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Roman graphique et bandes dessinées

Le roman graphique « Super canon ».

Le roman graphique "Super canon" de Philippe Girard.
Le roman graphique « Super canon » de Philippe Girard.

Avec « Super canon — Le marchand d’armes qui visait les toiles », l’auteur Philippe Girard nous offre un roman graphique de très grande qualit, autant par le scnario que par le dessin et les choix de couleurs. Pour cette œuvre, il a bnfici d’une rsidence d’auteur Liège.

Il a certainement mieux apprci son exprience en Belgique que sa rsidence d’crivain en Pologne où il avait dû se dbrouiller seul, car les hôtes n’avaient pas respect les prsentations et rendez-vous prvus l’horaire. À l’poque, il s’tait servi de sa malchance pour, malgr tout, produire un ouvrage très intressant portant le nom de « Le Starzec — un mois Cracovie ».

Roman graphique "Le Starzec - Un mois  Cracovie" de Philippe Girard.
Roman graphique « Le Starzec – Un mois Cracovie » de Philippe Girard.

« Super canon » se base sur une histoire vcue, celle de l’ingnieur canadien Gerald Vincent Bull. Bien sûr, il est impossible de retracer pas pas la vie de cet homme et l’auteur a donc cr un personnage dsign Docteur Gerry.

À la lecture du bouquin, on ralise le talent incroyable de Gerald Bull, ce scientifique qui a rvolutionn la balistique. On tmoigne de son destin en dents de scie, tourment qu’il tait entre ses rêves de jeunesse et ses ambitions sans limites.

Pour boucler ses budgets de recherche et garder sa compagnie flot, il se transforme progressivement en marchand d’armes. Il se met au service de multiples Etats, dont le Canada, les Etats-Unis, Israël,    l’Irak, l’Iran, la Chine. Ce faisant, il devient l’objet d’une surveillance constante de la part de plusieurs agences et accumule les ennemis.

Une page du roman graphique "Super Canon" par Philippe Girard.
Une page du roman graphique « Super Canon » par Philippe Girard.

On a de toute vidence affaire un gnie qui a dessein bloqu toute rflexion critique quant ses armes de destruction. Il rêve d’un canon très puissant pour envoyer des satellites dans l’espace, mais les organismes de renseignement d’autres pays ont des projets très diffrents pour ses canons.

Il croit naïvement qu’il pourra servir plusieurs maîtres aux intrêts divergents, sans que cela puisse lui causer le moindre problème. Cela frise le raisonnement enfantin, l’aveuglement volontaire dans le but de s’offrir la grande vie.

Ma seule rserve propos du contenu concerne la première page du rcit. Je trouve qu’il existe une ambiguït propos de l’Irak et les armes de destruction massive (case 5, page 3). C’tait effectivement la crainte initiale souleve par les Etats-Unis, mais des suivis rpts des inspecteurs des Nations Unies avaient montr que Saddam Hussein   ne possdait pas de pareilles armes. On ne pouvait justifier l’invasion de l’Irak sur une telle base. Cette invasion a tout de même eu lieu, et on n’a pu trouver aucune de ces supposes armes en Irak. J’aurais souhait que les conclusions de l’ONU soient mentionnes. Cela aurait permis que le scnario du bouquin s’tablisse partir d’une base ne laissant planer aucun doute.

Une planche du roman graphique "Super canon".
Une planche du roman graphique « Super canon ».

Autrement, chose certaine, vous apprcierez ce roman graphique extrêmement bien conçu.

Cliquez sur le lien pour d’autres romans graphiques et bandes dessines sur mon blogue.

Titre : Super canon

Auteur : Philippe Girard

Editions : Casterman, 2023

ISBN : 978-2-203-24112-1

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Terrorisme

The Rise of Islamic State: ISIS and the new Sunni revolution

Comme il s’agit d’un livre crit en anglais, j’ai dû prendre la libert de traduire les citations pour faciliter la vie aux lecteurs unilingues francophones.

