Politique américaine: la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis
L’importance de sauver la face en politique
La façon dont le nouveau gouvernement de Donald Trump traite le Mexique n’est pas politiquement habile. À cause d’une mésentente sur l’immigration illégale entre les deux pays, le Président américain estime nécessaire de régler le litige sur la place publique en utilisant des expressions qui font perdre la face aux Mexicains aux yeux de la planète. Quand le gouvernement d’un pays perd la face, c’est un blocage assuré et une escalade garantie des tensions. Dire aux Mexicains qu’ils vont payer pour un mur qui les empêchent d’entrer aux États-Unis est irresponsable.
L’apport économique des Mexicains aux États-Unis
La croissance économique américaine a toujours profité d’une bonne proportion de gens qui travaillent pour un faible salaire et dans des conditions discutables, spécialement lorsqu’ils sont considérés comme travailleurs illégaux et arrivent justement du Mexique et d’Amérique Centrale. Se priver de cette main-d’œuvre et forcer les employeurs à doubler sinon tripler les salaires ne pourra que faire augmenter les prix des produits américains en risquant de les rendre non compétitifs. Cela aura également pour effet d’appauvrir le Mexique et d’accroître les inégalités entre les deux pays, puisque beaucoup de travailleurs « illégaux » envoient une partie de leur salaire dans leur pays d’origine pour aider leur famille.
Un mur inefficace contre l’importation de la drogue
Le mur génèrera des divisions et des tensions entre les propriétaires terriens, les partis politiques et les pays et sa construction exigera de très fortes dépenses qui n’aideront pas réellement à ralentir l’entrée de la drogue aux États-Unis. Pourquoi? 95% des conteneurs arrivant de l’Europe et de l’Asie ne sont pas inspectés en profondeur, autant à cause de ressources humaines et matérielles insuffisantes que dans le but de ne pas retarder indûment les opérations commerciales. Le temps, c’est de l’argent. Il y aura toujours d’importantes lacunes dans le processus de vérification. Le livre « Ninety percent of everything » de Rose George traite du sujet:
Il n’y a pas de façon facile d’empêcher la drogue d’entrer en Amérique ou dans tout autre pays. L’importation continuera jusqu’à ce que les faiblesses dans le système soient corrigées. Cela signifie un contrôle beaucoup plus efficace de ce qui se trouve dans les conteneurs. Et c’est plutôt là qu’il faut investir les milliards, pas dans la construction d’un mur…
Le slogan politique de Donald Trump « Make America great again » (rendre à l’Amérique sa grandeur) ne fait aucun sens lorsqu’analysé en fonction de ses paroles et actions.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si votre plateforme politique ne présente pas un plan d’action détaillé pour la population. Des formules faciles telles que « Regardez-moi cette foule! », « Nous allons construire un mur! » et « J’aurais bien aimé lui casser la gueule! » ne sont pas des promesses pour un futur glorieux.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si vos idées économiques impliquent d’isoler les États-Unis de ses partenaires commerciaux de longue date. Les États-Unis ont créé 255,000 emplois dans le seul mois de juillet (2016). Pour un pays qui, selon Trump, cède tout à l’avantage de ses partenaires commerciaux, cela semble un peu contradictoire. Une plateforme populiste n’aidera pas les Américains à grandir et comprendre comment fonctionnent les affaires.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en accroissant les tensions entre groupes ethniques à l’intérieur des États-Unis.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en mentant constamment. Plusieurs déclarations de Trump se sont avérées mensongères.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si les quelques propositions générales que vous mettez de l’avant se contredisent entre elles. Donald Trump promet d’abaisser le déficit américain (23 trillions de dollars) et, du même coup, répète qu’il dépensera des milliards et des milliards de dollars pour remettre à jour la capacité militaire du pays. Ceci est totalement contradictoire et implique que la population américaine devra payer pour les nouvelles dépenses en même temps qu’elle absorbe les fortes compressions budgétaires. Étant donné que les riches Américains ne veulent pas payer davantage, et que les Américains les plus pauvres sont à peine capables de survivre, cela implique qu’une classe moyenne en train de disparaître s’occupera de régler la note. Cela ne rendra pas à l’Amérique sa grandeur, mais créera plutôt la crise interne la plus grave qui ait jamais frappé les États-Unis.