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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Iqaluit FSS

Le transport d’un .357 Magnum vers Iqaluit

En 1988, je quitte Rouyn-Noranda (CYUY) pour aller travailler la station d’information de vol de Transports Canada Iqaluit (CYFB), une station FSS situe sur la Terre de Baffin. Iqaluit est la capitale du Nunavut et un port d’entre au Canada autoris pour le transport arien ou maritime international. Situ la jonction des routes polaires et de l’Atlantique Nord, Iqaluit peut recevoir tous les types d’aronefs existants.

Il faudra donc y apprendre de nouvelles fonctions relies aux responsabilits de l’OACI vis–vis du trafic arien international traversant l’Atlantique, tout en occupant la tâche de spcialiste en information de vol (FSS) en ce qui a trait au service consultatif d’aroport.

Le dcollage se fera partir de l’aroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montral (CYUL). Je dcide d’emporter le rvolver de type .357 Magnum avec lequel je m’entraîne depuis plusieurs annes. Les papiers m’autorisent le transporter de ma demeure vers l’aroport de Montral. Une fois l’aroport, je dois me diriger vers un comptoir où un agent me fournit un document qui me permet de transporter le rvolver dans le Boeing B737 de Nordair en partance pour Iqaluit.

Il n’y a aucune mention qui fait en sorte que l’arme doive être entrepose dans la cabine de pilotage. Au passage dans la zone de scurit, le .357 Magnum se trouve dans une mallette, dans mon sac Adidas. Je mets le sac sur une courroie mobile, comme pour n’importe quel bagage main de passager, pour qu’il soit vrifi par les agents. Le sac n’est pas ouvert par l’agent de scurit; il scrute l’cran et constate son contenu, sans plus. J’imagine qu’il a dû recevoir des instructions spciales dont j’ignore tout.

Je suis un peu surpris de la facilit avec laquelle je peux transporter un rvolver, mais n’ayant jamais tent l’exprience auparavant, car je ne suis pas un policier, je me rassure en me disant que toutes les demandes ont t faites et que les papiers sont en règle. Je passe sans problème l’inspection et me retrouve dehors. Une petite marche est ncessaire pour rejoindre le Boeing B737.

Une agente de bord accueille tous les passagers. Au moment où je me prpare entrer dans l’avion, elle me questionne voix basse pour savoir si le rvolver est dans le sac et s’il est charg. Mes rponses tant satisfaisantes, elle m’invite me diriger vers mon siège.

Une fois install ma place, je glisse le sac Adidas sous le siège de mon voisin d’en face, plutôt que dans les compartiments surlevs le long des alles, histoire de toujours avoir le sac en vue. L’avion dcolle et le vol se fait en douceur vers Iqaluit.

Trois annes passent et vient le temps du retour pour une mutation vers la station d’information de vol de l’aroport de Qubec (CYQB). Dans l’intervalle, le monde a chang, et au Qubec, Marc Lpine a fait des siennes en 1989, avec le massacre, au moyen d’une arme feu, de quatorze tudiantes de l’Ecole Polytechnique de Montral.

Je me dirige vers le bureau de la Gendarmerie Royale du Canada  (GRC) d’Iqaluit pour remplir les papiers dans le but de rapporter le rvolver vers mon nouveau lieu de mutation, rvolver qui sera finalement vendu dans les premiers mois de mon arrive. Le policier signe les papiers et m’annonce tout de suite que l’arme sera conserve dans la cabine de pilotage.

Je lui demande, au cas où cela serait encore permis, si j’ai toujours la libert de l’installer sous le siège du passager avant, comme cela avait t fait lors de mon arrive. Il me regarde d’une façon qui signifie clairement qu’il ne croit pas un mot de ce que je viens de dire. Cela n’a pas d’importance. L’arme voyagera donc avec les pilotes et je la rclamerai après l’atterrissage.

Quand je repense cette histoire presque trente ans plus tard, je ralise combien le monde a chang. Il y eut un temps où je pouvais aller l’aroport international de Montral et m’installer sur une longue passerelle extrieure rserve au public pour assister aux mouvements des aronefs et vhicules de toutes sortes.

