fragiliser l’Europe. Ensuite, comme nous le savons déjà, la Russie a influencé le résultat du vote dans les états clés des États-Unis pour aider à l’élection de Donald Trump.

Le roman graphique se termine par un dossier documentaire, avec photos, dessins et références pour ceux qui désirent obtenir davantage d’informations.

Et la fortune de Poutine dans tout ça ? Selon les recherches effectuées par les auteurs, elle s’établirait entre 150 et 250 milliards d’euros.

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Titre : La fortune de Poutine

Auteurs : Yvonnick Denoël et Gildas Java

Édition : Nouveau monde graphic, © 2024

ISBN : 978-2-38094-501-0

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Roman graphique et bandes dessinées

Tsar par accident.

Tsar par accident: mythes et mesonges de Vladimir Poutine.
Tsar par accident: mythes et mesonges de Vladimir Poutine.

L’auteur Andrew S. Weiss a travaillé à la Maison-Blanche, au Pentagone, au département d’État, etc. Il signale : « Si à l’époque on m’avait dit qu’un ancien sous-officier du KGB – qui n’avait jamais vraiment brillé – un certain Vladimir Poutine […] – serait promu des arrière-salles du Kremlin directement à la tête du pays, je vous aurais dit d’aller vous faire soigner ». Il ajoute : « Ce que nous croyons savoir de lui est souvent un savant mélange de psychologie de comptoir et d’interprétations erronées de l’histoire millénaire de la Russie ». Sa mise en scène comme un dur à cuire « lui permet de passer pour plus intelligent – et plus compétent – qu’il ne l’est réellement. […] ».

Le roman graphique « Tsar par accident » raconte les hasards de la vie qui ont fait en sorte que Vladimir Poutine s’est retrouvé au pouvoir au moment où sa carrière plutôt sans éclats le destinait à un poste moins élevé. Mais on pourrait dire la même chose de certains dictateurs, présidents, rois et ministres de par le monde au cours des âges auxquels la chance a souri. Eux aussi ont su profiter des occasions favorables pour gravir des échelons trop importants pour leur talent naturel. La nation en paie alors le prix jusqu’au renversement, exil ou décès du personnage.

Il faut quand même donner à Poutine le fait qu’il s’obstine, qu’il s’accroche, malgré les revers et les refus. Pour accéder au KGB, on lui dit de faire des études ou d’entrer dans l’armée. Il s’exécute et reçoit son diplôme.

Il se retrouve donc au KGB en 1975. Mais ce ne sont pas les grandes missions dont il rêvait qui l’attendent, mais du travail de terrain local. Il n’impressionne pas ses supérieurs avec les résultats obtenus. À la suite d’une bagarre dans le métro, on le mute à Dresde en 1985 pour des missions vides de sens, faute de budget. En 1999, on apprend au président Clinton que Poutine sera le prochain président russe. Que s’est-il passé entre 1985 et 1999 pour que soudainement Poutine sorte à ce point de l’obscurité et soit propulsé comme président de la Russie ?

Il faut créditer son éthique de travail, mais avant toute chose sa loyauté envers ses patrons dans cette organisation qui privilégie les liens personnels. Eltsine, le président de l’époque, sentait sa fin venir et proposa un marché à Poutine. L’auteur écrit : « Il ferait de lui le président s’il acceptait de les protéger, lui et sa famille ».

Tout comme Hindenburg croyait pouvoir manipuler Hitler en lui permettant d’accéder aux hautes sphères du gouvernement, Eltsine pensait faire de même avec Poutine. Dans les deux cas, ce fut une erreur coûteuse pour l’Europe et le monde.

Le bouquin passe en revue la montée des oligarques russes, le rapprochement du pouvoir pour les amis de Poutine. Andrew Weiss souligne : « L’un des points que les étrangers ne saisissent pas toujours c’est que la Russie est une société qui fonctionne sur la base des liens personnels, plutôt que dans le cadre d’institutions ou d’un état de droit. »

Dans les années suivant la chute du Mur de Berlin, on constate la mainmise de secteurs importants de l’économie russe par des fonctionnaires et agents du KGB corrompus, de même que par la mafia. Comme l’écrit l’auteur : « Vladimir Koumarine, patron tout-puissant du gang notoire Tambov, faisait la loi dans le pays ».