« Patrick Cockburn a not l’mergence d’ISIS beaucoup plus tôt que toute autre personne et crit sur ce sujet avec une profondeur telle qu’elle se trouve dans une catgorie part. » – Press Gazette Journalist of the Year Judges

Le livre nous prsente une image plus large de ce qui se produit au Moyen-Orient. Il donne de la profondeur aux nouvelles des grands rseaux.  Le lecteur prend ainsi connaissance du côt moins mdiatis de chaque histoire,  ce qui aide acqurir une meilleure comprhension des diffrents conflits.

Première de couverture du livre "The Rise of Islamic State" de Patrick Cockburn
Première de couverture du livre « The Rise of Islamic State » de Patrick Cockburn

Des nouvelles plus ou moins exactes, et parfois des mensonges.

L’auteur dvoile la facilit avec laquelle les mensonges peuvent être fabriqus sur un champ de bataille. Il dmontre galement que les informations peuvent être plus ou moins exactes, comme dans le cas où un journaliste pralablement « choisi » voyage protg par une arme, ou encore lorsque des journalistes se fient des informations de seconde main non vrifies pour prparer les nouvelles du soir.

Il semble galement passablement difficile pour un rseau de nouvelles de refuser de diffuser une histoire lorsque des doutes subsistent son sujet, spcialement lorsque les comptiteurs ont dcid de diffuser cette même nouvelle.

J’ai plac les citations du livre en italique tant donn qu’elles offrent d’excellents rsums. Certaines sont de l’auteur lui-même, d’autres proviennent de sources qu’il a trouves pour crire son livre. L’auteur soulève tellement de sujets qu’il m’est impossible de tout couvrir dans un rsum. Je tenterai d’être aussi bref que possible pour prsenter la perspective la plus large possible du contenu du livre.

La peur.

La peur est le facteur principal derrière plusieurs dcisions politiques irrationnelles. La peur amène une radicalisation des politiques, des religions et de la propagande. Elle est souvent relie un très petit groupe d’individus qui dirigent un pays, un tat ou une rgion lorsque ces derniers croient qu’ils peuvent perdre le pouvoir politique leur offrant des privilèges indus par rapport au reste de la population. Plus les avantages sont grands, plus grande est la peur.

Les « solutions » politiques, la plupart du temps irrationnelles, crent des tensions ou aggravent des problèmes existants et aident seulement accroître l’instabilit.

L’Arabie Saoudite aidait initialement ISIS cause de sa peur des jihadistes oprant l’intrieur de leur pays et galement cause de sa peur du pouvoir chiite l’extrieur du pays. En ce qui concerne la Turquie, elle a plus peur des Kurdes qu’elle ne craint ISIS. Pour une longue priode, la Turquie a donc laiss sa frontière permable avec la Syrie : cela a permis ISIS de compter sur une base arrière en cas de repli obligatoire temporaire.

L’auteur dit : « Il y a quelque chose d’hystrique et d’exagr propos de la peur que l’Arabie Saoudite entretient quant l’expansionnisme chiite, tant donn que les chiites ne sont puissants que dans la poigne de pays où ils sont en majorit ou en forte minorit. Sur cinquante-sept pays musulmans, seulement quatre ont une majorit chiite. » (p.102)

La dmonisation des religions autres que le Wahhabisme.

Dans le cas de l’Arabie Saoudite, la dmonisation des religions autres que le Wahhabisme et l’talage de la haine travers les mdias sociaux ont cr un territoire fertile la croissance d’ISIS.

L’auteur dit : « […] Les Saoudiens doivent srieusement s’attaquer rformer leur système d’ducation qui dmonise actuellement les chiites, sufis, chrtiens, Juifs et autres sectes et religions. Ils doivent cesser de prêcher la haine au moyen de tellement de stations satellites et ne pas offrir de passe-droit aux prêcheurs de haine sur les mdias sociaux »(p.107)

« La « Wahhabisation » de l’Islam sunnite est un des plus dangereux dveloppements de notre ère » (p.108)

L’argent favorise la polarisation entre Sunnites et Chiites.

