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Comportement humain

Comportement humain: le livre « The Psychopath Test »

« The Psychopath Test » est un livre très intressant pour ceux qui veulent dmystifier ce qui se cache derrière le terme « psychopathe » ou « sociopathe ». L’auteur s’intresse galement aux approximations et drives lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une maladie mentale chez un individu. Et, malgr le sujet très srieux, le tout est crit avec une pointe d’humour et de drision, l’auteur revenant souvent sur ses inscurits et nvroses.

Le thème de la psychopathie est celui qui porte le livre, mais les sujets traits couvrent un spectre assez large et sont tous intressants, sinon surprenants. De nombreux cas ayant t passablement mdiatiss sont rappels la mmoire, mais avec de nouveaux dtails permettant de mieux saisir le fond de chaque histoire.

Couverture du livre "The Psychopath Test" de Jon Ronson
Couverture du livre « The Psychopath Test » de Jon Ronson

Les erreurs de diagnostic

Le lecteur apprend avec tonnement combien il est facile de faire des erreurs dans le diagnostic d’une maladie mentale. De même, il y a plusieurs maladies mentales qui peuvent être attribues des individus aussitôt que leur comportement n’est pas considr comme tout fait standard. Comme ce qui est standard et acceptable varie au courant des annes et travers les diffrentes socits, il est alors vident que beaucoup de mauvais diagnostics sont poss.

Il est particulièrement dsolant de constater que des maladies mentales sont attribues de jeunes enfants alors que vritablement les symptômes de ces maladies sont connus pour ne devenir apparents qu’ l’adolescence ou l’âge adulte.

Feindre la folie pour viter une peine de prison n’est pas ncessairement avis…

L’auteur montre qu’une interprtation personnelle assez large, par les diffrents « spcialistes », des critères de vrification portant sur beaucoup de maladies mentales est susceptible d’envoyer un individu dans un institut psychiatrique où il sera lourdement mdicament pour une longue priode.

Une histoire particulièrement intressante est celle d’un homme qui a feint la folie après un crime violent pour viter d’être envoy en prison, pensant qu’il serait plac dans une institution psychiatrique où la vie est relativement agrable. On l’a plutôt laiss plus d’une dcennie l’hôpital psychiatrique de Broadmoor en Angleterre, un endroit où sont emprisonns les tueurs en srie et les pdophiles. La liste de Robert Hare, servant dterminer si une personne est psychopathe, lui a jou un bien mauvais tour puisque les « spcialistes » ont considr qu’il rencontrait la plupart des critères. Il a ensuite fallu qu’il se dbatte pendant des annes pour prouver qu’il tait victime d’erreurs d’interprtation…

Des sances de psychothrapies passablement bizarres

L’auteur survole galement quelques-uns des essais les plus bizarres pour tenter de gurir des patients, des expriences qui taient voues l’chec avant même de commencer. Par exemple, le lecteur prend connaissance de sances de psychothrapies où tous les patients taient nus et sous l’influence du LSD. Il y a galement eu des essais pour que ce soient les criminels qui tentent de se soigner entre eux : un voleur d’auto fut ainsi attach un meurtrier en srie qui avait tu trois enfants Toronto…

L’effet ngatif des psychopathes hautement placs dans la socit

L’auteur tente de vrifier, en se servant de la liste de Robert Hare, s’il est vrai que ce sont les psychopathes qui dirigent le monde. Il avoue son insuccès partiel catgoriser tous les dirigeants de la même façon. Cela semble bien raisonnable puisqu’il y aurait environ 1 % des gens qui sont psychopathes dans la socit et que cette proportion augmenterait 3 % chez les dirigeants de compagnie ou les politiciens. De 3 % 100 %, la barre tait place bien haut dès le dbut du livre.

L’auteur cite une de ses sources, Essi Viding, qui tudie les psychopathes : [ma traduction] « Les psychopathes ne changent pas. Ils n’apprennent pas suite une punition. Le mieux que vous pouvez esprer est qu’ils deviennent un jour trop âgs ou trop paresseux pour faire l’effort de commettre un acte criminel. Et ils peuvent être impressionnants, charismatiques. Les gens sont merveills. Donc, oui, les vrais problèmes commencent lorsqu’un de ces psychopathes russit monter dans l’chelle sociale. » (p.60)

Les psychopathes actifs sur les marchs boursiers peuvent être aussi dangereux que les psychopathes tueurs en srie. Comme le dit Robert Hare : « Les tueurs en srie dtruisent les familles. Les psychopathes corporatifs, politiques ou religieux dtruisent les conomies. Ils dtruisent les socits » (p.112)

Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson "The Psychopath Test"
Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson « The Psychopath Test »

Les vingt critères de la liste PCL-R de Robert Hare servant tablir si une personne est psychopathe

Voici donc, très sommairement, une numration des points de la liste de Robert Hare. Si une personne obtient environ 30 points sur 40, elle est considre comme psychopathe :

1. Charme superficiel
2. Sentiment dmesur de sa propre importance
3. Besoin de stimulation/s’ennuie facilement
4. Menteur pathologique
5. Manipulateur
6. Ne se sent pas coupable/n’a pas de remords
7. Incapacit de vivre une gamme d’motions
8. Impitoyable/insensible/manque d’empathie
9. Mode de vie parasitaire
10. Peu de contrôle sur son comportement
11. Comportement sexuel banalis
12. Problèmes de comportement dès le jeune âge
13. Manque de ralisme quant ses projets long terme
14. Impulsivit
15. Irresponsable
16. N’accepte pas de prendre la responsabilit pour ses propres actions
17. Plusieurs relations de couple de courte dure
18. Dlinquance juvnile
19. Rvocation d’une libration conditionnelle
20. Eventail assez large des crimes commis

Les vingt critères de la liste PCL-R appliqus au candidat du Parti rpublicain Donald Trump lors des lections prsidentielles amricaines de 2016

Au moment où je lis le livre « The Psychopath Test », la tlvision amricaine nous rapporte quotidiennement les faits et gestes de certains grands noms de la politique amricaine, tous en comptition pour prendre la tête du Parti rpublicain pour les lections prsidentielles amricaines de 2016. J’entends tous les jours les journalistes se plaindre du comportement (point 10) et des paroles irresponsables (point 15) d’un des candidats en vue, Donald Trump.

Plusieurs dclarations du prtendant s’avèrent mensongères lorsque vrifies (point 4). Je constate rgulièrement son impulsivit devant les imprvus ou les contradictions (point 14). Son populisme, qui propose des rponses simples des questions complexes, aide dans la manipulation du vote des lecteurs amricains. (point 5).

De même, il refuse d’accepter la responsabilit pour ses actions et propos (point 16), ne semble pas avoir de remords, d’où sa très grande difficult s’excuser clairement (point 6). Selon l’avis des analystes politiques les plus connus et respects, il y a un manque de ralisme dans la plupart des projets qu’il mettrait de l’avant s’il tait lu comme Prsident amricain (point 13).

De plus, son manque d’empathie l’endroit de millions de citoyens des Etats-Unis fait rgulièrement les manchettes (point 8). Il parle parfois de lui-même la troisième personne, en mettant continuellement de l’avant sa propre importance (point 2). Je laisse au lecteur le soin de faire une recherche sur les autres points manquants.

CNN a cependant pris le temps en septembre 2016 de mentionner des dtails sur la vie personnelle de M. Trump et si l’on se fie leur reportage,  il conviendrait d’ajouter les points 11 et 17.  Mais n’ayant aucune comptence en psychanalyse, je ne me suis servi de la liste de Robert Hare que comme divertissement et aucune conclusion avise ne saurait être tire ici.

