Our transatlantic flight
Le livre « Our transatlantic flight » raconte le vol historique qui a été accompli en 1919 de Terre-Neuve vers l’Irlande. Il y avait un prix de 10,000 £ pour quiconque réussirait le premier vol direct sans escale en direction est à travers l’Atlantique.
L’avion fut assemblé à Terre-Neuve et les curieux ne se gênaient pas pour approcher et toucher à l’appareil : Brown écrit : « Bien que nous n’éprouvions aucun souci tant que la foule se contentait de regarder, nous devions surveiller pour éviter les petits dommages. Tester la fermeté du tissu avec la pointe d’un parapluie était un passe-temps favori des spectateurs […]. » (P.61)
Le vol ne fut pas de tout repos. D’abord le décollage où Brown écrit : « Plusieurs fois, j’ai retenu mon souffle, de peur que le dessous de l’avion ne heurte un toit ou une cime d’arbre. Je suis convaincu que seul le pilotage intelligent d’Alcock nous a sauvés d’une catastrophe si tôt dans le voyage. » (P. 73)
Sans instruments appropriés pour voler dans les nuages, ils comptaient sur un « compte-tours » pour établir la vitesse de montée ou de descente : « Une augmentation soudaine des révolutions indiquait que l’avion plongeait; une perte soudaine de régime montrait qu’il grimpait dangereusement. »(P.176)
Brassés par la turbulence en vol et volant aux instruments sans avoir tous les instruments appropriés, ils devinrent désorientés : « L’indicateur de vitesse fonctionnait mal et de fortes secousses m’empêchaient de tenir notre cap. La machine tanguait d’un côté à l’autre et il était difficile de savoir dans quelle position nous étions vraiment. Une vrille fut le résultat inévitable. D’une altitude de 4 000 pieds, nous avons rapidement tournoyé vers le bas. […]. Mis à part les changements de niveaux indiqués par l’anéroïde, seul le fait que nos corps étaient fermement pressés contre les sièges indiquait que nous tombions. Comment et à quel angle nous tombions, nous ne le savions pas. Alcock essaya de ramener l’avion en vol rectiligne, mais échoua parce que nous avions perdu tout sens de ce qui était horizontal. J’ai cherché dans tous les sens un signe extérieur, et je n’ai vu qu’une nébulosité opaque. »(P.88)
« Ce fut un moment de tension pour nous, et quand enfin nous sommes sortis du brouillard, nous nous sommes retrouvés au-dessus de l’eau à un angle extrêmement dangereux. La huppe blanche des vagues était trop près pour être à l’aise, mais un rapide aperçu de l’horizon m’a permis de reprendre le contrôle de l’engin. »(P.40).
Après douze heures de vol, la vitre d’une jauge située à l’extérieur du cockpit est devenue obscurcie par l’accumulation de neige collante. Brown dû s’en occuper pendant qu’Alcock volait. « La seule façon d’atteindre la jauge était de sortir du cockpit et de m’agenouiller sur le dessus du fuselage, tout en agrippant une traverse pour maintenir mon équilibre. […] Le violent afflux d’air, qui avait tendance à me pousser en arrière, était un autre inconfort. […] Jusqu’à la fin de la tempête, une répétition de cette performance, à des intervalles assez fréquents, a continué d’être nécessaire. »(P.94)
Dans leur recherche obligée d’air plus chaud, ils ont exécuté une descente de 11 000 à 1 000 pieds et dans l’air plus chaud les ailerons ont recommencé à fonctionner. Alors qu’ils continuaient leur descente en dessous de 1000 pieds au-dessus de l’océan, ils étaient toujours entourés de brouillard. Ils ont dû faire du vol à basse altitude extrême : « Alcock laissait l’avion descendre très graduellement, ne sachant pas si le nuage s’étendait jusqu’à la surface de l’océan ni à quel moment le train d’atterrissage de l’engin pourrait soudainement toucher les vagues. Il avait desserré sa ceinture de sécurité et était prêt à abandonner le navire si nous heurtions l’eau […]. »(P.96)
Les pilotes sont atterris en Irlande et remporté le prix de 10,000 £ promis. Comme quoi, même avec une grande planification, les pilotes ont dû compter sur un facteur de chance important pour réussir leur exploit. On se souvient des vainqueurs, mais moins des compétiteurs qui, avec une même planification, ont eu moins de chance. Quand les moteurs lâchent en vol, la plus belle navigation ne peut empêcher une descente vers la mer.
Robert Piché aux commandes du destin.
(Robert Piché est ce pilote canadien du Québec qui a réussi un atterrissage en vol plané aux Açores en 2001 avec un Airbus A-330 d’Air Transat. Tous les passagers eurent la vie sauve).