« ISIS n’aurait pu croître en popularit sans le soutien financier de l’Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats Arabes Unis et de la Turquie. Etant donn qu’ISIS se nourrit des tensions entre les sunnites et les chiites, tout ce qui augmente la tension entre sunnites et chiites bnficie au groupe terroriste : « Il n’y a aucun doute qu’une propagande wahhabite bien finance a contribu a l’accroissement d’un conflit de plus en plus violent entre sunnites et chiites » (p.99)

« Un aspect crucial de la monte du Wahhabisme est le pouvoir financier et politique de l’Arabie Saoudite. Le Dr Allawi dit que si, par exemple, un musulman pieux veut fonder un sminaire au Bangladesh, il n’y a pas beaucoup d’endroits où il pourra obtenir 20,000£ autres que l’Arabie Saoudite. Mais si la même personne veut s’opposer au Wahhabisme, il devra alors le combattre avec des ressources limites » (p.108)

« Cette polarisation entre deux groupes religieux n’a fait que s’intensifier travers la guerre chaude et froide que se livrent les Etats-Unis et la Russie. Des mandataires taient ici au travail, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du golfe Persique, supportes par les Etats-Unis, face l’Iran, la Syrie et le Hezbollah au Liban appuys par la Russie » (p.71)

Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn "The Rise of Islamic State"
Quatrième de couverture du livre de Patrick Cockburn « The Rise of Islamic State »

Une propagande qui a fait qu’Al-Qaïda est apparue plus forte et efficace qu’elle ne l’tait en ralit, en rfrence aux attaques du 11 septembre 2001.

Plusieurs sections du livre font rfrence, un moment ou l’autre, aux attaques du 11 septembre 2001. Voici quelques-unes des observations de l’auteur (en italique). J’ai galement ajout des commentaires personnels clairement identifis comme tels :

L’instant Pearl Harbor des attentats du 11 septembre 2001.

L’auteur crit : « Le choc des attentats du 11 septembre 2001 a gnr un « moment » Pearl Harbor aux Etats-Unis où la rvulsion et la peur du public ont pu être manipules pour implmenter un agenda noconservateur prexistant en pointant Saddam Hussein et en envahissant l’Irak » (p.100).

Note : les cinq paragraphes suivants constituent un commentaire personnel sur « l’instant Pearl Harbor » :

Un « instant Pearl Harbor » signifie qu’afin que les Amricains approuvent une attaque en sol tranger, ils devaient voir quelque chose de terrible se produire aux Etats-Unis. Par exemple, avant la destruction vidente de navires de guerre Pearl Harbor par les Japonais, les Amricains avaient refus de s’engager dans la Seconde Guerre mondiale.

Durant les attentats du 11 septembre 2001, et même plus tard, les quatre-vingts camras du Pentagone n’ont pas pu capturer quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin un Boeing 757 frappant le bâtiment. Vous deviez croire que les choses s’taient produites exactement comme vous le disaient les nouvelles tant donn qu’il n’y avait pas de photos ni de vidos d’un Boeing en morceaux sur le terrain du Pentagone.

Les mdias ont plutôt jou et rejou les scènes vidos où les tours jumelles du World Trade Center s’crasent complètement jusqu’au sol après avoir t touches par un seul avion chacune, même si les bâtiments taient construits pour rsister des impacts multiples, travers un design « moustiquaire », une leçon apprise travers ce qui tait arriv des annes plus tôt avec l’Empire State Building.

Des gens ont cru que les bâtiments s’taient crass cause de la chaleur trop leve, mais plusieurs ont nglig le rapport de la FEMA mis plus tard affirmant que la temprature ne s’tait pas leve plus de 300 ou 400 degrs l’intrieur du bâtiment, des centaines de degrs en moins que ce qui tait ncessaire pour faire fondre l’acier.

