Effet d’un brouillard d’inversion sur les types d’architecture à Québec.
Théorie de la photographie
En mars, une vague de chaleur envahit la ville de Québec alors que se trouve encore de la neige au sol. L’air chaud qui flotte au-dessus de la neige favorise l’apparition de brouillard ou de brume par endroit. Mais si le vent se lève, même un peu, la visibilité s’améliora rapidement.
Pour les amateurs de photographie de nuit, c’est le temps de s’activer ! J’arrive sur Grande-Allée au moment où le brouillard commence à se dissiper. La scène présente plusieurs types de contrastes. La visibilité varie selon différentes hauteurs et en présence de bâtiments au style très différent.
Je me place de sorte que la vieille maison se trouve directement devant l’immeuble plus moderne. En cadrant serré, j’élimine toutes les distractions. Le léger brouillard accentue l’impact des nombreuses lumières de la tour. Cela augmente d’autant plus l’effet clair-obscur. Une heure plus tard, il ne reste aucune trace du brouillard. Cliquez sur le lien pour d’autres photos de Québec et de l’île d’Orléans au printemps sur mon blogue.
La photo ci-dessus représente l’usine Papiers White Birch à Québec. J’ai pris le cliché à main levée avec un appareil-photo plein format Canon 5 dsr muni d’un objectif Canon EF 85 mm f/1.2L II.
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle pense d’une scène industrielle? Voici sa définition: « Une scène industrielle peut évoquer une variété de sentiments, souvent liés à l’environnement urbain et à l’activité humaine. Pour certains, elle peut inspirer une sensation de puissance et de dynamisme, en raison de l’énergie et de l’activité qui y règnent. D’autres peuvent ressentir une mélancolie ou une nostalgie en pensant à l’impact de l’industrialisation sur l’environnement et les communautés.
Les textures, les couleurs et les formes des structures industrielles peuvent également susciter un sentiment d’étrangeté ou de beauté brute. En somme, les émotions que peut générer une scène industrielle dépendent largement de la perspective de chacun. »
Théorie de la photographie
Sur le fichier RAW original, les couleurs s’estompaient faute de luminosité suffisante, empêchant d’obtenir l’impact dramatique recherché. Un traitement numérique de l’image s’imposait.
J’ai choisi un ton unique bleu acier pour accentuer l’effet d’étrangeté, prévenir les distractions de toutes sortes et mettre en valeur la tour centrale, les colonnes de fumée et les contrastes lumineux autour des installations.
De façon à respecter l’ancienneté des bâtiments de Papiers White Birch, j’ai conservé un grain numérique passablement élevé. Polir une image à outrance lui confère davantage de modernité, ce que je souhaitais éviter.
Old Quebec in winter seen from Parc Montmorency in 2025
Le temps est venu pour une autre sortie hivernale dans le Vieux-Québec. La session de photographie de nuit sera consacrée à l’architecture.
La température se situe autour de -14 C et les vents soufflent à 15 km/h. Sans gants pour pouvoir manipuler les petits boutons de l’appareil-photo, la peau ressent -22 C. Une pause régulière devient essentielle pour se dégeler un peu les doigts !
J’ai pris la photo à partir du parc Montmorency, juste en haut de la côte de la Montagne. Ce lieu historique constitue une attraction touristique majeure de Québec. Louis Hébert, le premier agriculteur du Canada, a cultivé la terre à cet endroit lors de son arrivée en Nouvelle-France. Il faut cependant comprendre que les autochtones connaissaient l’agriculture et cultivaient le sol bien avant la venue des colons français.
À gauche sur la photo se trouve une sculpture de Sir Georges-Étienne Cartier, l’un des Pères de la Confédération. On aperçoit également le Château Frontenac et l’édifice Price au loin. Au premier plan se trouve un bâtiment qui a maintes fois changé de fonction. Il fut à l’origine le premier Palais épiscopal.
Technique de photographie
Pour ce cliché, j’ai planté mon trépied dans 40 centimètres de neige. J’utilisais un appareil-photo Canon 5 DSr muni d’un zoom ultra grand-angulaire Canon EF 11-24 mm F/4L USM. J’aurais pu régler l’ISO à 200 grâce à la stabilité du trépied, mais le vent exigeait un résultat plus rapide à cause des possibles vibrations. L’ISO et la vitesse de l’obturateur obéissent donc aux conditions climatiques ambiantes plutôt qu’à la faible lumière.
Remorqueur Ocean sur le fleuve Saint-Laurent devant Québec en hiver.
Ce remorqueur de la compagnie Ocean se déplace à travers les glaces sur le fleuve Saint-Laurent devant Québec. La photo a été prise à partir de la terrasse Dufferin dans le Vieux-Québec. L’hiver relativement doux laisse encore des passages ouverts pour les navires.
