Il est toujours fascinant de se plonger dans la lecture d’un livre qui emprunte une nouvelle route, qui s’attaque un sujet n’ayant pas t dvelopp auparavant. Si en plus il s’agit d’un sujet portant sur un fait vcu et de surcroît sur un territoire très peu connu de la majorit des gens, l’intrêt est maximis.
Le livre « Les alpinistes de Staline » nous prsente la vie de deux alpinistes russes exceptionnels, Vitali et Evgueni Abalakov, qui eurent affronter la fois les blizzards et autres conditions mtorologiques extrêmes des plus hautes montagnes de l’ex-URSS en même temps que la politique radicale stalinienne. C’est une tude du comportement humain dans un contexte extrêmement difficile.
Même si les frères Abalakov, hros nationaux, risquèrent leur vie dans cet environnement arctique pour porter les bustes de Lnine et Staline vers les plus hauts sommets des montagnes sovitiques, cela ne leur pargna pas les horreurs d’un rgime stalinien qui luttait contre l’instabilit politique en dsignant des coupables de conspiration et d’espionnage au hasard. Vitali Abalakov copa ainsi de multiples annes d’emprisonnement et de camp de travail et s’en sortit de justesse lorsque Staline passa finalement l’arme gauche.
Voici de courts extraits du livre pour vous donner une ide du ton du livre : « La montagne (comme tout le reste) n’a jamais t aussi politise et l’on pourrait en rire, ne seraient quelques dramatiques anecdotes. Leste d’un buste de Staline, une corde fait face dans ces annes-l une tempête tenace sur les pentes de l’Elbrouz. Voil un grand dilemme : s’allger du poids de la statuette ou bien s’en encombrer au pril de sa vie? Les alpinistes dcident d’un commun accord d’abandonner provisoirement le fardeau (pardon, le grand « Staline »). Ils se promettent nanmoins de le rcuprer la prochaine accalmie et d’achever comme il se doit la mission. Le buste est solidement arrim et l’endroit minutieusement balis. La corde redescend se mettre l’abri. Elle cope de dix ans de camp. » (p.238).
« Autre fait divers, sur ce même Elbrouz, lors d’une [escalade] hivernale glaciale. Parvenu au sommet, un valeureux commissaire politique ôte ses gants afin de mieux extraire un buste de Lnine de son sac dos. Les tempratures sont proprement arctiques et, le temps qu’il fixe le moulage ftiche au plus près du ciel, les doigts de l’encart au Parti se vident de leur sang. Dans les heures qui suivent, les engelures colonisent les chairs. Il en est quitte pour des amputations une fois revenu dans la valle ». (p.238-239)
Si vous en avez temporairement assez d’entendre parler de Trump et du Covid-19, filez le temps de quelques heures vers les montagnes de l’ex-URSS tout en en apprenant sur la vie des Russes durant l’ère stalinienne. À la lecture du livre, vous comprendrez mieux ce qu’il y a d’tonnant ce qu’une partie de la population russe actuelle idolâtre de nouveau le communisme sous le gouvernement autoritaire de Staline. L’histoire est condamne se rpter quand on nglige les actes criminels associs un rgime en idalisant le pass. Et cela ne s’applique pas seulement la Russie, mais tous les pays.
En procdant très progressivement, Donald Trump est en train de mettre la table pour un changement de système politique aux Etats-Unis.
Comme il dit souvent tout haut ce qu’il pense vraiment (ses nombreux tweets en sont une preuve), sa dernière visite en Chine l’a convaincu qu’il est possible de changer le système politique amricain.
Il a dit tout haut que ce n’est pas une mauvaise ide que de rflchir la possibilit de faire plus de deux mandats conscutifs, ce qui est interdit par la Constitution aux Etats-Unis. Pour se faire, il procède un peu comme Mussolini et change les façons de faire morceau par morceau.
Non seulement il attaque les institutions reprsentant la justice, comme le FBI, mais il s’en prend galement aux mdias qui ne disent pas comme lui. Nous sommes deux doigts de voir la cration d’un organisme de presse financ par Trump et qui deviendra le porte-parole du Prsident amricain.