La chute libre des tours jumelles du World Trade Center a constitu « l’instant Pearl Harbor » ncessaire pour provoquer la peur et faciliter l’implmentation d’un agenda noconservateur prexistant. Les lecteurs amricains n’auraient pas approuv une guerre en règle l’tranger si les bâtiments taient demeurs debout après un seul impact. C’est un peu comme si le monde devait croire que le World Trade Center a t bâti en utilisant la pire ingnierie amricaine tout en ne retenant aucune leçon du pass. Pour plus d’infos sur ce sujet spcifique:

Sujets controversés

En 2001, Al-Qaïda tait une organisation sans grande efficacit.

Patrick Cockburn est un parmi très peu de journalistes qui n’a pas peur de prsenter Al-Qaïda telle qu’elle tait en 2001, une organisation mergente qui tait loin d’être capable de planifier et excuter des attaques aussi complexes que celles du 11 septembre 2001. (Cela explique aussi pourquoi, peu de temps après les attaques, les nouvelles internationales ont prsent une vido de Ben Laden niant sa responsabilit pour les attaques. Une vido qui n’a jamais t remontre. Mais plusieurs millions de personnes l’ont vue avant qu’elle ne soit censure subsquemment par les grands rseaux).

« Au moment de 9/11, Al-Qaïda tait une petite organisation gnralement inefficace »(p.59). L’auteur utilise en anglais le terme « ineffectual », qui rfère l’incapacit de produire un effet dsir.

L’implmentation de l’agenda noconservateur.

Cela signifie en ralit que l’agenda prexistant noconservateur amricain ne pouvait compter sur l’exprience d’Al-Qaïda. Il a plutôt fallu l’aide d’une ou plusieurs organisations exprimentes pour le financement, la planification et l’excution des attaques du 11 septembre 2001. Seulement après les faits Al-Qaïda a-t-elle pu être blâme tant donn qu’elle tait maintenant bien connue des Amricains, après toute la propagande des mdias. Un lien artificiel a par la suite t fait avec l’Irak, permettant une invasion que soixante pour cent des lecteurs amricains ont autorise.

Soixante pour cent des lecteurs amricains ont t induits en erreur.

L’auteur crit : « Le nom Al-Qaïda a toujours t utilis de façon lastique pour identifier un ennemi. En 2003 et en 2004 en Irak, alors que l’opposition irakienne l’occupation amricaine et britannique s’accentuait, les autorits amricaines ont attribu presque toutes les attaques Al-Qaïda alors que plusieurs taient le fait de groupes nationalistes et baathistes. Une telle propagande a aid persuader près de soixante pourcent des lecteurs amricains avant l’invasion en Irak qu’il y avait une connexion entre Saddam Hussein et les responsables de 9/11, malgr une absence complète de preuves sur le sujet. En Irak, et travers le monde musulman, ces accusations ont grandement bnfici Al-Qaïda en exagrant son rôle dans sa rsistance l’occupation amricaine et britannique » (p.53)

La chute de Mosul.

ISIS n’a eu besoin que de 6000 combattants pour gagner la Bataille de Mosul. Pourtant, le groupe arm faisait face un million de soldats irakiens. Comment cela a-t-il t possible? L’auteur voit trois raisons :

1. La coopration des sunnites irakiens, qui sentaient qu’ils taient mieux protgs par ISIS que par les chiites.
2. Une corruption tous les niveaux dans l’arme irakienne : « Comme un ancien ministre l’a dit, « le gouvernement irakien est une kleptocratie institutionnalise ». Un autre politicien qui ne veut pas être nomm a dit « […] Les gens donnent de l’argent pour faire partie de l’arme [pour obtenir un salaire] – mais ce sont des investisseurs, pas des soldats » (p.77)
3. Le fait que l’arme irakienne ne soit dsormais plus une arme nationale, tant donn que les soldats sunnites bien entraîns ont t mis de côt.