Le support de Vladimir Poutine envers les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 le rapproche de George W. Bush et de son père George H. W. Bush avec lesquels il va même à la pêche à Kennebunkport. Il espérait ainsi relancer l’économie moribonde russe et gagner en liberté pour contrôler les médias russes.

Le plus étonnant pour moi demeure le fait que Poutine approuva durant cette période l’implantation hautement controversée de bases américaines et de l’OTAN à travers l’ex-Union soviétique (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan). Par ce geste, il recherchait une stabilisation avec l’Ouest. Les causes des attentats du 11 septembre 2001 étant encore discutées aujourd’hui à travers le monde, spécialement dans les cercles les plus informés, Poutine a dû réfléchir plus tard à la pertinence et aux conséquences de sa décision d’autoriser de nouvelles bases américaines et de l’OTAN près de la Russie.

Le président russe s’aperçoit rapidement qu’il ne pèse pas lourd dans la balance diplomatique face à un superpouvoir comme les États-Unis. On ne le reconnaît pas en tant que joueur sur lequel il faut compter. Dans l’optique d’une meilleure compréhension entre l’Occident et la Russie, l’auteur souligne l’importance de mieux appréhender les griefs des deux camps. Il signale que cela manque cruellement.

D’autant plus que le Kremlin a la certitude que « les revendications de changement politique sont toujours le fait de conspirations soutenues par les Occidentaux ». À force de se surveiller les unes les autres et tenter d’influer sur la gestion intérieure d’autres pays, toutes les grandes nations projettent leurs intentions et ne croient plus qu’une manifestation peut provenir de la base à partir d’un désir sérieux d’amélioration de certaines politiques détestables.

L’auteur effectue un retour sur les problèmes entourant la sécurité territoriale de la Russie à travers les époques, envahie tour à tour par les Mongols, Napoléon et Hitler : « [La Russie] se repose traditionnellement sur les territoires annexés pour faire tampon entre la mère patrie et toute menace extérieure ». Il traite également du conflit tchétchène, de la lutte contre le terrorisme, de l’ingérence politique dans les États voisins et de l’implication russe dans les élections américaines de 2016.

Andrew S. Weiss couvre large et d’autres thèmes trouvent leur place dans le bouquin : l’histoire de la Guerre froide, Trump, Snowden, Wikileaks, les JO de Sotchi et le travail de Maria Butina, une agente russe qui réussit à pénétrer les cercles supérieurs du parti républicain américain.

C’est sa croyance dans le déclin irréversible de l’Occident qui a permis à Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine. L’auteur conclut avec une remarque sur l’invasion de ce pays et le bombardement sans discernement des cibles civiles : « Le monde est en train de comprendre que Poutine n’a jamais été le stratégiste qu’il a prétendu être. C’est un improvisateur pris dans son propre piège ».

Je me permets une remarque concernant l’invasion de l’Ukraine. Ce pays doit recevoir des avions de combat des États alliés pour protéger son territoire, ce qui offusque profondément la Russie. J’aimerais tout de même rappeler le fait que lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique a accepté énormément d’aide provenant de l’extérieur pour sa défense sur le Front de l’Est. Pour ne citer qu’un seul appareil et pays, l’Union soviétique a obtenu 877 bombardiers B-25 Mitchell des États-Unis.

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Titre : Tsar par accident : mythes et mensonges de Vladimir Poutine

Auteur : Andrew S. Weiss et Brian « Box » Brown

Éditions : Rue de Sèvres

© 2022

ISBN : 978-2-81020-450-2

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Géopolitique

Vladimir Poutine et l’Allemagne.

La guerre contre l’Ukraine décidée par Vladimir Poutine aura finalement eu un effet inespéré : le réveil de l’Allemagne quant à sa sécurité nationale et sa responsabilité envers l’OTAN. Les Allemands ont annoncé qu’ils vont désormais investir massivement pour se doter de forces militaires dignes de ce nom. Le chancelier allemand Olaf Scholz a parlé de dépenses de l’ordre de 100 milliards d’euros au cours des prochaines années.