Trump cre des ennemis fictifs, en l’occurrence tous les gens des pays qui sont dsormais interdits d’entre aux Etats-Unis, alors que toutes les statistiques indiquent que les crimes et attentats sont bien davantage commis par des dsaxs la gâchette facile vivant dj dans le pays. Et ils sont Amricains.
Donald Trump veut devenir, pour la base qui le supporte envers et contre tous, le seul objet de la confiance du peuple. Le seul rempart qui protège des ennemis imaginaires qu’il plante dans la tête des gens. Il invente même un mur qui serait supposment pay par le Mexique, une proposition ridicule qui aurait dû faire rigoler dès le dbut et qui a pourtant convaincu les lecteurs amricains. C’est tout dire!
À travers les phrases creuses et les mensonges, que beaucoup des gens qui l’appuient n’ont pas l’intrêt, sinon la capacit de vrifier, il dforme la ralit et installe la peur de l’autre. Il compte sur la lâchet de plusieurs lus rpublicains qui ont cess de s’interroger sur les faits et gestes du Prsident pour ne se tourner que vers une ncessaire rlection.
Ceux qui prennent Donald Trump la lgère risquent de le payer cher. Combien s’taient même aperçus que pour prparer sa campagne politique, Cambridge Analytica tait dj au travail?
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La population de l’Iran vient de rlire un leader modr. Bonne nouvelle pour le pays et les voisins. Au même moment, Donald Trump, en voyage au Moyen-Orient, renforce l’ide d’une ncessaire diminution des tensions politiques dans la rgion.
Mais du même coup, les Etats-Unis annoncent la signature d’un contrat d’une valeur de 350 milliards de dollars avec l’Arabie Saoudite pour la livraison et l’entretien d’armements sur une priode de dix ans. Et avant ce contrat, l’Arabie Saoudite tait dj au premier rang des pays de la planète qui dpensent le plus pour les armements.
L’Iran et l’Arabie Saoudite n’tant pas traditionnellement sur la même longueur d’onde, il est facile d’imaginer l’impact que ce contrat peut avoir sur les dirigeants Iraniens.
Si je ne m’entends pas bien avec mon voisin et que ce dernier signe un contrat de 350 milliards de dollars pour acqurir et entretenir des armes, je ne crois pas que ma raction naturelle en sera une de comprhension et de stabilit, et encore moins de dmilitarisation. Je vais tout d’abord me demander quoi toutes ces armes pourraient ventuellement servir, et si je suis moindrement raliste, j’imaginerai même qu’il y a des possibilits que mon voisin les utilise ventuellement contre moi.
Tous les pays du monde, même les pays dont on dit qu’ils sont « neutres », ont des intrêts stratgiques dfendre et promouvoir. Mais souhaiter une stabilit avec des contrats militaires de cette ampleur, c’est rêver en couleur.
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Politique amricaine: la construction d’un mur entre le Mexique et les Etats-Unis
L’importance de sauver la face en politique
La façon dont le nouveau gouvernement de Donald Trump traite le Mexique n’est pas politiquement habile. À cause d’une msentente sur l’immigration illgale entre les deux pays, le Prsident amricain estime ncessaire de rgler le litige sur la place publique en utilisant des expressions qui font perdre la face aux Mexicains aux yeux de la planète. Quand le gouvernement d’un pays perd la face, c’est un blocage assur et une escalade garantie des tensions. Dire aux Mexicains qu’ils vont payer pour un mur qui les empêchent d’entrer aux Etats-Unis est irresponsable.
L’apport conomique des Mexicains aux Etats-Unis
La croissance conomique amricaine a toujours profit d’une bonne proportion de gens qui travaillent pour un faible salaire et dans des conditions discutables, spcialement lorsqu’ils sont considrs comme travailleurs illgaux et arrivent justement du Mexique et d’Amrique Centrale. Se priver de cette main-d’œuvre et forcer les employeurs doubler sinon tripler les salaires ne pourra que faire augmenter les prix des produits amricains en risquant de les rendre non comptitifs. Cela aura galement pour effet d’appauvrir le Mexique et d’accroître les ingalits entre les deux pays, puisque beaucoup de travailleurs « illgaux » envoient une partie de leur salaire dans leur pays d’origine pour aider leur famille.