Syrie : le prsident Bachar Assad n’tait pas aussi faible qu’on le croyait.

Autant le monde extrieur que l’opposition percevaient le prsident Assad comme beaucoup plus faible qu’il ne l’tait en ralit. Tous pensaient qu’il serait dfait sans l’aide d’une campagne arienne organise.

Une omission majeure quant la guerre en Syrie.

« Les Etats-Unis et autres pouvoirs occidentaux ont chou prvoir qu’en supportant une rvolte arme en Syrie, ils dstabiliseraient invitablement l’Irak et provoqueraient une nouvelle ronde d’une guerre civile sectaire » (p.73)

Cinq diffrents conflits en Syrie.

Le conflit syrien est extrêmement compliqu tant donn qu’il y a plusieurs intrêts politiques et religieux en jeu : « La crise syrienne comprend cinq diffrents conflits qui s’infectent entre eux et s’exacerbent mutuellement. La guerre a commenc avec une rvolte populaire vritable contre une dictature brutale et corrompue, mais elle a vite t mlange au conflit entre sunnites et alawites, pour ensuite dgnr dans un conflit rgional global entre chiites et sunnites avec d’un côt une alliance reprsente par les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et les tats sunnites et, de l’autre côt, l’Iran, l’Irak et les chiites libanais. En plus de tout cela, il y a eu un renouveau dans la guerre froide entre Moscou et l’Occident, exacerbe par le conflit en Libye et de façon rcente s’aggravant encore cause de la crise en Ukraine » (p.94)

En Syrie, c’est un choix entre Assad ou ISIS.

ISIS est la plus importante force d’opposition en Syrie. Si Bachar Assad tombe, ISIS prend sa place : « Les Syriens ont le choix entre une dictature violente, dans laquelle le pouvoir est monopolis par la prsidence et des services de scurit brutaux, ou une opposition qui tire en plein visage des enfants pour un blasphème mineur et envoie des photos de soldats dcapits aux parents des victimes ». (p.81)

Les victoires octroyes par Dieu.

« L’attrait de l’Etat islamique pour les musulmans sunnites de Syrie, d’Irak et d’ailleurs dans le monde vient en partie du sentiment que ses victoires sont octroyes par Dieu et invitables, donc toute dfaite endommage sa prtention un support divin » (p.159)

La solution au conflit syrien viendra de l’extrieur du pays.

« Plusieurs Syriens voient maintenant une solution leur guerre civile comme tant largement entre les mains des Etats-Unis, de la Russie, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. En cela, ils sont probablement corrects ».

Notes supplmentaires.

La guerre ne concerne jamais que le « combat ». Il y a toujours un processus politique sous-jacent qui est en marche. Donc, même si un pays semble militairement dfait, d’normes efforts politiques devront être faits si l’on veut crer un nouvel ordre stable.

« La conviction qu’un gouvernement toxique est la base de tout ce qui est mauvais est la position publique de la plupart des oppositions, mais il est dangereux de se fier l’agenda personnel de toute personne. »

« Un gouvernement ou une arme peut tenter de maintenir le secret en interdisant les journalistes, mais il devra payer le prix tant donn que l’absence de nouvelles est remplace par de l’information fournie par leurs ennemis ».

Titre: The Rise of Islamic State (Publi initialement sous le titre: The Jihadis return: ISIS and the failure of the global war on terror par OR Books ©2014)
Auteur: Patrick Cockburn
Editions: Verso
©2015
ISBN-13: 978-1-78478-040-1

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Iqaluit FSS et la guerre du Golfe Persique

Markair L-382 en escale  Iqaluit en 1990
Markair L-382 en escale Iqaluit en 1990

En août 1990, l’Irak envahit le Koweït. Cette invasion est unanimement dnonce, même par les pays traditionnellement aligns avec l’Irak. L’ONU ragit en donnant l’Irak jusqu’au 15 janvier 1991 pour se retirer. Cependant, le ton utilis par Saddam Hussein laisse clairement entendre, dès le dbut du conflit, qu’il n’y aura pas de retrait et qu’il entend intgrer le Koweït au territoire irakien.