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en étant impoli et brusque, en insultant et vous moquant de quiconque ne partage pas vos idées. Cette attitude n’aide pas à rendre à l’Amérique sa grandeur.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en étant condescendant envers les prisonniers de guerre. Pendant que certains Américains étaient faits prisonniers de guerre, Donald Trump profitait d’une vie confortable dans la sécurité de sa demeure.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en abaissant le débat politique à un niveau jamais atteint auparavant.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en considérant que la dictature est synonyme de leadership. Vu sous cet angle, Hitler serait un grand leader et nous connaissons tous les conséquences de ses actions. Offrez la présidence à un égo gigantesque et hors de contrôle et les Américains, autant que le reste du monde, en paieront le prix.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en ridiculisant le Mexique, un voisin extrêmement important. Ce pays est un partenaire commercial majeur des États-Unis et a également une culture fantastique, pour quiconque est suffisamment curieux pour ouvrir un bouquin et s’instruire sur le sujet. Mais cela prend de la curiosité et le sentiment qu’il y a d’autres personnes importantes sur cette planète autre que soi-même.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si les candidats républicains à la vice-présidence et à la présidence se contredisent l’un et l’autre sur des sujets très importants à la télévision nationale, et si le candidat à la vice-présidence se retrouve incapable de défendre les positions du candidat à la présidence.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si le candidat républicain à la présidence ne comprend pas les conséquences qui découlent d’une attitude nationaliste populiste. Les Allemands sont passés à travers cette expérience dans le passé. J’ai inclus un vidéo qu’il vaut vraiment la peine d’écouter jusqu’au bout :
Espérons que le ressentiment actuel exprimé envers l’afflux de plus d’un million de réfugiés acceptés récemment en Allemagne ne favorisera pas la montée de l’extrême droite et une répétition des erreurs du passé.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en gouvernant par la peur. Cela n’offre pas un futur prometteur. Vous avez alors une population qui a besoin de plusieurs armes à feu par personne pour pouvoir se sentir en sécurité et bien dormir la nuit.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si vous poussez la population à s’armer plus que tout autre pays dans le monde. Les tueries entre Américains placent le pays en première position pour la violence dans le monde. Vous pouvez redonner de la grandeur à l’Amérique en réduisant le nombre d’armes en circulation et en augmentant le contrôle quant à l’acquisition de ces armes.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur si vous ne comprenez pas bien, en tant que président, ce qui se passe réellement en Syrie en 2016. Résumer la situation de façon simpliste ne fait qu’augmenter la confusion. En Syrie, il y a des crimes de guerre qui sont perpétrés. La population civile et les hôpitaux sont délibérément bombardés pour protéger et améliorer les positions stratégiques militaires.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en disant qu’Hillary Clinton sera envoyée en prison si vous devenez président des États-Unis. Ceci se fait sous les régimes autoritaires autour de la planète et ne constitue en rien une promesse qui aidera à améliorer la crédibilité des États-Unis dans le monde libre.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en déstabilisant les alliés de l’OTAN ou en disant que vous utiliseriez la bombe nucléaire contre l’Europe si cela était nécessaire.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en promettant que vous mettrez de l’avant des réformes sur les impôts des sociétés qui feront en sorte que cela nuise à vos propres entreprises. Quelqu’un qui s’est battu pour maintenir ses hôtels et casinos en vie ne changera pas soudainement d’idée une fois élu président des États-Unis. Il ne mettra pas en place des mesures qui mettront en danger ce qu’il a pris tant de temps à sauvegarder. Cela ne fait pas de sens. La personne qui est la mieux placée pour modifier une loi qui risque de nuire à des entreprises est celle qui ne possède pas elle-même ces entreprises.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en élisant quelqu’un qui déteste les fréquents breffages. Être président des États-Unis requiert d’être disponible, intéressé et capable d’écouter les multiples breffages quotidiens. Vous devez avoir la personnalité pour accepter cela, même si vous voudriez plutôt être ailleurs.
