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Poste aérienne internationale

Le comité spécial en vol des pilotes de ligne de Boeing 747

Le titre est une traduction de l’anglais « Airline Pilots Special 747 Flight Committee ».

Je me suis procuré ce pli premier jour il y a trente ans. Il n’avait pas vraiment de valeur monétaire mais certainement une valeur historique pour quiconque s’intéresse à l’aviation et à l’histoire de la poste aérienne.

Poste aérienne Nations-Unies 1971 "In Flight with the United Nations"
Poste aérienne Nations-Unies 1971 « In Flight with the United Nations »

Suite à de nombreux détournements d’avions dans différents pays, des détournements qui auraient facilement pu être évités, les pilotes en eurent assez de cette situation et décidèrent de prendre les choses en main. Les pilotes et politiciens ensemble firent en sorte de progressivement changer la situation.

Des lois internationales furent modifiées et la sécurité accrue, autant aux aéroports que dans les avions.

Poste aérienne Airline Pilots Special 747 Flight Committee 1971 de New-York vers Montréal
Poste aérienne Airline Pilots Special 747 Flight Committee 1971 de New-York vers Montréal

Le site de l’OACI traitant de ce vol est en anglais. Voici tout de même une portion du texte, pour les personnes bilingues.

Histoire postale reliée à la sécurité à l’aviation

“The series of skyjacking incidents, several of them desperate and dramatic, was a great and particular concern for the Air Line Pilots Association (ALPA, Member of IFALPA, the largest airline pilot union in the world representing pilots from U.S. and Canadian airlines); ALPA sought an innovative step and an extraordinarily direct method to intensively lobby influential politicians from all over the world, as the fundamental problem in advancing a solution to the skyjacking problem laid in the realm of politics. A Boeing 747 sponsored by ALPA was rented from Pan Am and nearly 300 United Nations personnel flew on Saturday 6 November 1971 on a short international flight from New York to Montréal, being the home of ICAO; the aircraft was piloted by Captain Stanley L. Doepke of Pan Am. More than 30 crewmembers who had been skyjacked placed these world political leaders in a controlled and dramatic situation where they could hear their stories. All the international politicians from the UN General Assembly who accepted ALPA’s hospitality on the Montréal excursion went home vowing immediate action by their countries. A special first day cover was issued to commemorate this unique event and a medal was given to the UN Delegates. More information on this issue can be obtained by clicking on the following link: Hijacked Pilots Urge UN Action.

However, even with these two new Conventions signed in 1971, the issue on sanctions was not sufficiently addressed and a few terrorist actions early in 1972 gave rise to grave concern and threat to the safety of civil aviation; it was felt that perpetrators of such acts were not or not appropriately brought to justice. Because governments had failed to deal adequately with such hijacking, the International Federation of Airline Pilots’ Associations (IFALPA) called for a world-wide 24-hour shutdown of services by pilots on 19 June 1972. The United States pressed in the ICAO Council for rapid action to complete the work on a convention which would provide for sanctions against states that did not punish hijackers. The ICAO Council adopted on 19 June 1972 a Resolution which directed the Legal Committee to convene immediately a special Subcommittee to work on the preparation of an international convention to look at this issue of sanctions.”

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Comportement humain

Souvenirs sans gloire: les confessions d’un pilote de ligne

Il fallait tout de même un peu de modestie pour avoir le culot d’exposer publiquement ses erreurs de pilotage, surtout lorsque l’on est commandant de bord d’un avion de ligne.

Couverture du livre: "Souvenirs sans gloire - Les confessions d'un pilote de ligne"
Couverture du livre: « Souvenirs sans gloire – Les confessions d’un pilote de ligne »

Cependant, il faut dire que le bouquin ne traite pas que des erreurs de l’auteur, Michel Vanvaerenbergh, mais également de celles des membres d’équipage de la compagnie Sabena.

Généralement, les erreurs de pilotage sont discutées à l’interne et des correctifs sont publiés par la compagnie aérienne ou l’organisme concerné pour dissémination au personnel navigant, de façon à limiter les risques de répétition. Mais de publier un livre sur ses propres erreurs est original et également fort utile. Les pilotes débutants ou chevronnés sauront certainement profit des erreurs exposées.

Quelques-unes de ces histoires font frissonner : à plusieurs reprises, le lecteur réalise que les pilotes et leurs passagers sont passés à deux doigts de la catastrophe. À une occasion, les pilotes devaient décider si une piste était assez longue pour permettre un décollage. Ils n’avaient pas les documents appropriés permettant de faire les calculs à bord de l’avion, et le bureau de la Sabena était fermé. Ils estimèrent que le décollage pouvait se faire, mais réalisèrent trop tard, lors de la course au décollage, que la fin de la piste approchait trop rapidement. Ils arrachèrent le Boeing du sol avant qu’il n’ait atteint la vitesse appropriée. L’avion refusa de monter durant sept minutes. Cela signifie que l’aéronef était près de la vitesse de décrochage et que, comme l’affirme l’auteur, tous ont eu beaucoup de chance.

Quatrième de couverture du livre: "Souvenirs sans gloire"
Quatrième de couverture du livre: « Souvenirs sans gloire »

L’auteur raconte l’histoire de membres d’équipage sous l’influence de l’alcool avec qui il a dû composer. Il y a également un récit incroyable sur un vol d’essai effectué avec des pilotes d’une compagnie du Yémen qui n’utilisaient jamais les graphiques pour ajuster les paramètres de leur appareil, préférant assumer, pour plus de facilité, que l’avion est toujours à son poids maximal.

À plusieurs reprises, il est possible de constater qu’une trop grande assurance de la part des membres d’équipage, incluant l’auteur, a failli être la cause d’un écrasement d’avion.

Le style littéraire utilisé n’a qu’un seul objectif : aller droit au but. Oubliez donc toutes les fioritures inutiles. De même, les récits sont écrits sans paragraphes, ce à quoi je n’étais pas habitué. Mais ce ne sont que des détails avec lesquels le lecteur peut aisément composer.

Les faits vécus ajoutant généralement une petite touche d’intensité supplémentaire pour un lecteur, « Souvenirs sans gloire » est certainement un livre à ne pas manquer, encore plus spécialement pour le mordu d’aviation.