En 2002, les employs du centre d’Information de vol de Qubec sont aviss que des journalistes ont t autoriss venir filmer l’intrieur des installations de Nav Canada.
En prvision du tournage, un des spcialistes FSS du centre dcide de vrifier quels employs travailleront lors de la visite des journalistes. Il tlphone ces employs et suggère une tenue vestimentaire approprie pour la circonstance. Il ne dsire que rendre service. Un des spcialistes que nous appellerons Denis ne peut être rejoint, mais le message est tout de même transmis sa conjointe.
Le lendemain, un peu avant la visite des journalistes, Denis arrive au centre. Il entre dans la salle d’exploitation en demandant d’une voix autoritaire le nom de la personne qui a appel chez lui hier pour lui suggrer une façon de s’habiller.
Le hasard fait en sorte que cette personne est justement devant lui. Denis s’emporte, et d’une façon qui ne peut porter confusion, ordonne tout le monde de ne pas se mêler de ses affaires. La tension est palpable. Le moment serait mal venu de le contredire…
Quelques heures plus tard, l’heure de la pause-caf, je suis dans la petite cuisine de service, en compagnie de Denis. Il vient de mettre un beigne dans le four micro-onde. Denis va s’asseoir dans son coin en attendant que le « bip » du four lui indique que tout est prêt.
Mais de l’endroit il se trouve, Denis ne voit pas que le beigne est pass en mode « surchauffe ». En fait, le beigne change graduellement de couleur et de forme et la fume sort par tous les interstices du four. Je surveille le tout du coin de l’œil en m’assurant que les dgâts se limitent la collation de Denis.
De la graisse qui surchauffe, cela fait vraiment beaucoup de fume. Denis me dit : « Tu ne trouves pas que ça sent le brûl? » Je rponds par l’affirmative. Il en remet : « Mais regarde, il y a de la fume près de toi! ».
Voyant que je ne bouge pas, il se lève pour chercher la source de la fume et, rendu au four, aperçoit une entit difforme et noircie qui vire encore sur le plateau. Le beigne a rendu l’âme. Il s’crie : « Mais c’est mon beigne! Il est calcin! Pourquoi ne me l’as tu pas dit?! »
Je ne peux que lui rpondre : « Il y a peine une heure, tu nous as clairement indiqu de ne pas nous mêler de tes affaires. Comment puis-je savoir comment tu l’aimes ton beigne? » Inutile de s’attarder sur la raction finale…
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