Vous ne pouvez pas rendre à l’Amérique sa grandeur en demeurant silencieux sur la façon de diminuer de façon réaliste les différences de revenus entre Américains. Je ne parle pas d’égalité de revenus, mais d’une diminution des extrêmes entre riches et pauvres. Cela aiderait certainement à remettre de l’avant le « rêve américain », abaisserait les tensions sociales et le taux de criminalité et donnerait davantage de sens au slogan « Redonner à l’Amérique sa grandeur… ». Mais nous n’en sommes pas encore là…
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« The Psychopath Test » est un livre très intéressant pour ceux qui veulent démystifier ce qui se cache derrière le terme « psychopathe » ou « sociopathe ». L’auteur s’intéresse également aux approximations et dérives lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une maladie mentale chez un individu. Et, malgré le sujet très sérieux, le tout est écrit avec une pointe d’humour et de dérision, l’auteur revenant souvent sur ses insécurités et névroses.
Le thème de la psychopathie est celui qui porte le livre, mais les sujets traités couvrent un spectre assez large et sont tous intéressants, sinon surprenants. De nombreux cas ayant été passablement médiatisés sont rappelés à la mémoire, mais avec de nouveaux détails permettant de mieux saisir le fond de chaque histoire.
Les erreurs de diagnostic
Le lecteur apprend avec étonnement combien il est facile de faire des erreurs dans le diagnostic d’une maladie mentale. De même, il y a plusieurs maladies mentales qui peuvent être attribuées à des individus aussitôt que leur comportement n’est pas considéré comme tout à fait standard. Comme ce qui est standard et acceptable varie au courant des années et à travers les différentes sociétés, il est alors évident que beaucoup de mauvais diagnostics sont posés.
Il est particulièrement désolant de constater que des maladies mentales sont attribuées à de jeunes enfants alors que véritablement les symptômes de ces maladies sont connus pour ne devenir apparents qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte.
Feindre la folie pour éviter une peine de prison n’est pas nécessairement avisé…
L’auteur montre qu’une interprétation personnelle assez large, par les différents « spécialistes », des critères de vérification portant sur beaucoup de maladies mentales est susceptible d’envoyer un individu dans un institut psychiatrique où il sera lourdement médicamenté pour une longue période.
Une histoire particulièrement intéressante est celle d’un homme qui a feint la folie après un crime violent pour éviter d’être envoyé en prison, pensant qu’il serait placé dans une institution psychiatrique où la vie est relativement agréable. On l’a plutôt laissé plus d’une décennie à l’hôpital psychiatrique de Broadmoor en Angleterre, un endroit où sont emprisonnés les tueurs en série et les pédophiles. La liste de Robert Hare, servant à déterminer si une personne est psychopathe, lui a joué un bien mauvais tour puisque les « spécialistes » ont considéré qu’il rencontrait la plupart des critères. Il a ensuite fallu qu’il se débatte pendant des années pour prouver qu’il était victime d’erreurs d’interprétation…
Des séances de psychothérapies passablement bizarres
L’auteur survole également quelques-uns des essais les plus bizarres pour tenter de guérir des patients, des expériences qui étaient vouées à l’échec avant même de commencer. Par exemple, le lecteur prend connaissance de séances de psychothérapies où tous les patients étaient nus et sous l’influence du LSD. Il y a également eu des essais pour que ce soient les criminels qui tentent de se soigner entre eux : un voleur d’auto fut ainsi attaché à un meurtrier en série qui avait tué trois enfants à Toronto…
L’effet négatif des psychopathes hautement placés dans la société
L’auteur tente de vérifier, en se servant de la liste de Robert Hare, s’il est vrai que ce sont les psychopathes qui dirigent le monde. Il avoue son insuccès partiel à catégoriser tous les dirigeants de la même façon. Cela semble bien raisonnable puisqu’il y aurait environ 1 % des gens qui sont psychopathes dans la société et que cette proportion augmenterait à 3 % chez les dirigeants de compagnie ou les politiciens. De 3 % à 100 %, la barre était placée bien haut dès le début du livre.