Le psychopathe Emmanuel (Toto) Constant et Haïti

Parlant de politique amricaine, le lecteur prend connaissance des effets qu’a eus Emmanuel (Toto) Constant sur Haïti. Il s’agit d’un meurtrier de masse, psychopathe, qui travaillait pour la CIA Haïti. Il fut immdiatement relâch de prison lorsqu’il menaça de divulguer des secrets sur la politique extrieure amricaine Haïti. Emmanuel Constant « modifia profondment la socit haïtienne pendant trois ans, la faisant basculer dans la mauvaise direction, dtruisant au passage des milliers de vies et affectant des centaines de milliers d’autres ». (p.129)

Tl-ralit et maladies mentales tries sur le volet

L’auteur discute galement des programmes de tl-ralit où les invits s’affrontent de façon agressive, verbalement et même physiquement. Une personne interroge et responsable de monter chaque mission lui confie que les invits sont choisis en fonction des drogues qu’ils consomment pour stabiliser leur maladie mentale. Cela ne se fait pas sans erreurs et il mentionne le cas d’un membre d’une famille qui s’est suicid tellement elle se sentait coupable de la façon dont elle s’tait comporte en prparation pour le programme de tlvision.

Êtes-vous psychopathe?

Êtes-vous psychopathe? « Si vous commencez craindre que vous puissiez être psychopathe, si vous reconnaissez certains des traits en vous et que vous ressentez une certaine anxit ce sujet, cela signifie que vous n’en êtes pas un. » (p.114). Le psychopathe n’a pas d’motions face sa situation : cela ne le rend pas triste, il ne se pose pas de questions quant sa condition pas plus qu’il n’est heureux d’être classifi en tant que psychopathe.

Les intrêts financiers des grandes compagnies pharmaceutiques

Evidemment, de gros intrêts financiers sont en jeu lorsqu’il s’agit de prescrire des mdicaments pour les millions de patients susceptibles de se retrouver un jour avec un diagnostic de maladie mentale : le rôle des compagnies pharmaceutiques et la pression qu’elles exercent sont donc soulevs avec justesse dans le livre. « Il y a videmment beaucoup de personnes vraiment malades dans ce monde. Mais il y aussi des individus dans l’entre-deux qui sont faussement surdiagnostiqus avec des maladies relies la folie par des gens qui bnficient de ce faux diagnostic. » (p.267)

Mes rserves

quelques reprises, l’auteur m’a surpris avec un raisonnement assez sommaire. Par exemple, il s’tonne du fait que les blogueurs crivent alors qu’ils ne sont pas pays. Il faudrait donc que tout acte de cration dans la socit soit essentiellement rmunr, sinon il ne ferait aucun sens? un autre endroit où la discussion porte sur les vènements du 11 septembre 2001, l’auteur crit [je garde le texte en anglais pour plus de fidlit] : « 9/11 obviously wasn’t an inside job ». Le terme « obviously » remplace ici un travail de recherche consquent et ne tient pas compte du fait que la moiti du peuple amricain a des questions restes sans rponses sur ce sujet.

Conclusion

En guise de conclusion, voici un passage du livre qui, je crois, rsume le mieux la pense de l’auteur : « Il n’y a pas d’vidence que nous avons t placs sur cette terre dans le but d’être spcialement heureux ou spcialement normaux. Et, en fait, notre mcontentement ou notre tranget, nos anxits et compulsions, tous ces aspects remarquables de notre personnalit, sont souvent ce qui nous amène accomplir des choses particulièrement intressantes » (p.271)

Titre : The Psychopath Test
Auteur : Jon Ronson
Editions : First Riverhead
©2012
ISBN : 978-1-59448-575-6

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Terrorisme

The Rise of Islamic State: ISIS and the new Sunni revolution

Comme il s’agit d’un livre crit en anglais, j’ai dû prendre la libert de traduire les citations pour faciliter la vie aux lecteurs unilingues francophones.

« Patrick Cockburn a not l’mergence d’ISIS beaucoup plus tôt que toute autre personne et crit sur ce sujet avec une profondeur telle qu’elle se trouve dans une catgorie part. » – Press Gazette Journalist of the Year Judges

Le livre nous prsente une image plus large de ce qui se produit au Moyen-Orient. Il donne de la profondeur aux nouvelles des grands rseaux.  Le lecteur prend ainsi connaissance du côt moins mdiatis de chaque histoire,  ce qui aide acqurir une meilleure comprhension des diffrents conflits.

Première de couverture du livre "The Rise of Islamic State" de Patrick Cockburn
Première de couverture du livre « The Rise of Islamic State » de Patrick Cockburn

Des nouvelles plus ou moins exactes, et parfois des mensonges.

L’auteur dvoile la facilit avec laquelle les mensonges peuvent être fabriqus sur un champ de bataille. Il dmontre galement que les informations peuvent être plus ou moins exactes, comme dans le cas où un journaliste pralablement « choisi » voyage protg par une arme, ou encore lorsque des journalistes se fient des informations de seconde main non vrifies pour prparer les nouvelles du soir.

Il semble galement passablement difficile pour un rseau de nouvelles de refuser de diffuser une histoire lorsque des doutes subsistent son sujet, spcialement lorsque les comptiteurs ont dcid de diffuser cette même nouvelle.

J’ai plac les citations du livre en italique tant donn qu’elles offrent d’excellents rsums. Certaines sont de l’auteur lui-même, d’autres proviennent de sources qu’il a trouves pour crire son livre. L’auteur soulève tellement de sujets qu’il m’est impossible de tout couvrir dans un rsum. Je tenterai d’être aussi bref que possible pour prsenter la perspective la plus large possible du contenu du livre.

La peur.

La peur est le facteur principal derrière plusieurs dcisions politiques irrationnelles. La peur amène une radicalisation des politiques, des religions et de la propagande. Elle est souvent relie un très petit groupe d’individus qui dirigent un pays, un tat ou une rgion lorsque ces derniers croient qu’ils peuvent perdre le pouvoir politique leur offrant des privilèges indus par rapport au reste de la population. Plus les avantages sont grands, plus grande est la peur.

Les « solutions » politiques, la plupart du temps irrationnelles, crent des tensions ou aggravent des problèmes existants et aident seulement accroître l’instabilit.

L’Arabie Saoudite aidait initialement ISIS cause de sa peur des jihadistes oprant l’intrieur de leur pays et galement cause de sa peur du pouvoir chiite l’extrieur du pays. En ce qui concerne la Turquie, elle a plus peur des Kurdes qu’elle ne craint ISIS. Pour une longue priode, la Turquie a donc laiss sa frontière permable avec la Syrie : cela a permis ISIS de compter sur une base arrière en cas de repli obligatoire temporaire.

L’auteur dit : « Il y a quelque chose d’hystrique et d’exagr propos de la peur que l’Arabie Saoudite entretient quant l’expansionnisme chiite, tant donn que les chiites ne sont puissants que dans la poigne de pays où ils sont en majorit ou en forte minorit. Sur cinquante-sept pays musulmans, seulement quatre ont une majorit chiite. » (p.102)

La dmonisation des religions autres que le Wahhabisme.

Dans le cas de l’Arabie Saoudite, la dmonisation des religions autres que le Wahhabisme et l’talage de la haine travers les mdias sociaux ont cr un territoire fertile la croissance d’ISIS.