Comprenant que la force sera de toute vidence ncessaire, les Etats-Unis (reprsentant une coalition de 34 pays) se prparent immdiatement au conflit. Les mouvements d’aronefs s’accentuent et certains appareils militaires qui devront traverser l’Atlantique s’arrêtent invitablement Iqaluit, sur la terre de Baffin, pour le ravitaillement en carburant, pour ensuite passer par le Groenland, l’Islande, l’Europe et terminer leur voyage au Moyen-Orient.

OV-10 Broncos en escale  Iqaluit en 1990 et  destination du Golfe Persique.
OV-10 Broncos en escale Iqaluit en 1990 et destination du Golfe Persique.

Dès l’t 1990, Iqaluit devient donc un des points de passage oblig pour la traverse de diffrents aronefs militaires vers l’Europe partir des Etats-Unis et du Canada. Ainsi dans notre paysage nordique arrivent des L382 pour le transport de matriel volumineux et des OV-10 Bronco peints couleur dsert. Un peu plus tard l’automne atterrissent d’autres aronefs usage spcialis, tels que des RU-21 Guardrail Common Sensor.

RU-21 Guardrail Common Sensor en escale  Iqaluit en 1990,  destination du Golfe Persique
RU-21 Guardrail Common Sensor en escale Iqaluit en 1990, destination du Golfe Persique

Iqaluit reçoit galement la visite d’un L-382 de la Southern Air Transport, une compagnie parfois utilise par la CIA pour ses dplacements.

Southern Air Transport L-382 N908SJ en escale  Iqaluit en 1990
Southern Air Transport L-382 N908SJ en escale Iqaluit en 1990

Dès qu’un FSS termine avec les communications radio, il se dirige vers le comptoir de briefing pour recevoir les pilotes militaires venus chercher toutes les informations mto et de planification de vol qui seront ncessaires pour une traverse scuritaire de l’Atlantique.

Les frquences HF de la station d’information de vol d’Iqaluit ne drougissent pas, car en plus des contacts normaux associs aux aronefs commerciaux traversant l’Atlantique s’ajoutent dsormais des contacts avec les C5 Galaxy traversant vers l’Europe. Dans les deux semaines prcdant la fin de l’ultimatum de l’ONU, soit entre le 1 et le 15 janvier 1991, la station d’information de vol d’Iqaluit enregistre, par rapport la même priode en 1990, une augmentation de 266 % du trafic ocanique transitant sur son aroport. Les vols sont relis des avions raction d’affaires privs ou noliss des grandes banques, des compagnies ptrolières et des organismes militaires plaçant leurs billes en attente des dveloppements venir. Nous recevons, entre autres, des aronefs de type G1, G2, G3, G4, HS25, DA50, DA90, CL60, C550, LR25 et B-727.

Occidental Petroleum B-727 N10XY en escale  Iqaluit en 1990, en provenance d'Europe
Occidental Petroleum B-727 N10XY en escale Iqaluit en 1990, en provenance d’Europe

Et une bonne nuit de janvier 1991, alors que nous sommes au travail, mon confrère m’annonce calmement, en enlevant son casque d’coute : « Son, the war has started! ». Ce fut une priode assez particulière dont je me souviendrai, du fait que notre formation n’tait pas militaire, mais que nous avons pu vivre pendant une courte priode certains des prparatifs et des mouvements d’aronefs relatifs un conflit d’envergure.

De plus, pour une courte priode, Iqaluit retrouvait essentiellement ce pour quoi le site avait t cr en 1942, lors de la Deuxième Guerre mondiale, c’est–dire une base destine des oprations militaires au service d’avions transitant vers l’Europe.

Pour d’autres histoires vcues en tant que FSS Iqaluit, cliquez sur le lien suivant: Spcialiste en information de vol (FSS) Iqaluit