L’invasion injustifiée de l’Ukraine par la Russie a certainement fait remonter de vieux souvenirs en Allemagne. Avec l’Opération Barbarossa de 1941, les Allemands avaient attaqué par surprise la Russie, malgré une parole donnée, ce qui avait donné lieu à la plus grande bataille de tous les temps. Ce seul conflit avait provoqué la mort de millions de personnes.

Une entente de non-agression entre deux pays ne demeure valide que jusqu’au moment où un des deux partenaires change d’idée. Cela ne vaut pas davantage. Les Allemands l’ont montré à la Russie en 1941 et ils deviennent susceptibles de se faire jouer le même tour des décennies plus tard. Leur désintérêt pour la protection de leur territoire les a placés soudainement dans une position vulnérable.

L’Allemagne se doit d’accroître son autonomie face à une attaque potentielle, spécialement du fait que la plupart des membres de l’OTAN ne prennent pas leur responsabilité au niveau des dépenses militaires. De plus, elle ne peut plus vraiment compter sur l’intervention des États-Unis.  La politique extérieure des Américains et leur vision de l’OTAN risquent désormais de changer aux quatre ans, selon que Trump ou un de ses alliés est élu ou non. Ce n’est rien pour sécuriser l’Europe. Poutine a sonné la fin de la récréation.

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Géopolitique Sujets controversés

La réélection de Donald Trump en 2020.

Le président américain Donald Trump prépare sa réélection de l’automne 2020 en mettant en pratique une recette utilisée par la machine Daley, de Chicago. Le père et le fils Daley ont régné sur Chicago pendant des décennies en utilisant la répression policière.

Le policier Derek Chauvin, qui a tué l’Afro-Américain George Floyd, offre une occasion au président des États-Unis d’utiliser une recette éprouvée. Le meurtre ayant été suivi de manifestations et éventuellement de pillage, Trump s’est plaint de la faiblesse des dirigeants et a suggéré non seulement que les forces de l’ordre dominent la rue, mais que l’utilisation de l’armée serait possiblement requise contre la population.

Voici un court extrait d’un résumé du livre « Chicago » qui se trouve sur mon site web :

« L’exploitation des peurs raciales connaissait beaucoup de succès à Chicago. Daley défendait ses politiques en disant que “la plupart des gens s’inquiétaient bien plus d’une émeute des Noirs que d’un maire qui ordonne l’usage de la force létale pour y mettre un terme et qu’ils se reconnaissaient bien moins dans des manifestants pacifistes que dans les policiers qui les frappaient à coups de matraque. (p.319)

Couverture du livre "Histoire de Chicago" par Andrew Diamond et Pap Ndiaye
Couverture du livre « Histoire de Chicago » par Andrew Diamond et Pap Ndiaye

Les fortes tensions sociales et la violence inutile qui suivent la répression policière génèrent toujours plus de peur,  et c’est de cette peur dont profitent certains politiciens.

Les politiciens les plus conservateurs ont appris depuis longtemps que d’installer la peur dans la population est payant politiquement. C’est la méthode facile et expéditive. Le gouvernement s’occupe de “dominer” les ennemis réels et bien plus souvent fictifs et, ce faisant, rassure la population tout en diminuant les droits et libertés de la population américaine pour pouvoir agir à sa guise plus tard dans d’autres dossiers.

Même les généraux américains, habituellement silencieux, en sont rendus à faire des apparitions publiques pour tenter de sauver les valeurs américaines. Car selon plusieurs observateurs, il y a un glissement graduel vers un contrôle politique autoritaire inquiétant.

Le respect de la population Afro-Américaine était le principal facteur en jeu lors de la guerre de Sécession américaine qui dura quatre ans, entre 1861 et 1865 et fît 750,000 morts. Elle couta également la vie au président Lincoln. Le problème du respect des Afro-Américains est toujours d’actualité.