Sur cette même passerelle, des citoyens en profitaient pour fumer un peu tout en laissant ngligemment tomber leurs mgots de cigarettes ici et l, tout près des camions citernes en opration. La gestion de l’aroport interdit ventuellement l’accès cette passerelle après avoir reçu de multiples plaintes de passagers ayant trouv des traces de brûlures sur leurs valises …

[Prochaine histoire : Iqaluit et l’ancienne base militaire amricaine]

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Photographie de navires Photos du Canada Photos du Québec

Photo du Port de Québec au printemps 2015

Matine occupe dans le Bassin Louise, Ville de Qubec, 2015
Matine occupe dans le Bassin Louise, Ville de Qubec, 2015

Pour donner une impression d’activit frntique dans le Port de Qubec, en cette tranquille journe du printemps 2015, je me suis servi, pour la photographie,  d’un appareil-photo Canon 5D MKII muni d’un objectif Canon 70-200 f2.8L IS II USM.

La confusion vient du fait que la photo est extrêmement charge par des dtails de tous ordres. Il règne une atmosphère de chaos. Tout d’abord, le spectateur doit lire de nombreux mots, dont l’importance varie de façon très significative pour lui: POLICE, CANADA, OCEAN, Scurit Maritime, Maritime Security, GRC, RCMP, MEGA, Sea Tel, et une partie du mot Coast.

Il y a, dans un deuxième temps, de très nombreuses lignes verticales de formats diffrents qui interfèrent avec les multiples lignes horizontales. Les rservoirs de la BUNGE, au dernier plan, sont eux-mêmes des lignes verticales, mais beaucoup plus larges que les autres.

La perspective compresse obtenue grâce au zoom fait en sorte que tous les objets semblent colls les uns sur les autres. On se demande comment le pauvre navigateur fait pour manœuvrer travers aussi peu d’espace .

Ce qui se passe vraiment dans la scène: il s’agit d’un matin très calme, ou tout est pratiquement immobile. Il n’y a qu’un seul bateau en mouvement et son capitaine a tout l’espace dsir pour quitter le Bassin Louise et se diriger vers le fleuve St-Laurent sans risquer de heurter quoi que ce soit.

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Ville de Québec et Île d’Orléans en automne
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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Inukjuak FSS

Allégations concernant le massacre de chiens de traîneaux durant les années ` 50 et `60.

Chiots esquimaux canadiens devant une maison de Inukjuak en 1983
Chiots esquimaux canadiens devant une maison de Inukjuak en 1983

(Histoire prcdente : acquisition d’une sculpture Inuite Inukjuak en 1982)

Lorsque j’tais en poste Inukjuak (CYPH) comme spcialiste en information de vol (FSS) pour Transports Canada, entre 1982-1983, j’adorais faire des promenades le long du littoral de la baie d’Hudson. Une belle journe, j’eus la chance d’être accompagn par un gros chien esquimau canadien appartenant un employ d’Environnement Canada. Le chien avait trouv la façon de se librer de sa laisse et j’avais profit de sa compagnie pour explorer les environs.

Il n’tait pas et il n’est toujours pas frquent d’apercevoir un chien sans surveillance sur le territoire habit par les Inuits, spcialement durant l’t. Ces derniers ont l’habitude d’aller porter les chiens en surplus sur quelques îles se trouvant proximit des diffrents villages le long des côtes de la baie d’Hudson et d’Ungava. Naturellement, les Inuits revenant de la pêche s’arrêtent frquemment sur les îles où se trouvent les chiens et laissent de la nourriture. Ce procd est toujours en place en 2013, car il fonctionne bien. Selon un Inuit d’Inukjuak avec qui je discutais rcemment, l’île permet aux chiens de conserver leur libert de mouvement au lieu d’être prisonnier d’une corde. De même, les moustiques y sont beaucoup plus rares et les chiens ne s’en portent que mieux.

En 1982, j’entendais des rumeurs selon lesquelles un chien laiss libre tait susceptible d’être abattu, mais je n’ai jamais assist rien de tel. La politique locale veut que des chiens errants ne soient pas tolrs, car ils pourraient reprsenter une menace pour la population. Dans tout ce qui se dit concernant des chiens abattus pour les raisons les plus diverses, le thème qui revient le plus est celui de l’allgation de massacres de chiens esquimaux durant les annes ` 50 et `60. La documentation trouve cet gard fait tat d’un millier de chiens qui auraient t abattus au courant des annes, la plupart inutilement, dans les diffrents villages longeant les côtes de la baie d’Hudson, de l’Ungava et le long du dtroit de Davis.