L’auteur dit : « […] Les Saoudiens doivent srieusement s’attaquer rformer leur système d’ducation qui dmonise actuellement les chiites, sufis, chrtiens, Juifs et autres sectes et religions. Ils doivent cesser de prêcher la haine au moyen de tellement de stations satellites et ne pas offrir de passe-droit aux prêcheurs de haine sur les mdias sociaux »(p.107)

« La « Wahhabisation » de l’Islam sunnite est un des plus dangereux dveloppements de notre ère » (p.108)

L’argent favorise la polarisation entre Sunnites et Chiites.

« ISIS n’aurait pu croître en popularit sans le soutien financier de l’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats Arabes Unis et de la Turquie. Etant donn qu’ISIS se nourrit des tensions entre les sunnites et les chiites, tout ce qui augmente la tension entre sunnites et chiites bnficie au groupe terroriste : « Il n’y a aucun doute qu’une propagande wahhabite bien finance a contribu a l’accroissement d’un conflit de plus en plus violent entre sunnites et chiites » (p.99)

« Un aspect crucial de la monte du Wahhabisme est le pouvoir financier et politique de l’Arabie Saoudite. Le Dr Allawi dit que si, par exemple, un musulman pieux veut fonder un sminaire au Bangladesh, il n’y a pas beaucoup d’endroits où il pourra obtenir 20,000£ autres que l’Arabie Saoudite. Mais si la même personne veut s’opposer au Wahhabisme, il devra alors le combattre avec des ressources limites » (p.108)

« Cette polarisation entre deux groupes religieux n’a fait que s’intensifier travers la guerre chaude et froide que se livrent les Etats-Unis et la Russie. Des mandataires taient ici au travail, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du golfe Persique, supportes par les Etats-Unis, face l’Iran, la Syrie et le Hezbollah au Liban appuys par la Russie » (p.71)

Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn "The Rise of Islamic State"
Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn « The Rise of Islamic State »

Une propagande qui a fait qu’Al-Qaïda est apparue plus forte et efficace qu’elle ne l’tait en ralit, en rfrence aux attaques du 11 septembre 2001.

Plusieurs sections du livre font rfrence, un moment ou l’autre, aux attaques du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des observations de l’auteur (en italique). J’ai galement ajout des commentaires personnels clairement identifis comme tels :

L’instant Pearl Harbor des attentats du 11 septembre 2001.

L’auteur crit : « Le choc des attentats du 11 septembre 2001 a gnr un « moment » Pearl Harbor aux Etats-Unis où la rvulsion et la peur du public ont pu être manipules pour implmenter un agenda noconservateur prexistant en pointant Saddam Hussein et en envahissant l’Irak » (p.100).

Note : les cinq paragraphes suivants constituent un commentaire personnel sur « l’instant Pearl Harbor » :

Un « instant Pearl Harbor » signifie qu’afin que les Amricains approuvent une attaque en sol tranger, ils devaient voir quelque chose de terrible se produire aux Etats-Unis. Par exemple, avant la destruction vidente de navires de guerre Pearl Harbor par les Japonais, les Amricains avaient refus de s’engager dans la Seconde Guerre mondiale.

Durant les attentats du 11 septembre 2001, et même plus tard, les quatre-vingts camras du Pentagone n’ont pas pu capturer quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin un Boeing 757 frappant le bâtiment. Vous deviez croire que les choses s’taient produites exactement comme vous le disaient les nouvelles tant donn qu’il n’y avait pas de photos ni de vidos d’un Boeing en morceaux sur le terrain du Pentagone.

Les mdias ont plutôt jou et rejou les scènes vidos où les tours jumelles du World Trade Center s’crasent complètement jusqu’au sol après avoir t touches par un seul avion chacune, même si les bâtiments taient construits pour rsister des impacts multiples, travers un design « moustiquaire », une leçon apprise travers ce qui tait arriv des annes plus tôt avec l’Empire State Building.

Des gens ont cru que les bâtiments s’taient crass cause de la chaleur trop leve, mais plusieurs ont nglig le rapport de la FEMA mis plus tard affirmant que la temprature ne s’tait pas leve plus de 300 ou 400 degrs l’intrieur du bâtiment, des centaines de degrs en moins que ce qui tait ncessaire pour faire fondre l’acier.

La chute libre des tours jumelles du World Trade Center a constitu « l’instant Pearl Harbor » ncessaire pour provoquer la peur et faciliter l’implmentation d’un agenda noconservateur prexistant. Les lecteurs amricains n’auraient pas approuv une guerre en règle l’tranger si les bâtiments taient demeurs debout après un seul impact. C’est un peu comme si le monde devait croire que le World Trade Center a t bâti en utilisant la pire ingnierie amricaine tout en ne retenant aucune leçon du pass. Pour plus d’infos sur ce sujet spcifique:

Sujets controversés

En 2001, Al-Qaïda tait une organisation sans grande efficacit.

Patrick Cockburn est un parmi très peu de journalistes qui n’a pas peur de prsenter Al-Qaïda telle qu’elle tait en 2001, une organisation mergente qui tait loin d’être capable de planifier et excuter des attaques aussi complexes que celles du 11 septembre 2001. (Cela explique aussi pourquoi, peu de temps après les attaques, les nouvelles internationales ont prsent une vido de Ben Laden niant sa responsabilit pour les attaques. Une vido qui n’a jamais t remontre. Mais plusieurs millions de personnes l’ont vue avant qu’elle ne soit censure subsquemment par les grands rseaux).

« Au moment de 9/11, Al-Qaïda tait une petite organisation gnralement inefficace »(p.59). L’auteur utilise en anglais le terme « ineffectual », qui rfère l’incapacit de produire un effet dsir.

L’implmentation de l’agenda noconservateur.

Cela signifie en ralit que l’agenda prexistant noconservateur amricain ne pouvait compter sur l’exprience d’Al-Qaïda. Il a plutôt fallu l’aide d’une ou plusieurs organisations exprimentes pour le financement, la planification et l’excution des attaques du 11 septembre 2001. Seulement après les faits Al-Qaïda a-t-elle pu être blâme tant donn qu’elle tait maintenant bien connue des Amricains, après toute la propagande des mdias. Un lien artificiel a par la suite t fait avec l’Irak, permettant une invasion que soixante pour cent des lecteurs amricains ont autorise.

Soixante pour cent des lecteurs amricains ont t induits en erreur.

L’auteur crit : « Le nom Al-Qaïda a toujours t utilis de façon lastique pour identifier un ennemi. En 2003 et en 2004 en Irak, alors que l’opposition irakienne l’occupation amricaine et britannique s’accentuait, les autorits amricaines ont attribu presque toutes les attaques Al-Qaïda alors que plusieurs taient le fait de groupes nationalistes et baathistes. Une telle propagande a aid persuader près de soixante pourcent des lecteurs amricains avant l’invasion en Irak qu’il y avait une connexion entre Saddam Hussein et les responsables de 9/11, malgr une absence complète de preuves sur le sujet. En Irak, et travers le monde musulman, ces accusations ont grandement bnfici Al-Qaïda en exagrant son rôle dans sa rsistance l’occupation amricaine et britannique » (p.53)

La chute de Mosul.

ISIS n’a eu besoin que de 6000 combattants pour gagner la Bataille de Mosul. Pourtant, le groupe arm faisait face un million de soldats irakiens. Comment cela a-t-il t possible? L’auteur voit trois raisons :

1. La coopration des sunnites irakiens, qui sentaient qu’ils taient mieux protgs par ISIS que par les chiites.
2. Une corruption tous les niveaux dans l’arme irakienne : « Comme un ancien ministre l’a dit, « le gouvernement irakien est une kleptocratie institutionnalise ». Un autre politicien qui ne veut pas être nomm a dit « […] Les gens donnent de l’argent pour faire partie de l’arme [pour obtenir un salaire] – mais ce sont des investisseurs, pas des soldats » (p.77)
3. Le fait que l’arme irakienne ne soit dsormais plus une arme nationale, tant donn que les soldats sunnites bien entraîns ont t mis de côt.