Tous ces gens que l’on voit en train de protester contre la mort de George Floyd représentent le côté non raciste des États-Unis. Il ne faut pas oublier qu’il existe une grosse partie de la population américaine qui rêve encore de conserver le pouvoir blanc traditionnel. Une population qui ne peut admettre que les États-Unis se transforment et dont la richesse provient de la mixité des cultures et des races. La solide base d’électeurs américains qui appuient Donald Trump, ce menteur pathologique qui peut dire tout et son contraire dans une même phrase, n’est pas prête à le laisser tomber.

D’autres facteurs non négligeables favorisent Trump lors des élections présidentielles américaines à l’automne 2020 : 1) une caisse électorale très bien garnie (les groupes de pression tels que la NRA sont de grands donateurs et influenceurs, 2) des candidats du Parti républicain qui approuvent la méthode Trump ou choisissent le silence quand ils ne sont pas d’accord, 3) un Joe Biden hésitant qui ne fera pas le poids au moment des confrontations lors des débats politiques télévisés, 4) une économie qui reprendra rapidement avec un chômage qui a déjà commencé à diminuer, juste à temps pour la campagne électorale. Les médias de droite se chargeront de passer sous silence l’affreux bilan occasionné par la pauvre gestion initiale du COVID-19, le temps que les élections soient passées.

Si j’ai tord dans ma prédiction, jamais je n’aurai été aussi content de mon erreur!

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Géopolitique Sujets controversés

Dans notre Amérique, tous les gens sont égaux.

Avec les divisions internes que vivent les États-Unis sous Donald Trump, les citoyens n’hésitent pas à passer leur message aux politiciens. En 2019 à Brookline, dans la région de Boston, une simple marche dans le quartier a rapidement permis de prendre les photos ci-dessous.

Dans notre Amérique, tous les gens sont égaux.
Dans notre Amérique, tous les gens sont égaux.

Pour ceux qui ne comprennent pas suffisamment l’anglais, je traduis les messages. Dans la première photo, on peut lire : « Dans notre Amérique, tous les gens sont égaux. C’est l’amour qui gagne. La vie des Noirs compte. Les immigrants et les réfugiés sont bienvenus. Les handicaps sont respectés. Les femmes sont responsables de leur corps. Les gens et la planète ont davantage de valeur que le profit. La diversité est célébrée. »

Dans la photo ci-dessous, le message est clair : « Pas d’enfants dans des cages ».

Pas d'enfants dans des cages.
Pas d’enfants dans des cages.

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Géopolitique Sujets controversés

Les États-Unis, la sécurité nationale, l’acier et le Canada.

Le président américain Donald Trump adore soulever des doutes et avancer des faits inexacts pour tenter d’obtenir des avantages. Sa dernière invention est de dire que l’acier et l’aluminium en provenance du Canada pourraient constituer une menace à la sécurité nationale des États-Unis.

Donald Trump sait très bien que les États-Unis ne peuvent actuellement produire tout l’acier et l’aluminium dont ils ont besoin pour assurer leur croissance. Plutôt que de faire des rapports douteux entre les États-Unis, la sécurité nationale, l’acier et le Canada, je suggère au président de concentrer son attention sur les États-Unis, la sécurité nationale, l’acier et les attentats du 11 septembre 2001.

En effet, les bâtiments américains semblent très fragiles et bénéficieraient possiblement de beaucoup plus d’acier dans leur construction. Sinon, comment faut-il comprendre la chute du bâtiment 7, connu aussi sous WTC-7, une tour de 47 étages qui s’est effondrée d’elle-même sans avoir été touchée par un avion, lors des attentats du 11 septembre 2001? Les médias en ont vraiment très peu parlé, car il leur a été demandé d’être « patriotes ».

Donald Trump peut également diminuer le temps alloué aux tweets et consacrer un peu plus de temps à comprendre ce qui s’est passé avec les tours jumelles de New York, appelées WTC-1 et WTC-2, lors des attentats du 11 septembre 2001. Le meilleur acier du monde n’aurait rien pu faire contre la nanothermite qui a été trouvée dans les débris après la chute des tours.

