Durant la priode turbulente que les Etats-Unis traversent actuellement, il est bon de se rappeler de la Troisième Loi fondamentale de la stupidit humaine dfinie par Carlo M. Cipolla: « Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d’autres individus, tout en n’en tirant lui-même aucun bnfice et en s’infligeant ventuellement des pertes ». Les pertes peuvent être de tous genres, comme par exemple une diminution rapide de son rseau de support, une plus grande difficult avoir accès des ressources financières, une perte de crdibilit ou même des poursuites civiles ventuelles face des actes inappropris.
Toujours selon M. Cipolla, « le potentiel dvastateur des gens stupides dpend de deux facteurs principaux. Premièrement, le facteur gntique […] et deuxièmement la position de pouvoir et d’minence qu’il occupe dans la socit. » « […] Les cratures essentiellement stupides sont dangereuses et redoutables parce que les individus raisonnables ont du mal imaginer et comprendre les comportements draisonnables. »
En voyant le titre, on s’imagine face un livre cynique ou bien humoristique. Anticipant cette raction du lecteur, l’auteur annonce rapidement ses couleurs : « Ces pages sont en fait le rsultat d’un effort constructif visant dtecter, connaître et peut-être neutraliser l’une des plus puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l’humanit ».
Ecrit par Carlo M. Cipolla et originalement publi en anglais en 1976, ce petit livre est devenu un best-seller international en 1988 lorsque publi en italien, sa langue d’origine, et intgr au volume Allegro ma non troppo.
Le livre contient cinq lois fondamentales de la stupidit humaine. Chacune d’elles est nonce et explique. De façon pousser l’analyse un peu plus loin, l’auteur prsente le graphique dont il se sert pour qualifier les actions d’une personne. Il est vident que tous ne pourront être d’accord avec un auteur dont les propos soulèvent un questionnement quant l’galit entre tous les hommes. La même chose se produit lorsque l’on parle de religion ou de politique. Ce sont des sujets dlicats.
Rpartition de la stupidit
Je ne citerai que la première loi, pour donner le ton du livre : « Chacun sous-estime toujours invitablement le nombre d’individus stupides existant dans le monde ».
Tous les hommes ne sont pas gaux : certains sont stupides et d’autres non. La culture, la race, la classe sociale, l’ducation, la richesse où l’endroit où l’on vit n’a rien voir avec l’affaire. C’est le hasard, la nature qui dcide. La stupidit est galement partage entre hommes et femmes et uniformment rpartie, selon une proportion constante.
Les quatre grandes catgories
L’auteur divise l’humanit en quatre grandes catgories : les crtins, les gens intelligents, les bandits et les êtres stupides. Suite ses observations sur le terrain, il considère que la catgorie la plus dangereuse est celle des stupides. Ces derniers font preuve d’une grande cohrence occasionner des pertes aux autres tout en tirant eux-mêmes aucun gain de leurs actions. En fait, la plupart du temps, ils subissent des pertes.
Impact sur la socit
Le degr de dangerosit de la personne stupide est fonction de la combinaison gntique (la dose de stupidit reçue la naissance!) et du pouvoir qu’il occupe dans la socit : « Les gens stupides causent des pertes aux autres, sans gain personnel en contrepartie. La socit dans son ensemble en est donc appauvrie ». Plus cette personne occupe un rang lev dans la socit et plus le dommage caus est important.
Dans un dsir de protger le lecteur contre l’ide de s’associer une personne stupide, l’auteur crit : « On espère toujours manipuler l’être stupide, et d’ailleurs on y parvient, jusqu’ un certain point. Mais en raison du côt erratique de leur comportement, on ne peut prvoir toutes les actions et ractions des gens stupides et on se retrouve très vite pulvris par les dcisions imprvisibles de l’associ stupide ».
Composition de la population d’un pays sur la pente descendante
La microanalyse finale tente de prsenter la composition des individus d’un pays qui est sur une pente descendante. L’auteur estime que la proportion d’êtres stupides y est toujours gale la proportion que l’on retrouve dans les pays qui sont sur une pente ascendante. La diffrence se trouverait plutôt dans l’accroissement du nombre de personnes se retrouvant dans 1) la catgorie des bandits tendance stupide (ceux qui obtiennent un gain mineur tout en infligeant des pertes majeures aux autres) et 2) un accroissement similaire au niveau du nombre de crtins composant ce pays (ceux qui s’occasionnent constamment des pertes en gnrant des gains pour les autres).
Un avantage de bien lire et comprendre le livre
Ce livre est susceptible de vous rconcilier avec le pass en vous permettant d’apposer un qualificatif final aux agissements d’un ou de plusieurs individus qui pourraient vous avoir caus des tords sans, selon vous, en tirer aucun gain et même, la limite, en se causant eux-mêmes des problèmes importants.
Bonus
Quatre grilles vierges sont fournies la fin du livre pour permettre au lecteur de tenter de qualifier les actions de personnes de son choix.