L’auteur cite une de ses sources, Essi Viding, qui étudie les psychopathes : [ma traduction] « Les psychopathes ne changent pas. Ils n’apprennent pas suite à une punition. Le mieux que vous pouvez espérer est qu’ils deviennent un jour trop âgés ou trop paresseux pour faire l’effort de commettre un acte criminel. Et ils peuvent être impressionnants, charismatiques. Les gens sont émerveillés. Donc, oui, les vrais problèmes commencent lorsqu’un de ces psychopathes réussit à monter dans l’échelle sociale. » (p.60)
Les psychopathes actifs sur les marchés boursiers peuvent être aussi dangereux que les psychopathes tueurs en série. Comme le dit Robert Hare : « Les tueurs en série détruisent les familles. Les psychopathes corporatifs, politiques ou religieux détruisent les économies. Ils détruisent les sociétés » (p.112)
Les vingt critères de la liste PCL-R de Robert Hare servant à établir si une personne est psychopathe
Voici donc, très sommairement, une énumération des points de la liste de Robert Hare. Si une personne obtient environ 30 points sur 40, elle est considérée comme psychopathe :
1. Charme superficiel 2. Sentiment démesuré de sa propre importance 3. Besoin de stimulation/s’ennuie facilement 4. Menteur pathologique 5. Manipulateur 6. Ne se sent pas coupable/n’a pas de remords 7. Incapacité de vivre une gamme d’émotions 8. Impitoyable/insensible/manque d’empathie 9. Mode de vie parasitaire 10. Peu de contrôle sur son comportement 11. Comportement sexuel banalisé 12. Problèmes de comportement dès le jeune âge 13. Manque de réalisme quant à ses projets à long terme 14. Impulsivité 15. Irresponsable 16. N’accepte pas de prendre la responsabilité pour ses propres actions 17. Plusieurs relations de couple de courte durée 18. Délinquance juvénile 19. Révocation d’une libération conditionnelle 20. Éventail assez large des crimes commis
Les vingt critères de la liste PCL-R appliqués au candidat du Parti républicain Donald Trump lors des élections présidentielles américaines de 2016
Au moment où je lis le livre « The Psychopath Test », la télévision américaine nous rapporte quotidiennement les faits et gestes de certains grands noms de la politique américaine, tous en compétition pour prendre la tête du Parti républicain pour les élections présidentielles américaines de 2016. J’entends tous les jours les journalistes se plaindre du comportement (point 10) et des paroles irresponsables (point 15) d’un des candidats en vue, Donald Trump.
Plusieurs déclarations du prétendant s’avèrent mensongères lorsque vérifiées (point 4). Je constate régulièrement son impulsivité devant les imprévus ou les contradictions (point 14). Son populisme, qui propose des réponses simples à des questions complexes, aide dans la manipulation du vote des électeurs américains. (point 5).
De même, il refuse d’accepter la responsabilité pour ses actions et propos (point 16), ne semble pas avoir de remords, d’où sa très grande difficulté à s’excuser clairement (point 6). Selon l’avis des analystes politiques les plus connus et respectés, il y a un manque de réalisme dans la plupart des projets qu’il mettrait de l’avant s’il était élu comme Président américain (point 13).
De plus, son manque d’empathie à l’endroit de millions de citoyens des États-Unis fait régulièrement les manchettes (point 8). Il parle parfois de lui-même à la troisième personne, en mettant continuellement de l’avant sa propre importance (point 2). Je laisse au lecteur le soin de faire une recherche sur les autres points manquants.