Lors d’un cours d’été de Senior Leadership au Collège militaire royal de St-Jean, en 1969 : « Cirer tes chaussures douze fois par jour, puis voir un gars piler dessus parce qu’elles ne sont apparemment pas assez propres? C’était pas pour moi! Je détestais me faire humilier. » (p.36)
Lors de ses premiers vols dans des tempêtes de neige et par vents violents : « Si c’est ça, l’aviation, si c’est de même que ça fonctionne, j’ai pas de problème avec ça! Je sens que je vais y être très heureux. » Il avait choisi la bonne carrière. » (p.71)
« Lorsque Robert Piché était un débutant, à Air Gaspé, le chef pilote Mike Viens lui avait donné un conseil qui lui était resté en tête : “Si jamais tu te retrouves dans une situation d’urgence, mon jeune, prends une décision. S’il ne s’agit pas de la bonne décision, prends-en une autre. Mais surtout, ne reste pas assis à ne rien faire. Quand on est le commandant de bord, il faut agir.” » (p.81)
« Si les pilotes québécois sont bien reconnus internationalement, c’est beaucoup en raison de nos quatre saisons. On apprend à travailler dans toutes les conditions météorologiques possibles. » (p.84)
À Fort Lauderdale, l’approche doit être interrompue, car les orages bloquent le chemin. Le commandant de bord demande à Robert Piché de communiquer avec la tour de contrôle pour les informer de la situation, mais il n’y a pas de réponse à cause d’un trop grand trafic aérien. Le commandant détourne soudainement l’avion au-dessus de la mer : « Tu rappelleras la tour de contrôle après et tu les mettras devant le fait accompli, a conclu le pilote d’expérience ». L’atterrissage s’est fait sans problème. « Cet homme venait de montrer à Robert Piché ce qu’est un véritable commandant de bord : le seul maître après Dieu. Celui qui prend les décisions, celui qui mène le show, le seul patron à bord. » (p.88)
« Arrêter de boire, c’est une chose, mais changer son mode de vie est le réel défi de la sobriété. Comme pour le collectionneur, il faut renoncer à de vieilles habitudes, et surtout réorganiser son réseau social, car bien souvent le lien d’amitié est soudé par la consommation. La difficulté pour les alcooliques ou les toxicomanes est de réussir à abandonner leurs amis et toutes les activités qui s’articulaient autour de la consommation, d’où le grand nombre de rechutes. Moi, j’ai dû faire ça à cinquante ans, ce qui en soi représente un défi. Plus le changement se produit tard, plus l’adaptation est difficile. Et j’ai dû affronter un défi supplémentaire : depuis que je suis populaire, tout le monde veut célébrer avec moi! Maintenant que je ne bois plus, tout le monde veut me payer la traite! La vie est drôlement faite! » (p.263)
Titre : Robert Piché aux commandes du destin.
Auteur : Pierre Cayouette
Éditions : Libre Expression
© 2010
ISBN : 978-2-7648-0512-1
Capt. Chesley “Sully” Sullenberger
(Chesley “Sully” Sullenberger est ce pilote qui, en 2009, a adroitement fait planer le vol US Airways 1549 jusque sur la rivière Hudson, sauvant ainsi la vie de tous les passagers à bord). Je prends la liberté de traduire le mieux possible en français quelques réflexions de M. Sullenberger.
« La réputation de chaque individu se construit sur une base quotidienne. Les petites choses s’ajoutent au fur et à mesure – les efforts qui valent la peine – les moments où vous avez été utiles – et après une vie, tout cela devient significatif. »
« Lorsque [ma fille] Kelly était très jeune, elle m’a demandé “Quel est le meilleur emploi au monde?” Je lui ai répondu ceci : “C’est le travail que tu ferais, même si tu n’étais pas obligé de le faire.”
“Nous devons essayer de faire la chose appropriée à chaque fois, de performer le mieux possible, car nous ne pouvons jamais savoir quel est le moment de notre vie qui servira à nous juger.”
“J’ai dit [à mes filles] Kate et Kelly que chacun de nous a la responsabilité de bien se préparer. Je veux qu’elles investissent en elles, qu’elles n’arrêtent jamais d’apprendre, que ce soit professionnellement ou personnellement. À la fin de leur vie, comme pour nous tous, je m’attends qu’elles puissent se poser cette simple question : ai-je fait la différence? Mon espoir pour elles est que la réponse à cette question soit affirmative.”
“Ou bien vous gérez la situation, ou bien la situation se chargera de vous gérer.”
Quant à l’image projetée par le pilote d’aujourd’hui, M. Sullenberger a la réflexion suivante : “Aujourd’hui, le problème est que les pilotes sont perçus différemment. À travers les années, nous avons perdu beaucoup de respect de la part de la gestion, des employés avec lesquels nous travaillons et du public en général. Le concept même de ce qu’est un pilote a été diminué et je crains, de ce fait, que la sécurité soit compromise. Les gens disaient auparavant que les pilotes de ligne se situaient une coche sous un astronaute. Maintenant, à la blague, on dit que nous sommes une coche en haut d’un conducteur d’autobus, mais que les conducteurs d’autobus ont une meilleure pension.”
Titre du livre : Highest Duty
Auteurs: Captain Chesley “Sully” Sullenberger (with Jeffrey Zaslow)
Édition : Harper
© 2009
ISBN: 978-0-06-192468-2
2 réponses sur « Citations de pilotes »
Bonjour François,
Je viens de trouver votre site par le hasard d’une recherche Google, avec les mots-clés »photographier Québec la nuit » et finalement je suis arrivée sur cette page par curiosité.
Je partage cette position que les pilotes ont de très grandes responsabilités et que notre reine fait en sorte de s’assurer de la fiabilité de ces personnes.
Et oui, une reconnaissance mutuelle, saine, de la part de la gestion, serait pertinente pour dépasser la perception populaire du chauffeur de camion faisant une simple livraison d’une marchandise quelconque. C’est mon humble opinion.
Vous dire merci et profiter de votre site, qui est en réalité une vraie encyclopédie dans les faits… c’est gênant. Juste prendre et ne rien apporter en retour, c’est trop loin de mes valeurs.
Toutefois je peux saluer votre excellence, votre travail et vos motivations profondes.
Bonjour Nathalie,
Merci pour votre commentaire. Je suis heureux que vous soyez passée par mon site. Dans la section » Améliorez vos photos », il y a des informations utiles sur la photographie de nuit avec des photos prises au Canada et ailleurs. Bonne photo de nuit et bonne lecture aussi!
François