Pour cette photo de la rue Dauphine dans le Vieux-Québec, j’ai choisi une période où tout change rapidement. L’heure bleue permet de distinguer encore les détails les plus significatifs. L’hiver arrive très bientôt et les averses pluie, momentanément arrêtées, tentent d’effacer la neige qui persiste désormais au sol en ce début de décembre.
La pluie fraîchement tombée permet de refléter la lumière des lampadaires de la rue Dauphine et des fenêtres de l’ancienne église qui constitue aujourd’hui la Maison de la littérature.
Ce genre de photo ne se prend qu’avec de fréquentes visites dans la vieille ville, à toutes les saisons et sous toutes les conditions météorologiques. L’œil du photographe aperçoit immédiatement, au tournant d’une rue, une scène qui se doit d’être capturée.
Une soirée où des averses isolées modifiaient continuellement l’atmosphère de Québec, j’ai visité le Vieux-Québec, plus particulièrement la rue du Trésor. L’article d’aujourd’hui comporte quatre photos du même endroit capturé sous différents angles. Environ trois heures séparent les clichés.
Ci-dessus, des passants semblent suivis par un individu. J’ai maximisé l’effet de tension en profitant d’un moment où les touristes en arrière-plan se trouvent sous la lumière et où le promeneur solitaire demeure dans l’ombre. Pour accentuer l’inconfort, j’ai opté pour un ton froid et une sous-saturation en post-traitement.
Ci-dessous, deux jeunes discutent tranquillement à l’entrée de la rue du Trésor, alors que des piétons vaquent à leurs occupations. Les dalles ont eu le temps de sécher un peu depuis la dernière ondée.
La diffusion de la photo est légale au Québec parce qu’il n’y a pas que le couple au premier plan comme sujet d’intérêt. Il y a une scène de rue où d’autres passants sont également présents. C’est toujours un facteur que l’on doit considérer au moment de publier pour un usage non commercial.
Si le couple est seul dans la scène et qu’il s’agit d’un cadrage serré, je peux prendre le cliché, mais selon la loi du Québec, je ne diffuse pas. Dans le cas présent, j’ai usé de précaution supplémentaire en laissant s’écouler un long délai entre le moment de la photo et sa diffusion. Enfin, je m’assure que les gens ne sont pas représentés de façon à porter atteinte à leur réputation. Il y a donc toujours de multiples facteurs à considérer avant la prise d’un cliché et sa diffusion.
Ci-dessus, un couple se promène immédiatement après une averse. J’ai installé l’appareil-photo à quelques pouces du sol, devant une flaque d’eau pour obtenir un reflet.
Le but de la photo est le reflet dans l’eau, mais étant donné que je désire publier la photo, je dois penser aux personnes présentes. Le couple devient possiblement le sujet principal pour certains spectateurs. Par précaution, j’ai mis un obstacle artificiel devant les yeux de l’homme pour le rendre moins reconnaissable. Quant à la femme, sa tête tournée sur le côté rend son identification impossible.
Ci-dessous, une vue de la rue du Trésor durant « l’heure bleue », après les averses. Les derniers touristes en profitent pour choisir une œuvre avant le départ des commerçants.
Des parapluies recouvrent en partie la rue du Cul-de-Sac à Québec. La plupart des touristes ignorent la présence de cette installation au moment où ils mettent les pieds dans le secteur du Petit Champlain. Surpris, ils sortent leur cellulaire et saisissent le moment du mieux qu’ils peuvent. Étant donné qu’ils ne sont que de passage, la plupart n’ont pas le luxe de pouvoir choisir la lumière la plus appropriée pour leurs multiples clichés.
La situation est différente pour une personne qui a un accès facile et fréquent à l’endroit. Elle peut attendre « l’heure bleue » lors d’une belle soirée d’été et capturer en même temps la teinte dorée des luminaires devant les nombreux restaurants bordant la ruelle.
Les importants contrastes de luminosité de la scène constituent cependant le principal défi lors de la prise du cliché ci-dessus.
Par exemple, les touristes au premier plan se tiennent dans la pénombre, mais le spectateur veut tout de même apercevoir les détails. Juste au-dessus des gens, l’éclairage contraste fortement avec l’aire ombragée du bas de la photo. L’appareil choisit difficilement à quelle luminosité il doit donner la préférence.
Pour couronner le tout, la douce lumière bleue de fin de soirée illumine les parapluies par le dessus alors que les lumières des restaurants éclairent l’installation par en dessous.
Un logiciel de traitement de l’image permet d’optimiser les informations contenues dans le fichier RAW de la photo et aide ainsi à mettre en valeur les différentes zones de luminosité de la scène tout en évitant les régions trop claires ou trop sombres.
Ci-dessus, une photo prise en soirée au coin des rues Saint-Stanislas et Saint-Jean dans le Vieux-Québec. Plusieurs mois par années, une section de la rue Saint-Jean est réservée aux piétons seulement. Cela attire de nombreux touristes. Juste derrière se trouve la rue McWilliam, à l’allure radicalement différente, spécialement tard en soirée.