CNN a cependant pris le temps en septembre 2016 de mentionner des détails sur la vie personnelle de M. Trump et si l’on se fie à leur reportage, il conviendrait d’ajouter les points 11 et 17. Mais n’ayant aucune compétence en psychanalyse, je ne me suis servi de la liste de Robert Hare que comme divertissement et aucune conclusion avisée ne saurait être tirée ici.
Le psychopathe Emmanuel (Toto) Constant et Haïti
Parlant de politique américaine, le lecteur prend connaissance des effets qu’a eus Emmanuel (Toto) Constant sur Haïti. Il s’agit d’un meurtrier de masse, psychopathe, qui travaillait pour la CIA à Haïti. Il fut immédiatement relâché de prison lorsqu’il menaça de divulguer des secrets sur la politique extérieure américaine à Haïti. Emmanuel Constant « modifia profondément la société haïtienne pendant trois ans, la faisant basculer dans la mauvaise direction, détruisant au passage des milliers de vies et affectant des centaines de milliers d’autres ». (p.129)
Télé-réalité et maladies mentales triées sur le volet
L’auteur discute également des programmes de télé-réalité où les invités s’affrontent de façon agressive, verbalement et même physiquement. Une personne interrogée et responsable de monter chaque émission lui confie que les invités sont choisis en fonction des drogues qu’ils consomment pour stabiliser leur maladie mentale. Cela ne se fait pas sans erreurs et il mentionne le cas d’un membre d’une famille qui s’est suicidé tellement elle se sentait coupable de la façon dont elle s’était comportée en préparation pour le programme de télévision.
Êtes-vous psychopathe?
Êtes-vous psychopathe? « Si vous commencez à craindre que vous puissiez être psychopathe, si vous reconnaissez certains des traits en vous et que vous ressentez une certaine anxiété à ce sujet, cela signifie que vous n’en êtes pas un. » (p.114). Le psychopathe n’a pas d’émotions face à sa situation : cela ne le rend pas triste, il ne se pose pas de questions quant à sa condition pas plus qu’il n’est heureux d’être classifié en tant que psychopathe.
Les intérêts financiers des grandes compagnies pharmaceutiques
Évidemment, de gros intérêts financiers sont en jeu lorsqu’il s’agit de prescrire des médicaments pour les millions de patients susceptibles de se retrouver un jour avec un diagnostic de maladie mentale : le rôle des compagnies pharmaceutiques et la pression qu’elles exercent sont donc soulevés avec justesse dans le livre. « Il y a évidemment beaucoup de personnes vraiment malades dans ce monde. Mais il y aussi des individus dans l’entre-deux qui sont faussement surdiagnostiqués avec des maladies reliées à la folie par des gens qui bénéficient de ce faux diagnostic. » (p.267)
Mes réserves
À quelques reprises, l’auteur m’a surpris avec un raisonnement assez sommaire. Par exemple, il s’étonne du fait que les blogueurs écrivent alors qu’ils ne sont pas payés. Il faudrait donc que tout acte de création dans la société soit essentiellement rémunéré, sinon il ne ferait aucun sens? À un autre endroit où la discussion porte sur les évènements du 11 septembre 2001, l’auteur écrit [je garde le texte en anglais pour plus de fidélité] : « 9/11 obviously wasn’t an inside job ». Le terme « obviously » remplace ici un travail de recherche conséquent et ne tient pas compte du fait que la moitié du peuple américain a des questions restées sans réponses sur ce sujet.
Conclusion
En guise de conclusion, voici un passage du livre qui, je crois, résume le mieux la pensée de l’auteur : « Il n’y a pas d’évidence que nous avons été placés sur cette terre dans le but d’être spécialement heureux ou spécialement normaux. Et, en fait, notre mécontentement ou notre étrangeté, nos anxiétés et compulsions, tous ces aspects remarquables de notre personnalité, sont souvent ce qui nous amène à accomplir des choses particulièrement intéressantes » (p.271)