Ayant des problèmes à comprendre comment deux avions font tomber trois tours, et se questionnant sur la chute libre des tours, des physiciens danois ont eu l’idée d’observer des débris du World Trade Center au microscope. Ils ont découvert de la nanothermite; celle-ci liquéfie littéralement l’acier. La découverte a été consignée dans le Open Physics Journal. Prenez quelques minutes pour comprendre de quoi il s’agit (la qualité du vidéo est bonne sauf pour les cinq premières secondes) :

Le président américain peut également demander à ses associés, avant qu’ils ne soient limogés à leur tour, de trouver des photos des restes d’un Boeing 757 qui aurait frappé le Pentagone. Aucune photo crédible n’a été mise de l’avant en 17 ans. Même des hauts gradés militaires ont soulevé cette absence de preuves.

L’usage que l’on fait de l’acier peut également porter atteinte à la sécurité nationale. Il y a 450 millions d’armes en circulation aux États-Unis. Je ne sais pas combien il faudra de tireurs fous dans les écoles américaines avant que les élus ne prennent leurs responsabilités.

Au lieu d’agir sur ces sujet délicats et d’intérêt national, il est plus facile d’inventer de nouvelles menaces provenant de l’extérieur des États-Unis.

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Géopolitique Sujets controversés

Les États-Unis en transition politique

En procédant très progressivement, Donald Trump est en train de mettre la table pour un changement de système politique aux États-Unis.

Comme il dit souvent tout haut ce qu’il pense vraiment (ses nombreux tweets en sont une preuve), sa dernière visite en Chine l’a convaincu qu’il est possible de changer le système politique américain.

Il a dit tout haut que ce n’est pas une mauvaise idée que de réfléchir à la possibilité de faire plus de deux mandats consécutifs, ce qui est interdit par la Constitution aux États-Unis. Pour se faire, il procède un peu comme Mussolini et change les façons de faire morceau par morceau.

Non seulement il attaque les institutions représentant la justice, comme le FBI, mais il s’en prend également aux médias qui ne disent pas comme lui. Nous sommes à deux doigts de voir la création d’un organisme de presse financé par Trump et qui deviendra le porte-parole du Président américain.

Trump crée des ennemis fictifs, en l’occurrence tous les gens des pays qui sont désormais interdits d’entrée aux États-Unis, alors que toutes les statistiques indiquent que les crimes et attentats sont bien davantage commis par des désaxés à la gâchette facile vivant déjà dans le pays. Et ils sont Américains.

Donald Trump veut devenir, pour la base qui le supporte envers et contre tous, le seul objet de la confiance du peuple. Le seul rempart qui protège des ennemis imaginaires qu’il plante dans la tête des gens. Il invente même un mur qui serait supposément payé par le Mexique, une proposition ridicule qui aurait dû faire rigoler dès le début et qui a pourtant convaincu les électeurs américains. C’est tout dire!

À travers les phrases creuses et les mensonges, que beaucoup des gens qui l’appuient n’ont pas l’intérêt, sinon la capacité de vérifier, il déforme la réalité et installe la peur de l’autre. Il compte sur la lâcheté de plusieurs élus républicains qui ont cessé de s’interroger sur les faits et gestes du Président pour ne se tourner que vers une nécessaire réélection.

Ceux qui prennent Donald Trump à la légère risquent de le payer cher. Combien s’étaient même aperçus que pour préparer sa campagne politique, Cambridge Analytica était déjà au travail?

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Géopolitique

La stabilité politique selon Donald Trump

La population de l’Iran vient de réélire un leader modéré. Bonne nouvelle pour le pays et les voisins. Au même moment, Donald Trump, en voyage au Moyen-Orient, renforce l’idée d’une nécessaire diminution des tensions politiques dans la région.

Mais du même coup, les États-Unis annoncent la signature d’un contrat d’une valeur de 350 milliards de dollars avec l’Arabie Saoudite pour la livraison et l’entretien d’armements sur une période de dix ans. Et avant ce contrat, l’Arabie Saoudite était déjà au premier rang des pays de la planète qui dépensent le plus pour les armements.

L’Iran et l’Arabie Saoudite n’étant pas traditionnellement sur la même longueur d’onde, il est facile d’imaginer l’impact que ce contrat peut avoir sur les dirigeants Iraniens.