Syrie : le prsident Bachar Assad n’tait pas aussi faible qu’on le croyait.

Autant le monde extrieur que l’opposition percevaient le prsident Assad comme beaucoup plus faible qu’il ne l’tait en ralit. Tous pensaient qu’il serait dfait sans l’aide d’une campagne arienne organise.

Une omission majeure quant la guerre en Syrie.

« Les Etats-Unis et autres pouvoirs occidentaux ont chou prvoir qu’en supportant une rvolte arme en Syrie, ils dstabiliseraient invitablement l’Irak et provoqueraient une nouvelle ronde d’une guerre civile sectaire » (p.73)

Cinq diffrents conflits en Syrie.

Le conflit syrien est extrêmement compliqu tant donn qu’il y a plusieurs intrêts politiques et religieux en jeu : « La crise syrienne comprend cinq diffrents conflits qui s’infectent entre eux et s’exacerbent mutuellement. La guerre a commenc avec une rvolte populaire vritable contre une dictature brutale et corrompue, mais elle a vite t mlange au conflit entre sunnites et alawites, pour ensuite dgnr dans un conflit rgional global entre chiites et sunnites avec d’un côt une alliance reprsente par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les tats sunnites et, de l’autre côt, l’Iran, l’Irak et les chiites libanais. En plus de tout cela, il y a eu un renouveau dans la guerre froide entre Moscou et l’Occident, exacerbe par le conflit en Libye et de façon rcente s’aggravant encore cause de la crise en Ukraine » (p.94)

En Syrie, c’est un choix entre Assad ou ISIS.

ISIS est la plus importante force d’opposition en Syrie. Si Bachar Assad tombe, ISIS prend sa place : « Les Syriens ont le choix entre une dictature violente, dans laquelle le pouvoir est monopolis par la prsidence et des services de scurit brutaux, ou une opposition qui tire en plein visage des enfants pour un blasphème mineur et envoie des photos de soldats dcapits aux parents des victimes ». (p.81)

Les victoires octroyes par Dieu.

« L’attrait de l’Etat islamique pour les musulmans sunnites de Syrie, d’Irak et d’ailleurs dans le monde vient en partie du sentiment que ses victoires sont octroyes par Dieu et invitables, donc toute dfaite endommage sa prtention un support divin » (p.159)

La solution au conflit syrien viendra de l’extrieur du pays.

« Plusieurs Syriens voient maintenant une solution leur guerre civile comme tant largement entre les mains des Etats-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. En cela, ils sont probablement corrects ».

Notes supplmentaires.

La guerre ne concerne jamais que le « combat ». Il y a toujours un processus politique sous-jacent qui est en marche. Donc, même si un pays semble militairement dfait, d’normes efforts politiques devront être faits si l’on veut crer un nouvel ordre stable.

« La conviction qu’un gouvernement toxique est la base de tout ce qui est mauvais est la position publique de la plupart des oppositions, mais il est dangereux de se fier l’agenda personnel de toute personne. »

« Un gouvernement ou une arme peut tenter de maintenir le secret en interdisant les journalistes, mais il devra payer le prix tant donn que l’absence de nouvelles est remplace par de l’information fournie par leurs ennemis ».

Titre: The Rise of Islamic State (Publi initialement sous le titre: The Jihadis return: ISIS and the failure of the global war on terror par OR Books ©2014)
Auteur: Patrick Cockburn
Editions: Verso
©2015
ISBN-13: 978-1-78478-040-1

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): le Centre d'information de vol (CIV) de Québec

Air Canada et le centre d’information de vol de Nav Canada à Québec

Tour de contrôle de Nav Canada avec, au premier plan, des CL-215 et Cl-415, un Challenger de Nav Canada et un Airbus d'Air Transat  l'aroport international Jean-Lesage de Qubec (CYQB).
Tour de contrôle de Nav Canada avec, au premier plan, des CL-215 et Cl-415, un Challenger de Nav Canada et un Airbus d’Air Transat l’aroport international Jean-Lesage de Qubec (CYQB).

Lors d’une journe orageuse d’t, Air Canada appelle le centre d’information de vol (CIV) de Nav Canada l’aroport international Jean-Lesage de Qubec (CYQB) sur la frquence ddie la rgion de Montral. Le pilote est aux commandes d’un Airbus qui est sur le point de dcoller de l’aroport Pierre-Elliott-Trudeau international de Montral en direction d’Halifax, mais la situation mtorologique sur sa route prsente de srieux problèmes qu’il doit viter.

Normalement, les grandes compagnies ariennes ont leur propre service de breffage mtorologique et de planification de vol. Cependant, il arrive que les conditions mto se dtriorent si rapidement qu’un ajustement de dernière minute doit être effectu. Dans le cas du vol d’Air Canada, une violente ligne d’orages empêche maintenant le pilote d’effectuer un trajet direct entre Montral et Halifax.

Il dsire connaître la meilleure option : contourner les orages par le nord, en passant au-dessus de Mont-Joli puis continuer lgèrement vers l’est pour ensuite se diriger vers Halifax ou bien voler plutôt vers le sud, passer au-dessus du nord des Etats-Unis et finalement se poser Halifax.

Les deux solutions sont envisageables, mais l’objectif est de choisir la route qui diminuera les chances du pilote d’avoir se diriger vers un aroport de dgagement.

L’imagerie radar devient alors le meilleur outil pour aider la prise de dcision. En connaissant le temps qui s’coule entre les images, il est possible d’valuer la vitesse de dplacement du système. En calculant la distance qui reste parcourir au système mto pour arriver Halifax, et muni de la vitesse de dplacement des orages, le spcialiste en information de vol (FSS) peut estimer de façon assez prcise vers quelle heure les premiers orages devraient arriver sur l’aroport de destination.

Le pilote ayant fourni une estimation d’arrive pour les deux routes de contournement, soient celles par le nord et par le sud, et maintenant muni du temps d’arrive du système mto Halifax, il comprend que le mieux est d’opter pour la route qui passera par les Etats-Unis. S’il n’y a pas d’imprvus, il devrait pouvoir se poser Halifax entre vingt et trente minutes avant l’arrive des premiers orages.

Il est passablement rare de recevoir une rtroaction officielle de la part d’une grosse compagnie comme Air Canada. Mais le lendemain, la surprise du spcialiste en information de vol, le pilote a rappel au centre d’information de vol et s’est prsent comme celui qui avait fait le vol entre Montral et Halifax. Il tenait remercier le FSS impliqu, car, disait-il, la voie de contournement par le sud avait t un succès et il avait pu poser son aronef trente minutes avant l’arrive du système mto. Un appel de ce genre aide tout employ bien entreprendre sa journe de travail…!

Pour d’autres histoires vcues en tant que FSS Qubec, cliquez sur le lien suivant: Spcialiste en information de vol (FSS) Qubec

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Romans

Romans: Il était une ville, de Thomas B. Reverdy

Il tait une ville

Couverture du livre de Thomas B Reverdy: Il tait une ville
Couverture du livre de Thomas B Reverdy: Il tait une ville

« Il tait une ville » est le tout dernier roman de Thomas B. Reverdy. Le prcdent roman de l’auteur, « Les vapors », publi en 2013 chez Flammarion, lui a valu le Grand prix de la SGDL et le prix Joseph Kessel.

