J’ai finalement complété la dernière étape de la toile de 24 po x 36 po de Blake et Mortimer« La vallée des immortels, tome 1 ». Je croyais terminer le tout avant l’été, mais d’autres obligations plus pressantes ont bouleversé l’horaire prévu.
L’ensemble aura pris à peu près 200 heures et nécessité la création d’environ 130 couleurs pour tenter d’imiter l’album, du moins en partie.
J’ai volontairement éclairci l’œuvre originale, surtout le côté gauche, car je suspends le tableau sur un mur et je trouvais la scène beaucoup trop foncée. Ma version respecte l’idée du clair-obscur tout en ajoutant un peu de lumière. Peindre la toile soi-même permet aussi de jouer davantage avec les différentes nuances des briques du mur de gauche.
Pour la progression des différentes étapes au cours de la dernière année, cliquez sur le lien de la section des romans graphiques et bandes dessinées sur mon blogue. Plusieurs publications s’y trouvent, mais vous y arriverez peu à peu.
Voici l’étape 2 du travail d’agrandissement de la bande dessinée de Blake et Mortimer : la vallée des immortels. L’album original se trouve au bas de l’image pour donner une idée de l’échelle.
Pour occuper tout l’espace d’une toile 24×36 à partir d’un album de bande dessinée standard, il faut transformer l’échelle en ajoutant 10 % de plus sur la hauteur. Cependant, quand vient le temps de dessiner le cercle parfait se trouvant tout en haut et à gauche de l’album, il faut revenir à une échelle normale de façon à ne pas trop transformer les visages des deux héros qui nous regardent de face. Le tableau contenant deux échelles ne donnera pas une copie conforme, mais sera tout de même acceptable et réaliste.
L’ajout des couleurs constitue une étape un peu plus exigeante, car il arrive souvent que chaque couleur à imiter en nécessite quatre pour obtenir l’ambiance désirée. L’expérience passée montre qu’il faut laisser sécher plusieurs minutes sur une autre toile toute couleur nouvellement créée pour s’assurer qu’on ne s’éloigne pas trop de la couleur recherchée. Les erreurs demeurent malgré tout inévitables…
En travaillant les jours de mauvaise météo, à raison de quelques heures par jour, il semble bien que je compléterai la toile d’ici l’été.
Je publierai un troisième et dernier article lorsque j’aurai effectué le travail.
Ce nouvel album des aventures de Blake et Mortimer constitue une très belle surprise. C’est la première fois que José-Louis Bocquet, Jean-Luc Fromental et Antoine Aubin travaillent ensemble et le résultat de cette collaboration en a étonné plus d’un.
Depuis plusieurs années, les combinaisons d’auteurs et de dessinateurs se succèdent pour assurer un rythme constant de publication, c’est-à-dire une bande dessinée de Blake et Mortimer par année.
Pour Dargaud-Lombard, il s’agit d’une source de revenus non négligeable, cette série ayant des adeptes à travers le monde depuis plusieurs décennies.
« Huit heures à Berlin » nous plonge dans la guerre froide, au moment où le mur de Berlin vient d’être construit. Les lecteurs plus âgés connaissent les événements entourant la construction du mur, mais pour les plus jeunes il s’agira généralement d’une première approche de cette période.
Tout y est dans cet album : quelques notions d’histoire et de politique, les reconstitutions d’époque quant à l’architecture extérieure, le mobilier, les véhicules, les couleurs judicieusement choisies par Laurence Croix et surtout un scénario suffisamment bien ficelé pour empêcher le lecteur de prévoir le déroulement de l’intrigue.
On se promène entre l’Allemagne et les anciens pays du bloc communiste, on marche dans un tunnel créé à l’époque par l’Occident pour écouter les conversations ayant lieu à Berlin-Est, on pénètre dans un ancien asile supposément abandonné depuis longtemps. De plus, comme toujours dans cette bande dessinée, le mélange entre le réel et la science-fiction ajoute à l’intérêt.
Les auteurs s’efforcent de rajeunir un peu le vieux Mortimer sans toutefois perdre en chemin les inconditionnels. Les femmes obtiennent parfois un rôle positif, parfois négatif, mais elles ne sont plus des potiches tenant un sac à main. Difficile à imaginer qu’on aurait pu voir un jour dans un album de cette série un nu sur un calendrier de garage. Quel scandale ! Ça n’aurait pas passé à l’époque où Edgar P. Jacobs travaillait avec Hergé pour les albums Tintin…
Bref, un beau succès que ce vingt-neuvième album de la série. Il est évident que ce trio de créateurs se verra confier d’autres albums.
En février 2023, j’ai commencé le transfert de la couverture de l’album Blake et Mortimer « La vallée des immortels – tome 1 » sur une toile de 24 x 36 pouces.