Pour produire un effet HDR de l’endroit, j’envisage d’empiler cinq photos. J’installe le trépied et commence la séance. Alors que je termine, une porte s’ouvre soudainement, laissant passer une vive lumière. Un homme sort et s’allume une cigarette.
Il faut capturer ce très court instant où l’individu n’est qu’une ombre furtive en mouvement avec l’éclairage intense au fluorescent en arrière-plan. Dans cette ruelle assez sombre, cela pourrait générer un effet intéressant.
Le fumeur me demande ce que je fais. Il s’agit d’un employé en pause qui travaille pour le populaire restaurant Cochon Dingue de la rue St-Jean. Que de contrastes entre la devanture moderne et l’arrière du même bâtiment sur la rue McWilliam.
À la maison, le traitement HDR commence. Mais il devient impossible d’utiliser les cinq clichés ensemble tel que prévu initialement. Le logiciel combine en même temps une porte fermée et ouverte. Ce qui donne un genre de portillon massacré d’où presque rien ne filtre comme luminosité.
Il faut abandonner l’idée d’un montage HDR et se rabattre sur l’unique photo où l’homme se tient devant la porte. Je ne comptais pas sur cette présence, mais elle ajoutera une touche d’humanité dans une scène qui ne demeure malgré tout pas très invitante.
La vie présente souvent des occasions imprévues aux amateurs de photographie. Il s’agit d’être flexible et de capturer le moment, même s’il n’entre pas dans la planification initiale. Cliquez sur le lien pour d’autres photos de Québec et de l’île d’Orléans en été sur mon blogue.
La bordure de trottoir du coin inférieur gauche de la photo sert d’invite pour intégrer la scène. La porte couvre le premier tiers droit dans la composition photographique et empêche le spectateur d’aboutir trop rapidement à l’arrière-plan. La forme arrondie de la porte et les vieilles pierres réussissent à occuper presque 50 % du cliché, alors que le reste du cliché montre une artère entière, des montagnes et une portion de ciel.
Pour dynamiser la scène, j’ai attendu qu’une voiture circule sur la rue.
Datant de 1647, cette Basilique-Cathédrale a été rénovée à plusieurs occasions et comprend une crypte historique ainsi qu’une porte sainte, ce qui attire de nombreux croyants de partout à travers le monde.
Notez que dans ce cliché, le plan rapproché de la tour n’empêche pas d’obtenir des lignes parfaitement verticales, ce qui est habituellement difficile à atteindre en photographie. Cet effet provient de l’utilisation d’un objectif Canon EF 11-24mm F/4L USM ultra grand-angulaire, le seul sur le marché qui permet de tels résultats sans correction et sans que l’effet « fisheye » prenne le dessus.
Ci-dessus, la Basilique-cathédrale à partir d’un autre angle de vue.
La photo HDR de la redoute Dauphine ci-dessus comporte sept clichés aux ouvertures différentes. Le logiciel Photomatix les empile les uns par-dessus les autres pour créer un seul cliché. Cela permet de faire ressortir les zones les plus sombres tout en contrôlant le mieux possible les régions trop claires.
Pour un effet réussi, on doit tenir compte des facteurs suivants : type d’appareil-photo (idéalement plein format), usage d’un objectif grand-angle approprié, mise au point, heure, genres de nuages, trépied, câble de rallonge, vibrations du miroir de l’appareil-photo, vent, visibilité, grain photographique, profondeur de champ, obstacles mouvants devant l’objectif de la caméra et composition photographique.
J’emploie un Canon 5 DSr muni d’un objectif super grand-angulaire Canon EF 11-24 mm F/4L. La mise au point grâce à l’écran rétroéclairé de la caméra améliore la précision. Le choix de l’heure fait en sorte qu’on se soustrait à l’obscurité complète et profite de la fin de l’heure bleue. Les nuages n’empêchent pas la capture d’un arrière-plan éloigné et permettent un reflet des lumières de la ville dans le ciel.
On opte pour un trépied solide. Son poids additionnel annule les petites secousses et supporte un équipement photographique assez lourd. Le câble de rallonge évite de toucher la caméra avec la main au moment de la prise des sept photos.
Pour les appareils munis de miroir comme le Canon 5 DSr, on active le verrouillage de miroir. Ainsi, les vibrations provoquées par la rotation du miroir ont deux secondes pour s’effacer avant que le déclencheur ne saisisse la photo. Un vent faible diminue également les chances de vibrations.
Une visibilité moyenne permet une meilleure graduation des couleurs et des reflets. Ce soir, la brume joue bien son rôle. En utilisant un trépied, je limite fortement le grain photographique. L’ISO se situe donc à 200. La profondeur de champ n’engendre pas de problèmes, car le trépied évitera les mouvements causés par une longue exposition.
Étant donné que de nombreuses personnes visitent l’endroit en soirée, j’essaie de prendre chacune des sept photos entre deux passages de piétons. Ce n’est pas toujours possible, mais Photomatix peut enlever les « fantômes » au moment de la compilation des clichés. Il y a cependant une limite à cette fonction.