« Il tait une ville » est l’occasion pour le lecteur d’approcher d’une façon diffrente et fort intressante la chute brutale de la ville amricaine de Dtroit. Les consquences de la crise financière de 2008 sur les gens de tous âges et de toutes conditions sont très bien dmontres.

travers plusieurs histoires se droulant en parallèle, le lecteur peut vivre le quotidien de gens de diverses classes sociales qui sont demeurs Dtroit durant cette priode critique, que ce soit par choix ou par obligation.

L’criture de Thomas B. Reverdy est de très grande qualit et possède un style particulier qui la rend rafraîchissante et pleine de surprises. Le lecteur est vritablement plong dans un Dtroit qui, au lieu d’être le centre-ville dynamique autour duquel les banlieues s’agglomèrent, est plutôt devenu un trou noir dont se sont chapps les habitants qui en avaient les moyens.

Sans être un roman historique, il s’agit malgr tout d’une œuvre qui prtend faire autre chose que de divertir le lecteur. J’ai complt la lecture de ce roman avec de nouvelles connaissances sur les aspects de la vie des citoyens de mgapoles soudainement laisses l’abandon.

Un livre rare et surprenant de maturit pour un auteur aussi jeune.

Titre : Il tait une ville
Auteur : Thomas B. Reverdy
Editions : Flammarion
ISBN : 978-2-0813-4281-9
©2015

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit FSS et le DC-8 de Trans Ocean Airways

En 1989, Cam Lockerbie, du journal News North, raconte l’aventure de passagers pris pour rester plus longtemps que prvu Iqaluit, au Canada, cause d’une escale qui a mal tourn.

Un DC-8 de Trans Ocean Airlines faisant le trajet San Francisco – Grande-Bretagne s’arrête Iqaluit, sur la Terre de Baffin, pour refaire le plein en carburant, mais connaît des problèmes avec le ravitaillement. L’avion ne pourra dsormais dcoller avant le lendemain et 220 passagers doivent donc se trouver un endroit pour coucher Iqaluit.

Les efforts dploys pour accommoder tous ces gens sont importants, car les chambres d’hôtel libres sont nettement insuffisantes. Finalement, les passagers sont disperss travers la ville et même s’il n’y a pas suffisamment de lit pour chaque personne, il y a au moins un toit pour passer la nuit.

L'aile d'un DC-8 de Trans Ocean Airlines entre en contact avec un hangar  Iqaluit
L’aile d’un DC-8 de Trans Ocean Airlines entre en contact avec un hangar Iqaluit

La pièce de rechange servant rparer le DC-8 est livre par jet nolis directement des Etats-Unis. Lorsqu’elle est finalement installe, le DC-8 tente de circuler, mais rencontre un nouveau problème. L’aronef doit tenter de se glisser entre un Lockheed L -1011 install aux pompes et le hangar de Bradley Air Services. Un employ d’une compagnie arienne est demand pour se placer devant le DC-8 et le guider de façon s’assurer qu’il n’y a aucun contact avec le L -1011 ou le hangar.

L’article du journal mentionne que l’aronef n’tait pas capable de circuler pass le hangar et qu’une portion du bout d’aile dut être enleve. Ce que le journaliste ne dit pas, sûrement parce qu’il l’ignorait, est qu’il y eut contact entre la porte du hangar et le bout de l’aile, malgr la prsence d’une personne au sol, comme le dmontre la photo ci-dessus prise par le personnel FSS de la station d’information de vol de Transports Canada Iqaluit.

Et lors du retour de l’Europe, le même DC-8 rencontra un problème d’alternateur et, n’eût t de l’habilet de l’ingnieur pour rparer le tout en moins de deux heures, les passagers auraient de nouveau couch Iqaluit. Dans l’anne qui suivit, la compagnie dclara faillite.

Lockheed L-1011 de American Trans Air devant la station d'information de vol d'Iqaluit en 1989
Lockheed L-1011 de American Trans Air devant la station d’information de vol d’Iqaluit en 1989
B-737 de Canadian Airlines et HS-748 de Firstair  Iqaluit en 1989
B-737 de Canadian Airlines et HS-748 de Firstair Iqaluit en 1989

Pour d’autres histoires vcues en tant que FSS Iqaluit, cliquez sur le lien suivant: Spcialiste en information de vol (FSS) Iqaluit

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Économie politique

Économie politique: supercapitalisme

Supercapitalism

The transformation of Business, Democracy and Everyday Life

A book cover with the title of supercapitalism.

Robert B. Reich est professeur à l’Université de Berkeley en Californie. Il a également travaillé pour le gouvernement américain sous le Président Bill Clinton en tant que ministre du Travail.

Voici ce qu’en dit le New York Times : « [ma traduction] Reich se sert de détails très révélateurs pour documenter la croissance explosive du lobbyisme par les compagnies depuis les années “70s… Supercapitalism est une grande démystification des croyances conventionnelles dans le style de John Kenneth Galbraith »

Une compétition féroce au niveau international

Durant les premières décennies qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, avant la mondialisation de l’économie, l’auteur démontre qu’aux États-Unis les profits étaient engendrés par une production de masse établie au moyen de règles assurant une stabilité. Les profits des compagnies étaient mieux redistribués entre travailleurs, actionnaires et gestionnaires. Même le président d’une compagnie pouvait orienter certaines décisions dans le but d’aider la société et non pas seulement sa compagnie. La classe moyenne était en meilleure posture.

Lorsque le capitalisme a commencé à faire des gains autour de la planète, il y a eu en parallèle un accroissement progressif des inégalités de revenus et de richesse.

La naissance du supercapitalisme, au tournant des années 70s, est due à la mondialisation de l’économie et un accroissement de la compétition au niveau international. Le consommateur et l’investisseur y ont gagné beaucoup, mais pour le citoyen qui se sent une responsabilité sociale et recherche le bien commun, il y a eu un net recul.

Le « consommateur/investisseur » versus le « citoyen »

L’auteur note donc qu’il y a en chaque individu un « consommateur/investisseur », mais également un « citoyen ». Le consommateur désire des biens de qualité à bas prix et l’investisseur désire que l’argent placé pour la retraite offre un rendement supérieur. Si le consommateur trouve moins cher ailleurs, et si l’investisseur considère que le rendement offert est insuffisant, les deux iront voir du côté de la concurrence.

Cependant, le « citoyen » qui sommeille en nous désire de bonnes choses pour la collectivité et la planète : les compagnies doivent respecter l’environnement, les travailleurs doivent avoir des conditions de travail décentes, etc. Le paradoxe fait en sorte que nous voulons le mieux, mais encourageons le pire.

Vouloir le mieux en encourageant le pire

Le fait qu’un magasin à grande surface n’offre pas de bonnes conditions de travail à ses employés offusque le « citoyen » qui sommeille en nous. Cependant, les faibles coûts d’exploitation du magasin nous permettent d’économiser. Si les prix montent, nous irons voir ailleurs.

En tant qu’investisseurs, nous possédons, à travers nos fonds mutuels, de nombreuses compagnies financièrement performantes. Dans plusieurs pays à travers le monde, les profits refilés aux actionnaires sont le résultat d’un traitement minimal accordé aux employés et d’un abus sur l’environnement. L’investisseur compare régulièrement les rendements de plusieurs fonds mutuels et autres placements et n’hésitera pas à vendre ses actions si les profits ne sont pas au rendez-vous.

La pression accrue sur les hauts gestionnaires de compagnies

La mondialisation et l’accroissement de la concurrence obligent les gestionnaires de compagnies à ne penser qu’en matière de rendement. Le président de la compagnie est redevable devant les actionnaires insatisfaits et devant les gestionnaires de fonds mutuels qui peuvent vendre les actions d’une compagnie non performante.

