Ce recueil de nouvelles de plus de 1000 pages de Rgis Jauffret a gagn le prix France/Culture Tlrama et le Grand Prix de l’humour noir Xavier-Forneret 2007. Bien des annes plus tard, il a publi « Microfictions 2018 », un second roman comportant des centaines de nouvelles qui lui a valu le Prix Goncourt de la nouvelle.
Il y en a pour tous les goûts dans le Microfictions de 2007. Les nouvelles ne sont pas exactement pour les âmes sensibles et les lecteurs qui perçoivent tout au premier degr. Quand Rgis Jauffret traite du comportement humain, il tire dans toutes les directions : souffrances de la vie, relations humaines, manque d’empathie, problèmes sexuels, vie de la famille, obsit, suicide, mdiocrit intellectuelle, avortement, solitude et vieillissement, stress, stupidit, maladies mentales, socit et politique, bourgeoisie, entrepreneuriat. Le sociopathe, le bourgeois, le fraudeur et bien d’autres vivent leur heure de gloire dans le bouquin.
Plusieurs nouvelles amusent le lecteur par les tournures de phrases et l’humour noir utiliss. D’autres surprennent par l’intensit des propos et une pause peut être ncessaire avant de continuer la lecture. Il y a des nouvelles qui frappent comme un marteau. Si vous êtes habitus la censure et la mesure dans tout ce que vous lisez, vous serez certainement secou par Microfictions!
Comme l’aurait peut-être dit Rgis Jauffret : « Si vous trouvez les nouvelles trop noires, arrêtez-vous avant d’avoir envie de vous dfenestrer! »
Voici quelques citations pour vous mettre l’eau la bouche :
« Les terroristes ne plaignent pas leurs victimes avec la sensiblerie d’une amie des bêtes qui vient d’craser une poule » (p.49).
« Personne dans l’arogare, part une femme endormie sur un chariot qui semblait être une grande bourgeoise tombe de haut » (p.163).
« Je me suis tout de suite senti l’aise dans cet endroit prestigieux où l’intelligence faisait bon mnage avec la rpression » (p.393).
« L’un d’entre eux s’est tu l’t dernier dans un accident de la route. Je n’ai pas regrett d’être toujours en vie pour pouvoir profiter d’une nouvelle aussi rjouissante » (p.462).
« Avec ma mère, nous nous passerions très bien de l’humanit. Elle me nourrirait des lgumes du potager, et afin de nous divertir tous les deux je la poursuivrais dans la campagne avec une pioche » (p.622).
« Le mois prochain, j’accueillerai mes quarante ans comme une tante loigne qui on offre une tasse de th avant de la foutre dehors » (p.647).
« Nous serions honnêtes si nous en avions les moyens. Au lieu de voler, nous frauderions comme les riches qui font magouiller leur feuille d’impôt par un avocat » (p. 671).
« […] et je me demande de temps en temps si je ne ferais pas mieux de devenir dans une autre vie un de ces fils papa qui passent l’t sur un yacht et le reste de l’anne dans un pensionnat suisse où les profs les servent avec l’obsquiosit des esclaves qui craignent d’être vendus des terroristes pour leur servir d’otages » (p.697).
« Elle s’est mise pleurer petites gouttes, on aurait dit une bruine de larmes » (p.826).
« Je lui ai donn une petite tape dans le dos, et je suis parti en claquant bruyamment des dents pour ne pas l’entendre sangloter » (p.842).
« Une grande dmocratie ne peut s’empêcher d’inspirer la terreur ses citoyens, et chaque lection nous prouve quel point ils rclament davantage de svrit, de rpression, et d’arbitraire s’il le faut, pour qu’ils puissent continuer vivre dans un pays pacifique où l’ordre règne comme dans une maison bien tenue » (p.939)
« Personne ne m’avait jamais sodomis. Il est vrai que je perds un peu la mmoire, mais il me semble que je m’en souviendrais » (p.981)
Titre : Microfictions
Auteur : Rgis Jauffret
Editions : Gallimard
© 2007
ISBN : 978-2-07-078317-5
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2 réponses sur « Livres : « Microfictions » de Régis Jauffret. »
Commandé!
J’espère juste ne jamais perdre la mémoire, au point d’avoir un doute semblable…
Tu vas voir que tu entres dans un autre monde! (Sans jeu de mots)