Un mur inefficace contre l’importation de la drogue
Le mur gnèrera des divisions et des tensions entre les propritaires terriens, les partis politiques et les pays et sa construction exigera de très fortes dpenses qui n’aideront pas rellement ralentir l’entre de la drogue aux Etats-Unis. Pourquoi? 95% des conteneurs arrivant de l’Europe et de l’Asie ne sont pas inspects en profondeur, autant cause de ressources humaines et matrielles insuffisantes que dans le but de ne pas retarder indûment les oprations commerciales. Le temps, c’est de l’argent. Il y aura toujours d’importantes lacunes dans le processus de vrification. Le livre « Ninety percent of everything » de Rose George traite du sujet:
Il n’y a pas de façon facile d’empêcher la drogue d’entrer en Amrique ou dans tout autre pays. L’importation continuera jusqu’ ce que les faiblesses dans le système soient corriges. Cela signifie un contrôle beaucoup plus efficace de ce qui se trouve dans les conteneurs. Et c’est plutôt l qu’il faut investir les milliards, pas dans la construction d’un mur…
Comme il s’agit d’un livre crit en anglais, j’ai dû prendre la libert de traduire les citations pour faciliter la vie aux lecteurs unilingues francophones.
« Patrick Cockburn a not l’mergence d’ISIS beaucoup plus tôt que toute autre personne et crit sur ce sujet avec une profondeur telle qu’elle se trouve dans une catgorie part. » – Press Gazette Journalist of the Year Judges
Le livre nous prsente une image plus large de ce qui se produit au Moyen-Orient. Il donne de la profondeur aux nouvelles des grands rseaux. Le lecteur prend ainsi connaissance du côt moins mdiatis de chaque histoire, ce qui aide acqurir une meilleure comprhension des diffrents conflits.
Des nouvelles plus ou moins exactes, et parfois des mensonges.
L’auteur dvoile la facilit avec laquelle les mensonges peuvent être fabriqus sur un champ de bataille. Il dmontre galement que les informations peuvent être plus ou moins exactes, comme dans le cas où un journaliste pralablement « choisi » voyage protg par une arme, ou encore lorsque des journalistes se fient des informations de seconde main non vrifies pour prparer les nouvelles du soir.
Il semble galement passablement difficile pour un rseau de nouvelles de refuser de diffuser une histoire lorsque des doutes subsistent son sujet, spcialement lorsque les comptiteurs ont dcid de diffuser cette même nouvelle.
J’ai plac les citations du livre en italique tant donn qu’elles offrent d’excellents rsums. Certaines sont de l’auteur lui-même, d’autres proviennent de sources qu’il a trouves pour crire son livre. L’auteur soulève tellement de sujets qu’il m’est impossible de tout couvrir dans un rsum. Je tenterai d’être aussi bref que possible pour prsenter la perspective la plus large possible du contenu du livre.
La peur.
La peur est le facteur principal derrière plusieurs dcisions politiques irrationnelles. La peur amène une radicalisation des politiques, des religions et de la propagande. Elle est souvent relie un très petit groupe d’individus qui dirigent un pays, un tat ou une rgion lorsque ces derniers croient qu’ils peuvent perdre le pouvoir politique leur offrant des privilèges indus par rapport au reste de la population. Plus les avantages sont grands, plus grande est la peur.
Les « solutions » politiques, la plupart du temps irrationnelles, crent des tensions ou aggravent des problèmes existants et aident seulement accroître l’instabilit.
L’Arabie Saoudite aidait initialement ISIS cause de sa peur des jihadistes oprant l’intrieur de leur pays et galement cause de sa peur du pouvoir chiite l’extrieur du pays. En ce qui concerne la Turquie, elle a plus peur des Kurdes qu’elle ne craint ISIS. Pour une longue priode, la Turquie a donc laiss sa frontière permable avec la Syrie : cela a permis ISIS de compter sur une base arrière en cas de repli obligatoire temporaire.