Le rôle du président de compagnie n’est donc pas de dépenser pour les raisons qui plairaient au « citoyen », mais plutôt de maximiser les profits en utilisant tous les moyens légaux à sa disposition. De cette façon, il plait au consommateur et à l’investisseur. Il sait que tous ses compétiteurs font de même.

En tant que citoyen, notre rôle est d’empêcher les compagnies d’établir les règles du jeu. Ces règles doivent être énoncées par le gouvernement de façon à préserver la démocratie et faire progresser la responsabilité sociale.

Les compagnies ne s’opposent pas à l’établissement de nouvelles règles qui s’appliqueraient mondialement à tous les compétiteurs. Ce qu’elles veulent absolument éviter est qu’une compagnie soit favorisée au détriment d’une autre.

Gagner ou préserver un avantage compétitif grâce aux lobbyistes

Considérant la forte compétition internationale entre les compagnies, il est facile de comprendre que les sommes d’argent et les moyens déployés pour obtenir un avantage compétitif sont en croissance continuelle.

Après avoir travaillé à Washington, le politicien d’expérience est engagé par les grandes corporations comme lobbyiste (3 % en 1970, 30 % en 2005). Pendant que l’attention des politiciens est monopolisée par les désirs des consommateurs et investisseurs, la voix du « citoyen » désirant une plus grande égalité sociale n’est pas entendue.

Le supercapitalisme modifie ainsi la façon dont le régime démocratique fonctionne.

Bénéfices mutuels entre politiciens et lobbyistes

Les politiciens en quête d’argent pour leur campagne politique utilisent cette concurrence pour exiger des montants importants en échange de pression favorable pour une compagnie déterminée : « [ma traduction] c’est ainsi que les politiciens se maintiennent au pouvoir et que les lobbyistes conservent le contrôle par l’argent ».

La démocratie est pervertie par les actions des lobbyistes et l’attrait qu’offrent l’argent et autres avantages sur les décisions des politiciens. Le gouvernement n’est plus géré de l’intérieur, mais par des intérêts économiques puissants provenant de l’extérieur.

Une meilleure règlementation peut améliorer la démocratie

L’auteur écrit que les compagnies ne peuvent prendre des initiatives personnelles pour corriger la situation, car elles se placeront dans une position commerciale défavorable face aux compétiteurs, du fait de la mondialisation. « [Ma traduction] le supercapitalisme ne permet pas d’actes de vertu sociale qui éroderait la marge de profits.

Aucune compagnie ne s’imposera volontairement de dépenses supplémentaires à moins que ses compétiteurs ne fassent de même. Pour cette raison, sous le supercapitalisme, la règlementation est le seul moyen de forcer les compagnies à toucher à leur marge de profit. » Cette règlementation ne peut être imposée que par des actions politiques.

Apprendre à reconnaître les actions servant à détourner l’attention du public

Il est donc nécessaire que les citoyens et les médias reconnaissent les demi-vérités et les distorsions qui « [ma traduction] nuisent aux efforts visant à prévenir le supercapitalisme de s’imposer sur la démocratie. L’auteur en cite ici quelques-uns :

Le blâme public facile qui ne changera rien : il faut se méfier des politiciens qui blâment publiquement les compagnies pour des actions qui respectent les lois, mais déplaisent au public. La compagnie travaille pour le consommateur et l’investisseur, et non pour le citoyen. Le blâme public est facile et redore l’image du politicien; il faut plutôt que le politicien travaille à faire modifier les lois que les compagnies seront ensuite forcées de respecter.

La compagnie qui dit poser un geste pour le bien public : il ne faut pas croire une compagnie qui dit travailler pour le bien public. Ce n’est pas son rôle. Il se peut que, pour redorer son image ou pour satisfaire le consommateur (et ultimement ses actionnaires), elle pose un geste qui semble être pour le bien public. Mais, à la base, il n’y a pas de reconnaissance du bien-commun par la compagnie, mais un souci de préserver ou améliorer sa situation commerciale.

Les lobbyistes qui disent rechercher l’intérêt du public : les lobbyistes et autres experts qui prétendent que leurs démarches sont dans l’intérêt du public ne font que détourner l’attention de leurs objectifs véritables qui sont de protéger ou d’avantager la compagnie impliquée.

Le secteur privé et la coopération volontaire : méfiez-vous des politiciens qui vous assurent que vous pouvez compter sur une coopération volontaire du secteur privé dans le but d’assurer l’intérêt du public. Ce n’est pas le rôle du secteur privé et il ne dépensera pas d’argent si les compétiteurs ne font pas tous de même. Il ne s’agit que de paroles visant à gagner du temps et détourner l’attention du public. Si l’intérêt du public est tellement important, une loi doit plutôt être votée.

Les campagnes de relations publiques ne ciblant qu’une compagnie : méfiez-vous des campagnes de relations publiques et des groupes de pression visant à forcer une compagnie à adopter des comportements plus socialement vertueux. Essayez plutôt de découvrir quels sont les véritables buts derrière ces efforts. Si la cause vous semble raisonnable, pensez davantage à faire adopter des lois et des règles qui encadreront toutes les compagnies œuvrant dans le même domaine.

Conclusion

Une citation résume bien la pensée de l’auteur : « [ma traduction] en général, les responsabilités des compagnies envers le public sont mieux servies par le processus démocratique qu’à l’intérieur des salles de conseils d’administration. Les réformateurs devraient se concentrer sur les lois ou règles qu’ils désirent changer, et mobiliser le public autour d’elles ».

Titre: Supercapitalism
Auteur : Robert B. Reich
Éditions : Vintage Books
ISBN : 978-0-307-27999-2
©2007

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Anthologies

Anthologies: le diable à 37,000 pieds

Le diable  37,000 pieds
Le diable 37,000 pieds

Il y a sept articles très intressants, de la catgorie « Non-Fiction », dans cette anthologie. Parus entre 2009 et 2013 dans des revues telles que The New Yorker, Vanity Fair, Esquire, Men’s Journal ou Q2U.S, ils permettent au lecteur de faire un peu de rattrapage sur des histoires survenues un peu partout sur la planète.

Ce sont des rcits qui ont captiv les mdias et pour cause : on y parle de collision de deux aronefs en plein vol, de vols de bijoux par le groupe international des Pink Panthers, d’opration clandestine rate par le Mossad, d’animaux sauvages chapps de leur enclos et qui se dirigent vers une petite ville amricaine, d’un jeune bien nanti qui quitte les Etats-Unis destination de la Libye pour combattre les hommes de Kadhafi. On y prsente galement Apollo Robbins, le roi des pickpockets et, finalement, vient l’histoire invraisemblable du tournage d’un film dbut en 2006 en Ukraine et qui n’est toujours pas prêt d’être mis l’affiche.

Le diable 37,000 pieds

Le rcit nous renseigne sur tous les lments qui se sont conjugus pour qu’une collision en vol devienne invitable : un quipage nouvellement form sur un type d’appareil où la numrisation des informations et la programmation rendent la gestion du vol plus compliqu qu’autre chose; des contrôleurs ariens qui font passer leurs attentes avant leur jugement; des pilotes fatigus, sous pression et qui font preuve de nonchalance; des passagers qui drangent les membres d’quipage par leur visites dans le cockpit.

Il est paradoxal de constater que la très grande prcision offerte par les quipements modernes de navigation est celle-l même qui augmente les chances que deux aronefs puissent se toucher en vol.