Si je ne m’entends pas bien avec mon voisin et que ce dernier signe un contrat de 350 milliards de dollars pour acquérir et entretenir des armes, je ne crois pas que ma réaction naturelle en sera une de compréhension et de stabilité, et encore moins de démilitarisation. Je vais tout d’abord me demander à quoi toutes ces armes pourraient éventuellement servir, et si je suis moindrement réaliste, j’imaginerai même qu’il y a des possibilités que mon voisin les utilise éventuellement contre moi.

Tous les pays du monde, même les pays dont on dit qu’ils sont « neutres », ont des intérêts stratégiques à défendre et promouvoir. Mais souhaiter une stabilité avec des contrats militaires de cette ampleur, c’est rêver en couleur.

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Photographie de rue

Photographie de rue: le floriste

Photographie de rue: le floriste
Photographie de rue: le floriste

La marijuana deviendra probablement légale au Canada en 2018. Pour l’instant, elle est donc toujours considérée comme une substance illégale par les autorités canadiennes.

Dans la photo ci-dessus, un revendeur de « plantes », improvisé « floriste », n’hésite pas à annoncer son commerce en Colombie-Britannique. Le « floriste » altère ainsi la réalité jusqu’à ce qu’elle le satisfasse.

Le « floriste » ci-dessus procède de la même façon que Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche, qui donne de nouvelles significations aux mots lors de certaines conférences de presse pour réussir à donner du sens à certaines promesses électorales de Donald Trump.

La photographie de rue est souvent non planifiée, comme c’est le cas ici. Par chance j’avais avec moi ce qu’il faut pour capturer la camionnette avant qu’elle ne s’éloigne trop.

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Photographie de rue

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Géopolitique

La construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis

Politique américaine: la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis

L’importance de sauver la face en politique

La façon dont le nouveau gouvernement de Donald Trump traite le Mexique n’est pas politiquement habile. À cause d’une mésentente sur l’immigration illégale entre les deux pays,  le Président américain estime nécessaire de régler le litige sur la place publique en utilisant des expressions qui font perdre la face aux Mexicains aux yeux de la planète. Quand le gouvernement d’un pays perd la face, c’est un blocage assuré et une escalade garantie des tensions. Dire aux Mexicains qu’ils vont payer pour un mur qui les empêchent d’entrer aux États-Unis est irresponsable.

L’apport économique des Mexicains aux États-Unis

La croissance économique américaine a toujours profité d’une bonne proportion de gens qui travaillent pour un faible salaire et dans des conditions discutables, spécialement lorsqu’ils sont considérés comme travailleurs illégaux et arrivent justement du Mexique et d’Amérique Centrale. Se priver de cette main-d’œuvre et forcer les employeurs à doubler sinon tripler les salaires ne pourra que faire augmenter les prix des produits américains en risquant de les rendre non compétitifs. Cela aura également pour effet d’appauvrir le Mexique et d’accroître les inégalités entre les deux pays, puisque beaucoup de travailleurs « illégaux » envoient une partie de leur salaire dans leur pays d’origine pour aider leur famille.

Un mur inefficace contre l’importation de la drogue

Le mur génèrera des divisions et des tensions entre les propriétaires terriens, les partis politiques et les pays et sa construction exigera de très fortes dépenses qui n’aideront pas réellement à ralentir l’entrée de la drogue aux États-Unis. Pourquoi? 95%  des conteneurs arrivant de l’Europe et de l’Asie ne sont pas inspectés en profondeur, autant à cause de ressources humaines et matérielles insuffisantes que dans le but de ne pas retarder indûment les opérations commerciales. Le temps, c’est de l’argent. Il y aura toujours d’importantes lacunes dans le processus de vérification. Le livre « Ninety percent of everything » de Rose George traite du sujet:

Commerce

Il n’y a pas de façon facile d’empêcher la drogue d’entrer en Amérique ou dans tout autre pays. L’importation continuera jusqu’à ce que les faiblesses dans le système soient corrigées. Cela signifie un contrôle beaucoup plus efficace de ce qui se trouve dans les conteneurs. Et c’est plutôt là qu’il faut investir les milliards, pas dans la construction d’un mur…