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Architecture de Toronto: photographie avec un Canon 5D MKII en 2016, partie 2

Voici des photos de Toronto prises en fvrier 2016 avec un appareil-photo DSLR Canon 5D MKII. Les fichiers de photos taient combins RAW et JPEG pour faciliter le travail ultrieur sur un logiciel de traitement d’image si ncessaire.

L’architecture et la photographie offrant des possibilits illimites, je ne me suis pas impos de contraintes. Le but premier tait de profiter des occasions qui se prsentaient, en profitant de la lumière plus douce qu’offre l’hiver.

Harbourfront de Toronto, hiver 2016
Harbourfront de Toronto, hiver 2016

Le premier article concernant la photographie Toronto et qui a t publi sur le prsent site web contenait des photos ayant comme seul sujet la tour CN. Il a t publi durant l’hiver 2016 : La tour CN Toronto

Dans cette deuxième srie de photos, les sujets et les endroits où les photos ont t prises sont plus varis car Toronto est une ville en constante expansion où tous les styles d’architecture se confrontent allègrement. Il faut utiliser la crativit de ces professionnels pour faire ressortir les beauts de la ville. Dans la photo ci-dessous, une averse rcente donne l’occasion d’ajouter des reflets supplmentaires.

La tour du CN de Toronto en soire, hiver 2016
La tour du CN de Toronto en soire, hiver 2016

Certains sujets de photos en architecture s’imposent naturellement. C’est le cas des endroits où il ne suffit que de regarder devant soi, d’apprcier la scène, et de finalement tenter une photo avec une composition intressante.

Un bon exemple est la rflexion de sujets intressants dans les vitres d’un bâtiment voisin. Je n’ai pu m’empêcher de prendre la photo ci-dessous car j’tais tonn que quelques vitres d’un même bâtiment puissent renvoyer des images radicalement diffrentes d’un même projet de construction. C’est se demander s’il est normal qu’il y ait autant de distorsion dans ces vitres…

Reflets de bâtiments  Toronto (2016)
Reflets de bâtiments Toronto (2016)

Je me suis galement servi de l’Art Gallery of Ontario (AGO), non pas pour photographier son architecture rcente mais pour agir comme moyen de rflexion et capturer le design des maisons plus anciennes se trouvant du côt oppos l’AGO.

Des maisons se reflètent sur le Muse des beaux-arts de l'Ontario. Hiver 2016
Des maisons se reflètent sur le Muse des beaux-arts de l’Ontario. Hiver 2016

Il est cependant possible d’ajouter de la varit et du plaisir en recherchant par exemple les formes spciales, les angles inusits ou des contrastes qui ne semblent pas vidents au premier abord.

Alors que je me promenais dans le centre-ville, je suis pass devant le siège social de Brookfield. L’architecture de cet difice passablement rcent est très intressante. Elle a su conserver, dans son espace intrieur, quelques vieilles façades d’anciens bâtiments que la ville interdisait probablement de dtruire lors de la planification des nouveaux amnagements.

Mais ce n’est qu’une fois l’extrieur que j’ai trouv mon sujet de photo : un plan vertical grand-angle dont toutes les lignes demeureraient droites, le tout obtenu en utilisant les avantages du capteur plein format du Canon 5D MKII et un objectif grand-angle Canon 14mm 2.8 L. La nettet de l’image tait assure par une mise au point manuelle, un trpied, un dclencheur distance et le verrouillage du miroir.

Gratte-ciel de Toronto, hiver 2016
Gratte-ciel de Toronto, hiver 2016

Une dernière photo porte sur un double contraste entre les couleurs pâles et fonces autant que sur la diffrence de densit des constructions de Toronto.

Au premier plan, on voit l’aquarium et ses couleurs pâles et invitantes ainsi que beaucoup d’espace où il n’y a que quelques personnes. À l’arrière-plan, il y a au contraire les couleurs sombres des tours condos très rapproches et très haute densit où vivent des citoyens de Toronto qui espèrent tous avoir une vue intressante sur le lac Ontario. Le tout dans une photo divise en deux parties suivi d’un recadrage  très serr pour accentuer les diffrences et viter les distractions visuelles.

