Catégories
Comportement humain

Comportement humain: le livre « The Psychopath Test »

« The Psychopath Test » est un livre très intéressant pour ceux qui veulent démystifier ce qui se cache derrière le terme « psychopathe » ou « sociopathe ». L’auteur s’intéresse également aux approximations et dérives lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une maladie mentale chez un individu. Et, malgré le sujet très sérieux, le tout est écrit avec une pointe d’humour et de dérision, l’auteur revenant souvent sur ses insécurités et névroses.

Le thème de la psychopathie est celui qui porte le livre, mais les sujets traités couvrent un spectre assez large et sont tous intéressants, sinon surprenants. De nombreux cas ayant été passablement médiatisés sont rappelés à la mémoire, mais avec de nouveaux détails permettant de mieux saisir le fond de chaque histoire.

Couverture du livre "The Psychopath Test" de Jon Ronson
Couverture du livre « The Psychopath Test » de Jon Ronson

Les erreurs de diagnostic

Le lecteur apprend avec étonnement combien il est facile de faire des erreurs dans le diagnostic d’une maladie mentale. De même, il y a plusieurs maladies mentales qui peuvent être attribuées à des individus aussitôt que leur comportement n’est pas considéré comme tout à fait standard. Comme ce qui est standard et acceptable varie au courant des années et à travers les différentes sociétés, il est alors évident que beaucoup de mauvais diagnostics sont posés.

Il est particulièrement désolant de constater que des maladies mentales sont attribuées à de jeunes enfants alors que véritablement les symptômes de ces maladies sont connus pour ne devenir apparents qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte.

Feindre la folie pour éviter une peine de prison n’est pas nécessairement avisé…

L’auteur montre qu’une interprétation personnelle assez large, par les différents « spécialistes », des critères de vérification portant sur beaucoup de maladies mentales est susceptible d’envoyer un individu dans un institut psychiatrique où il sera lourdement médicamenté pour une longue période.

Une histoire particulièrement intéressante est celle d’un homme qui a feint la folie après un crime violent pour éviter d’être envoyé en prison, pensant qu’il serait placé dans une institution psychiatrique où la vie est relativement agréable. On l’a plutôt laissé plus d’une décennie à l’hôpital psychiatrique de Broadmoor en Angleterre, un endroit où sont emprisonnés les tueurs en série et les pédophiles. La liste de Robert Hare, servant à déterminer si une personne est psychopathe, lui a joué un bien mauvais tour puisque les « spécialistes » ont considéré qu’il rencontrait la plupart des critères. Il a ensuite fallu qu’il se débatte pendant des années pour prouver qu’il était victime d’erreurs d’interprétation…

Des séances de psychothérapies passablement bizarres

L’auteur survole également quelques-uns des essais les plus bizarres pour tenter de guérir des patients, des expériences qui étaient vouées à l’échec avant même de commencer. Par exemple, le lecteur prend connaissance de séances de psychothérapies où tous les patients étaient nus et sous l’influence du LSD. Il y a également eu des essais pour que ce soient les criminels qui tentent de se soigner entre eux : un voleur d’auto fut ainsi attaché à un meurtrier en série qui avait tué trois enfants à Toronto…

L’effet négatif des psychopathes hautement placés dans la société

L’auteur tente de vérifier, en se servant de la liste de Robert Hare, s’il est vrai que ce sont les psychopathes qui dirigent le monde. Il avoue son insuccès partiel à catégoriser tous les dirigeants de la même façon. Cela semble bien raisonnable puisqu’il y aurait environ 1 % des gens qui sont psychopathes dans la société et que cette proportion augmenterait à 3 % chez les dirigeants de compagnie ou les politiciens. De 3 % à 100 %, la barre était placée bien haut dès le début du livre.