Théorie de la photographie
La bonne technique recommande d’utiliser un trépied et un câble de rallonge. On limite ainsi les vibrations. Mais la terrasse de bois communique les vibrations causées par les piétons. Il faut attendre que ces derniers s’éloignent pour améliorer les chances de cliché bien défini.
La photographie de nuit combinée avec un bateau en mouvement augmente les risques d’obtenir un résultat médiocre. Le cliché exige une vitesse minimale d’à peu près 1/125 à 1/160 ainsi qu’un ISO approprié. Le grain doit être le plus petit possible, car il faudra recadrer pour rapprocher le remorqueur.
Dans le cas présent, j’ai sacrifié la profondeur de champ, car l’intérêt principal porte sur le vaisseau et les glaces environnantes. Les lumières de Lévis en arrière-plan ajoutent un peu de dynamisme à la scène.
Voici une photo HDR de l’escalier de bois menant de la terrasse Dufferin jusque dans le quartier Petit-Champlain, deux attractions touristiques bien connues. Toutes les décorations des Fêtes procurent une atmosphère encore plus spéciale dans le Vieux-Québec.
Pris en soirée, le cliché comprend cinq photos aux ouvertures différentes. Ce procédé permet de composer avec le grand écart de luminosité entre le premier plan et la ville de Lévis au loin.
Les nuages et la neige aident à refléter les lueurs de la ville durant la nuit. J’ai malgré tout rehaussé la lumière de l’arrière-plan pour que les bâtiments deviennent plus facilement visibles.
Reflets durant la nuit sur la rue Saint-Louis dans le Vieux-Québec en 2025.
Encore une soirée parfaite pour photographier le Vieux-Québec en hiver ! Je me considère très chanceux d’avoir un accès quotidien à cet endroit magique. En effet, il s’agit d’un joyau de l’UNESCO et d’une attraction touristique majeure du Canada.
Théorie et technique de photographie
Ce soir, on trouve tout : des vents calmes, une neige faible, une température acceptable et un plafond nuageux à basse altitude. Il faut en profiter pour améliorer la technique de photographie. Pour couronner le tout, Québec se trouve entre deux périodes d’affluence touristique. Cela diminue le nombre personnes floues lors de la photographie de nuit.
La neige fond immédiatement lorsqu’elle atteint la rue Saint-Louis. Elle crée de multiples reflets propices aux effets spéciaux.
Il est possible de travailler sous un bel éclairage, même en pleine nuit. En effet, les lueurs de la ville se reflètent sur la base des nuages et sur les précipitations. Cela illumine en retour les vieux édifices.
Il s’agit désormais de trouver un angle original pour capturer la rue Saint-Louis. Je tente d’éviter le cadre trop répété de la carte postale !
L’œil du spectateur doit demeurer concentré sur la rue et sur l’architecture. Il doit voyager vers l’arrière-plan pour découvrir une section des bâtiments de l’Assemblée nationale au loin. La composition photographique s’effectue facilement.
Pour atteindre l’objectif, il faut capter l’attention du spectateur. On peut se servir d’un objet à la forme attrayante comme premier plan. Nul besoin qu’il soit complètement visible. Le vase installé sur le Monument Samuel-de-Champlain fera l’affaire. Ce n’est pas lui qui nous intéresse vraiment, mais il sert d’entrée dans la scène.
Ce sont tous des conseils photographiques simples et efficaces qui améliorent les chances d’obtenir de belles photos lors de sorties dans le Vieux-Québec en hiver.
Scène de Québec et du Château Frontenac la nuit. Photo par François Ouellet
Photographier de nuit une attraction touristique comme le Château Frontenac, avec toutes ses lumières, représente un bon défi, autant pour l’appareil-photo Canon 5 DSr que pour le photographe. Voici quelques conseils photographiques pour pouvoir profiter au mieux de l’expérience :
Pour un effet spécial, autant y aller à fond et capturer le château en incluant tous les éclairages des bâtiments situés près du quartier Petit-Champlain.
La composition photographique correspond à la règle des tiers. Il n’est vraiment pas obligatoire de toujours respecter les notions théoriques, mais cette fois-ci, le tout fonctionne bien.
L’observateur aperçoit en premier les bâtiments les plus illuminés. Il détecte ensuite le château sur le cap.
Le contraste est volontaire. Le château n’est pas représenté dans toute sa splendeur architecturale, mais sous forme de quelques lignes éclairées dans la nuit.
Le spectateur n’a plus besoin de voir toutes les formes du château pour le reconnaître. C’est le château le plus photographié au monde. Le cerveau analyse rapidement les aspects visibles et complète le bâtiment en une fraction de seconde.
Le fait d’être photographié sous cet angle et cette lumière donne un aspect plus mystérieux à cet hôtel qui surplombe les petits édifices.
La technique de photographie HDR résout en partie les problèmes de luminosité. J’ai superposé cinq clichés pour obtenir le résultat final.