Contraste entre le Ripleys Aquarium of Canada et les condominiums  l'arrière-plan. Toronto, Ontario (2016)
Contraste entre le Ripleys Aquarium of Canada et les condominiums l’arrière-plan. Toronto, Ontario (2016)

Pour d’autres photos du Canada, cliquez ici: Photos du Canada

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Romans

Romans: Il était une ville, de Thomas B. Reverdy

Il tait une ville

Couverture du livre de Thomas B Reverdy: Il tait une ville
Couverture du livre de Thomas B Reverdy: Il tait une ville

« Il tait une ville » est le tout dernier roman de Thomas B. Reverdy. Le prcdent roman de l’auteur, « Les vapors », publi en 2013 chez Flammarion, lui a valu le Grand prix de la SGDL et le prix Joseph Kessel.

« Il tait une ville » est l’occasion pour le lecteur d’approcher d’une façon diffrente et fort intressante la chute brutale de la ville amricaine de Dtroit. Les consquences de la crise financière de 2008 sur les gens de tous âges et de toutes conditions sont très bien dmontres.

À travers plusieurs histoires se droulant en parallèle, le lecteur peut vivre le quotidien de gens de diverses classes sociales qui sont demeurs Dtroit durant cette priode critique, que ce soit par choix ou par obligation.

L’criture de Thomas B. Reverdy est de très grande qualit et possède un style particulier qui la rend rafraîchissante et pleine de surprises. Le lecteur est vritablement plong dans un Dtroit qui, au lieu d’être le centre-ville dynamique autour duquel les banlieues s’agglomèrent, est plutôt devenu un trou noir dont se sont chapps les habitants qui en avaient les moyens.

Sans être un roman historique, il s’agit malgr tout d’une œuvre qui prtend faire autre chose que de divertir le lecteur. J’ai complt la lecture de ce roman avec de nouvelles connaissances sur les aspects de la vie des citoyens de mgapoles soudainement laisses l’abandon.

Un livre rare et surprenant de maturit pour un auteur aussi jeune.

Titre : Il tait une ville
Auteur : Thomas B. Reverdy
Editions : Flammarion
ISBN : 978-2-0813-4281-9
©2015

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Environnement

Vert paradoxe

A book cover with an image of a light bulb and a snake.

Vert Paradoxe est certainement une belle surprise. L’auteur, David Owen, emprunte le chemin risqué de critiquer l’utilité réelle des produits éco-énergétiques pour l’environnement. Il développe son sujet de manière humoristique, en se citant lui-même à plusieurs reprises comme mauvais élève face à la consommation excessive des ressources planétaires. La preuve étant qu’il est plus facile de réfléchir à un problème que de passer véritablement à l’action.

M. Owen, démontre avec succès que la seule solution efficace pour ralentir le réchauffement planétaire et agir contre l’utilisation excessive des ressources planétaires est une baisse de la consommation générale. Plutôt que de supporter l’idée que les solutions éco-énergétiques sauveront l’environnement, il démontre qu’elles ont en fin de compte l’effet inverse.

La science permettant de créer des produits nouveaux et de moins en moins dispendieux, leur utilisation à outrance devient la norme. De même, par leur faible coût, les produits deviennent soudainement accessibles à un très grand nombre de nouveaux consommateurs, créant un effet-rebond et augmentant ainsi la consommation et l’impact sur l’environnement. Il ne s’agit pas ici d’empêcher les humains les plus démunis d’avoir accès à une meilleure qualité de vie mais plutôt de favoriser un partage plus équitable des ressources planétaires entre tous en demandant aux pays les plus riches de diminuer leur consommation globale.