L’auteur cite une de ses sources, Essi Viding, qui étudie les psychopathes : [ma traduction] « Les psychopathes ne changent pas. Ils n’apprennent pas suite à une punition. Le mieux que vous pouvez espérer est qu’ils deviennent un jour trop âgés ou trop paresseux pour faire l’effort de commettre un acte criminel. Et ils peuvent être impressionnants, charismatiques. Les gens sont émerveillés. Donc, oui, les vrais problèmes commencent lorsqu’un de ces psychopathes réussit à monter dans l’échelle sociale. » (p.60)

Les psychopathes actifs sur les marchés boursiers peuvent être aussi dangereux que les psychopathes tueurs en série. Comme le dit Robert Hare : « Les tueurs en série détruisent les familles. Les psychopathes corporatifs, politiques ou religieux détruisent les économies. Ils détruisent les sociétés » (p.112)

Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson "The Psychopath Test"
Quatrième de couverture du livre de Jon Ronson « The Psychopath Test »

Les vingt critères de la liste PCL-R de Robert Hare servant à établir si une personne est psychopathe

Voici donc, très sommairement, une énumération des points de la liste de Robert Hare. Si une personne obtient environ 30 points sur 40, elle est considérée comme psychopathe :

1. Charme superficiel
2. Sentiment démesuré de sa propre importance
3. Besoin de stimulation/s’ennuie facilement
4. Menteur pathologique
5. Manipulateur
6. Ne se sent pas coupable/n’a pas de remords
7. Incapacité de vivre une gamme d’émotions
8. Impitoyable/insensible/manque d’empathie
9. Mode de vie parasitaire
10. Peu de contrôle sur son comportement
11. Comportement sexuel banalisé
12. Problèmes de comportement dès le jeune âge
13. Manque de réalisme quant à ses projets à long terme
14. Impulsivité
15. Irresponsable
16. N’accepte pas de prendre la responsabilité pour ses propres actions
17. Plusieurs relations de couple de courte durée
18. Délinquance juvénile
19. Révocation d’une libération conditionnelle
20. Éventail assez large des crimes commis

Les vingt critères de la liste PCL-R appliqués au candidat du Parti républicain Donald Trump lors des élections présidentielles américaines de 2016

Au moment où je lis le livre « The Psychopath Test », la télévision américaine nous rapporte quotidiennement les faits et gestes de certains grands noms de la politique américaine, tous en compétition pour prendre la tête du Parti républicain pour les élections présidentielles américaines de 2016. J’entends tous les jours les journalistes se plaindre du comportement (point 10) et des paroles irresponsables (point 15) d’un des candidats en vue, Donald Trump.

Plusieurs déclarations du prétendant s’avèrent mensongères lorsque vérifiées (point 4). Je constate régulièrement son impulsivité devant les imprévus ou les contradictions (point 14). Son populisme, qui propose des réponses simples à des questions complexes, aide dans la manipulation du vote des électeurs américains. (point 5).

De même, il refuse d’accepter la responsabilité pour ses actions et propos (point 16), ne semble pas avoir de remords, d’où sa très grande difficulté à s’excuser clairement (point 6). Selon l’avis des analystes politiques les plus connus et respectés, il y a un manque de réalisme dans la plupart des projets qu’il mettrait de l’avant s’il était élu comme Président américain (point 13).

De plus, son manque d’empathie à l’endroit de millions de citoyens des États-Unis fait régulièrement les manchettes (point 8). Il parle parfois de lui-même à la troisième personne, en mettant continuellement de l’avant sa propre importance (point 2). Je laisse au lecteur le soin de faire une recherche sur les autres points manquants.

CNN a cependant pris le temps en septembre 2016 de mentionner des détails sur la vie personnelle de M. Trump et si l’on se fie à leur reportage,  il conviendrait d’ajouter les points 11 et 17.  Mais n’ayant aucune compétence en psychanalyse, je ne me suis servi de la liste de Robert Hare que comme divertissement et aucune conclusion avisée ne saurait être tirée ici.