Un rapport intrim d’enquête sur ce sujet a t remis en 2009 la Corporation Makivik et au Gouvernement du Qubec par le juge la retraite Jean-Jacques Croteau, de la Cour Suprieure du Qubec. On apprend de ce rapport qu’autant la GRC que la Sûret du Qubec avaient particip l’limination de chiens de traîneaux au cours des annes, en interprtant de façon personnelle et passablement restrictive une loi datant de 1941 et traitant des « Abus causs l’agriculture ». Le texte de loi visait, lors de sa cration, crer un système de non-responsabilit pour une personne qui abattrait un chien errant selon des conditions spcifiques stipules dans le texte de loi. On faisait rfrence ici des actions prises contre des chiens errants attaquant des moutons et des animaux de ferme.

Un chien esquimaux canadien (Jordan)  Inukjuak en 1983
Un chien esquimau canadien (Jordan) Inukjuak en 1983

Rapidement, les forces policières utilisèrent outrance ce passage de la loi pour l’appliquer sur un territoire qui n’tait pas vis par la loi. Je peux me tromper, mais je crois que personne n’a encore observ un Inuit leveur de moutons sur une ferme dans le Grand Nord. Les vènements les plus importants se produisirent après que la GRC eut laiss la responsabilit du territoire la Sûret du Qubec. Cette force policière fit preuve d’une mconnaissance complète de la culture Inuite. Selon les preuves prsentes dans le rapport, des policiers arrivaient dans un village sans prvenir et tuaient les chiens errants, les pourchassant même sous les maisons, sans avoir pris soin de vrifier si le chien tait malade ou dangereux. On trouve dans le rapport le tmoignage de deux Inuits de Kangiqsujuaq affirmant avoir vu deux policiers arriver par hydravion, et sans dire un mot qui que ce soit commencer pourchasser les chiens errants travers le village. Trente-deux bêtes furent limines et les policiers quittèrent le village sans donner d’explications.

Le rapport mentionne que les Inuits du nord du Qubec n’ont jamais t consults quant la porte de la loi sur « Les abus l’agriculture », une loi totalement inapproprie pour eux et ne tenant aucun compte de leurs droits ancestraux. Les Inuits dpendaient complètement des chiens pour se dplacer, chasser et pêcher. On peut lire le passage suivant, dans les dernières conclusions du rapport : « Après 1960, les actions et comportements des forces policières dpassèrent les bornes. C’tait n’y rien comprendre. Les officiers dmontraient un manque total de conscience par rapport aux droits fondamentaux des Inuits, leur culture et l’importance des chiens pour leur subsistance. Le comportement des officiers, qui ne pouvait être ignor par les administrations civiles provinciale et fdrale, eut pour effet de nuire grandement 75 propritaires de chiens et leur famille dans leur capacit de subvenir leurs besoins en nourriture ». Aucune aide ne fut offerte par les autorits pour compenser la perte des chiens.

Le juge note finalement qu’il n’a d’autre choix que de dclarer qu’il y a eu bris de la part du Canada et du Qubec dans leurs obligations fiduciaires envers les Inuits. J’imagine que des compensations montaires ont t offertes, moins que ce rapport ne soit que le premier d’une longue srie visant tablir les responsabilits et compensations futures.

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(Prochaine histoire : l’OVNI invent Inukjuak en 1983)

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Histoires vécues comme spécialiste en information de vol (FSS): Inukjuak FSS

L’Inuit qui voulait tirer des Blancs avec une carabine de calibre 303 à Inukjuak

(Histoire prcdente : l’avion tant attendu)

Notre lieu de travail et de rsidence  Inukjuak en 1982. Un des bâtiments est occup par la station d'information de vol de Transports Canada.
Notre lieu de travail et de rsidence Inukjuak en 1982. Un des bâtiments est occup par la station d’information de vol de Transports Canada.

Note : Il ne s’agit ici que d’une histoire vcue qui sort de l’ordinaire. Les relations normales entre Blancs et Inuits sont tout fait pacifiques. D’ailleurs, nous connaissons tous des situations dans les villes du sud où des Blancs ont tir sur d’autres personnes. L’histoire qui suit traite donc d’une situation isole.

À Inukjuak en 1982-1983, la disposition des bâtiments est simple. En haut de la côte se situe tout le village, habit en très grande majorit par des Inuits. En bas de la côte, près de la piste d’atterrissage et de la baie d’Hudson se trouvent les quelques bâtiments où œuvrent les employs d’Environnement Canada et de Transports Canada. Il n’y a que des Blancs qui vivent et travaillent sur cette parcelle de territoire.