Pour cette photo de la rue Dauphine dans le Vieux-Québec, j’ai choisi une période où tout change rapidement. L’heure bleue permet de distinguer encore les détails les plus significatifs. L’hiver arrive très bientôt et les averses pluie, momentanément arrêtées, tentent d’effacer la neige qui persiste désormais au sol en ce début de décembre.
La pluie fraîchement tombée permet de refléter la lumière des lampadaires de la rue Dauphine et des fenêtres de l’ancienne église qui constitue aujourd’hui la Maison de la littérature.
Ce genre de photo ne se prend qu’avec de fréquentes visites dans la vieille ville, à toutes les saisons et sous toutes les conditions météorologiques. L’œil du photographe aperçoit immédiatement, au tournant d’une rue, une scène qui se doit d’être capturée.
L’impression d’être surveillé dans la rue du Trésor, Vieux-Québec 2024.
Une soirée où des averses isolées modifiaient continuellement l’atmosphère de Québec, j’ai visité le Vieux-Québec, plus particulièrement la rue du Trésor. L’article d’aujourd’hui comporte quatre photos du même endroit capturé sous différents angles. Environ trois heures séparent les clichés.
Ci-dessus, des passants semblent suivis par un individu. J’ai maximisé l’effet de tension en profitant d’un moment où les touristes en arrière-plan se trouvent sous la lumière et où le promeneur solitaire demeure dans l’ombre. Pour accentuer l’inconfort, j’ai opté pour un ton froid et une sous-saturation en post-traitement.
Ci-dessous, deux jeunes discutent tranquillement à l’entrée de la rue du Trésor, alors que des piétons vaquent à leurs occupations. Les dalles ont eu le temps de sécher un peu depuis la dernière ondée.
Conversation près de la rue du Trésor, Vieux-Québec 2024
La diffusion de la photo est légale au Québec parce qu’il n’y a pas que le couple au premier plan comme sujet d’intérêt. Il y a une scène de rue où d’autres passants sont également présents. C’est toujours un facteur que l’on doit considérer au moment de publier pour un usage non commercial.
Si le couple est seul dans la scène et qu’il s’agit d’un cadrage serré, je peux prendre le cliché, mais selon la loi du Québec, je ne diffuse pas. Dans le cas présent, j’ai usé de précaution supplémentaire en laissant s’écouler un long délai entre le moment de la photo et sa diffusion. Enfin, je m’assure que les gens ne sont pas représentés de façon à porter atteinte à leur réputation. Il y a donc toujours de multiples facteurs à considérer avant la prise d’un cliché et sa diffusion.
Reflets après la pluie dans la rue du Trésor, Vieux-Québec 2024
Ci-dessus, un couple se promène immédiatement après une averse. J’ai installé l’appareil-photo à quelques pouces du sol, devant une flaque d’eau pour obtenir un reflet.
Le but de la photo est le reflet dans l’eau, mais étant donné que je désire publier la photo, je dois penser aux personnes présentes. Le couple devient possiblement le sujet principal pour certains spectateurs. Par précaution, j’ai mis un obstacle artificiel devant les yeux de l’homme pour le rendre moins reconnaissable. Quant à la femme, sa tête tournée sur le côté rend son identification impossible.
Ci-dessous, une vue de la rue du Trésor durant « l’heure bleue », après les averses. Les derniers touristes en profitent pour choisir une œuvre avant le départ des commerçants.
Rue du Trésor en soirée dans le Vieux-Québec, 2024
Des parapluies recouvrent en partie la rue du Cul-de-Sac à Québec. La plupart des touristes ignorent la présence de cette installation au moment où ils mettent les pieds dans le secteur du Petit Champlain. Surpris, ils sortent leur cellulaire et saisissent le moment du mieux qu’ils peuvent. Étant donné qu’ils ne sont que de passage, la plupart n’ont pas le luxe de pouvoir choisir la lumière la plus appropriée pour leurs multiples clichés.
La situation est différente pour une personne qui a un accès facile et fréquent à l’endroit. Elle peut attendre « l’heure bleue » lors d’une belle soirée d’été et capturer en même temps la teinte dorée des luminaires devant les nombreux restaurants bordant la ruelle.
Les importants contrastes de luminosité de la scène constituent cependant le principal défi lors de la prise du cliché ci-dessus.
Par exemple, les touristes au premier plan se tiennent dans la pénombre, mais le spectateur veut tout de même apercevoir les détails. Juste au-dessus des gens, l’éclairage contraste fortement avec l’aire ombragée du bas de la photo. L’appareil choisit difficilement à quelle luminosité il doit donner la préférence.
Pour couronner le tout, la douce lumière bleue de fin de soirée illumine les parapluies par le dessus alors que les lumières des restaurants éclairent l’installation par en dessous.
Un logiciel de traitement de l’image permet d’optimiser les informations contenues dans le fichier RAW de la photo et aide ainsi à mettre en valeur les différentes zones de luminosité de la scène tout en évitant les régions trop claires ou trop sombres.