Le psychopathe Emmanuel (Toto) Constant et Haïti

Parlant de politique américaine, le lecteur prend connaissance des effets qu’a eus Emmanuel (Toto) Constant sur Haïti. Il s’agit d’un meurtrier de masse, psychopathe, qui travaillait pour la CIA à Haïti. Il fut immédiatement relâché de prison lorsqu’il menaça de divulguer des secrets sur la politique extérieure américaine à Haïti. Emmanuel Constant « modifia profondément la société haïtienne pendant trois ans, la faisant basculer dans la mauvaise direction, détruisant au passage des milliers de vies et affectant des centaines de milliers d’autres ». (p.129)

Télé-réalité et maladies mentales triées sur le volet

L’auteur discute également des programmes de télé-réalité où les invités s’affrontent de façon agressive, verbalement et même physiquement. Une personne interrogée et responsable de monter chaque émission lui confie que les invités sont choisis en fonction des drogues qu’ils consomment pour stabiliser leur maladie mentale. Cela ne se fait pas sans erreurs et il mentionne le cas d’un membre d’une famille qui s’est suicidé tellement elle se sentait coupable de la façon dont elle s’était comportée en préparation pour le programme de télévision.

Êtes-vous psychopathe?

Êtes-vous psychopathe? « Si vous commencez à craindre que vous puissiez être psychopathe, si vous reconnaissez certains des traits en vous et que vous ressentez une certaine anxiété à ce sujet, cela signifie que vous n’en êtes pas un. » (p.114). Le psychopathe n’a pas d’émotions face à sa situation : cela ne le rend pas triste, il ne se pose pas de questions quant à sa condition pas plus qu’il n’est heureux d’être classifié en tant que psychopathe.

Les intérêts financiers des grandes compagnies pharmaceutiques

Évidemment, de gros intérêts financiers sont en jeu lorsqu’il s’agit de prescrire des médicaments pour les millions de patients susceptibles de se retrouver un jour avec un diagnostic de maladie mentale : le rôle des compagnies pharmaceutiques et la pression qu’elles exercent sont donc soulevés avec justesse dans le livre. « Il y a évidemment beaucoup de personnes vraiment malades dans ce monde. Mais il y aussi des individus dans l’entre-deux qui sont faussement surdiagnostiqués avec des maladies reliées à la folie par des gens qui bénéficient de ce faux diagnostic. » (p.267)

Mes réserves

À quelques reprises, l’auteur m’a surpris avec un raisonnement assez sommaire. Par exemple, il s’étonne du fait que les blogueurs écrivent alors qu’ils ne sont pas payés. Il faudrait donc que tout acte de création dans la société soit essentiellement rémunéré, sinon il ne ferait aucun sens? À un autre endroit où la discussion porte sur les évènements du 11 septembre 2001, l’auteur écrit [je garde le texte en anglais pour plus de fidélité] : « 9/11 obviously wasn’t an inside job ». Le terme « obviously » remplace ici un travail de recherche conséquent et ne tient pas compte du fait que la moitié du peuple américain a des questions restées sans réponses sur ce sujet.

Conclusion

En guise de conclusion, voici un passage du livre qui, je crois, résume le mieux la pensée de l’auteur : « Il n’y a pas d’évidence que nous avons été placés sur cette terre dans le but d’être spécialement heureux ou spécialement normaux. Et, en fait, notre mécontentement ou notre étrangeté, nos anxiétés et compulsions, tous ces aspects remarquables de notre personnalité, sont souvent ce qui nous amène à accomplir des choses particulièrement intéressantes » (p.271)

Titre : The Psychopath Test
Auteur : Jon Ronson
Éditions : First Riverhead
©2012
ISBN : 978-1-59448-575-6

Catégories
Économie politique

Économie politique: supercapitalisme

Supercapitalism

The transformation of Business, Democracy and Everyday Life

Supercapitalism by Robert B. Reich (web)

Robert B. Reich est professeur à l’Université de Berkeley en Californie. Il a également travaillé pour le gouvernement américain sous le Président Bill Clinton en tant que ministre du Travail.

Voici ce qu’en dit le New York Times : « [ma traduction] Reich se sert de détails très révélateurs pour documenter la croissance explosive du lobbyisme par les compagnies depuis les années “70s… Supercapitalism est une grande démystification des croyances conventionnelles dans le style de John Kenneth Galbraith »

Une compétition féroce au niveau international

Durant les premières décennies qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, avant la mondialisation de l’économie, l’auteur démontre qu’aux États-Unis les profits étaient engendrés par une production de masse établie au moyen de règles assurant une stabilité. Les profits des compagnies étaient mieux redistribués entre travailleurs, actionnaires et gestionnaires. Même le président d’une compagnie pouvait orienter certaines décisions dans le but d’aider la société et non pas seulement sa compagnie. La classe moyenne était en meilleure posture.