Un soir d’hiver ` 82 — ` 83, quelqu’un frappe la porte et entre immdiatement sans attendre qu’on lui rponde. Il s’agit d’un policier auxiliaire, c’est–dire un jeune homme non arm qui prête main-forte l’occasion l’unique policier du village. Le jeune homme nous annonce que le policier est absent du village et qu’il doit donc se dbrouiller seul. Il nous dit : « Barrez vos portes et teignez les lumières; ne sortez que si cela est essentiel, car il y a un Inuit arm d’une carabine de calibre .303 qui veut tirer des Blancs ».

Dans la maison, c’est videmment la surprise la plus complète. Il est facile de dduire que le tireur qui cherche des Blancs ira vers la solution la plus facile et s’approchera de nos bâtiments pour prendre quelqu’un pour cible, au hasard. Je vais donc dans le rduit conserves qui me sert de chambre et prend une valise verrouille qui dort depuis des mois sur une tablette. J’en sors une Remington 700 BDL Bolt Action et remplis le chargeur. Nous tablissons un plan, avec les deux autres personnes prsentes dans la maison, pour aller chercher une spcialiste en information de vol (FSS) qui est seule dans un autre bâtiment où se trouve la station d’information de vol. Elle n’est possiblement pas avise des derniers dveloppements, pas plus qu’elle n’est arme. Un de nous la ramènera la maison et je complèterai le quart de nuit sa place.

Nous laissons temporairement une personne dans la maison, avec une carabine pour se protger en cas de besoin. Cet employ est nouvellement arriv Inukjuak. Je me souviens encore de sa raction au moment où nous nous apprêtions sortir. Je l’entends encore dire : « Mais quelle place de fous est-ce ici? »

Nous fermons les projecteurs extrieurs et sortons avec nos armes pour nous rendre la station. Circulant dans la noirceur, accroupis comme en temps de guerre, jusqu’au bâtiment de Transports Canada, nous trouvons l’employe occupe ses tâches normales, ignorant complètement la prsence possible d’un tireur proximit. Je prends la place de l’employe pour terminer le quart de nuit pendant que celle-ci retourne la maison accompagne d’un employ arm.

Une fois seul dans la salle d’opration, je ferme les lumières tout en gardant une petite lampe pour clairer la console des frquences radio. Je dpose la carabine plat sur un comptoir, le verrou de scurit enlev pour plus de rapidit d’usage en cas de besoin. La console radio est situe face une grande baie vitre : cela nous laisse carrment exposs pour quelqu’un qui dciderait de tirer travers la vitre. Il faut donc essayer de se tenir l’cart des fenêtres sauf au moment de rpondre des appels radio, et ce jusqu’ ce que nous recevions des nouvelles fraîches quant au tireur.

Twin Otter en rapprochement pour Inukjuak lors d'une journe très venteuse de 1982.
Twin Otter en rapprochement pour Inukjuak lors d’une journe très venteuse de 1982.

Le quart de nuit improvis se termine sans anicroche dans la station d’information de vol, mais j’apprends que plusieurs coups de feu ont t tirs sur un vhicule qui circulait non loin de nos installations. Les projectiles ont transperc les portes, mais, par chance, elles n’ont pas touch les occupants du vhicule. Dans les heures suivant cet vnement, une quipe d’intervention tactique de la Sûret du Qubec se rend Inukjuak et maîtrise le tireur.

Même si cette histoire s’est droule il y a maintenant des dcennies, je me souviens encore très bien de l’atmosphère qui rgnait cette soire-l. Quand des civils non entraîns doivent charger des armes feu dans le but potentiel de s’en servir contre un autre humain, cela ne s’oublie pas.

(Prochaine histoire : un nettoyage urgent)

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Pêche illégale sur la rivière Innuksuak, près d’Inukjuak au Québec

(Histoire prcdente : une visite la station d’information de vol de Inukjuak)

Habitants du village de Inukjuak, 1982
Habitants du village de Inukjuak, 1982

Au dbut des annes » 80, alors que je travaillais comme spcialiste en information de vol (FSS) la station d’information de vol de Transports Canada Inukjuak (CYPH), un aronef sur flotteurs est entr dans notre zone de contrôle sans nous contacter. Il volait très basse altitude avec l’intention vidente de se poser sur la rivière Innuksuak, quelques kilomètres l’intrieur des terres. Nous avions bien tent de le joindre, mais il n’a jamais rpondu. Nous suspections dsormais que la pêche illgale tait la raison principale de son voyage dans le nord du Qubec. Le propritaire de l’avion n’avait possiblement pas pay les frais obligatoires permettant de pêcher sur les territoires contrôls du Qubec, au Nunavik.