Pink Panthers

Un titre accrocheur qui nous renvoie immdiatement la srie de films où Peter Sellers tenait la vedette. Mais l’article est bien davantage une prsentation des circonstances qui ont favoris la naissance et le dveloppement international des Pink Panthers.
Les diffrents groupes ont dvalis plus de 152 bijouteries depuis 2002 et engrang tout près de 250 millions de dollars. On y apprend que la plupart des membres des Pink Panthers proviennent des Balkans et que les diffrents groupes opèrent partir de l’Italie, la France, la Belgique, la Hollande, le Danemark et la Suisse.

L’auteur en profite pour expliquer comment fonctionnait le rgime mafieux mis en place par Milosevic en Serbie, un Etat transform en entreprise criminelle : « En mars 2001, peu après la chute du rgime, on dcouvrit, dans un coffre lou par des fonctionnaires municipaux une banque de Belgrade, plus de 660 kilos d’hroïne pure 93%, reprsentant une valeur d’environ 100 millions de dollars en vente au dtail ».

Le Montngro est galement associ un banditisme important et c’est cet endroit que l’auteur en profite pour nous faire vivre une rencontre entre lui et un ancien Pink Panthers. La collaboration des politiciens et des services frontaliers est essentielle pour permettre aux diffrents groupes criminaliss de survivre et prosprer.

Opration Dubaï

En janvier 2010, une quipe du Mossad dbarque Dubaï dans le but d’liminer Mahmoud al-mabhouh. Les agents de cette quipe font partie d’une division très secrète nomme « Csare ». Bien que le but soit atteint, la mission se rvèle un fiasco du fait que très rapidement, il est permis d’tablir qui sont les auteurs de l’assassinat, ce qui met Israël dans l’embarras.

L’article relate le droulement gnral des oprations Dubaï et met l’accent sur des erreurs importantes qui n’auraient jamais dû se produire et qui ont endommag la rputation d’efficacit du Mossad.

Voici quelques-unes de ces erreurs :

1. Des agents sont assis pendant des heures dans le hall d’hôtel, attirant ainsi l’attention.

2. Deux membres de l’quipe se dirigent vers les toilettes de l’hôtel, se mettent une perruque et des lunettes de soleil, et tout cela alors que leur transformation est filme par une camra de surveillance positionne tout près de la porte des W.C.

3. Le responsable de la planification de l’opration clandestine souffre d’un go dmesur en n’acceptant aucune critique ou divergence d’opinion.

4. La nonchalance est pousse au point d’quiper les membres de l’quipe avec des cartes prpayes Payoneer, cartes qui sont surtout utilises aux Etats-Unis et dont on trouve, comme directeur, Yuval Tal, un vtran d’un commando d’lite des Forces de dfense d’Israël. Tant qu’ y être, pourquoi ne pas laisser clairement une carte d’affaire en couleur sur laquelle est inscrit « Mossad »?

5. Le responsable des oprations sous-estime galement grandement la capacit et la volont des enquêteurs de Dubaï trouver les coupables derrière le dcès de Mahmoud al-mabhouh.

6. Tous les appels tlphoniques effectus par les agents transitent par le même standard tlphonique situ en Autriche.
Un accroissement du nombre d’activits de l’agence a certainement contribu au relâchement quant au respect du protocole de scurit. Meir Dagan dût ventuellement dmissionner et les relations entre le Mossad et les autres services de renseignements occidentaux furent affectes.

La dsertion des animaux du zoo

Voici un rcit enlevant d’un incident très mdiatis. Fin 2011, Zanesville, dans l’Ohio, le propritaire d’une cinquantaine d’animaux sauvages se donne la mort, non sans avoir auparavant ouvert les cages des animaux sauvages dont il a la garde sur sa proprit prive.

L’auteur nous fait vivre la surprise initiale des habitants des fermes environnantes, de même que toute l’organisation qui s’est mise en branle pour ragir au plus tôt aux lions, tigres et ours qui se promènent maintenant en libert. Une histoire très bien crite et qui tient le lecteur en haleine du dbut la fin.

Vacances de printemps arabe

Il s’agit de l’histoire d’un Amricain qui abandonne le milieu cossu dans lequel il vit pour aller rejoindre en vitesse un groupe de rvolutionnaires lors de la crise Libyenne. Ce genre d’histoire racontant de façon humoristique l’aventure de l’Amricain en Libye tait peut-être amusant en 2012, mais avec les nombreux dparts de jeunes occidentaux allant rejoindre ISIS ces dernières annes, ce type de rcit a perdu de son lustre.

Le roi des pickpockets

Cette histoire porte sur le parcours tumultueux d’Apollo Robbins, un pickpocket aujourd’hui internationalement connu du fait de ses multiples apparitions la tlvision. Il a notamment particip l’mission « Brain Games » de National Geographic.

Un tournage pris dans l’engrenage

travers le rcit des exigences d’un directeur de film sur un plateau de Kharkov en Ukraine, le lecteur est amen prendre conscience du contrôle exagr qu’un humain peut exercer sur ses semblables et sur la facilit avec laquelle les gens sont prêts accepter un direction totalitaire dans leur vie. Et tout cela alors que le film lui-même porte sur le totalitarisme vcu en Russie, Moscou plus prcisment, lors des annes cinquante et soixante.

Titre : Le diable 37000 pieds
Editions du sous-sol, Paris ©2011, 2012,2013 pour la traduction française
Anthologie poche de la revue Feuilleton (Non-Fiction)
ISBN : 978-2-36468-036-4

Version Anglaise originale :
The Devil at 37,000 Feet: paru dans Vanity Fair, ©2009, William Langewiesche
The Pink Panthers: paru dans The New Yorker, ©2010, David Samuels
The Dubaï Job: paru dans Q2U.S, ©2011, Ronen Bergman
Animals: paru dans Esquire, ©2012, Chris Jones
Arab Spring Break : paru dans Men’s Journal, ©2012, Joshua Davis
A Pickpocket’s Tale: paru dans The New Yorker, ©2013, Adam Green
The Movie Set That Ate Itself: paru dans Q2U.S, ©2011, Michael Idov

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit FSS et le Noël du pilote de la compagnie Saab-Scania

(Histoire prcdente : Iqaluit FSS et la guerre du golfe Persique)

Livre et message envoy par un pilote de Saab-Scania aux spcialistes en information de vol d'Iqaluit
Livre et message envoy par un pilote de Saab-Scania aux spcialistes en information de vol d’Iqaluit

Je conserve de bons souvenirs d’un pilote qui est mont voir le personnel FSS la station d’information de vol de Transports Canada Iqaluit,  en 1990, lors d’un soir de Noël glacial. Ce pilote de la compagnie Saab-Scania tait arriv des Etats-Unis et il devait traverser l’Atlantique vers l’Europe, mais le froid extrême prsent lors de son passage  Iqaluit avait compliqu les oprations au sol.

L’horaire serr du pilote de même que les services rduits pour les congs des Fêtes lui avaient occasionn les problèmes les plus divers. Cependant, il avait conserv en tout temps une attitude professionnelle et cela nous avait amen faire l’impossible pour le sortir du ptrin.

Juste avant de quitter la station, il nous avait demand notre nom et adresse Iqaluit. Finalement, une fois tous ses problèmes rgls, le pilote s’tait envol du Canada pour la prochaine tape de son vol. Les semaines passèrent et un beau jour, ma consœur et moi-même reçûmes chacun un paquet en provenance de la Suède. Il s’agissait d’un livre sur l’histoire de la compagnie Saab-Scania et, l’intrieur, il avait pris le temps d’inscrire: « With thanks for the help at Christmas »!