Lorsque le capitalisme a commencé à faire des gains autour de la planète, il y a eu en parallèle un accroissement progressif des inégalités de revenus et de richesse.

La naissance du supercapitalisme, au tournant des années 70s, est due à la mondialisation de l’économie et un accroissement de la compétition au niveau international. Le consommateur et l’investisseur y ont gagné beaucoup, mais pour le citoyen qui se sent une responsabilité sociale et recherche le bien commun, il y a eu un net recul.

Le « consommateur/investisseur » versus le « citoyen »

L’auteur note donc qu’il y a en chaque individu un « consommateur/investisseur », mais également un « citoyen ». Le consommateur désire des biens de qualité à bas prix et l’investisseur désire que l’argent placé pour la retraite offre un rendement supérieur. Si le consommateur trouve moins cher ailleurs, et si l’investisseur considère que le rendement offert est insuffisant, les deux iront voir du côté de la concurrence.

Cependant, le « citoyen » qui sommeille en nous désire de bonnes choses pour la collectivité et la planète : les compagnies doivent respecter l’environnement, les travailleurs doivent avoir des conditions de travail décentes, etc. Le paradoxe fait en sorte que nous voulons le mieux, mais encourageons le pire.

Vouloir le mieux en encourageant le pire

Le fait qu’un magasin à grande surface n’offre pas de bonnes conditions de travail à ses employés offusque le « citoyen » qui sommeille en nous. Cependant, les faibles coûts d’exploitation du magasin nous permettent d’économiser. Si les prix montent, nous irons voir ailleurs.

En tant qu’investisseurs, nous possédons, à travers nos fonds mutuels, de nombreuses compagnies financièrement performantes. Dans plusieurs pays à travers le monde, les profits refilés aux actionnaires sont le résultat d’un traitement minimal accordé aux employés et d’un abus sur l’environnement. L’investisseur compare régulièrement les rendements de plusieurs fonds mutuels et autres placements et n’hésitera pas à vendre ses actions si les profits ne sont pas au rendez-vous.

La pression accrue sur les hauts gestionnaires de compagnies

La mondialisation et l’accroissement de la concurrence obligent les gestionnaires de compagnies à ne penser qu’en matière de rendement. Le président de la compagnie est redevable devant les actionnaires insatisfaits et devant les gestionnaires de fonds mutuels qui peuvent vendre les actions d’une compagnie non performante.

Le rôle du président de compagnie n’est donc pas de dépenser pour les raisons qui plairaient au « citoyen », mais plutôt de maximiser les profits en utilisant tous les moyens légaux à sa disposition. De cette façon, il plait au consommateur et à l’investisseur. Il sait que tous ses compétiteurs font de même.

En tant que citoyen, notre rôle est d’empêcher les compagnies d’établir les règles du jeu. Ces règles doivent être énoncées par le gouvernement de façon à préserver la démocratie et faire progresser la responsabilité sociale.

Les compagnies ne s’opposent pas à l’établissement de nouvelles règles qui s’appliqueraient mondialement à tous les compétiteurs. Ce qu’elles veulent absolument éviter est qu’une compagnie soit favorisée au détriment d’une autre.

Gagner ou préserver un avantage compétitif grâce aux lobbyistes

Considérant la forte compétition internationale entre les compagnies, il est facile de comprendre que les sommes d’argent et les moyens déployés pour obtenir un avantage compétitif sont en croissance continuelle.

Après avoir travaillé à Washington, le politicien d’expérience est engagé par les grandes corporations comme lobbyiste (3 % en 1970, 30 % en 2005). Pendant que l’attention des politiciens est monopolisée par les désirs des consommateurs et investisseurs, la voix du « citoyen » désirant une plus grande égalité sociale n’est pas entendue.

Le supercapitalisme modifie ainsi la façon dont le régime démocratique fonctionne.