L’auteur dit : « Il y a quelque chose d’hystrique et d’exagr propos de la peur que l’Arabie Saoudite entretient quant l’expansionnisme chiite, tant donn que les chiites ne sont puissants que dans la poigne de pays où ils sont en majorit ou en forte minorit. Sur cinquante-sept pays musulmans, seulement quatre ont une majorit chiite. » (p.102)
La dmonisation des religions autres que le Wahhabisme.
Dans le cas de l’Arabie Saoudite, la dmonisation des religions autres que le Wahhabisme et l’talage de la haine travers les mdias sociaux ont cr un territoire fertile la croissance d’ISIS.
L’auteur dit : « […] Les Saoudiens doivent srieusement s’attaquer rformer leur système d’ducation qui dmonise actuellement les chiites, sufis, chrtiens, Juifs et autres sectes et religions. Ils doivent cesser de prêcher la haine au moyen de tellement de stations satellites et ne pas offrir de passe-droit aux prêcheurs de haine sur les mdias sociaux »(p.107)
« La « Wahhabisation » de l’Islam sunnite est un des plus dangereux dveloppements de notre ère » (p.108)
L’argent favorise la polarisation entre Sunnites et Chiites.
« ISIS n’aurait pu croître en popularit sans le soutien financier de l’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats Arabes Unis et de la Turquie. Etant donn qu’ISIS se nourrit des tensions entre les sunnites et les chiites, tout ce qui augmente la tension entre sunnites et chiites bnficie au groupe terroriste : « Il n’y a aucun doute qu’une propagande wahhabite bien finance a contribu a l’accroissement d’un conflit de plus en plus violent entre sunnites et chiites » (p.99)
« Un aspect crucial de la monte du Wahhabisme est le pouvoir financier et politique de l’Arabie Saoudite. Le Dr Allawi dit que si, par exemple, un musulman pieux veut fonder un sminaire au Bangladesh, il n’y a pas beaucoup d’endroits où il pourra obtenir 20,000£ autres que l’Arabie Saoudite. Mais si la même personne veut s’opposer au Wahhabisme, il devra alors le combattre avec des ressources limites » (p.108)
« Cette polarisation entre deux groupes religieux n’a fait que s’intensifier travers la guerre chaude et froide que se livrent les Etats-Unis et la Russie. Des mandataires taient ici au travail, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du golfe Persique, supportes par les Etats-Unis, face l’Iran, la Syrie et le Hezbollah au Liban appuys par la Russie » (p.71)
Une propagande qui a fait qu’Al-Qaïda est apparue plus forte et efficace qu’elle ne l’tait en ralit, en rfrence aux attaques du 11 septembre 2001.
Plusieurs sections du livre font rfrence, un moment ou l’autre, aux attaques du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des observations de l’auteur (en italique). J’ai galement ajout des commentaires personnels clairement identifis comme tels :
L’instant Pearl Harbor des attentats du 11 septembre 2001.
L’auteur crit : « Le choc des attentats du 11 septembre 2001 a gnr un « moment » Pearl Harbor aux Etats-Unis où la rvulsion et la peur du public ont pu être manipules pour implmenter un agenda noconservateur prexistant en pointant Saddam Hussein et en envahissant l’Irak » (p.100).
Note : les cinq paragraphes suivants constituent un commentaire personnel sur « l’instant Pearl Harbor » :
Un « instant Pearl Harbor » signifie qu’afin que les Amricains approuvent une attaque en sol tranger, ils devaient voir quelque chose de terrible se produire aux Etats-Unis. Par exemple, avant la destruction vidente de navires de guerre Pearl Harbor par les Japonais, les Amricains avaient refus de s’engager dans la Seconde Guerre mondiale.
