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Histoires vécues en tant que pilote et FSS: apprentissage du pilotage

Atterrissage de nuit sur une patinoire

(article prcdent: Vol de nuit accidentel)

L’annotation de nuit fût complte dans les semaines qui suivirent. Durant la priode où j’accumulais des heures de vol de nuit, je profitai d’une froide soire d’hiver sans nuages ni vent pour effectuer un vol voyage d’une heure dans les environs de St-Jean-sur-Richelieu. J’emmenais trois passagers dans un Grumman Cheetah vers la rgion des Cantons-de-l’Est pour un vol d’agrment. La tour de contrôle de St-Jean-sur-Richelieu tait ferme, tant donn l’heure tardive du dcollage.

Dans cette ville, l’entretien des pistes suivait un horaire irrgulier car les fonctionnaires de la municipalit s’occupaient de l’aroport et de toutes les artères de la ville. Lors de mauvaise mto, il fallait attendre que des employs se prsentent l’aroport pour dgager les pistes et les voies de circulation. Dans certains cas où tombait de la pluie verglaçante, suivie en quelques heures par un refroidissement important, l’indice de freinage se dgradait rapidement. Il fallait attendre au lendemain matin avant qu’une quipe tente de ramener les conditions de freinage sur les pistes un niveau acceptable.

C’est ce que j’avais constat alors que je circulais en direction du seuil de la piste 29. Le phare clairait ce qui semblait être une belle glace plutôt qu’une surface asphalte. L’indice de freinage datant de plusieurs heures, il valait mieux ne pas se fier ces dernières donnes. Je pouvais toujours annuler le vol, car il n’y avait pas d’urgence. Il tait galement possible d’acclrer doucement et d’utiliser le palonnier sans -coups. L’avion dcollerait en quelques secondes.

Je choisis la deuxième option, les vents tant calmes. Le dcollage se fit naturellement pour un avion qui ne demandait qu’ s’envoler dans cet air froid. Nous tions maintenant en mesure d’admirer les lumières des villes environnantes. Il n’y avait pas la moindre secousse pour indisposer les passagers durant ce vol de nuit.

Lorsque vint l’heure du retour et de l’atterrissage, il fallait de nouveau appliquer une mthode aussi douce que pour le dcollage pour viter un drapage. Conscient que j’atterrissais sur une patinoire, mais qu’il n’y avait aucun dportement d’un côt ou de l’autre de la piste, je choisis d’arriver le plus lentement possible et de n’utiliser que le palonnier pour diriger l’aronef, comme pour un atterrissage normal. Cependant, il ne serait pas question d’utiliser les freins, mais de laisser l’avion perdre graduellement de sa vitesse en roulant sur toute la longueur de la piste.

Les passagers se souviennent aujourd’hui de ce vol de nuit pour la beaut des lumières de la ville et pour un vol sans la moindre turbulence. Quant moi, il s’agissait d’une exprience intressante où j’eus davantage l’impression de manœuvrer une embarcation plutôt que d’atterrir un aronef.

(Prochain article: La licence de pilote professionnel: un pneu crève l’atterrissage)

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