Bénéfices mutuels entre politiciens et lobbyistes

Les politiciens en quête d’argent pour leur campagne politique utilisent cette concurrence pour exiger des montants importants en échange de pression favorable pour une compagnie déterminée : « [ma traduction] c’est ainsi que les politiciens se maintiennent au pouvoir et que les lobbyistes conservent le contrôle par l’argent ».

La démocratie est pervertie par les actions des lobbyistes et l’attrait qu’offrent l’argent et autres avantages sur les décisions des politiciens. Le gouvernement n’est plus géré de l’intérieur, mais par des intérêts économiques puissants provenant de l’extérieur.

Une meilleure règlementation peut améliorer la démocratie

L’auteur écrit que les compagnies ne peuvent prendre des initiatives personnelles pour corriger la situation, car elles se placeront dans une position commerciale défavorable face aux compétiteurs, du fait de la mondialisation. « [Ma traduction] le supercapitalisme ne permet pas d’actes de vertu sociale qui éroderait la marge de profits.

Aucune compagnie ne s’imposera volontairement de dépenses supplémentaires à moins que ses compétiteurs ne fassent de même. Pour cette raison, sous le supercapitalisme, la règlementation est le seul moyen de forcer les compagnies à toucher à leur marge de profit. » Cette règlementation ne peut être imposée que par des actions politiques.

Apprendre à reconnaître les actions servant à détourner l’attention du public

Il est donc nécessaire que les citoyens et les médias reconnaissent les demi-vérités et les distorsions qui « [ma traduction] nuisent aux efforts visant à prévenir le supercapitalisme de s’imposer sur la démocratie. L’auteur en cite ici quelques-uns :

Le blâme public facile qui ne changera rien : il faut se méfier des politiciens qui blâment publiquement les compagnies pour des actions qui respectent les lois, mais déplaisent au public. La compagnie travaille pour le consommateur et l’investisseur, et non pour le citoyen. Le blâme public est facile et redore l’image du politicien; il faut plutôt que le politicien travaille à faire modifier les lois que les compagnies seront ensuite forcées de respecter.

La compagnie qui dit poser un geste pour le bien public : il ne faut pas croire une compagnie qui dit travailler pour le bien public. Ce n’est pas son rôle. Il se peut que, pour redorer son image ou pour satisfaire le consommateur (et ultimement ses actionnaires), elle pose un geste qui semble être pour le bien public. Mais, à la base, il n’y a pas de reconnaissance du bien-commun par la compagnie, mais un souci de préserver ou améliorer sa situation commerciale.

Les lobbyistes qui disent rechercher l’intérêt du public : les lobbyistes et autres experts qui prétendent que leurs démarches sont dans l’intérêt du public ne font que détourner l’attention de leurs objectifs véritables qui sont de protéger ou d’avantager la compagnie impliquée.

Le secteur privé et la coopération volontaire : méfiez-vous des politiciens qui vous assurent que vous pouvez compter sur une coopération volontaire du secteur privé dans le but d’assurer l’intérêt du public. Ce n’est pas le rôle du secteur privé et il ne dépensera pas d’argent si les compétiteurs ne font pas tous de même. Il ne s’agit que de paroles visant à gagner du temps et détourner l’attention du public. Si l’intérêt du public est tellement important, une loi doit plutôt être votée.

Les campagnes de relations publiques ne ciblant qu’une compagnie : méfiez-vous des campagnes de relations publiques et des groupes de pression visant à forcer une compagnie à adopter des comportements plus socialement vertueux. Essayez plutôt de découvrir quels sont les véritables buts derrière ces efforts. Si la cause vous semble raisonnable, pensez davantage à faire adopter des lois et des règles qui encadreront toutes les compagnies œuvrant dans le même domaine.

Conclusion

Une citation résume bien la pensée de l’auteur : « [ma traduction] en général, les responsabilités des compagnies envers le public sont mieux servies par le processus démocratique qu’à l’intérieur des salles de conseils d’administration. Les réformateurs devraient se concentrer sur les lois ou règles qu’ils désirent changer, et mobiliser le public autour d’elles ».

Titre: Supercapitalism
Auteur : Robert B. Reich
Éditions : Vintage Books
ISBN : 978-0-307-27999-2
©2007