Durant les attentats du 11 septembre 2001, et même plus tard, les quatre-vingts camras du Pentagone n’ont pas pu capturer quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin un Boeing 757 frappant le bâtiment. Vous deviez croire que les choses s’taient produites exactement comme vous le disaient les nouvelles tant donn qu’il n’y avait pas de photos ni de vidos d’un Boeing en morceaux sur le terrain du Pentagone.
Les mdias ont plutôt jou et rejou les scènes vidos où les tours jumelles du World Trade Center s’crasent complètement jusqu’au sol après avoir t touches par un seul avion chacune, même si les bâtiments taient construits pour rsister des impacts multiples, travers un design « moustiquaire », une leçon apprise travers ce qui tait arriv des annes plus tôt avec l’Empire State Building.
Des gens ont cru que les bâtiments s’taient crass cause de la chaleur trop leve, mais plusieurs ont nglig le rapport de la FEMA mis plus tard affirmant que la temprature ne s’tait pas leve plus de 300 ou 400 degrs l’intrieur du bâtiment, des centaines de degrs en moins que ce qui tait ncessaire pour faire fondre l’acier.
La chute libre des tours jumelles du World Trade Center a constitu « l’instant Pearl Harbor » ncessaire pour provoquer la peur et faciliter l’implmentation d’un agenda noconservateur prexistant. Les lecteurs amricains n’auraient pas approuv une guerre en règle l’tranger si les bâtiments taient demeurs debout après un seul impact. C’est un peu comme si le monde devait croire que le World Trade Center a t bâti en utilisant la pire ingnierie amricaine tout en ne retenant aucune leçon du pass. Pour plus d’infos sur ce sujet spcifique:
En 2001, Al-Qaïda tait une organisation sans grande efficacit.
Patrick Cockburn est un parmi très peu de journalistes qui n’a pas peur de prsenter Al-Qaïda telle qu’elle tait en 2001, une organisation mergente qui tait loin d’être capable de planifier et excuter des attaques aussi complexes que celles du 11 septembre 2001. (Cela explique aussi pourquoi, peu de temps après les attaques, les nouvelles internationales ont prsent une vido de Ben Laden niant sa responsabilit pour les attaques. Une vido qui n’a jamais t remontre. Mais plusieurs millions de personnes l’ont vue avant qu’elle ne soit censure subsquemment par les grands rseaux).
« Au moment de 9/11, Al-Qaïda tait une petite organisation gnralement inefficace »(p.59). L’auteur utilise en anglais le terme « ineffectual », qui rfère l’incapacit de produire un effet dsir.
L’implmentation de l’agenda noconservateur.
Cela signifie en ralit que l’agenda prexistant noconservateur amricain ne pouvait compter sur l’exprience d’Al-Qaïda. Il a plutôt fallu l’aide d’une ou plusieurs organisations exprimentes pour le financement, la planification et l’excution des attaques du 11 septembre 2001. Seulement après les faits Al-Qaïda a-t-elle pu être blâme tant donn qu’elle tait maintenant bien connue des Amricains, après toute la propagande des mdias. Un lien artificiel a par la suite t fait avec l’Irak, permettant une invasion que soixante pour cent des lecteurs amricains ont autorise.
Soixante pour cent des lecteurs amricains ont t induits en erreur.
L’auteur crit : « Le nom Al-Qaïda a toujours t utilis de façon lastique pour identifier un ennemi. En 2003 et en 2004 en Irak, alors que l’opposition irakienne l’occupation amricaine et britannique s’accentuait, les autorits amricaines ont attribu presque toutes les attaques Al-Qaïda alors que plusieurs taient le fait de groupes nationalistes et baathistes. Une telle propagande a aid persuader près de soixante pourcent des lecteurs amricains avant l’invasion en Irak qu’il y avait une connexion entre Saddam Hussein et les responsables de 9/11, malgr une absence complète de preuves sur le sujet. En Irak, et travers le monde musulman, ces accusations ont grandement bnfici Al-Qaïda en exagrant son rôle dans sa rsistance l’occupation amricaine et britannique » (p.53)
La chute de Mosul.
