Catherine Mavrikakis ddie son roman « Les derniers jours de Smokey Nelson » ceux et celles « qui meurent assassins par les gouvernements de nombreux Etats de l’Amrique ». Elle dsire galement souligner le travail de « David R. Dow qui, au Texas, tente de les sauver ».
L’auteure prsente les travers de l’Amrique profonde avec en toile de fond les meurtres sordides d’une famille de quatre personnes dans un motel, il y a une vingtaine d’annes. Les dtails du crime ne prsentent qu’un intrêt accessoire dans le roman.
Ce crime est l’occasion pour l’auteure de prsenter les vies très diffrentes des personnes qui ont t directement touches par le drame. À travers les histoires personnelles de ces individus, s’expriment les peurs et les dsquilibres des Amricains.
Catherine Mavrikakis a une façon originale d’aborder les injustices vcues cause d’une couleur de peau diffrente. Elle labore galement de façon très habile sur les consquences que peuvent avoir la religion, la maladie mentale, l’usage des mdicaments et de l’alcool, le manque d’ducation et les carts de richesse sur les citoyens Amricains.
Il est galement question dans le roman de cette peur du gouvernement qui est perçu comme l’ennemi des citoyens amricains et dont il est ncessaire de se protger par les armes. Le citoyen amricain, tel Timothy McVeigh, se transforme lui-même en terroriste tant il est certain « du complot de l’Etat contre ses croyances ».
Le roman aborde galement de la diffrence du traitement entre Blancs et Noirs face la justice. Cela n’est d’ailleurs une surprise pour personne. Il y a beaucoup plus de Noirs que de Blancs en prison, et galement beaucoup plus de Noirs qui se retrouvent dans le couloir de la mort.
L’ingalit de traitement entre Blancs et Noirs est galement prsente lorsque l’auteure rappelle la mmoire les ravages causs par l’ouragan Katrina et les doutes quant certains dtails entourant la destruction des digues protgeant les diffrents quartiers.
Les rumeurs voudraient que l’on ait volontairement dtruit certaines sections des barrages pour contrôler le trajet des inondations. Le dsir de protger les quartiers favoriss, majoritairement occups par des Blancs, aurait caus la destruction et l’inondation des quartiers noirs du Lower Ninth Ward. Il appartient au lecteur de dterminer si une recherche plus approfondie sur le sujet est justifie.
Certaines sections du rcit rsument merveille les contradictions dans le discours religieux. À de nombreuses occasions, il est possible d’assister au discours d’un Dieu vantard devant qui les humains doivent se prosterner sans discuter afin de clbrer « sa gloire ». Un Dieu par qui la violence arrive nanmoins et qui justifie les actions radicales afin de venir bout d’un Satan qui, parfois, prend la libert de prendre une pause. Cette courte absence est toujours une occasion que ne rate pas Dieu pour rayonner pleinement.
En toute fin de rcit, le condamn mort, après avoir pris un dernier repas copieux, rflchit sur l’utilit de rencontrer un prêtre juste avant d’être excut. Il a cette dlicieuse observation : « Un pasteur, c’est comme un steak, au dernier moment, cela ne se refuse pas ».
Titre : Les derniers jours de Smokey Nelson
Auteure : Catherine Mavrikakis
Editions : Hliotrope
© 2014
ISBN : 978-2-923975-49-8
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