La photo ci-dessus montre l’album original posé sur le haut de la toile et le travail en cours. Il reste encore beaucoup à faire avant de terminer le dessin et le lettrage.
Viendra ensuite l’étape de la coloration, pour obtenir des tons aussi fidèles que possible avec l’album original. La couverture comporte de très nombreuses couleurs, ce qui n’est pas le cas avec plusieurs autres albums Blake et Mortimer.
Cet album particulier me rejoint davantage pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les auteurs utilisent dans le scénario un avion de type Cessna C-170B, ce qui me rappelle des souvenirs de pilotage. En effet, une heureuse coïncidence fait qu’en 1981, j’avais traversé le Canada en pilotant ce petit appareil datant de 1952. Ce dernier n’était équipé d’aucun instrument de navigation aérienne, à l’exception d’une vieille boussole. Nous n’étions pas encore à l’ère du GPS! J’ai publié le récit de ce voyage entre St-Jean et Edmonton sur mon blogue.
Une autre raison qui augmente mon intérêt pour l’album est également liée à un souvenir. Sur la couverture, Mortimer se retrouve dans Wan Chai District, un quartier que j’ai pu visiter en 1990 lors d’un voyage à Hong-Kong et les Nouveaux-Territoires. À l’époque, le Boeing B-747 de Cathay Pacific avait utilisé le légendaire aéroport de Kaï Tak pour son atterrissage et nous avions survolé lors de l’approche une manifestation gigantesque de plus de 100,000 personnes qui voulait rappeler l’anniversaire du massacre de Tiananmen Square.
Je publierai d’autres photos de la progression du dessin et de la peinture au courant des prochains mois, en numérotant le titre de chaque article de façon à ce que ceux qui s’intéressent au sujet puissent s’y retrouver.
Cliquez sur le lien pour l’article sur mon blogue qui porte sur la peinture de « Tintin et l’île noire ».
Bienvenue dans la deuxième et dernière partie de « Tintin et l’île noire ». La photo ci-dessus montre les nuages presque complétés. Les régions de ciel en jaune ont posé un problème, car, une fois sur la toile, la couleur est devenue trop sombre en séchant. J’ai dû trouver une recette de jaune plus pâle que celle de la couverture originale pour qu’en séchant la couleur devienne plus foncée et rejoigne celle de l’album.
La photo ci-dessus montre la progression du château et de l’île, mais cette fois avec les oiseaux en prime. Hergé a dessiné beaucoup d’oiseaux noirs autour du château, ce qui ajoute à l’air sinistre de l’endroit. Mais il a aussi pensé à dessiner deux oiseaux plus gros au premier plan, dont un qui semble se diriger vers Tintin.
Le tableau avance rapidement. J’y ai déjà travaillé près d’une centaine d’heures pour me rendre à ce stade. La mer a reçu toutes ses touches de peinture noire pour former l’apparence de vagues.
La photo ci-dessus donne une idée de la grandeur du tableau. On doit souvent poser le tableau sur une table pour peindre les éléments qui nécessitent une très grande précision.
En arrière-plan sur la photo, on aperçoit à la télévision un journaliste de la chaîne canadienne de nouvelles RDI. Il commente la situation de blocage des rues à Ottawa par des camionneurs durant la pandémie de Covid-19. Les protestataires se battent pour leurs droits, mais ne respectent pas les droits des citoyens d’Ottawa qui, pendant des semaines, se retrouvent prisonniers de leur quartier. Le gouvernement canadien mettra finalement un terme à la situation en invoquant la Loi sur les mesures d’urgence avec, en prime, une poursuite de 306 millions de dollars intentée par les résidents contre les manifestants.
Ci-dessus se trouve le tableau une fois complété. Vous noterez que les tons de blancs de la barque diffèrent à l’arrière et sur le côté. On retrouve du blanc combiné avec du noir et une touche de jaune pour le côté de la barque, plutôt que le blanc pur requis pour l’arrière. Ce n’est qu’à force d’effectuer des essais de couleurs que je me suis rendu compte de la nécessaire présence du jaune.
Les vagues aplaties par la barque ne sont plus que des bouillons de forme arrondie derrière l’embarcation. Cependant, sur les côtés, l’apparence diffère car le mouvement du bateau casse les vagues : Hergé s’assure donc d’un traitement différent de l’écume. Il a pensé à tout, comme d’habitude !
Il est maintenant temps de passer à un autre projet, possiblement « Blake et Mortimer » ces héros de Edgar P. Jacobs, ce grand maître du style de la ligne claire qui a initialement travaillé avec Hergé.
Glénat vient d’ailleurs de publier un livre sur le sujet, dont le titre est : Edgar P. Jacobs le rêveur d’apocalypes. Si le sujet vous intéresse…