ISIS n’a eu besoin que de 6000 combattants pour gagner la Bataille de Mosul. Pourtant, le groupe arm faisait face un million de soldats irakiens. Comment cela a-t-il t possible? L’auteur voit trois raisons :
1. La coopration des sunnites irakiens, qui sentaient qu’ils taient mieux protgs par ISIS que par les chiites. 2. Une corruption tous les niveaux dans l’arme irakienne : « Comme un ancien ministre l’a dit, « le gouvernement irakien est une kleptocratie institutionnalise ». Un autre politicien qui ne veut pas être nomm a dit « […] Les gens donnent de l’argent pour faire partie de l’arme [pour obtenir un salaire] – mais ce sont des investisseurs, pas des soldats » (p.77) 3. Le fait que l’arme irakienne ne soit dsormais plus une arme nationale, tant donn que les soldats sunnites bien entraîns ont t mis de côt.
Syrie : le prsident Bachar Assad n’tait pas aussi faible qu’on le croyait.
Autant le monde extrieur que l’opposition percevaient le prsident Assad comme beaucoup plus faible qu’il ne l’tait en ralit. Tous pensaient qu’il serait dfait sans l’aide d’une campagne arienne organise.
Une omission majeure quant la guerre en Syrie.
« Les Etats-Unis et autres pouvoirs occidentaux ont chou prvoir qu’en supportant une rvolte arme en Syrie, ils dstabiliseraient invitablement l’Irak et provoqueraient une nouvelle ronde d’une guerre civile sectaire » (p.73)
Cinq diffrents conflits en Syrie.
Le conflit syrien est extrêmement compliqu tant donn qu’il y a plusieurs intrêts politiques et religieux en jeu : « La crise syrienne comprend cinq diffrents conflits qui s’infectent entre eux et s’exacerbent mutuellement. La guerre a commenc avec une rvolte populaire vritable contre une dictature brutale et corrompue, mais elle a vite t mlange au conflit entre sunnites et alawites, pour ensuite dgnr dans un conflit rgional global entre chiites et sunnites avec d’un côt une alliance reprsente par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les tats sunnites et, de l’autre côt, l’Iran, l’Irak et les chiites libanais. En plus de tout cela, il y a eu un renouveau dans la guerre froide entre Moscou et l’Occident, exacerbe par le conflit en Libye et de façon rcente s’aggravant encore cause de la crise en Ukraine » (p.94)
En Syrie, c’est un choix entre Assad ou ISIS.
ISIS est la plus importante force d’opposition en Syrie. Si Bachar Assad tombe, ISIS prend sa place : « Les Syriens ont le choix entre une dictature violente, dans laquelle le pouvoir est monopolis par la prsidence et des services de scurit brutaux, ou une opposition qui tire en plein visage des enfants pour un blasphème mineur et envoie des photos de soldats dcapits aux parents des victimes ». (p.81)
Les victoires octroyes par Dieu.
« L’attrait de l’Etat islamique pour les musulmans sunnites de Syrie, d’Irak et d’ailleurs dans le monde vient en partie du sentiment que ses victoires sont octroyes par Dieu et invitables, donc toute dfaite endommage sa prtention un support divin » (p.159)
La solution au conflit syrien viendra de l’extrieur du pays.
« Plusieurs Syriens voient maintenant une solution leur guerre civile comme tant largement entre les mains des Etats-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. En cela, ils sont probablement corrects ».
Notes supplmentaires.
La guerre ne concerne jamais que le « combat ». Il y a toujours un processus politique sous-jacent qui est en marche. Donc, même si un pays semble militairement dfait, d’normes efforts politiques devront être faits si l’on veut crer un nouvel ordre stable.
« La conviction qu’un gouvernement toxique est la base de tout ce qui est mauvais est la position publique de la plupart des oppositions, mais il est dangereux de se fier l’agenda personnel de toute personne. »
« Un gouvernement ou une arme peut tenter de maintenir le secret en interdisant les journalistes, mais il devra payer le prix tant donn que l’absence de nouvelles est remplace par de l’information fournie par leurs ennemis».