Plusieurs moyens de transport sont analysés : l’usage de l’automobile électrique, le train léger, l’aviation moderne. Considérons le transport par avion : il y a des décennies, un avion effectuant un vol intercontinental polluait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Les innovations technologiques ont fait en sorte que la pollution pour chaque vol diminue considérablement. Les moteurs brûlent moins de combustibles fossiles, les aéronefs sont équipés de pièces en alliage léger, etc. Bref un franc succès pourrait-on croire, si on regarde les résultats à micro-échelle. Mais en adoptant une vision planétaire, il est facile de réaliser que le nombre de vols s’est accru de façon extraordinaire. L’augmentation de la population mondiale, la baisse du coût des billets, une offre accessible à une nouvelle clientèle font en sorte que le bilan carbone s’alourdit.

En ce qui a trait aux résultats de la consommation sur l’environnement, la vision à micro-échelle prévaut. Le consommateur responsable se dit : « J’ai acheté mon véhicule électrique, ou mon véhicule hybride, et donc j’ai fait ma part pour l’environnement ». La solution véritable ne résiderait pourtant pas dans le fait de pouvoir effectuer plus de kilomètres pour un litre d’essence mais plutôt de limiter le nombre de kilomètres effectués dans une année, et à la limite réduire le nombre de conducteurs et de véhicules. Cela paraît énorme comme proposition. L’auteur démontre que l’usage d’un véhicule, quel qu’il soit, nécessite un réseau routier très bien développé et maintenu. Ce réseau routier en développement de même que la meilleure performance des véhicules réguliers ou électriques invitent les utilisateurs, de plus en plus nombreux, à toujours s’éloigner un peu davantage des zones hautement densifiées.

David Owen souligne ainsi l’importance de la densification. Mais une densification bien réfléchie, c’est-à-dire où le citoyen ne sent plus le besoin d’utiliser un véhicule automobile car il a tous les services à proximité. Le site www.walkscore.com contient des informations intéressantes à ce sujet. L’auteur cite en exemple certaines des villes les plus éco-énergétiques du monde : New-York, Hong-Kong. Facile à constater, mais moins évident à régler. Surtout quand on réalise que ces villes deviennent des exemples pour l’environnement parce qu’elles n’ont pas le choix, la limitation de leur territoire exigeant une densification massive. Cependant, quand le virage de la densification planifiée est pris, on ne peut nier que les services offerts à la population augmentent et se diversifient.

D’autre part, s’il y a densification des quartiers près du centre-ville mais que, du même coup, on élargit et rallonge des autoroutes permettant de circuler plus facilement vers la banlieue et les zones moins densément peuplées, on applique des politiques contradictoires, ralentissant grandement du même coup le processus de densification. Le juste équilibre est difficile à réaliser.

Pour régler des problèmes de circulation, plusieurs villes adoptent le train léger alors que la densité de la population et la grandeur du territoire couvert indiquent que les opérations seront d’avance vouées à l’échec. L’auteur cite Phoenix en exemple : cette ville a un train léger moderne desservant des habitants deux fois plus nombreux que ceux vivant à Manhattan mais sur un territoire deux cents fois plus vaste. Il y a donc un déficit récurrent et ce moyen de transport s’avère inefficace.

Le nÅ“ud du problème est finalement qu’il est plus facile d’acheter des produits éco-énergétiques et de continuer à conserver un train de vie que de diminuer le niveau de notre confort général en limitant la consommation des ressources planétaires. Mais il faut avouer que ce n’est pas une tâche facile pour le citoyen que de changer son mode de vie, surtout lorsqu’il est constamment sollicité par la publicité et la propagande pour consommer davantage.

En fin de livre, David Owen cite quelques mots de Daniel Nocera, détenteur de la chaire Henry Dreyfus en science de l’énergie au MIT : « […] La confusion se produit quand on croit qu’avec son cÅ“ur on peut résoudre les problèmes environnementaux, alors qu’on ne s’attaque qu’à ceux de la conscience ».

Vert Paradoxe a originalement été publié en 2011 par Riverhead Books sous le titre The Conumdrum : How Scientific Innovation, Increased Efficiency and Good Intentions can Make Our Energy and Climate Problems Worse.

Edition française par Écosociété, 2013. ISBN 978-2-89719-085-9

Note : David Owen est un collaborateur régulier du New Yorker. Il est l’auteur de nombreux livres, dont Green Metropolis (2009), à propos de la supériorité écologique des mégapoles comme New-York.