Le dernier point concerne la composition photographique. La photo ci-dessus est divisée en trois zones horizontales à peu près égales. Des lignes obliques de chaque côté au bas de la photo dirigent le regard vers le centre de l’image. Les cinq lumières de la redoute Dauphine et celles de la ville captent l’attention. Tous les plans possèdent des détails visibles et ne se perdent pas dans l’obscurité. Pour un meilleur équilibre, le cadrage ne tient pas compte d’un autre bâtiment imposant à la droite de la scène.
Voilà donc les quelques précautions prises au moment de capturer la scène en photographie de nuit HDR.
En photographie, il n’y a pas que la planification qui permet d’obtenir des résultats intéressants. Le facteur chance joue également un rôle important. Mais il faut sortir fréquemment, sous toutes les conditions atmosphériques et de luminosité. La photo ci-dessus en est un bon exemple.
Je me trouve dans une zone du Vieux-Québec boudée par les touristes tard en soirée, car elle est moins bien éclairée. L’endroit se trouve à proximité de la rue St-Jean, artère populaire garnie de nombreux restaurants et autres commerces. Le contraste d’achalandage est saisissant.
Je suis venu dans le secteur pour tenter ma chance avec la photographie HDR. Une fois la session terminée, je m’apprête à rentrer tranquillement chez moi alors que la nuit tombe.
Soudainement, une femme à vélo s’arrête sous un lampadaire. La scène avec ses plantes, ses vieilles briques, son enseigne lumineuse et les jeux d’ombres s’annonce prometteuse. Mais il faut réagir très vite, car avec le peu d’éclairage présent, le moindre mouvement de la personne donnera une photo floue. Heureusement, elle consulte son téléphone cellulaire, ce qui l’immobilise pour quelques secondes.
Pas question de photographie HDR ici. Elle ne sera jamais assez longtemps immobile sous cette faible lumière pour que je puisse effectuer de multiples photos aux ouvertures différentes. Je prends deux clichés rapides. La jeune femme s’active aussitôt et disparaît de la scène. Il n’y a qu’une seule photo de qualité, l’autre montrant un flou trop considérable pour que l’on puisse même savoir qu’il y a une personne sur un vélo.
Cette session photo me démontre encore une fois l’importance de sortir fréquemment pour tenter la chance. En combinaison avec un temps de réaction acceptable et un équipement approprié pour travailler sous une faible lumière, on risque de revenir à la maison avec un cadeau imprévu de la vie.
Nous avons connu du temps très doux récemment à Québec. Une journée de pluie en plein hiver fait fondre la neige de façon accélérée et crée un brouillard généralisé sur la région. Juste avant la tombée de la nuit, ce phénomène météo combiné à la circulation routière et aux arbres imposants de la Grande-Allée m’ont incité à prendre une photo à partir de la voiture en marche. Un traitement numérique a par la suite été appliqué pour obtenir l’effet désiré.
Voici un autre cliché de la rue Saint-Louis dans le Vieux-Québec sous la pluie en plein hiver. J’ai fait la photo fin 2023, alors que les décorations de Noël ajoutent un peu de gaieté faute de neige, ce qui est passablement rare pour Québec. Beaucoup de touristes ont dû réajuster leur planification pour les sorties avec les enfants durant cette période.
La photo ci-dessus représente deux traversiers qui font la navette entre Québec et Lévis à travers les glaces durant l’hiver 2024. Il n’en faut pas beaucoup pour immobiliser un traversier dans les glaces, mais cette année, la couche est passablement mince à cause d’un mois de janvier très doux.
Profitant d’un passage du traversier qui a libéré une section du fleuve Saint-Laurent, un équipage s’entraîne pour la course en canot à glace du Carnaval de Québec qui a lieu chaque année entre Québec et Lévis.
Ci-dessus, les navires continuent leur travail à la tombée de la nuit. On peut apercevoir les trajets empruntés récemment par les navires. La photo a été prise à partir de la terrasse Dufferin avec un appareil-photo Canon 5 DSr monté sur trépied.
Bonhomme Carnaval se promène régulièrement sur la terrasse Dufferin dans le Vieux-Québec pour saluer les passants et il ne manque jamais d’attirer de nombreux curieux qui s’empressent de lui faire l’accolade. Plus loin sur la terrasse se trouve la fameuse glissoire tellement populaire auprès des touristes. On doit faire la queue longuement avant de pouvoir obtenir sa place sur une traîne sauvage.
La photo ci-dessus montre la glissoire de la terrasse Dufferin en début de soirée. J’ai utilisé un trépied pour pouvoir conserver l’ISO à 200 et obtenir ainsi une image plus nette.
Le plaisir se lit dans les yeux des enfants et des adultes lorsque la pleine vitesse est atteinte. Pour la photo ci-dessus, le focus a été pris sur un point précis de la glissoire avant que les festivaliers ne soient visibles dans l’objectif de l’appareil-photo. Lorsque les gens ont atteint l’endroit fixé à l’avance, j’ai déclenché l’obturateur. Cela facilitait la tâche de l’autofocus face à une cible se déplaçant très rapidement vers l’avant.