Grâce la collaboration des Inuits, nous avions russi obtenir l’immatriculation de l’appareil. Une recherche rapide nous avait permis de dterminer qu’il s’agissait d’une compagnie oprant partir d’une base du nord de l’Ontario.

Nous estimions que l’aronef dcollerait, bien rempli de poissons, sans courir le risque de venir faire le plein notre aroport. Il serait donc forc d’atterrir Kuujjuarapik (CYGW) pour son carburant.

Nous avions communiqu avec les spcialistes en information de vol de Kuujjuarapik FSS et leur avions demand de noter quelle serait la destination finale de l’aronef. Il s’agissait d’un aroport du nord de l’Abitibi, sous la responsabilit de la station d’information de vol de l’aroport de Rouyn-Noranda (CYUY) . Les employs de plusieurs stations coordonnèrent leurs efforts afin de suivre l’aronef jusqu’ sa destination. Les policiers se rendirent sur l’aroport pour attendre l’arrive de l’aronef. J’imagine que les amendes et saisies ont dû être passablement sales.

Dans cette histoire, l’initiative et la collaboration des Inuits d’Inukjuak avaient t dterminantes. Sans elle, il aurait t impossible de connaître l’immatriculation de l’aronef avec certitude.

(Prochaine histoire : le gestionnaire qui avait perdu l’apptit)

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Une visite à la station d’information de vol de Transports Canada à Inukjuak (1982)

(Histoire prcdente : dans le doute, vaut mieux l’action que l’inaction)

Des enfants du village visitent la station d'information de vol de Inukjuak en 1982.
Des enfants du village visitent la station d’information de vol de Inukjuak en 1982.

En 1982, lorsque je travaille la station d’information de vol d’ Inukjuak comme spcialiste en information de vol  (FSS) pour Transports Canada, nous offrons le service consultatif aux aronefs pour les arrives et dparts. Nous nous occupons galement d’agir comme moyen de communication et de relais pour les bateaux autant que pour les avions, au travers de frquences VHF et HF (je ne me souviens que d’Air France 004 qui nous appelait rgulièrement au milieu de la nuit et de KLM692). Nous avons galement des contacts avec des aronefs militaires.

La connaissance du code morse est obligatoire, bien que rserve pour un usage occasionnel seulement. Les prsentations mtorologiques aux pilotes sont rares. Les moyens technologiques de l’poque sont rudimentaires. Toutes les donnes reçues, chaque minute de la journe, sont imprimes automatiquement. Des kilomètres de papier doivent être grs par le personnel de façon mensuelle.

Travailler sept jours sur sept dans un poste isol du Nunavik, sur des quarts de douze ou de seize heures, devient rapidement rptitif. Il ne faut pas manquer l’occasion de participer des activits avec la population locale lorsque cela est possible si l’on veut connaître autre chose que le lieu de travail. Je dcide donc de prparer un cours de mto lmentaire et d’offrir une prsentation pour les enfants du village.

Je contacte alors le policier Inuit d’Inukjuak responsable d’un groupe de scouts, lui explique mon ide et propose qu’une priode soit rserve où nous pourrions tous nous rencontrer. J’offrirais une prsentation sur la mto, suivie d’une priode de questions et rponses. Des affiches sont prpares et les sujets traitent spcifiquement des points les plus susceptibles d’intresser les jeunes. Le jour venu, une dizaine d’entre eux se prsentent avec le responsable. Assis le long d’un mur sur le plancher du gymnase, nous passons deux heures changer autant sur la mto que sur l’aviation.

J’ai galement eu l’opportunit de recevoir quelques visiteurs la station d’information de vol, accompagns de l’enseignante. À d’autres occasions, en faisant des promenades, il tait possible d’assister des joutes improvises de hockey de rue. Pour la photo ci-dessous, deux passants acceptèrent de prendre la pose avec les joueurs de hockey.

Joueurs de hockey du village de Inukjuak en 1982
Joueurs de hockey du village de Inukjuak en 1982

(Prochaine histoire : pêche illgale sur la rivière Innuksuak)

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