(Prochaine histoire : Iqaluit : un dmolisseur improvis en action)

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit FSS et la guerre du Golfe Persique

Markair L-382 en escale  Iqaluit en 1990
Markair L-382 en escale Iqaluit en 1990

En août 1990, l’Irak envahit le Koweït. Cette invasion est unanimement dnonce, même par les pays traditionnellement aligns avec l’Irak. L’ONU ragit en donnant l’Irak jusqu’au 15 janvier 1991 pour se retirer. Cependant, le ton utilis par Saddam Hussein laisse clairement entendre, dès le dbut du conflit, qu’il n’y aura pas de retrait et qu’il entend intgrer le Koweït au territoire irakien.

Comprenant que la force sera de toute vidence ncessaire, les Etats-Unis (reprsentant une coalition de 34 pays) se prparent immdiatement au conflit. Les mouvements d’aronefs s’accentuent et certains appareils militaires qui devront traverser l’Atlantique s’arrêtent invitablement Iqaluit, sur la terre de Baffin, pour le ravitaillement en carburant, pour ensuite passer par le Groenland, l’Islande, l’Europe et terminer leur voyage au Moyen-Orient.

OV-10 Broncos en escale  Iqaluit en 1990 et  destination du Golfe Persique.
OV-10 Broncos en escale Iqaluit en 1990 et destination du Golfe Persique.

Dès l’t 1990, Iqaluit devient donc un des points de passage oblig pour la traverse de diffrents aronefs militaires vers l’Europe partir des Etats-Unis et du Canada. Ainsi dans notre paysage nordique arrivent des L382 pour le transport de matriel volumineux et des OV-10 Bronco peints couleur dsert. Un peu plus tard l’automne atterrissent d’autres aronefs usage spcialis, tels que des RU-21 Guardrail Common Sensor.

RU-21 Guardrail Common Sensor en escale  Iqaluit en 1990,  destination du Golfe Persique
RU-21 Guardrail Common Sensor en escale Iqaluit en 1990, destination du Golfe Persique

Iqaluit reçoit galement la visite d’un L-382 de la Southern Air Transport, une compagnie parfois utilise par la CIA pour ses dplacements.

Southern Air Transport L-382 N908SJ en escale  Iqaluit en 1990
Southern Air Transport L-382 N908SJ en escale Iqaluit en 1990

Dès qu’un FSS termine avec les communications radio, il se dirige vers le comptoir de briefing pour recevoir les pilotes militaires venus chercher toutes les informations mto et de planification de vol qui seront ncessaires pour une traverse scuritaire de l’Atlantique.

Les frquences HF de la station d’information de vol d’Iqaluit ne drougissent pas, car en plus des contacts normaux associs aux aronefs commerciaux traversant l’Atlantique s’ajoutent dsormais des contacts avec les C5 Galaxy traversant vers l’Europe. Dans les deux semaines prcdant la fin de l’ultimatum de l’ONU, soit entre le 1 et le 15 janvier 1991, la station d’information de vol d’Iqaluit enregistre, par rapport la même priode en 1990, une augmentation de 266 % du trafic ocanique transitant sur son aroport. Les vols sont relis des avions raction d’affaires privs ou noliss des grandes banques, des compagnies ptrolières et des organismes militaires plaçant leurs billes en attente des dveloppements venir. Nous recevons, entre autres, des aronefs de type G1, G2, G3, G4, HS25, DA50, DA90, CL60, C550, LR25 et B-727.

Occidental Petroleum B-727 N10XY en escale  Iqaluit en 1990, en provenance d'Europe
Occidental Petroleum B-727 N10XY en escale Iqaluit en 1990, en provenance d’Europe

Et une bonne nuit de janvier 1991, alors que nous sommes au travail, mon confrère m’annonce calmement, en enlevant son casque d’coute : « Son, the war has started! ». Ce fut une priode assez particulière dont je me souviendrai, du fait que notre formation n’tait pas militaire, mais que nous avons pu vivre pendant une courte priode certains des prparatifs et des mouvements d’aronefs relatifs un conflit d’envergure.

De plus, pour une courte priode, Iqaluit retrouvait essentiellement ce pour quoi le site avait t cr en 1942, lors de la Deuxième Guerre mondiale, c’est–dire une base destine des oprations militaires au service d’avions transitant vers l’Europe.

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Art et aviation

Art et aviation: Keith Ferris

Enfant, Keith Ferris vivait Kelly Field, au Texas, où son père tait Lieutenant dans l’U.S. Air Force. Il commença dessiner des avions d’après nature dès l’âge de quatre ou cinq ans. Il avait galement l’habitude de sculpter des avions en bois, initialement en balsa et plus tard en pin. Cela lui servit pour l’aider visualiser ses dessins en trois dimensions.

The aviation art of Keith Ferris
The aviation art of Keith Ferris

Très jeune, il savait qu’il aurait une carrière comme pilote militaire. Il ralisa bientôt que ses manuels d’apprentissage du pilotage taient illustrs par Jo Kotula, un artiste indpendant qui pouvait gagner sa vie de son art.

Keith essaya de poursuivre des tudes dans l’ingnierie aronautique mais abandonna ventuellement pour faire ce qu’il aimait le plus, le dessin et la peinture. Il alla tudier l’Universit George Washington et s’inscrivit galement la Corcoran School of Art de New York. Il devint membre de la Society of Illustrators of New York en 1960.

“The Aviation Art of Keith Ferris” est un livre superbe rempli d’esquisses, de dessins et peintures, de faits de l’aviation, d’histoires vcues, d’avis sur la façon de reprsenter une scène le mieux possible, de citations de pilotes qui ont t impliqus dans des batailles ariennes. Il explique que, parmi les dfis les plus importants que doit relever un artiste de l’aviation, se trouvent les reprsentations d’objets ou de personnes travers la vitre, de même que celles d’hlices en rotation.

The aviation art of Keith Ferris
The aviation art of Keith Ferris

Les ralisations de Keith Ferris ont paru, entre autres, dans le calendrier Aviation Week and Space Technology et dans la revue Airman Magazine. Plusieurs compagnies internationales lui ont command des œuvres pour leur publicit, dont Mitsubishi Aircraft International, General Dynamics et Fairchild Republic Company. Ses peintures sont dissmines dans plusieurs collections, dont celles de l’U.S. Air Force et du National Air and Space Museum of the Smithsonian Institute, Washington D.C.

Le livre prsente les peintures des types d’aronefs suivants : Lockheed T-33, Boeing P-12, Wright Type A Biplane, Loening OA-1B (amphibie), Spirit of St-Louis, Grumman F-14 Tomcat s’apprêtant se poser sur une porte-avions, B-52 et KC-135 lors d’une opration de ravitaillement, Thunderbirds (F-100), Harvest Reaper F-111, Supermarine Spitfire et German Messerchmitt 109E dans une bataille arienne, coupe transversale de l’Atlas Centaur Space Launch Vehicle, China Air Force Mig-15 et un F-86 Sabre (bataille arienne termine), Fiat C.R.42, F-15 et un Soviet SU-15 lors d’une bataille arienne, Boeing B-17G Flying Fortress en action, Republic P-47D Thunderbolt, F-4C et F4E Phantoms en action, F-105D et F-105E Thunderchiefs en action, Mitsubishi’s A6M2 Zero-Sen et MU2, Bell 47G, PBY Catalina, Handley Page 0/400, Skylab.

Il y a galement une histoire très intressante sur les tapes ncessaires l’laboration d’une murale gigantesque commande par la Smithsonian Institution et dans laquelle figurent plusieurs B-17s.

Titre: The aviation art of Keith Ferris
Auteur: Keith Ferris
©1978
Editions: Peacock Press / Bantam Books et dit par Ian Ballantine
ISBN: 0-553-01196-0